Journal (Eugène Delacroix)/18 août 1855
18 août. — Arrivée de la reine d’Angleterre. Je sors de l’église vers trois heures pour rentrer chez moi. Point de voiture ! Paris est fou ce jour-là ; on ne rencontre que corps de métiers, femmes de la halle, filles vêtues de blanc, tout cela bannière en tête et se poussant pour faire bonne réception.
Le fait a été que personne n’a rien vu, la Reine étant arrivée à la nuit ; je l’ai regretté pour toutes ces bonnes gens qui y allaient de tout leur cœur ; j’étais invité par Pastoret à aller voir le cortège chez lui ; j’ai trouvé là Feuillet[1], Beauchesne[2], qui m’a recommandé son fils, candidat aux bourses de l’école de Saint-Cyr[3].
Revenu au milieu d’une cohue épouvantable.