Sous les Galeries du Palais-Royal, Chez la petite Lolotte (p. 48-62).
Chapitre V

Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre
Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre

CHAPITRE V


LES FANTAISIES DE MISS PIROUETT


Nous reprenons nos vêtements, les danseuses leurs légers costumes, et nous nous mettons à collationner devant une table que les soubrettes viennent de dresser. À la fin de la collation, Miss Pirouett propose de vider des fioles de champagne dans une coupe d’un autre genre, et d’une autre matière que la fine mousseline dans laquelle nous trempons nos lèvres. La plus jeune de la bande doit servir à nos libations. La plus jeune, c’est évidemment la blondinette Cécile, pucelle encore, il y a peu de jours, et qui garde toujours l’air d’une vierge.

On déshabilla la blondinette, dix mains impatientes lui retirent ses vêtements et la mettent toute nue, comme au jour de sa naissance. On la couche sur la table, sur le ventre les reins en l’air ; deux soubrettes lui soutiennent le haut du corps, de façon que le dos aille en pente douce, dans une inclinaison à peine sensible, de la nuque aux fesses. Je me penche vers la mignonne, j’écarte les fesses, j’ouvre bien la raie qui les sépare, je pose ma bouche tout au bas, la lèvre inférieure avancée formant un creux, de façon à intercepter le passage à la liqueur, la langue bien en face du petit point noir. Lola tient dans la main une bouteille de Clicquot à moitié vide ; elle penche le goulot au-dessous de la nuque, et elle verse d’une main sûre entre les deux épaules, filet par filet, la liqueur vermeille, qui coule le long des reins, suit le sillon creusé dans le dos, entre dans la raie, coule entre les fesses, et arrive au bas de la mappemonde où elle remplit le creux formé par ma lèvre et dans lequel ma langue lappe le liquide, comme une chatte lappe le lait dans une jatte, léchant la coupe, sans y laisser une goutte ; et après avoir nettoyé l’entrée de l’urne du bout de ma langue pointue, je me relève, cédant ma place à la comtesse, qui boit à son tour à la coupe improvisée, et fait claquer sa langue en gourmande satisfaite, quand elle se relève, cédant la place à une autre. Toute la bande vient boire à la coupe, chacune avec une mine différente, toutes avec le même plaisir. Quand la dernière y est passée, je me précipite vers l’adorable pertuis, j’y applique mes lèvres ; l’embouchure était brûlante.

Quand la mignonne se relève, ses cuisses sont mouillées, non des gouttes de la liqueur, car toutes les buveuses ont fait comme moi, rubis sur l’ongle, mais de perles distillées par le petit boutonnet d’amour, ému par les ardentes caresses qu’on a prodiguées à son voisin, et dont la chaleur a pénétré jusqu’à lui. Je le touche, le joli petit bouton qui se cache en bas de la toison blonde ; il est encore tout humide. Je lui fais la toilette avec une fine serviette que je prends sur la table, et je me dispose à lui faire fête. Mais Miss Pirouett imagine un autre divertissement. Deux soubrettes prennent la blondinette dans leurs bras, la renversent la tête en bas, reposant sur le tapis, les jambes en l’air ; deux ballerines lui tiennent les cuisses écartées, et Lola débouchant un flacon de Clicquot, verse la liqueur dorée, qui fait glouglou dans la grotte renversée, jusqu’à ce qu’elle affleure aux bords de l’urne. Je me mets à lapper la liqueur dans le vase, avec un petit bruit de clapotement que fait la langue, en frappant contre le bouton à chaque lampée. Quand je crois avoir vidé le hanap jusqu’à la dernière goutte, ma langue, en remontant, trouve à l’entrée le petit bouton tout humide, distillant sur les bords une abondante rosée, que je cueille goutte à goutte, faisant rubis sur l’ongle.

Les trémoussements convulsifs de ce beau corps palpitant, ces rondeurs juvéniles ces charmes virginaux, tous ces appas appétissants ont mis toute la bande en rut, et chacune brûle d’une douce envie. C’est toujours Miss Pirouett qui dirige les jeux. Les huit danseuses, qui sont vite toutes nues, se divisent en quatre couples, se renversent tête à cul, chacune mettant la langue dans la fente de l’autre, allongées sur le tapis, bout à bout, un couple devant l’autre formant une longue ligne de dos ininterrompue. Les trois dames et les trois soubrettes, qui restent habillées, retroussent leurs jupes, les retiennent dans la main gauche, montrant leurs cuisses et une partie des fesses nues, et s’accolant ensemble, dame à soubrette, elles se branlent dans les coins. Cécile, un peu fatiguée, contemple le spectacle, confortablement assise dans un large fauteuil.

Miss Pirouett se présente à maître Jacques en levrette, et quand elle a englouti la rude machine, je la prends sous les cuisses, pendant qu’elle se renverse sur les mains, la tête en bas. Je tiens les jambes comme des brancards de brouette, et la mignonne se met à marcher sur les mains, m’obligeant à la suivre dans sa bizarre promenade. Elle me conduit ainsi jusqu’à l’extrémité de la ligne des corps nus, qui se gamahuchent l’un sur l’autre, avec une ardeur sans égale, passe une main à droite, laisse l’autre à gauche, pendant que j’enjambe les corps, moi aussi ; puis elle recommence sa promenade sur les mains, lentement, la tête relevée, de façon à appuyer ses lèvres sur les chairs que nous parcourons, moi, en me déhanchant à chaque pas, elle, mangeant les chairs de baisers. Les couples habillés quittent leurs coins, pour nous suivre dans notre promenade, le doigt toujours dans la fente. Quand nous sommes au bout de la ligne, nous revenons à reculons, moi toujours me déhanchant, elle, marchant sur les mains toujours collée à moi, léchant les chairs satinées d’une lèvre ardente, qui laisse un sillon rose tout le long de son parcours, et mordillant les fesses qui gardent l’empreinte de ses quenottes.

Quand nous sommes revenus au point de départ, je vois toute la ligne des dos satinés, agités d’un long frisson, précurseur du plaisir. Miss Pirouett s’arrête, s’agenouille tout doucement, pour ne pas me désarçonner, s’étend sur le premier couple, et je me trouve allongé sur son corps. Les dames, toujours unies aux soubrettes, cessant aussi leur promenade, s’arrêtent devant ces belles croupes frissonnantes et s’agenouillent, chacune d’un côté, sur une fesse de ces gros postérieurs, écrasant les chairs qu’elles tassent sous leurs genoux, pendant qu’elles poursuivent leur voluptueux manège d’un doigt agile Cécile, qui a glissé son doigt dans sa petite fente, mise en goût par cet émoustillant spectacle, bondit tout à coup de son fauteuil, enjambe le groupe qui est devant nous, et, s’agenouillant sur les reins de ma voisine, elle me présente son petit conin entrebâillé ; je dois me soulever sur les mains pour y poser mes lèvres. La mignonne est tellement à point, qu’elle se pâme en même temps que tout le groupe se tord convulsivement secoué, et que Miss Pirouett me désarçonne presque par ses brusques soubresauts.

Bien que la nuit soit avancée, personne ne songe à s’en aller. Miss Pirouett, qui a toujours des idées plaisantes, veut qu’on serve ces dames disposées comme pour satisfaire … un besoin naturel. Mercédès, Dolorès et Conchita, s’accroupissent donc, prennent leurs jupes dans les mains, les retroussent un peu haut, par devant et par derrière, les genoux aux dents ; les fesses, prenant ainsi la forme d’une poire duchesse renversée, touchent presque terre ; la fente s’entr’ouvre sous un fouillis de poils au bas d’une toison noire qu’on découvre à moitié. Devant chaque motte s’allonge une ballerine, étendue sur le côté dans une posture gênante pour arriver, en s’allongeant le cou, à mettre la fente sous ses lèvres ; derrière chaque postérieur s’installe une danseuse étendue sur le ventre, la tête relevée pour porter ses soins au gaillard d’arrière. Les trois soubrettes habillées s’agenouillent devant les trois dames, viennent se coller à leurs lèvres, en les maintenant serrées sur leur seins.

Les quatre belles inoccupées et moi, nous voltigeons d’un groupe à l’autre, surveillant la manœuvre, nous agenouillant, inclinés vers la lice amoureuse, pour admirer l’agileté merveilleuse de ces petites langues, dont la pointe rose vole rapide et légère sur le clitoris, ou larde à côté le petit point noir, enfoncée dans les chairs. Le trio, ainsi fêté, palpite de feu, tendrement ému par les ineffables caresses dont on les comble, et bientôt elles pissent de plaisir, en se frottant sur les lèvres, qui, collées à la fente qu’elles gamahuchent, ne perdent pas une goutte de l’élixir d’amour qu’elles aspirent avec délice, tandis que dans le pays voisin, les charmantes ouvrières enfoncent un bout de langue pointue dans le noir boyau.

Dès que la manœuvre est terminée, miss Pirouett, qui fait l’inspection des mappemondes, s’arrête devant celle de la ballerine blonde et trouvant que c’est la seule qui n’ait pas subi d’assaut prétend qu’on la perce à l’instant et au besoin qu’on la viole ; qu’on la mette à l’unisson des autres, pour qu’elle puisse se prêter facilement aux divertissements qu’elle projette pour tout à l’heure. Elle ne pensait pas si bien dire, en parlant de viol, car malgré le consentement tacite de la mignonne, qui répond au doux nom de Graciosa, l’intromission fut un véritable travail d’Hercule. D’abord c’est en tremblant de tout son corps, qu’elle se penche en avant sur le bord du lit où je dois forcer la redoute. Ses compagnes lui tiennent les bras, les reins, les cuisses, celles-ci écartent les fesses, celles-là enduisent les bords de l’huis de beurre frais, en couvrent mon gland, et enfin miss Pirouett et la comtesse tirent sur les bords de l’huis ; le gland y entre assez facilement, mais il s’arrête entre les bords contractés qui étranglent ma verge, dure comme du bois, et qui fait de vains efforts pour entrer plus avant, elle n’avance pas d’une ligne ; on enduit tout le membre de beurre, les doigts qui m’aident tirent brutalement sur les bords qui s’élargissent, je pousse vigoureusement, les parois s’écartent, la mignonne éclate en sanglots, je pousse toujours, le membre écrasé dans sa gaîne comme dans un étau, s’enfonce cependant et pénètre jusqu’au bout, arrachant des hurlements à l’empalée ; quand je suis au fond, j’essaie vainement de manœuvrer dans cet étau, je ne puis y faire un mouvement en avant ou de recul, et j’y reste complètement immobile.

Cependant on relève la mignonne, et je la transporte au milieu de l’appartement, toujours maintenue par dix bras qui l’empêchent de se désenclouer. Là j’essaie encore, mais toujours en vain, de jouer des reins ; je suis condamné à l’immobilité absolue. Miss Pirouett, qui a un joli talent de gougnotte, tombe à genoux devant la tendre victime, et se jette comme une folle sur le conin, passant sur le clitoris une langue large et chaude, enfermant ensuite la fente dans ses lèvres, qui s’y collent comme une sangsue sur une plaie, elle la gamahuche avec une telle science de son art, avec une telle dextérité, avec une telle ardeur, qu’en quelques secondes, elle entoure de volupté la patiente qui se tait, se trémousse et se tord, violemment secouée par des convulsions spasmodiques, comprimant dans le conduit qui se rétrécit toujours davantage, mon membre qui décharge, immobile, écrasé, lançant jusqu’au cœur de la vaincue sa brûlante liqueur, pendant que la mignonne se pâme toujours, besognée par le velours qui la divinise. Maître Jacques, perdant de sa vigueur, réduit par la copieuse dépense qu’il vient de faire dans l’urne, se dégonfle, et se retire peu à peu de l’étui qui l’emprisonne ; et quand le gland sort de l’orifice, les bords se referment brusquement avec un bruit de clapotement.

Quand la mignonne revient du cabinet de toilette, ses yeux respirent la volupté. Je la retourne pour examiner le théâtre de mes exploits ; à part une chaleur intense, qui brûle le contour de l’orifice, rien ne paraît de l’effraction ; les précautions ont été trop bien prises, pour qu’il en reste des traces.

Miss Pirouett qui dirige le bataillon, par le bas à la comtesse, qui fait un signe d’assentiment. Les soubrettes sortent sur son ordre et reviennent bientôt avec des godmichés de petites dimensions, comme des verges à pucelage. Toute la bande se met en tenue de combat, ne gardant que les chaussures. On remplit les instruments de lait chaud, puis chacune se ceint les reins, à l’exception de Graciosa, que Miss Pirouett conduit à l’extrémité de la chambre, où elle la fait agenouiller, les genoux écartés, la tête sur un fauteuil bas, de façon à avoir la croupe plus élevée que la figure. Derrière la mignonne elle installe Mina, qui s’agenouille entre les jambes de Graciosa et attaque la forteresse qui vient d’être prise par un gros membre, et dans laquelle le petit instrument pénètre assez facilement, sans douleur pour la patiente ; elle la tient embrassée dans son bras gauche, son bras droit entoure la cuisse, la main vient se reposer sur la fente, dans laquelle elle glisse un doigt agile, qui va chatouiller le petit bouton ; puis, restant ainsi immobile, elle attend, les fesses écartées qu’on vienne la mettre en perce ; derrière Mina s’installe une danseuse, qui vient l’accoler, tendant elle même sa croupe à la soubrette, qui vient derrière elle la prendre de la même façon, le doigt toujours sur le bouton, prêt à jouer son rôle ; derrière la soubrette une autre ballerine, qui enfonce son pseudo-priape dans le réduit, qu’elle a devant, présente son cul à la suivante, et chacune vient ainsi, l’une derrière l’autre, empaler celle qui la précède, s’offrant à celle qui la suit, toujours dans la même posture.

Miss Pirouett, qui est la dernière, enfile le derrière de Mercédès, et quand toute la bande est ainsi reliée, enchevillée, je m’agenouille à mon tour derrière Miss Pirouett, qui écarte les fesses pour m’aider à pénétrer le réduit postérieur, qui malgré une récente occupation, reçoit assez difficilement ma dimension ; et sans l’aide de ses doigts, j’aurais longtemps peiné devant l’étroit orifice.

Quand je suis dedans, et que mon outil est logé jusqu’au fond, ne laissant à la porte que les témoins, je donne le signal du branle-bas par un formidable coup de reins, qui ébranle toute l’enfilade jusqu’à la tête de ligne, imprimant une oscillation cadencée à tous ces corps reliés entre eux, qui obéissent à ma poussée ; chaque mignonne reste la quille plantée dans le cul qui précède, ramenant la croupe en arrière, ou la repoussant en avant sans faire un mouvement dans la gaîne que la verge occupe, tandis que d’un doigt agile, elles branlent avec ardeur l’aimable bouton d’amour, sur le bord de la grotte. Moi-même, le bras tendu, la main sur la toison, j’ai mis deux doigts sur le gros clitoris de l’ardente Américaine, qui l’a certainement aussi développé que la comtesse, car mes deux doigts qui s’y promènent caressants, ne le couvrent pas entier. Bientôt un long frisson court sur la ligne des dos, ridant l’épiderme, annonçant que le moment psychologique arrive ; et soudain, à un signal donné par Miss Pirouett, chacune, ramenant sa main gauche, fait jouer le ressort, qui projette le lait chaud dans le canal postérieur pendant que moi-même j’inonde le réduit qui étrangle ma verge entre ses bords contractés, et que mes doigts achèvent leur aimable besogne sur le clitoris, dans un bain de vapeur.

Après un gougnotage général, dans lequel je n’eus d’autre rôle que de stimuler les actrices de ce divertissement, on se sépara presque au jour en se disant au revoir.