L'ABC de la Couture

L’ABC de la Couture
Éditions Th. de Dillmont (p. 3-15).
BIBLIOTHÈQUE D·M·C

L’ABC DE LA COUTURE


Cette brochure est surtout destinée aux écolières. Nous avons voulu leur présenter une sorte de résumé des éléments de la couture. Nous expliquons les différents points, ceux qu’il est indispensable de connaître pour entreprendre le plus simple des ouvrages. Nous y avons joint quelques points d’ornement et les coutures courantes, y compris le raccommodage et le remmaillage. Enfin, nous donnons une planche de lettres et de chiffres très faciles, au point de croix.

On doit se servir d’un dé pour pousser l’aiguille, sinon on ne saura jamais coudre vite et bien. Il faut assortir la grosseur de l’aiguille et du fil au travail que l’on veut exécuter et au tissu sur lequel on coud. Il existe aussi des fils de structure différente pour chacun des ouvrages manuels.

Ainsi on emploiera pour la couture le Fil d’Alsace D·M·C en pelotes ou sur bobines, le Câblé 6 fils D·M·C, le Cordonnet d’Alsace D·M·C, l’Alsa D·M·C et le Retors d’Alsace D·M·C sur bobines. On choisira entre le Coton à broder D·M·C, qualité spéciale, le Coton perlé D·M·C, le Mouliné spécial D·M·C et la Soie artificielle à broder D·M·C pour les points d’ornement. Nous rendons nos explications plus claires à l’aide de gravures. Pour réussir sans peine les points enseignés, il faut regarder ces gravures, prendre le tissu, tenir l’aiguille et la piquer tout à fait comme le montrent les illustrations. Alors il devient tout simple de suivre les textes ; on comprend pourquoi on indique le nombre de fils à prendre ou à laisser, dans quelle direction on doit faire le point, etc. Il faut recommencer avec plus d’attention lorsque le point ne réussit pas : c’est que l’on a sûrement oublié quelque chose en cousant ou bien que l’on a mal regardé la gravure.

Points de couture. — Voici les points les plus connus, ils s’exécutent de droite à gauche :

Fig 1. Point devant.

Point devant (fig. 1). — On prend 2 fils du tissu et on en laisse 2. On peut le faire de 3 fils en 3 fils. Ce n’est pas un point très solide. Il est surtout employé en même temps que d’autres points dans des coutures plus compliquées. Si on allonge les points sur un grand nombre de fils on ne coud plus, on faufile.

Fig 2. Arrière-point.

Arrière-point (fig. 2). — Au lieu d’avancer pour pénétrer dans le tissu, l’aiguille revient en arrière, 2 fils à droite du point de sortie du fil à coudre, et elle sort en avant, 4 fils à gauche du point de sortie du fil. On tire l’aiguille et on recommence. Ce point est plus solide que le point devant.

Fig 3. Point de piqûre.

Point de piqûre (fig. 3). — On l’exécute comme l’arrière-point, mais l’aiguille ne sort que 2 fils à gauche du point de sortie du fil à coudre, ce qui fait que tous les points se touchent. On l’appelle aussi « point piqué » et il ressemble au point fait par la machine à coudre. Il est très solide et peut servir comme point d’ornement.

Fig 4. Point de côté.

Point de côté (fig. 4). — On fait entrer l’aiguille 2 fils à gauche du point de sortie du fil à coudre et 1 fil plus bas : elle doit ressortir 2 fils plus loin vers la gauche et 1 fil plus haut. Ce point est aussi appelé « point oblique » ou « point d’ourlet » parce qu’il sert à coudre les ourlets simples et le pli rabattu des coutures rabattues.

Fig 5. Point de surjet.

Point de surjet (fig. 5). — Se fait de droite à gauche. Il sert ordinairement à réunir deux morceaux de tissu par leurs lisières. On pose les deux pièces l’une contre l’autre, endroit contre endroit, et bord contre bord. On les faufile très exactement pour qu’elles ne glissent pas. On pique l’aiguille d’arrière en avant, sous le premier fil des deux lisières. Le point suivant se fait de la même façon à 2 fils de distance. On peut aussi faire un surjet dans le tissu et même en biais. Il suffit de replier les bords de l’étoffe et de piquer l’aiguille sous le premier fil des replis appliqués l’un contre l’autre. On surfile les bords de tissu restés libres.

Fig 6. Point de boutonnière et boutonnière.

Point de boutonnière et boutonnière (fig. 6). — Avant de faire la fente dans le tissu, il faut faire une rangée de points devant sur chacun des bords de la boutonnière. On commence le point à droite. On fait entrer l’aiguille d’arrière en avant, on passe le fil (qui sort du chas) de droite à gauche sous la pointe de l’aiguille, en formant une boucle et on tire l’aiguille hors du tissu en ramenant le nœud qui se resserre jusqu’au bord de la boutonnière. On recommence le point suivant tout à côté. On termine la boutonnière par deux petites brides ou par une bride à l’une des extrémités et par des points de boutonnière disposés en éventail à l’autre.

Points d’ornement. — Voici les points les plus faciles et Point de boutonnière les plus connus :

Fig 7. Point de croix simple.

Point de croix simple (fig. 7). — Il se fait en deux rangs de points obliques croisés. Le premier rang se travaille de gauche à droite. Les points obliques sont faits vers la droite par-dessus 2 fils du tissu en hauteur et en largeur, l’aiguille sort verticalement 2 fils plus haut pour recommencer. Le deuxième rang est fait de la même façon, mais de droite à gauche, en inclinant les points vers la gauche, ce qui fait que chaque point du second rang croise exactement un point du rang précédent. Les points terminés doivent tous se croiser dans la même direction ou bien l’ouvrage a un aspect désordonné et maladroit. Ce point sert pour la tapisserie, la broderie sur toile ou les monogrammes de lingerie. On l’appelle encore « point de marque ».

Fig 8. Point de chaînette.
Point de chaînette (fig. 8). — On l’exécute verticalement, c’est-à-dire en repoussant l’étoffe devant soi au cours du travail. Former une boucle sur l’endroit du tissu en repiquant l’aiguille au point même de sa sortie, la faire repasser dans la boucle, 3 fils plus bas. On tire légèrement pour former la boucle et on recommence en faisant rentrer l’aiguille à son dernier point de sortie. On peut suivre avec ce point les contours d’un dessin ou encore lui faire couvrir une surface par des lignes régulières serrées les unes contre les autres.
Fig 9. Point de chausson.

Point de chausson (fig. 9). — Il se fait de gauche à droite. L’aiguille entre toujours de droite à gauche dans le tissu, alternativement en haut et en bas de la couture, ce qui fait que les points s’entre-croisent sur toute la largeur. Il est aussi appelé « point croisé » ou « point russe ». Il sert à réunir deux pièces d’un tissu épais qui ne s’effiloche pas et que l’on ne peut pas replier en ourlet en raison de son épaisseur, la flanelle, par exemple. Il peut aussi servir comme point d’ornement.

Fig 10. Point d’épine simple.

Point d’épine simple (fig. 10). — On l’exécute verticalement. C’est une suite d’épines verticales posées une fois à droite et une fois à gauche. Elles sont faites d’une boucle de fil jetée obliquement et fixée par un point vertical de l’aiguille qui entre 1 fil plus bas et 3 fils à droite ou à gauche du point de sortie du fil à broder, pour ressortir 2 fils plus bas, à l’intérieur de la demi-boucle de fil retenue par le pouce de la main gauche.

Fig 11. Point de tige.
Point de tige (fig. 11). — On l’exécute ordinairement dans le sens vertical, mais de bas en haut. Il sert à broder les lignes droites ou courbes de dessins simples.


Fig 12. Point de feston et feston rond.

Point de feston et feston rond (fig. 12). — Le point de feston se fait de gauche à droite sur un tracé double, ce qui fait que l’on n’a pas à se préoccuper du nombre des fils. Le fil à broder, venu de gauche, est retenu par la main gauche pendant que l’aiguille entre et sort sur les deux lignes du tracé, verticalement et de haut en bas, dans la boucle de fil. Le point doit être piqué très près du précédent. On remplit souvent l’espace entre les deux lignes du tracé avec des points devant allongés et volontairement enchevêtrés, pour que les points faits par-dessus ce remplissage donnent un effet de relief.

Coutures diverses. — Les points appris séparément jusqu’à présent servent à faire des coutures plus compliquées :

Fig 13. Couture anglaise.

Couture anglaise (fig. 13). — On pose les deux bords du tissu l’un contre l’autre et envers contre envers. On fait une couture à points devant à quelques millimètres des bords. On retourne ensuite l’ouvrage en le repliant très exactement sur la couture. On cache ainsi entièrement les bords et on fait une seconde couture à points devant au-dessus de la première en veillant à ce que les effilochures ne dépassent pas. Cette couture est surtout employée pour les vêtements, les doublures d’objets, partout où l’on ne veut pas que les points de couture soient apparents. On peut la rendre plus solide en faisant la seconde couture à l’arrière-point ou au point de piqûre.

Fig 14. Ourlet.

Ourlet (fig. 14). — On fait les replis nécessaires et on coud au point de côté, en faisant entrer l’aiguille dans le tissu à 1 fil du bord de l’ourlet et puis en biais dans le repli, pour qu’elle sorte 2 fils au-dessus du pli. Il s’emploie partout où l’on doit border une étoffe qui s’effile facilement.

Fig 15. Couture rabattue.

Couture rabattue (fig. 15). — Réunir les pièces de tissu endroit contre endroit et bord contre bord. Les coudre à points devant ou à points arrière à 1 centimètre environ du bord. Enlever très régulièrement avec les ciseaux la moitié du pli que l’on a devant soi, former un ourlet avec le repli le plus large, le rabattre sur le tissu en dessous de la couture et coudre avec des points d’ourlet. On emploie cette couture pour les confections de vêtements ou de lingerie et pour les pièces rapportées.

Fig 16. Bordage d’une fente.
Bordage d’une fente (fig. 16). — On borde les bords d’une fente avec un biais de tissu cousu tout d’abord au point devant et rabattu au point d’ourlet, puis on termine par un demi-cercle de points de boutonnière et une petite bride.
Fig 17. Fronces et montage des fronces.

Fronces et montage des fronces (fig. 17). — On fait les fronces pour réduire la largeur des bords d’un tissu qui doit rester ample au-dessous de la couture. On fait une couture à points devant très réguliers, à environ 1 centimètre du bord, puis on tire le fil en repoussant légèrement l’étoffe pour qu’elle se fronce tout naturellement jusqu’à la longueur voulue. On régularise alors les fronces pour que l’ampleur du tissu soit également répartie au-dessous des fronces. On fait ensuite un second rang de fronces à environ 1 centimètre du premier.

Pour monter les fronces dans un poignet ou un biais, on pose la bande froncée sur le biais, endroit contre endroit et bord contre bord, on faufile le tout, on coud les fronces une à une sur le biais, à l’arrière-point, entre les deux rangs de fronces. Puis on rabat le bord libre du biais comme un ourlet et on coud les fronces une à une au point de côté. On peut orner les fronces avec un point d’ornement exécuté sur chacun des rangs au point d’épine, de chaînette ou de piqûre.

Le raccommodage et le remmaillage. — Il existe diverses manières de réparer les tissus usagés ou déchirés. On peut remplacer une partie du morceau d’étoffe par un morceau aussi grand de même tissu, mais plus solide, et cela à l’aide des points de couture : c’est poser une « pièce rapportée ». On peut remplacer les fils du tissu par des fils spéciaux entre-croisés pour simuler le tissage : c’est faire une « reprise ». Enfin, lorsqu’il s’agit de tricot, on remplace souvent les mailles usées par d’autres mailles faites avec une simple aiguille à repriser : c’est faire du « remmaillage ».

Fig 18. Pièce posée avec couture rabattue.

Pièce posée avec couture rabattue (fig. 18). — Bâtir la nouvelle pièce qui est d’ailleurs un peu plus grande que le morceau enlevé de sorte que les bords dépassent de 1 centimètre ceux du vide produit en ôtant la partie usagée. Coudre au point devant. Terminer la première couture de chacun des côtés par quelques arrière-points jusqu’à ce que les derniers points de la couture terminée et les premiers points de la couture suivante forment angle droit. Entailler légèrement le coin du tissu que l’on répare afin de pouvoir tourner la pièce sur elle-même pour la couture suivante. On rabat le tissu ajouté au point d’ourlet sur le tissu raccommodé.

Fig 19. Pièce rapportée au point de surjet.

Pièce rapportée au point de surjet (fig. 19). — On prépare les deux morceaux de tissu, comme pour la pièce de la fig. 18, mais on fait un repli simple aux bords des deux morceaux, puis on les réunit au point de surjet.

Fig. 20. Reprise de toile.

Reprise de toile (fig. 20). — On pose d’abord les fils verticaux ou « fils de chaîne » en ayant soin de commencer à 2 centimètres au moins des bords de l’ouverture et en ménageant une bouclette de fil à chaque passage du fil pour le retrait possible des futurs lavages. On croise ensuite les fils de chaîne par un fil horizontal qu’on appelle « fil de trame » : on prend et on laisse alternativement avec l’aiguille 1 fil de chaîne comme on le voit sur la fig. 20. Si l’on veut réussir une reprise, il vaut mieux bâtir le tissu à réparer sur une toile d’architecte, un carton mince ou dans un métier.

Fig. 21. Remmaillage des mailles à l’endroit.
Fig. 22. Remmaillage des mailles à l’envers.

Remmaillage (fig. 21 à 23). — Pour plus de clarté et de simplicité on apprend à l’exécuter sur du tissu qui se déforme moins facilement que le tricot. On tend les fils comme le montre la fig. 21. Ensuite, on fait les mailles en plaçant exactement l’aiguille comme on la voit sur la fig. 21 si on veut faire des mailles à l’endroit, comme on la voit sur la fig. 22 si l’on veut faire des mailles à l’envers, et comme on la voit pour le passage des mailles à l’envers aux mailles à l’endroit sur la fig. 23, qui représente le remmaillage d’un tricot à côtes. Lorsque le remmaillage se fait dans le tricot même, il faut dégager les mailles du bord et les arrêter sur l’envers. La pose des fils qui passent à travers les mailles est visible sur la fig. 23.

Ce genre de points imitant le tricot peut également servir à réunir les pièces d’un vêtement tricoté où l’on veut que les coutures soient invisibles.

Fig. 23. Remmaillage d’un dessin à côtes.

Nous espérons qu’en suivant nos explications et en regardant nos gravures les débutantes deviendront vite très habiles et surtout qu’elles se mettront à aimer la couture.


Pour la broderie, employer les articles en Coton, Lin et Soie, marque D-M-C

DOLLFUS-MIEG & Cie, Société anonyme, MULHOUSE-BELFORT-PARIS