Journal (Eugène Delacroix)/1er avril 1824
Jeudi 1er avril. — Été le matin avec Champmartin chez Cogniet, où j’ai déjeuné.
J’ai vu le masque moulé de mon pauvre Géricault. Ô monument vénérable ! J’ai été tenté de le baiser… sa barbe… ses cils… Et son sublime Radeau ! Quelles mains ! Quelles têtes ! Je ne puis exprimer l’admiration qu’il m’inspire.
— Vu Fedel chez lui. — Retrouvé Fedel, comme je me disposais à aller voir l’Italiana in Alaeri[1]. Endormi toute la soirée.
— Peindre avec brosses courtes et petites. Craindre le lavage à l’huile.
— Il me survient le désir de faire une esquisse du tableau de Géricault. Dépêchons-nous de faire le mien. Quel sublime modèle ! et quel précieux souvenir de cet homme extraordinaire !
- ↑ Italiana in Algeri, opéra italien de Rossini.