Kama Soutra (trad. Lamairesse)/Titre I/Chapitre 2

Kama Soutra, règles de l’amour de Vatsyayana.
Traduction par Pierre-Eugène Lamairesse.
(p. 8-15).
CHAPITRE II
De la possession des soixante-quatre arts libéraux.


Il y a soixante-quatre arts libéraux qu’il convient d’apprendre en même temps que ceux enseignés dans le Kama Soutra.

Leur liste comprend, outre les talents d’agrément, les arts utiles tels que l’architecture, les armes, la stratégie, la cuisine, le moyen de s’approprier le bien d’autrui par des mantras (prières) et des incantations, etc. ; en un mot, tous les arts libéraux de l’époque.

Une courtisane qui a en partage l’esprit, la beauté et les autres attraits et qui, en outre, connaît les soixante-quatre arts libéraux, obtient le titre de Ganika ou courtisane de haut rang, et occupe une place d’honneur dans les réunions d’hommes. Les respects du roi et les louanges des savants lui sont acquis ; tous recherchent sa faveur et lui rendent des hommages.

Si la fille d’un roi ou d’un ministre possède ces talents, elle est toujours la favorite, la première épouse, quand bien même son mari aurait des milliers d’autres femmes[1].

Une femme séparée de son mari ou tombée dans le dénuement, peut vivre de ces talents, même en pays étranger.

Leur possession seule donne beaucoup d’attraits à une femme, lors même que les circonstances ne lui permettent point de les appliquer. Un homme qui en est muni et qui en même temps est éloquent et galant, fait de rapides conquêtes. En voici la nomenclature :

1. Le chant.

2. La musique instrumentale.

3. La danse.

4. L’union des trois arts précédents.

5. L’écriture et le dessin.

6. Le tatouement.

7. L’art d’habiller une idole et de l’orner avec du riz et des fleurs.

8. Étendre et arranger des lits ou couches de fleurs ou bien répandre des fleurs sur le sol.

9. Application de couleurs aux dents, aux habits, aux cheveux, aux ongles et au corps, c’est-à-dire y faire des mouchetures et des dessins, les teindre et les peindre.

10. Fixer les verres coloriés dans un parquet.

11. La confection des lits, des tapis et des coussins de repos.

12. Faire une musique avec des verres remplis d’eau.

13. Amasser de l’eau dans des aqueducs, des citernes et des réservoirs.

14. La peinture, l’ornementation et la décoration des coffres et des coffrets.

18. La confection des chapelets, des colliers, des guirlandes et des tresses.

16. L’arrangement des turbans, des couronnes, des aigrettes et des tresses de fleurs au sommet de la tête.

17. Les représentations théâtrales, le jeu scénique.

18. L’art de faire des ornements d’oreilles.

19. La préparation des odeurs et des parfums.

20. L’art de placer les bijoux et les ornements dans l’habillement.

21. La magie et la sorcellerie.

22. L’adresse des mains.

23. La cuisine.

24. La préparation des boissons acidulées, parfumées, des limonades, des sorbets et des extraits liquoreux et spiritueux agréables au goût et à la vue.

25. La couture et la taille des vêtements.

26. La tapisserie, la broderie en laine ou en fil, des perroquets, des fleurs ; faire des aigrettes, des glands, des panaches, des bouquets, des boutons, des broderies en relief.

27. Résoudre des énigmes, des phrases à double sens, des jeux de mots et des charades.

28. Le jeu des vers ; ainsi, une personne dit des vers, la suivante les continue par d’autres, qui doivent commencer par la dernière lettre du dernier vers récité ; si la personne qui donne la réplique ne réussit pas, elle paie une amende ou donne un gage.

29. La mimique ou l’imitation.

30. La déclamation et la récitation.

31. La prononciation des phrases difficiles ; c’est un jeu entre femmes ou enfants ; quand les phrases sont répétées vite, il y a souvent des mots tronqués, transposés, mal commencés, qui prêtent à l’équivoque et au rire.

32. L’escrime aux armes, au bâton ; l’exercice de l’arc en lançant des flèches sur un but mobile et immobile.

33. La dialectique.

34. L’architecture.

33. La charpente.

36. La connaissance des titres de l’or et de l’argent, des marques sur les bijoux et les pierres précieuses.

37. La chimie et la minéralogie.

38. La coloration des bijoux, des pierres précieuses et des perles.

39. L’exploitation des mines et des carrières.

40. Le jardinage, le traitement des maladies des arbres et des plantes, leur entretien et la détermination de leur âge.

41. Les combats de coqs, de cailles et de pigeons.

42. L’art d’apprendre à parler aux perroquets et aux sansonnets.

43. L’art de parfumer le corps et les cheveux, de tresser et arranger ceux-ci.

44. L’art de déchiffrer les écritures où les mots sont disposés d’une certaine manière particulière.

45. L’art de parler en changeant la forme des mots ; les uns changent le commencement et la fin des mots ; d’autres introduisent des lettres particulières entre les syllabes, etc.

46. Connaissance des langues et des patois.

47. L’art de faire des voitures avec des fleurs.

48. La composition des diagrammes mystiques, des sorts et des charmes, l’art d’attacher des anneaux.

49. Jeux d’esprit : comme compléter des vers et des stances inachevées ou remplir par des vers des intervalles laissés entre d’autres vers qui ne sont liés par aucun sens, de manière à donner un sens à l’ensemble ; ou bien arranger les lettres d’un mot qu’on a mal écrit à dessein, en séparant les voyelles des consonnes, on mettant ensemble toutes les voyelles ; mettre en vers ou en prose des stances représentées par des lignes ou des symboles (logogriphes) ; et autres jeux semblables.

30. La composition des poèmes[2].

51. La composition des dictionnaires, lexiques, vocabulaires.

32. L’art de se déguiser et de déguiser les autres.

53. L’art de changer les apparences des objets, par exemple donner au carton l’apparence de la soie, faire paraître belles et précieuses des choses communes et grossières.

54. Les jeux d’argent.

55. L’art de s’emparer du bien d’autrui par des mantras et des incantations, l’insensibilisation et l’enchantement.

56. L’habileté dans les jeux et exercices d’adresse (pour les jeunes gens).

57. La connaissance du monde, des respects, égards et compliments dus à chacun selon son rang, son âge.

58. L’art de la guerre, la stratégie, le maniement des armes.

39. La gymnastique du corps.

60. L’art de reconnaître le caractère des personnes à l’inspection de leur physionomie.

61. La versification.

62. L’arithmétique et la résolution des problèmes.

63. L’art de faire des fleurs artificielles.

64. L’art de faire avec de l’argile des figures en relief, des statues (céramique).

APPENDICE AU CHAPITRE II


N° 1. — Liste des talents exigés d’un homme d’après le Lalita-Vistara.

Telle est la liste officielle des soixante-quatre arts libéraux que devait posséder toute personne éminente dans la civilisation brahmanique. Ils sont mentionnés dans beaucoup de livres religieux de l’Inde, comme obligatoires pour les grands, les Gourous et pour tous les savants, notamment les Brahmanes de distinction. C’est pourquoi nous avons dû en reproduire la liste, un peu fastidieuse à cause de sa longueur, mais certainement intéressante comme document historique.

Le Lalita-Vistara donne, à l’occasion des épreuves et examens subis par le Bouddha-Gautama, pour épouser la belle Gopa, une liste semblable mais non identique.

En réunissant ces deux listes, on a une nomenclature complète de tous les arts et métiers de cette époque ; chacun d’eux était l’objet de traités spéciaux.

Inutile d’ajouter que personne ne possédait sérieusement toutes ces connaissances, bien qu’elles fussent considérées comme obligatoires.

Liste d’après la traduction de M. Foucault.

Le saut, la science de l’écriture, des sceaux, du calcul, de l’arithmétique, de la lutte, de l’arc, de la course, la natation, l’art de lancer les flèches, de conduire un éléphant en montant sur son cou, l’équitation, l’art de conduire les chars ; la fermeté, la force, le courage, l’effort des bras dans la conduite de l’éléphant avec le crochet, avec le lien ; dans l’action de se lever, de sortir, de descendre ; dans la ligature des poings, des pieds, des mèches de cheveux ; dans l’action de couper, de fendre, de traverser, de secouer, de percer ce qui n’est pas entamé, de percer le joint, de percer ce qui résonne, dans l’action de frapper fortement.

L’habileté au jeu de dés, dans la poésie, la grammaire, la composition des livres, la peinture, le drame, l’action dramatique, la lecture attentive, l’entretien du feu sacré, l’art de jouer de la Vinâ, la musique instrumentale, la danse, le chant, la lecture, la déclamation, l’écriture, la plaisanterie, l’union de la danse et de la musique, la danse théâtrale, la mimique, la disposition des guirlandes, dans l’action de rafraîchir avec l’éventail, dans la teinture des pierres précieuses, la teinture des vêtements, dans l’oeuvre de la magie, l’explication des songes, celle du langage des oiseaux ; l’art de connaître les signes des femmes, les signes des éléphants, des chevaux, des taureaux, des chèvres, des béliers, des chiens.

La composition des vocabulaires, l’écriture sainte, les Pouranas, les Itihâsas, le Véda, la grammaire, le Niroukta, l’art de prononcer la poésie, les rites du sacrifice.

Dans l’astronomie, le yoga, les cérémonies religieuses, la méthode des Vaïcêchikas, la connaissance des richesses, la morale, l’état de précepteur, l’état Asoura, le langage des oiseaux et des animaux.

La science des causes, l’arrangement des filets, les ouvrages de cire, la couture, la ciselure, la découpure des feuilles, le mélange des parfums. Dans ces arts et tous ceux qui sont pratiqués dans ce monde, le Bouddha excellait.

N° 2 — Quatre classes de femmes, qualités qui leur sont propres.

On peut considérer comme rentrant, mieux que les arts libéraux, dans le sujet traité par Vatsyayana, la description des qualités qui distinguent les femmes entre elles.

En général, les auteurs indiens divisent les femmes en quatre classes d’après leurs caractères physiques et moraux.

Le type parfait est la Padmini, ou la femme Lotus ; il n’est sorte d’avantages qu’on ne lui attribue. En voici le résumé.

Elle est belle comme un bouton de Lotus, comme Rathi (la volupté). Sa taille svelte contraste heureusement avec l’amplitude de ses flancs ; elle a le port du cygne, elle marche doucement et avec grâce.

Son corps souple et élégant a le parfum du sandal ; il est naturellement droit et élancé-comme l’arbre de Ciricha, lustré comme la tige du Mirobolam.

Sa peau lisse, tendre, est douce au toucher comme la trompe d’un jeune éléphant. Elle a la couleur de l’or et elle étincelle comme l’éclair.

Sa voix est le chant du Kokila mâle captivant sa femelle ; sa parole est de l’ambroisie.

Sa sueur a l’odeur du musc. Elle exhale naturellement plus de parfums qu’aucune autre femme ; l’abeille la suit comme une fleur au doux parfum de miel.

Ses cheveux soyeux, longs et bouclés, odorants par eux-mêmes, noirs comme, les abeilles, encadrent délicieusement son visage semblable au disque de la pleine lune et retombent en torsades de jais sur ses riches épaules.

Son front est pur : ses sourcils bien arqués sont deux croissants ; légèrement agités par l’émotion, ils l’emportent sur l’arc de Kama.

Ses yeux bien fendus sont brillants, doux et timides comme ceux de la gazelle et rouges aux coins. Aussi noirs que la nuit au fond de leurs orbites, leurs prunelles étincellent comme des étoiles dans un ciel sombre. Ses cils longs et soyeux donnent à son regard une douceur qui fascine.

Son nez pareil au bouton du sezame est droit, puis s’arrondit comme un bec de perroquet.

Ses lèvres voluptueuses sont roses comme un bouton de fleur qui s’épanouit ou rouges comme les fruits du bimba et le corail.

Ses dents blanches comme le jasmin d’Arabie ont l’éclat poli de l’ivoire ; quand elle sourit, elles se montrent comme un chapelet de perles montées sur corail.

Son cou rond et poli ressemble à une tour d’or pur. Ses épaules s’y joignent par de fines attaches, ainsi qu’à ses bras bien modelés, semblables à la tige du manguier et qui se terminent par deux mains délicates pareilles chacune à un rameau de l’arbre Açoka.

Ses seins amples et fermes ressemblent aux fruits du Vilva ; ils se dressent comme deux coupes d’or renversées et surmontées du bouton de la fleur du grenadier.

Ses reins bien cambrés ont la souplesse du serpent ; ils se fondent harmonieusement avec ses fesses et ses larges hanches qui ressemblent au corsage de la colombe verte.

Son jadgana, pur et délicatement arrondi, laisse apercevoir un ombilic profond et luisant comme une baie mure. Trois plis gracieux s’accusent à sa taille comme une ceinture au-dessus de ses hanches.

Ses fesses sont merveilleuses ; c’est une Nitambini (Callipige, Sakountala était une Nitambini).

Comme le Lotus épanoui à l’ombre d’une tendre motte d’herbe Kusha (herbe sacrée par excellence), son yoni petit s’ouvre mystérieusement sous le pubis ombragé par un voile velu large de six pouces.

Sa semence d’amour est parfumée comme le lys qui vient d’éclore, ses cuisses rondes, fermes, potelées, ressemblent à la tige polie d’un jeune bananier.

Ses pieds petits et mignons se joignent finement à ses jambes, on dirait deux Lotus.

Quand elle se baigne dans un étang sacré, par toutes sortes de jeux elle réveille l’amour, les dieux se troubleraient à la voir se jouer dans l’eau.

Des perles tremblent à ses oreilles ; sur son sein repose un collier de pierres précieuses ; elle a, mais en petit nombre, des ornements aux bras et au bas des jambes.

Elle aime les vêtements blancs, les blanches fleurs, les beaux bijoux et les riches costumes. Elle porte un triple vêtement de mousseline rayée.

Délicate comme la feuille du béthel, elle aime les aliments doux, purs, légers ; elle mange peu et dort d’un sommeil léger.

Elle connaît bien les trente-deux modes musicaux de Radha ; aussi bien que l’amante de Krishna, elle chante harmonieusement en s’accompagnant de la vina qu’elle touche avec grâce de ses doigts effilés et agiles.

Quand elle danse, ses bras aux mouvements souples et harmonieux s’arrondissent en courbes gracieuses et semblent parfois vouloir dérober aux regards ses merveilleux appâts, car sa pudeur est extrême (dans l’Inde une femme danse toujours seule).

Elle a une conversation agréable, son sourire répand la béatitude ; elle est espiègle et folâtre, pleine d’enjouement dans les plaisirs.

Elle excelle dans les œuvres qui lui sont propres.

Elle fuit la société des malhonnêtes gens.et accomplit scrupuleusement ses devoirs ; le mensonge lui est inconnu.

Incessamment, elle vénère et adore les brahmanes, son père et les dieux ; elle recherche la société et la conversation des brahmanes ; elle est libérale envers eux et charitable aux pauvres. Pour ceux-ci elle épuiserait le trésor de son mari.

Elle se plaît avec son époux et sait exciter ses désirs par des caresses.

Le dieu d’amour trouverait un superbe plaisir à reposer près d’elle.

Son affection pour son époux est extrême et elle n’aura pour aucun autre une pareille tendresse. Elle est affectueuse dans toutes ses paroles et absolument dévouée à son mari. Elle est parfaite en tout point.

Ajoutez à ce portrait déjà si flatteur une foule d’exclamations que les poètes poussent en l’honneur de la Padmini.

Trésor d’amour ! tendresse sans bornes ! femme qui aime et qui n’éprouve aucun désir ! femme dont le bonheur est manifeste ; femme pareille à Rathi (la volupté), épouse d’Ananya (l’amour), qui plies sous le poids de les seins fermes et arrondis ! femme dont l’amour enivre !

Après la Padmini, vient la Chitrini ou la femme habile.

La Chitrini a l’esprit mobile, l’humeur légère et essentiellement folâtre ! son œil ressemble au Louis, sa gorge est ferme : ses cheveux tressés en une seule natte retombent sur ses riches épaules comme de noirs serpents ; sa voix a la douceur de l’ambroisie ; ses hanches sont minces, ses cuisses douces et polies ont la rondeur de la tige du bananier ; sa démarche est celle d’un éléphant en gaîté ; elle aime le plaisir, sait le faire naître et le varier.

La Hastini (nom de la femelle de l’éléphant) occupe le troisième rang.

La Hastini a une abondante chevelure qui brille et se déroule en longues boucles soyeuses, son regard troublerait le dieu d’amour et ferait rougir les bergeronnettes. Le corps de cette femme gracieuse ressemble à une liane d’or, ses pendants d’oreilles sont garnis de pierreries et ses vêtements sont chargés de fleurs. Ses seins fermes et rebondis ressemblent à un couple de vases d’or.

Le dernier type est la Sankhini (la truie).

Ses cheveux sont nattés et roulés sur sa tête ; sa face qui exprime, la passion est difforme ; son corps ressemble à celui d’un porc. On la dirait toujours en colère, toujours elle gronde et grogne.

Ses seins et son ventre exhalent l’odeur du poisson.

Elle est malpropre de sa personne ; elle mange de tout et dort à l’excès. Ses yeux ternes sont toujours chassieux.

On a mis en regard les traits distinctifs des quatre classes dans le tableau suivant :

DÉSIGNATION FIGURE ODEUR CHEVELURE VOIX GOUT DOMINANT
Padmini comme la lune du lotus fine et soyeuse harmonieuse comme un luth le béthel
Chitrini parfaite des fleurs longue et flottante du kokila les dons
Hastini de lotus du vin bouclant naturellement bramement de l’éléphant les plaisirs variés
Sankhini d’oie du poisson comme des soies de sanglier croassement du corbeau les querelles

Quatre sortes d’hommes correspondent comme amants ou époux à ces quatre sortes de femmes.

À la Padmini, l’homme lièvre, c’est-à-dire actif, vif et éveillé.

À la Chitrini, l’homme cerf, celui qui recherche l’affection dans le commerce amoureux.

À la Hastini, l’homme taureau, c’est-à-dire qui a la force et le tempérament de cet animal.

À la Sankhini, l’homme cheval, celui qui a la vigueur et la fougue de l’étalon.

Il existe, disent les poëtes, une Padmini sur dix millions de femmes, une Chitrini sur dix mille, une Hastini sur mille ; la Sankhini se trouve partout.

Cette proportion n’est point flatteuse pour le beau sexe dans l’Inde ; heureusement, elle n’est point exacte. En général les Hindous, hommes et femmes, même dans les castes serviles, ont de très grands soins de propreté. La femme malpropre, la Sankhini, ne se trouve que dans la classe infime et hors caste, et chez les Pariahs des campagnes.

  1. On voit par ce qui précède que les courtisanes et les filles des grands étaient les seules femmes auxquelles il fut permis d’acquérir des talents.
  2. À cette époque la poésie était fort en honneur à la cour des rois indiens. On payait des sommes considérables un sonnet ou épigramme qui avait plu.

    (Théodore Pavie, la Renaissance du Brahmanisme. R. des Deux-Mondes). Ces épigrammes devaient surtout être fines, telle que celle adressée à Baour de Lormiau, par un académicien qu’il avait raillé lourdement sur sa florissante santé :

    De gloire Baour se nourit
    Aussi voyez comme il maigrit !
    (Baour était toujours sifflé au théâtre).