Journal (Eugène Delacroix)/13 octobre 1856

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 175).

13 octobre. — En présence de ce bois, le cri d’une grive éveille en moi le souvenir de moments analogues et dont le souvenir me plaît plus que le moment présent.

Le contentement de soi est le plus grand des contentements, et, dans un sens qui n’est pas si détourné qu’il peut le paraître, on veut être content de l’opinion que les autres ont de vous. Seulement les uns puisent ce sentiment dans la vertu, les autres dans les avantages extérieurs qui attirent les yeux de l’envie.

J’admire cette multitude de petites toiles d’araignée que le brouillard du matin fait découvrir à l'œil en les chargeant d’humidité. Quelle quantité de mouches ou d’insectes doivent se prendre dans ces filets pour nourrir les tissandières, et quelle multitude de ces dernières offertes à l’appétit des oiseaux, etc. !