Journal (Eugène Delacroix)/17 avril 1853

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 162-163).

Dimanche 17 avril. — Sur l’École anglaise[1] d’il y a trente ans : Lawrence, Wilkie. — Les Mille et une Nuits, Reynolds, Gainsborough.

Sur Oudry[2] et les Discours de Reynolds[3] à l’occasion : sa prédilection pour les dessinateurs. — Lettres du Poussin.

Sur la différence de l’ébauche et de l’esquisse avec l’objet fini ; sur l’effet en général de ce qui n’est pas complet et du manque de proportions pour contribuer à agrandir.

  1. Delacroix semble ici se reporter par le souvenir à ses premières impressions de 1825, époque de son voyage à Londres, lorsque, après avoir vu Lawrence, il écrivait à Pierret : « C’est la fleur de la politesse et un véritable peintre de grands seigneurs… J’ai vu chez lui de très beaux dessins de grands maîtres, et des peintures de lui, ébauches, dessins même, admirables. On n’a jamais fait les yeux, des femmes surtout, comme Lawrence, et ces bouches entrouvertes d’un charme parfait. Il est inimitable. » (Corresp., t. I, p. 108-109.)
  2. Jean-Baptiste Oudry (1686-1765), célèbre peintre d’animaux.
  3. Reynolds (1728-1792), un des peintres les plus justement renommée de l’école anglaise, comme Lawrence, Gainsborough et Wilkie. Outre ses Discours sur les arts, que cite Delacroix, il a écrit des Remarques sur les œuvres des peintres allemands et flamands.