Jacques-Paul Migne/Livre d’Esdras III

Livre d’Esdras III
Traduction par J. P. Migne.
(1p. 257-285).

ESDRAS.

(Troisième livre d’Esdras.)

PRÉFACE DE VENCE SUR LE TROISIÈME LIVRE D’ESDRAS.


Ce livre a reçu le surnom d’Esdras, parce qu’à la réserve du chapitre premier, qui est copié sur le trente-cinquième chapitre et sur les vingt-un premiers versets du chap. xxxvi du IIe livre des Paralipomènes presque tout le reste n’est qu’une répétition des mêmes choses rapportées, à quelques exceptions près, mot par mot, dans le premier livre d’Esdras et dans les treize premiers versets du chapitre huitième du second livre du même nom ; mais ce qui a déterminé le plus grand nombre des anciens Pères à le rejeter, nonobstant cela, hors du canon des livres sacrés, c’est qu’ils ont cru que l’histoire rapportée dans le troisième et quatrième chapitre, à l’occasion du retour des Israélites de leur captivité et de la permission qui leur fut accordée par Darius de rebâtir le temple de la ville de Jérusalem, avait tout l’air d’une fable, quoiqu’elle soit rapportée par Josèphe (lib. II Antiquit., cap. 4, p. 362, de l’édition grecque et latine de Genève, en 1533), parce qu’il n’était pas possible de l’accorder avec ce que l’auteur même avait emprunté et extrait du premier livre d’Esdras ; outre qu’ils ont trouvé dans ce que cet auteur a copié ou extrait de l’écrivain sacré, des méprises si grossières et si fréquentes sur la vérité de l’histoire, et à l’égard des noms propres de ceux qui revinrent à Jérusalem, dont il transcrit la liste, qu’ils n’ont pu s’empêcher d’en attribuer la faute, ou au mauvais original dont l’auteur s’était servi, ou à l’ignorance de ses copistes, ou, enfin, à celle de ceux qui l’avaient traduit depuis en grec. N’en pouvant pas alors juger entièrement, puisqu’il ne leur était resté, non plus qu’à nous, qu’une version grecque et quelques latines, ce livre est néanmoins cité par quelques-uns des anciens Pères, savoir : par saint Athanase, dans son apologie à Constantin, où il rapporte au commencement, ce qui est dit au chap. iv de ce troisième livre d’Esdras par Zorobabel, à l’avantage de la vérité ; par saint Augustin, lib. xviii De civit. Dei, cap. 36 ; par saint Cyprien, ou l’auteur de De singularitate clericor., p. 380, de l’édition de Rigault ; par saint Ambroise et par quelques autres. On trouve dans le tome IV des Polyglottes ce livre en grec, avec deux versions latines et une syriaque, faites sur la version grecque. L’une de ces versions latines, ordinairement insérée dans la Vulgate, est très-différente du grec et remplie de fautes, d’omissions et de méprises des copistes : la syriaque est plus exacte, plus correcte, et aussi plus conforme à ce qui est rapporté dans les livres des Paralipomènes, du premier et du second d’Esdras. Saint Jérôme, dans sa préface sur les livres canoniques d’Esdras, met une grande différence entre les premiers livres et celui-ci, et le quatrième, car il les place non seulement au rang des apocryphes, mais encore au nombre de ceux qui sont remplis de fables.

REMARQUES DE DOM CALMET SUR LE III LIVRE D’ESDRAS.

I. Sentiment de l’Église touchant le troisième livre d’Esdras. Motifs de ceux qui reçoivent ce livre, ou le regardent même comme canonique. — II. Sentiment de l’Église latine touchant ce même livre. Motifs de ceux qui le rejettent ou le regardent comme apocryphe. — III. Quel est l’auteur de ce livre. — IV. Indication ou analyse de ce qu’il offre de plus remarquable. — V. Jugement que l’on peut porter de ce livre.

I. L’Église grecque ne convient point avec la latine sur l’authenticité du IIIe livre d’Esdras ; les Grecs ont conservé ce livre dans leur canon, et l’ont mis même avant celui qui passe chez nous pour le Ier d’Esdras. Les exemplaires grecs les plus anciens et les plus estimés, comme celui de Rome, mettent d’abord celui que nous appelons le IIIe d’Esdras, puis Néhémias, et en troisième lieu celui qui est le I d’Esdras dans nos Bibles latines. Il est vrai que quelques éditions grecques[1] mettent à part le III livre d’Esdras et le rejettent après le Cantique des trois jeunes hommes dans la fournaise, lequel, dans ces éditions, se trouve détaché de la prophétie de Daniel, où ce cantique est communément placé. Dans d’autres éditions grecques[2], on ne lit point du tout le IIIe livre d’Esdras. Mais ce qui est incontestable, suivant la remarque de Sixte de Sienne[3], c’est que les Pères grecs ont tenu pour canonique le IIIe d’Esdras, et l’ont mis avant Néhémias.

Les anciens manuscrits, et les éditions latines non plus que les grecques ne sont pas uniformes sur cet article. Nous avons quelques manuscrits[4], où l’on trouve tout de suite le Ier livre d’Esdras, Néhémias, et le IIe d’Esdras ; car c’est ainsi qu’ils intitulent celui que nous appelons le IIIe. Dans d’autres manuscrits on ne trouve pas le IIIe livre d’Esdras, mais seulement le Ier d’Esdras et Néhémias. D’autres manuscrits plus anciens, cités dans la nouvelle édition de saint Ambroise[5], sont encore bien plus éloignés de nos éditions latines. Dans une très-ancienne Bible de Saint-Germain des Prés, après avoir mis tout de suite et ensemble sans distinction, les deux livres canoniques d’Esdras, on a placé immédiatement l’histoire des trois gardes du corps de Darius, et du problème qu’ils proposèrent à ce prince ; après quoi on trouve le commencement du IVe livre d’Esdras, qui commence par ces paroles : Incipit liber Esdræ prophetæ secundus : il n’y a d’abord que les deux premiers chapitres de ce livre ; on lit ensuite tout le IIIe livre d’Esdras, à l’exception de l’histoire des trois officiers de Darius ; puis recommence le IVe d’Esdras, avec ce titre Liber Ezdræ quartus, anno tricesimo ruinæ civitatis, eram in Babylone ego Salathiel, qui et Ezra, et continue jusqu’à la fin. J’en ai vu un autre côté 773, où le IIIe livre d’Esdras ne commence qu’au chapitre III.

M. le Fèvre, précepteur de Louis XIII, avait trouvé un IVe livre d’Esdras si différent des imprimés qu’il jugea à propos d’en envoyer les diverses leçons au cardinal Baronius. Dans les anciennes Bibles latines imprimées, on lit ordinairement les trois livres d’Esdras de suite ; c’est-à-dire le Ier d’Esdras, celui de Néhémias, et le IIIe d’Esdras, ou, comme portent quelques exemplaires, le IIe d’Esdras. Cet ordre s’est continué jusqu’à la Bible de Sixte V. Depuis ce temps on a mis à part les IIIe et IVe livres d’Esdras, et hors du rang des Écritures canoniques.

Les Hébreux ne faisaient qu’un livre des deux premiers d’Esdras, ou si l’on veut, du Ie livre d’Esdras et du livre de Néhémias. Les Grecs les suivaient en cela, mais avec cette différence, que le Ie livre d’Esdras, dans les exemplaires grecs et dans plusieurs exemplaires latins, était celui que nous appelons le troisième. Les Pères les citent suivant cet ordre, comme on le voit dans Origène, sur la fin de l’homélie neuvième sur Josué ; dans saint Athanase, ou l’auteur de la Synopse citée sous son nom ; dans saint Augustin[6] et saint Cyprien[7]. Ce dernier, de même que saint Augustin, cite l’histoire du problème proposé par les trois gardes du corps de Darius, comme étant du vrai Esdras. Cela n’est pas extraordinaire pour saint Athanase, puisque c’était l’opinion commune des Grecs, et que leurs exemplaires les plus anciens et les meilleurs lisaient ce problème dans leur premier livre. Josèphe l’historien[8], plus ancien que tous ces Pères, le lisait de même : ainsi on peut assurer qu’avant la traduction de saint Jérôme, la plupart des églises tenait le IIIe d’Esdras pour authentique, puisqu’elles suivaient où les exemplaires grecs, dans les- quels ce livre tenait le premier rang, ou des exemplaires latins, traduits sur la version grecque. Et quand les Pères et les conciles[9] des premiers siècles ont déclaré les deux livres d’Esdras canoniques, ils l’entendaient suivant leurs exemplaires, qui ne faisaient qu’un livre d’Esdras et de Néhémias, et qui comptaient pour Ie d’Esdras celui qui est le troisième dans nos Bibles.

Les mêmes Pères grecs[10] et latins[11] citent le livre que nous appelons IIIe d’Esdras, quelquefois même contre les hérétiques, et dans les matières contentieuses, sans témoigner le moindre scrupule sur son autorité. Enfin ce IIIe livre ne contenant que ce qu’on lit dans le Ie d’Esdras, à l’exception de quelques changements, et de l’histoire du problème proposé par les trois gardes du corps de Darius[12], il semblerait trop dur, dit-on, de le ranger absolument parmi les apocryphes, surtout l’Église grecque le recevant pour canonique. D’ailleurs il ne contient rien de contraire, ni à la foi, ni aux bonnes mœurs, et l’histoire du problème dont on a parlé est reçue par les Pères et par plusieurs des anciens et des nouveaux auteurs ecclésiastiques, comme contenant le récit d’un événement certain. Ce sont ces raisons qui ont déterminé Génébrard[13] à soutenir la canonicité de ce IIIe livre. Les Hébreux ne le mettent pas, à la vérité, au nombre des premiers canoniques, mais ils le reçoivent dans les seconds canoniques. Voilà ce qu’on dit en faveur de ce livre.

II. Mais l’Église latine l’ayant rejeté et placé parmi les apocryphes, est-il encore permis de proposer, comme une question soutenable, s’il est du nombre des livres canoniques ? Le sentiment et la pratique des Grecs sont-ils une loi pour nous, surtout depuis le concile de Florence, où l’on ne reçut pour canoniques que ces deux livres, Esdras et Néhémias ? La plupart des anciens Pères qui l’ont cité comme authentique pouvaient ignorer et ignoraient apparemment que ce IIIe livre fût fort différent de l’hébreu. S’ils l’eussent su, ils n’auraient eu garde de le recevoir, puisqu’en tant d’endroits ils déclarent qu’ils ne reçoivent pour authentiques que les livres qui sont dans le canon des Hébreux. Saint Jérôme, qui était plus instruit dans ces matières, rejette les IIIe et IVe livres attribués à Esdras, comme des ouvrages fabuleux et remplis de fictions : Nec apocryphorum tertii et quarti (Esdræ) somniis quisquam delectetur[14]. Tout ce qui n’est point dans les exemplaires hébreux, ajoute-t-il, et qui ne vient pas des vingt-quatre vieillards[15], ne mérite aucune croyance. Si l’on vous objecte l’autorité des Septante, la variété qui se remarque dans leurs exemplaires montre assez qu’ils sont tous renversés et déchirés. On ne peut établir ni assurer la vérité d’un écrit qui est si plein de diversités, et qui s’accorde si peu avec les originaux : Nec potest utique verum asseri, quod diversum est. Saint Jérôme reconnaît donc que les Grecs recevaient ce IIIe livre ; mais il ne laisse pas de le rejeter, comme étant différent du texte hébreu. Quand il n’y aurait que le problème proposé par les trois gardes du roi Darius, il suffirait pour faire regarder tout le livre comme fabuleux. Nous ferons voir ci-après, que toute cette histoire est inventée à plaisir, et qu’elle renferme des contrariétés avec l’histoire du véritable Esdras.

III. Quant à l’auteur du IIIe livre d’Esdras, on peut assurer qu’il est ancien, quoique inconnu, puisque Josèphe et les anciens exemplaires grecs lisent l’histoire du problème qui est rapportée dans son livre. Ce ne peut être qu’un Juif helléniste qui a voulu embellir la vie de Zorobabel par une circonstance qui lui est glorieuse, et qui d’ailleurs est divertissante pour le lecteur. Je ne voudrais point absolument l’accuser d’avoir fait cette addition de mauvaise foi. Il crut peut-être qu’elle manquait au vrai Esdras, l’ayant apparemment trouvée bien établie dans la tradition du peuple. Mais ces traditions populaires ne sont pas toujours fondées sur la vérité ; et souvent une action véritable est gâtée par les circonstances fabuleuses qu’on y mêle. On peut croire que c’est ce qui est arrivé à celle-ci. La fausseté s’y trahit elle-même, comme nous le verrons ci-après ; et on ne peut excuser l’auteur d’avoir renversé plusieurs circonstances du vrai Esdras pour appuyer son roman et pour empêcher qu’on ne s’aperçût de sa fraude.

IV. Le IIIe livre d’Esdras[16] commence par la description de la pâque magnifique qui fut célébrée sous le roi Josias. Il rapporte ensuite la mort de ce prince et l’histoire de ses successeurs, jusqu’à la ruine entière de Jérusalem. Tout cela est tiré des deux derniers chapitres des Paralipomènes. — Le second chapitre raconte la manière dont Cyrus mit les Juifs en liberté, et leur rendit les vases sacrés ; l’opposition que les ennemis des Juifs apportèrent au bâtiment du temple, leur lettre à Artaxerxès, et la réponse de ce prince[17]. — Le troisième chapitre raconte que Darius ayant fait un grand festin à tous les officiers de sa cour, à tous les magistrats de la Médie et de la Perse, et à tous les autres qui gouvernaient les cent vingt-sept provinces de ses États, après le souper, le roi s’endormit, et les trois gardes qui étaient de service auprès de sa personne, se dirent : Proposons chacun quelque chose et celui qui soutiendra le mieux son sentiment sera richement récompensé du roi ; il portera la pourpre, boira dans une coupe d’or, aura un lit d’or, un chariot traîné par des chevaux ornés de brides d’or, un collier précieux, le bonnet de byssus nommé cydaris qu’on n’accordait qu’aux personnes du premier rang) ; il sera assis à la seconde place après Darius, et sera nommé le parent du roi. Alors chacun d’eux écrivit sa proposition, et l’ayant cachetée, ils la mirent sous le chevet du roi. L’un dit que la chose du monde la plus forte est le vin ; le second, que c’est le roi ; le troisième, que ce sont les femmes, mais que la vérité l’emporte sur tout cela. Le roi se leva, et ils lui présentèrent leurs écrits. Alors Darius assembla tous ses officiers et les gouverneurs de ses provinces. On lut en leur présence les propositions des trois gardes du roi, et on les fit entrer dans la salle pour soutenir leur sentiment. Le premier parla de la force du vin, et fit voir ses effets sur l’esprit et le cœur des hommes ; ôtant aux uns le souvenir de leur misère ; inspirant aux autres la joie et le courage, la hardiesse, la libéralité, et quelquefois la colère et la fureur. Le second parla sur la puissance du roi qui s’étend sur les mers et les terres, qui fait trembler les nations, et qui, par le moyen de ses armées, abat les montagnes, les tours et les murailles, tue, ravage, terrasse, pardonne, rétablit, soutient. Les peuples soumis lui apportent le fruit de leurs travaux ; ses ennemis le redoutent ; tout le monde le respecte. Zorobabel, qui était le troisième, exagéra le pouvoir des femmes. Elles dominent, dit-il, et le roi et le sujet ; elles donnent la naissance aux grands comme aux petits ; ceux qui cultivent la vigne et ceux qui boivent le vin ne seraient pas sans les femmes. Ce sont elles qui leur donnent des habits et des ornements précieux. L’homme quitte ses parents, ses amis et sa patrie pour s’attacher à sa femme. Elle adoucit les plus farouches ; elle gagne les plus violents. Le roi, tout puissant qu’il est, se laisse quelquefois maltraiter familièrement, et par amitié, d’une femme. J’ai vu Apémène, fille de Bésacis, assise à la droite du roi, lui ôter le diadème, se le mettre sur la tête et frapper le roi de sa main gauche. Mais, ajouta-t-il, la force de la vérité l’emporte encore sur les caresses et les attraits de la femme. Toutes les nations révèrent et invoquent la vérité, le ciel la bénit, toute la terre la craint et la respecte. Le vin, le roi et les femmes peuvent tomber dans le désordre et dans l’injustice, mais la vérité est incorruptible et éternelle. Sa force n’est ni passagère, ni sujette au changement. Elle ne fait acception de personne ; elle ne s’égare point dans ses jugements ; elle fait toute la force, la beauté, la puissance de tous les siècles. Béni soit le Seigneur de la vérité. Il se tut, et toute l’assemblée s’écria : La vérité est grande.

Alors le roi le déclara vainqueur, et lui dit qu’il lui accordait non-seulement ce qui était porté dans leur écrit, mais de plus, qu’il lui permettait de lui faire quelle demande il voudrait. Zorobabel le supplia très humblement de se souvenir du vœu qu’il avait fait, lorsqu’il parvint à la royauté, de faire rebâtir le temple qui avait été brûlé par les Iduméens lorsque les Chaldéens prirent la ville de Jérusalem, et d’y renvoyer tous les vases que Cyrus avait mis à part, lorsqu’il prit Babylone, pour les faire reporter à Jérusalem ; que c’était la seule grâce qu’il lui demandait. Darius l’embrassa, lui accorde sa demande, et écrivit aux gouverneurs des provinces d’au delà de l’Euphrate de ne point inquiéter les Juifs ; de les laisser jouir, eux et leur pays, d’une pleine et entière immunité, de contraindre les Iduméens, qui s’étaient emparés de leurs terres et de leurs villes, à les abandonner ; de faire conduire à Jérusalem les bois du Liban nécessaires pour les bâtiments ; de fournir aux lévites et aux ministres du temple la nourriture et l’habit dont ils se servent dans les cérémonies, jusqu’à ce que la ville et le temple fussent entièrement bâtis. Il veut aussi qu’on donne vingt talents de son domaine par an pour contribuer à la construction du temple, et dix autres talents pour les frais des sacrifices, qu’on offrira tous les jours, soir et matin. Enfin il permet au peuple de Juda de rebâtir Jérusalem, et leur accorde une parfaite liberté, à eux, à leurs prêtres et à leurs successeurs à perpétuité. Zorobabel revint à Jérusalem avec ces ordres et ces pouvoirs qu’il communiqua et qu’il signifia aux gouverneurs des provinces, et ramena avec lui quarante-deux mille trois cent quarante Juifs, outre un grand nombre d’esclaves. Voilà en abrégé ce qu’on lit fort au long dans les chapitres ii, iv et v du IIIe livre d’Esdras. C’est ce qui se fait le plus remarquer dans ce livre, et ce qui fait sa principale différence d’avec le livre d’Esdras.

V. Voici le jugement qu’on peut porter de cette histoire des trois gardes du corps de Darius. 1o Elle ne s’accorde nullement avec l’histoire du vrai Esdras qu’on lit dans les livres hébreux et dans les exemplaires canoniques. Si Darius, en renvoyant les Juifs avec Zorobabel à Jérusalem, eût écrit à ses officiers d’au delà de l’Euphrate en leur faveur, ces officiers auraient-ils eu la hardiesse de venir leur demander pourquoi ils bâtissaient le temple ?[18] Ne savaient-ils pas les ordres du roi, et n’étaient-ils pas eux-mêmes obligés de contribuer à ce bâtiment ?[19] Je parle suivant le faux Esdras. Zorobabel aurait-il été contraint de recourir, comme il le fit[20], à l’ancienne permission accordée par Cyrus aux Juifs de rebâtir le temple ? — 2o L’auteur suppose que Zorobabel ne revint pas le premier en Judée, lorsque Cyrus y renvoya les Juifs, et il suppose cela contre la vérité de l’histoire[21]. — 3o Il ne met la consécration de l’autel[22] et le renouvellement des sacrifices que dans la seconde année de Darius, ce qui répugne encore au vrai Esdras, qui nous apprend que cela arriva au septième mois (dans la première année du retour des Juifs), sous le règne de Cyrus, et avant qu’Artaxerxès eût défendu de continuer l’ouvrage du temple[23]. — 4o Il donne à Esdras la qualité de grand prêtre[24] dans une circonstance où nous savons par Néhémias[25] qu’Esdras n’était qu’un simple prêtre. — 5o Il avance sans aucune preuve deux faits insoutenables l’un, que Zorobabel était garde du corps de Darius (en Perse)[26], pendant que le même Zorobabel était sûrement à Jérusalem[27]; l’autre fait aussi incroyable que le premier, est que Darius (lorsqu’il fut élevé à l’empire) fit vœu de rebâtir le temple de Jérusalem[28]. Si cela était, qu’était-il besoin de faire fouiller dans les archives pour savoir si Cyrus l’avait autrefois permis[29]. — 6o Il fait dire à Darius, qu’il donne aux Juifs une entière immunité de toutes sortes de charges[30] ; et nous savons par Néhémias que les Hébreux étaient surchargés de tributs[31]. — 7o Il distingue, ce semble, Néhémias d’Athersatha[32], quoique selon l’opinion commune Athersatha soit simplement le nom de l’office d’échanson[33], que Néhémias avait eu auprès d’Arinxerxès ou plutôt s’il n’a pas prétendu les distinguer, il confond cet Athersatha dont il est parlé au temps de Zorobabel, avec Néhémias qui ne revint que longtemps après Zorobabel[34]. — 8o L’auteur avance une fausseté manifeste, et tombe dans une contradiction visible contre lui-même, lorsqu’il dit que Zorobabel pria Darius de renvoyer à Jérusalem les vases sacrés, que Cyrus avait préparés à cet effet[35], comme si Cyrus n’eût pas exécuté ce dessein ; ce qui est tout opposé à ce qu’en dit le vrai Esdras, et à ce que l’auteur même en a écrit au chap. II, vers. 10, 11, 12. — 9o Il charge, contre toute apparence, les Iduméens du crime de l’incendie du temple[36], lorsque Jérusalem fut prise par les Chaldéens. — 10o Il renverse l’ordre des temps et des événements, en voulant réunir ensemble toute l’histoire d’Esdras. Il place à la fin de son dernier chapitre[37], une circonstance qui n’arriva que sous Néhémias, et qui n’est rapportée que dans le livre de ce dernier[38]. — 11o Il dit que Darius donna aux Juifs qui s’en retournaient à Jérusalem une escorte de mille chevaux pour les conduire en paix et en sûreté[39]; précaution assez inutile pour escorter une troupe de près de cinquante mille hommes. — 12o Enfin, il donne à son récit l’air d’une fable, en disant que ces trois officiers se partagent les honneurs[40] et prescrivent en quelque sorte au roi les récompenses dont il doit honorer celui qui aura gagné le prix. De plus, ces récompenses sont excessives, c’est tout ce que pourrait prétendre un général qui aurait gagné des batailles et conquis des provinces.

Le reste du livre, du moins ce qu’il y a de vrai et de bien lié, est tiré du premier livre d’Esdras, presque mot pour mot ; ainsi nous ne le rapporterons pas ici. Nous croyons donc que l’auteur du troisième livre est un Juif helléniste, qui, pour donner cours à l’histoire du problème que nous avons vu, a jugé à propos d’ajuster à sa narration le vrai texte d’Esdras. Mais il n’était point assez habile pour une entreprise si délicate ; il est tombé dans des fautes si grossières que son ouvrage a été avec raison rejeté des Églises ; et l’on s’en est tenu au texte hébreu des Juifs, et aux anciens exemplaires grecs qui n’avaient pas reçu cette addition.

Faut-il adopter le jugement que porte D. Calmet sur le IIIe livre d’Esdras ? L’abbé de Vence ne l’a pas cru, et il a entrepris de réfuter le docte Bénédictin. Cette réfutation n’a pas paru bien solide à l’éditeur de sa Bible, qui, à son tour, a entrepris de justifier D. Calmet contre la critique de l’abbé de Vence il a inséré cette justification dans le tome XVIIIe de la quatrième édition, et dans le tome XXVe p. 113 seq., de la cinquième. Il nous semble que D. Calmet a été exagéré dans ses objections contre le livre d’Esdras, et dans les reproches qu’il adresse à l’auteur de ce livre ; que l’abbé de Vence a plus d’une fois raison contre D. Calmet ; qu’il aurait pu l’avoir encore plus souvent, et qu’il avait droit à plus de ménagement de la part de son critique. Il nous semble aussi qu’on attribue à l’auteur du IIIe livre d’Esdras, des fautes qui sont celles de ses copistes, et d’autres qu’une chronologie exacte et des monuments historiques feraient disparaître, du moins en partie ; mais, où sont ces monuments historiques, et qui est-ce qui nous fera cette chronologie ? En fait d’auteurs protestants qui se sont occupés des livres apocryphes attribués à Esdras, nous citerons Fabricius. Codex pseud. Vet. Test.


ESDRAS. — LIVRE III.




CHAPITRE PREMIER.

Josias immole la Pâque avec beaucoup de magnificence, et célébré la fête des Azymes pendant sept jours. Jéchonias, Joacim, Joachim et Sédécias, règnent après lui dans Juda. Les crimes de ce prince et ceux du peuple sont punis par la captivité et par la destruction de Jérusalem.

1. Josias[41] fit célébrer dans Jérusalem, la Pâque du Seigneur[42], et elle fut immolée le quatorzième du premier mois[43].

2. Ce prince ordonna que les prêtres, revêtus de leurs habits sacerdotaux[44], serviraient tour à tour[45] dans le temple du Seigneur,

3. et que les lévites, ministres sacrés d’Israël, se purifieraient devant le Seigneur ; parce que son arche sainte était dans le temple[46] qu’avait fait bâtir Salomon, fils du roi David.

4. Vous ne la porterez plus sur vos épaules[47], et maintenant donc, occupez-vous au service de votre Dieu, et ayez soin de son peuple, chacun dans vos cantons et dans vos tribus[48].

5. Servez tous dans le temple, selon que David, roi d’Israël, l’a ordonné, et que l’exigea autrefois la magnificence de Salomon son fils[49] ; et gardez vos départements en présence de vos frères, selon l’ordre et le rang que vous avez reçus de vos pères.

6. Immolez la Pâque[50], préparez les sacrifices à vos frères[51], et conformez-vous en toutes choses à l’ordre que Moïse reçut autrefois du Seigneur.

7. Et Josias fit distribuer au peuple qui se trouva à cette solennité, des moutons, des agneaux, des chèvres et des chevreaux[52], au nombre de trente mille, et trois mille veaux[53].

8. Ces choses furent fournies aux dépens du roi[54], selon la promesse qu’il en avait faite au peuple[55]. Et l’on distribua

aux prêtres, pour cette Pâque, deux mille moutons et cent veaux[56].

9. Jéchonias[57], Semeias et Nathanael, ses frères, Hasabias, Oziel[58], et Caraba[59], donnèrent cinq mille moutons et cinq cents veaux[60].

10. Parmi la pompe de cette fête[61], les prêtres et les lévites se présentèrent avec les pains azymes[62], à la tête de leurs tribus[63].

11. Et selon l’ordre et le rang de leurs familles, ils offraient les victimes au Seigneur, en présence du peuple[64], conformément à ce qui est écrit dans le livre de Moïse[65].

12. Ils firent[66] rôtir les agneaux[67] autant qu’il le fallait[68], et prirent avec plaisir[69] le soin de faire cuire les victimes pacifiques dans des chaudrons[70] et dans des marmites[71].

13. Les lévites en présentèrent d’abord à tout le peuple, et firent ensuite leurs parts et celle des prêtres.

14. Car les prêtres furent occupés jusqu’à la nuit[72] à offrir les graisses des victimes[73], et les lévites avaient soin de préparer à manger pour leurs frères, les enfants d’Aaron[74].

15. Les chantres fils d’Asaph, étaient aussi là dans leur rang, selon que David l’avait ordonné ; savoir, Asaph, Zacharie, et Jeddimus[75], tous chantres du roi[76].

16. Les portiers aussi gardaient les portes du temple sans s’éloigner un seul moment de leur office, c’est pourquoi leurs frères avaient soin de leur préparer à manger[77].

17. Et tout ce qui regardait le sacrifice[78] du Seigneur se trouva achevé.

18. Et en ce jour-là[79], ils firent la Pâque, et ils offrirent des victimes au Seigneur[80], selon l’ordre du roi Josias.

19. Les enfants d’Israël qui se trouvèrent alors à Jérusalem, firent la Pâque et célébrèrent la fête des Azymes pendant sept jours.

20. Il n’y eut point de Pâque semblable à celle-ci dans Israël, depuis le temps du roi Samuel[81] ;

21. et de tous les rois d’Israël, il n’y en a point eu qui ait fait une Pâque comme celle que Josias fit avec les prêtres, les lévites, tout le peuple de Juda, les habitants de Jérusalem et tout ce qui se trouva d’Israël[82].

22. Cette Pâque fut célébrée la dix-huitième année du règne de Josias[83].

23. Ce prince se rendit agréable au Seigneur, et marcha dans la crainte de son nom.

24. Les ordonnances qu’il fit contre ces hommes criminels qui ont surpassé en impiété les nations mêmes, et qui n’ont point suivi les lois qu’Israël a reçues du Seigneur,

se trouvent dans les anciennes annales[84].

25. Et après ces actions de Josias[85], Pharaon, roi d’Égypte, vint[86] à Carchamis[87] par le chemin qui est vers[88] L’Euphrate, et Josias alla au-devant de lui.

26. Alors le roi d’Égypte envoya dire à Josias : Qu’y a-t-il entre vous et moi, ô roi de Juda ?[89]

27. Je ne suis point envoyé du Seigneur pour vous faire la guerre, mais aux peuples qui sont sur l’Euphrate, hâtez-vous donc de vous retirer[90].

28. Josias ne voulut point s’en retourner[91], et se prépara à le combattre, sans avoir égard à ce que le prophète[92] vint lui dire de la part du Seigneur.

29. Et il s’avança en ordre de bataille dans les plaines[93] de Mageddo ; mais les chefs de l’armée ennemie l’ayant attaqué[94],

30. Il dit à ses serviteurs : Emportez-moi hors du combat, car je suis fort blessé ; et ils lui obéirent.

31. Josias fut donc transporté dans un autre char[95], et étant revenu à Jérusalem, il y mourut et fut mis dans le tombeau de ses pères.

32. Toute la Judée fut dans je deuil : et[96] ceux qui président aux chants lugubres, ainsi que leurs femmes[97], le pleurent encore jusqu’à ce jour, ce qui a passé comme une espèce de loi établie dans Israël.

33. Toutes ces choses sont écrites dans les histoires des rois de Juda[98] ; savoir, toutes les actions de Josias, ses faits glorieux, sa pénétration et son intelligence dans la loi de Dieu, tout ce qu’il a jamais fait[99].

34. Alors[100] les enfants d’Israël[101], prenant Jéchonias[102] qui était âgé de trente-trois ans[103] l’établirent roi en la place de Josias son père.

35. Il ne régna que trois mois sur Israël : car le roi d’Égypte[104] le déposa[105],

36. Et condamna le peuple à lui donner cent talents d’argent[106], et un talent d’or[107].

37. Il donna le royaume de Juda et de Jérusalem à Joacim[108], frère de Jéchonias[109].

38. Il chargea de chaînes les princes de sa cour[110], et Zaracel[111], son frère, qu’il ramena en Égypte.

39. Joacim avait vingt-cinq ans quand il commença à régner en Juda et à Jérusalem, et il fit le mal en présence du Seigneur.

40. Nabuchodonosor[112] marcha contre lui[113], et après l’avoir chargé de chaînes, il l’emmena à Babylone[114],

41. où il transporta aussi les vases sacrés et les consacra dans son temple.

42. Il est parlé, dans les Annales des Rois, de l’impiété et des honteux dérèglements de Joacim.

43. Joachin, son fils, régna en sa place, et il n’avait que dix-huit ans[115] lorsqu’il monta sur le trône.

44. Il régna trois mois et dix jours dans Jérusalem, et il fit le mal devant le Seigneur.

45. Vers la fin de cette année[116], Nabuchodonosor le fit amener à Babylone avec tous les vases sacrés.

46. Et il donna à Sédécias[117] le royaume de Juda et de Jérusalem. Ce prince avait alors vingt-et-un ans[118], et il en régna onze.

47. Il fit le mal devant le Seigneur, et il ne fut point effrayé des menaces que le prophète Jérémie vint lui faire de sa part.

48. Il prêta serment au roi Nabuchodonosor, et se retira après s’être parjuré ; et dans l’endurcissement de son cœur il viola les ordonnances du Seigneur, le Dieu d’Israël.

49. Les princes du peuple commirent l’iniquité ; leur impiété l’emporta sur celle des nations, et ils profanèrent le saint temple de Jérusalem.

50. Alors le Dieu de leurs pères envoya son ange pour les rappeler à lui, parce qu’il voulait leur pardonner et conserver la majesté de son temple[119].

51. Mais ils se moquaient de ceux qui venaient de sa part[120], et traitaient indignement les prophètes qu’il a daigné leur envoyer de temps en temps ;

52. Jusqu’à ce que sa colère s’étant allumée contre son peuple et contre leur impiété, il eût ordonné aux rois des Chaldéens de marcher contre eux.

53. Ces cruels ennemis répandirent autour du temple du Seigneur le sang des jeunes hommes d’Israël[121] ; et ils n’épargnèrent ni les enfants, ni les vieillards, ni les jeunes gens, ni les vierges.

54. Tout passa entre les mains des vainqueurs, qui, prenant de nouveau les vases sacrés du temple du Seigneur et les trésors du roi, les portèrent à Babylone.

55. Ils brûlèrent la maison du Seigneur ; ils abattirent les murs de Jérusalem, et mirent le feu dans ses tours.

56. Toute la splendeur de cette ville sainte fut anéantie sous leurs efforts[122]. Ceux que le fer avait épargnés suivirent leurs vainqueurs à Babylone.

57. Et ils y furent réduits en servitude jusqu’à ce que l’empire eût passé aux Perses, afin que tout ce que Jérémie[123] leur avait dit de la part du Seigneur fût accompli.

58. Et cette terre fut déserte pendant

l’espace de soixante-et-dix ans, qu’a duré le temps de sa désolation, après lequel il lui a été permis de célébrer, comme auparavant, ses fêtes et ses solennités[124].

CHAPITRE II.

Cyrus, roi des Perses, rend la liberté aux Juifs et les renvoie en Judée. Ils jettent les fondements dit nouveau temple ; mais Artaxerxès, sur quelques soupçons, fait arrêter tous les travaux.

1. Cyrus[125] étant roi des Perses[126], le Seigneur, pour accomplir la parole qu’il avait prononcée par la bouche de Jérémie[127],

2. toucha le cœur de ce prince, qui envoya aussitôt des lettres dans tous les lieux de sa domination[128],

3. Elles étaient écrites en ces termes : Voici ce que dit Cyrus, roi des Perses : Le Dieu d’Israël, le Seigneur souverain[129], m’a établi roi sur toute la terre[130].

4. Et il m’a ordonné[131] de lui élever un temple[132] à Jérusalem, qui est en Judée.

5. Que tout ce qui se trouve de Juifs[133] parmi nous s’en retournent à Jérusalem, et que leur Dieu soit avec eux.

6. Que tous les peuples voisins les aident de leur or et de leur argent ;

7. De toutes sortes de dons, de leurs chevaux, de leurs bêtes de voiture et des autres choses que chacun de vous s’obligera de consacrer au Seigneur dans le temple de Jérusalem[134].

8. Alors les chefs des tribus et des villes de Juda et de Benjamin[135], les prêtres et les lévites à qui le Seigneur inspira de retourner à Jérusalem et d’y relever son temple ; tous ceux enfin qui demeuraient aux environs,

9. vinrent offrir leur or, leur argent et leurs chevaux[136], pendant que plusieurs autres faisaient des vœux que le Seigneur formait lui-même dans leurs cœurs.

10. Le roi Cyrus ayant pris les vases sacrés que Nabuchodonosor avait transportés de Jérusalem, et qu’il avait consacrés à l’idole,

11. les donna à Mithridates[137], qui était garde de ses trésors.

12. Et Mithridates les remit par son ordre entre les mains de Salmanasar[138], gouverneur de Judée.

13. Voici le nombre de ces vases : deux mille quatre cents urnes d’argent, trente tasses d’argent, trente fioles d’or, deux mille quatre cents d’argent, et mille autres vases[139].

14. Tous les vases d’or et d’argent étaient au nombre de cinq mille huit cent soixante[140].

15. Et ils furent comptés à Salmanasar[141] et à tous les captifs qui retournaient à Jérusalem[142].

16. Or[143], sous le règne d’Artaxerxès, roi des Perses, quelques-uns de ceux qui étaient en Judée et à Jérusalem : Balsanius[144], Mithridates, Sabellius[145], Rathimus, Balthemus, Samelius[146], le secrétaire, ceux enfin qui habitaient la Samarie et les lieux d’alentour, écrivirent au roi Artaxerxès la lettre suivante :

17. Seigneur, vos serviteurs, Rathiffius l’inspecteur[147], Sabellius le secrétaire, et ceux de votre cour que vous avez établis gouverneurs de la Célésyrie et de la Phénicie, vous saluent.

18. Que le Seigneur, notre roi, sache que les Juifs renvoyés de Babylone viennent à Jérusalem, cette ville rebelle et perfide ; qu’ils en relèvent les murailles, qu’ils bâtissent les rues[148], et qu’ils rétablissent le temple.

19. Si l’on n’arrête ces entreprises, ils refuseront non-seulement de payer les tributs, ils seront même en état de résister aux rois.

20. Et parce que le temple s’avance de jour en jour, nous avons cru qu’il était important de ne rien négliger à cet égard ;

21. Mais d’en avertir le Seigneur notre roi, afin que s’il le juge à propos, l’on consulte les Annales de ses pères.

22. Il y trouvera des avis que ses prédécesseurs ont laissés sur ce sujet, et il apprendra que cette ville a toujours été rebelle, qu’elle n’a cessé de troubler la tranquillité des rois et des nations ;

23. que les Juifs ont toujours été portés à la révolte, que de tout temps ils ont suscité des guerres, et que c’est pour cela même que leur ville a été détruite.

24. Maintenant donc, Seigneur notre roi, si vous permettez que les Juifs rebâtissent leur ville et qu’ils relèvent leurs murailles, sachez que vous vous fermez l’entrée de la Célésyrie et de la Phénicie.

25. Alors le roi écrivit la lettre suivante à Rathimus, son inspecteur, à Balthemus[149], à Sabellius, son secrétaire, aux autres intendants et aux habitants de Samarie et de Phénicie :

26. Après avoir lu la lettre que vous m’avez écrite, j’ai fait consulter les histoires de mes pères, et il s’est trouvé que Jérusalem a été de tout temps ennemie de la domination ;

27. que le peuple qui l’habite est un peuple rebelle ; toujours prêt à prendre les armes contre l’autorité la plus légitime, et a eu des rois puissants à qui la Phénicie et la Célésyrie ont payé des tributs.

28. Maintenant donc j’ai ordonné qu’on les empêchât de bâtir leur ville, et que l’on fît cesser tous les travaux ;

29. de peur que leur malice n’augmente de plus en plus, et qu’un jour elle ne puisse troubler la tranquillité de notre empire.

30. Après qu’on eut fait la lecture de ces lettres, Rathimus, Sabellius le secrétaire, et les autres intendants, se rendirent en diligence à Jérusalem avec des troupes de cavalerie et d’infanterie.

31. Alors l’ouvrage du temple fut interrompu ; on n’y travailla point jusqu’à la deuxième année du règne de Darius, roi des Perses.

CHAPITRE III.

Darius s’étant endormi au sortir d’un superbe festin qu’il fit à tous les grands de son royaume, trois de ses gardes se proposent l’un à l’autre un problème : savoir, qui a plus de force du vin, du roi, de la vérité ou de la femme ; l’un d’eux prouve d’abord la question à l’égard du vin.

1. Le roi Darius[150] fit un grand festin à ses favoris ;

2. à tous les gouverneurs de Médie et de Perse, à tous les grands de sa cour, aux préteurs, aux consuls et aux satrapes, qui gouvernaient sous ses ordres les cent vingt-sept provinces qui sont depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie.

3. Après qu’ils eurent bien bu et bien mangé, et qu’ils se furent retirés, le roi monta dans sa chambre et se livra au sommeil, puis se réveilla[151].

4. Alors les trois jeunes hommes qui veillaient à la garde de sa personne, se dirent l’un à l’autre :

5. Que chacun de nous propose quelque question importante, et celui qui parlera avec plus de sagesse que les autres, recevra de grands présents du roi.

6. Il sera revêtu de la pourpre, il boira dans un vase d’or, et dormira sur des étoffes précieuses. Il sera traîné dans un char dont les rênes seront d’or, il portera sur sa tête une tiare de fin lin et un collier autour de son cou.

7. Il méritera par sa sagesse d’être assis à la droite du roi[152], et il sera appelé son cousin[153].

8. Ils écrivirent ensuite chacun leur question, et les mirent toutes sous le chevet du roi.

9. Et ils dirent : Lorsque le roi sera éveillé, nous lui présenterons ces écrits, et la victoire restera, comme nous en sommes convenus, à celui de nous trois qui, au jugement du roi et des grands, aura fait voit — le plus de sagesse dans ses preuves.

10. Le premier de ces gardes écrivit : Il n’y a rien de plus fort dans le monde que le vin.

11. Le second écrivit : Il n’y a rien de plus fort que la puissance du roi.

12. Et le troisième enfin écrivit : Il n’y a rien de plus fort que les femmes ; mais la vérité est encore plus forte.

13. Quand le roi fut éveillé, ils prirent leurs écrits et les lui présentèrent, le roi les lut.

14. Et avant fait assembler tous les gouverneurs des Perses et des Mèdes, les grands de sa cour[154], les préteurs et les préfets,

15. il les fit asseoir[155], et on lut ces écrits en leur présence.

16. Le roi dit ensuite : Appelez les jeunes gardes, et qu’ils s’expliquent eux-mêmes ; et ils parurent aussitôt.

17. Et il leur dit : Déclarez-nous vous-mêmes les choses que vous avez écrites. Alors celui qui avait donné la force au vin parla le premier.

18. Et dit : Ô roi[156], combien le vin est-il plus fort que tous les hommes qui le boivent ! il se rend maître de leurs pensées ;

19. et il rend égales celles[157] du roi et de l’orphelin, de l’esclave et de l’homme libre, du riche et du pauvre.

20. Il leur inspire la confiance et la joie, il bannit la tristesse et le souvenir importun de leurs dettes.

21. Il rend tous les cœurs contents[158], il leur ôte la mémoire du roi et des magistrats[159] ; il fait que l’on ne s’entretient que de biens et de fortune[160].

22. À peine les hommes sont-ils remplis de vin qu’ils oublient les droits de l’amitié et les liens du sang ; et bientôt après ils courent aux armes.

23. Et quand ils sont sortis de leur ivresse, ils ne se ressouviennent plus de ce qu’ils ont fait.

24. Ô hommes ! Y a-t-il donc quelque chose de plus fort que le vin, puisqu’il produit de pareils effets ? Et, après avoir parlé de cette manière, il se tut.

CHAPITRE IV.[161].

Preuve admirable de la force du roi, de la femme et de la vérité. Cependant la vérité l’emporte sur toutes ces choses. Darius, à la prière de Zorobabel, rend les vases sacrés. Il ordonne qu’on mette les Juifs en liberté, et qu’on leur fournisse les choses nécessaires pour la construction du temple.

1. Le second garde parla ensuite et releva la force du roi.

2. Ô vous qui m’écoutez ! Y a-t-il quelque chose de plus fort que les hommes, eux qui se soumettent la terre, la mer, et tout ce qui est renfermé dans leurs vastes espaces.

3. Le roi, cependant, est encore au-dessus d’eux ; ils révèrent sa puissance et sont toujours prêts à exécuter ses ordres.

4. S’il les envoie contre les ennemis redoutables, ils marchent, ils franchissent les montagnes, renversent les murs, et les tours.

5. Ils perdent la vie, mais c’est après l’avoir ôtée aux autres, et, toujours soumis aux ordres du roi, si la victoire couronne leur valeur, ils lui apportent toutes les dépouilles de ses ennemis.

6. Tous ceux aussi qui, loin des travaux de la guerre, cultivent en paix de riches campagnes, ne les voit-on pas après la moisson en apporter au roi les tributs et les prémices ?

7. Si lui seul dit : Tuez, ils tuent : Pardonnez, ils pardonnent.

8. Frappez, ils frappent : Détruisez, ils détruisent : Bâtissez, ils bâtissent.

9. S’il dit : Coupez, ils coupent : Plantez, ils plantent.

10. Le peuple et les grands sont également soumis aux volontés d’un seul homme. Le roi s’assied, ensuite il boit et se livre au sommeil[162].

11. Ils veillent tous à la garde de sa personne ; sans qu’il leur soit permis de s’écarter un moment pour vaquer à leurs propres affaires et ils se tiennent toujours en état d’exécuter ses ordres[163]

12. Ô hommes  ! comment donc y aura-il quelque chose au-dessus du roi, puisqu’il est ainsi honoré ? Et il cessa de parler.

13. Le troisième, nommé Zorobabel[164], commença à relever la force des femmes et de la vérité.

14. Ô hommes, qui m’écoutez ! Ni le roi, revêtu de toute sa grandeur, ni le vin, ni les hommes unis ensemble, ne sont pas ce qu’il y a de plus fort sur la terre : Qui peut donc être au-dessus de toutes ces choses ?

15. Ne sont-ce pas les femmes, puisque c’est d’elles seules que les rois et les peuples, qui dominent sur la terre et sur la mer, tirent leur origine ?

16. Elles leur ont donné la naissance et elles ont élevé ceux qui, les premiers, ont planté la vigne.

17. Elles tirent de leurs mains les habits dont les hommes se couvrent ; elles font toute leur gloire, et ils ne peuvent se passer de femmes.

18. Qu’ils aient en abondance de l’or ou de l’argent ; qu’ils possèdent les choses les plus précieuses, si une femme belle et parée vient s’offrir à leurs yeux,

19. ils quittent tout pour l’avoir, ils la contemplent avec étonnement et se sentent plus de passion pour elle qu’ils n’en avaient auparavant pour leurs richesses.

20. L’homme abandonne son père qui l’a nourri ; il se bannit même de son propre pays, pour s’attacher, sans réserve, à la femme dont il a fait choix.

21. Il ne trouve de plaisir qu’à l’aimer, et il oublie, pour elle, son père, sa mère, et le lieu de sa naissance.

22. Les femmes n’exercent-elles donc pas l’empire sur vous, et n’est-ce pas pour elles que vous vous exposez à tant de peines et de travaux ?

23. L’homme prend son épée, il va sur les chemins pour commettre des vols et des meurtres ; il parcourt les rivières et les mers.

24. Il voit un lion, et se cache dans les antres les plus creux[165] : et quand il s’est enrichi de vols et de rapines, il vient tout mettre aux pieds de celle qu’il aime.

25. Encore un coup[166], l’homme chérit sa femme plus que son père et sa mère.

26. Plusieurs d’entre eux les ont aimées jusqu’à en perdre la raison, et à se réduire en servitude.

27. D’autres ont sacrifié leur vie, et ont péché pour leur plaire.

28. Refuseriez-vous donc encore de me croire ? J’avoue, avec vous, que la puissance du roi est bien grande, puisque tous les peuples craignent si fort de l’offenser.

29. Cependant je voyais le très-grand roi avec sa concubine Apémène, fille de Bezads[167] ; elle était assise à sa droite.

30. Et lui ayant ôté le diadème de dessus la tête, elle le mettait sur la sienne ; et de sa main gauche elle le frappait à la joue.

31. Le roi néanmoins la regardait avec admiration ; quand elle lui souriait, il faisait éclater sa joie ; et quand elle se fâchait, il redoublait ses caresses, jusqu’à ce qu’elle lui eût rendu ses bonnes grâces.

32. Ô hommes ! que pouvez-vous donc concevoir au-dessus des femmes, puisqu’elles exercent sur vous un tel empire[168].

33. Alors le roi et les grands de sa cour se regardèrent l’un l’autre, et Zorobabel, poursuivant son discours, commença à parler de la vérité.

34. Ô hommes qui m’écoutez ! serait-il donc possible qu’il y eût quelque chose de plus fort que les femmes ? La terre est grande, le ciel est élevé, le soleil parcourt chaque jour ces espaces immenses, et revient avec rapidité au lieu d’où il était parti.

35. Toutes ces merveilles n’annoncent-elles pas la grandeur de celui qui les a faites ? mais la vérité n’est-elle pas grande et plus forte que toute autre chose ?

36. Toute la terre en porte les plus vifs traits[169] : Le ciel en fait l’éloge, toutes les créatures la respectent et la craignent, et elle n’a rien de mauvais.

37. Tout est mauvais dans le monde, le vin, le roi, les femmes, tous les enfants des hommes et toutes leurs œuvres ; il n’y a point en eux de vérité, et ils périront dans leur iniquité.

38. La vérité n’est point sujette au changement ; son règne s’affermit dans l’éternité ; elle subsiste et subsistera dans tout le cours des siècles.

39. Elle n’a égard, ni aux personnes, ni à ce qui les distingue les unes d’avec les autres ; elle traite les impies et les méchants dans toute la rigueur de sa justice, et tout le monde approuve ce qu’elle fait.

40. Il n’y a rien d’injuste dans ses jugements, et elle est la force, le règne, la puissance et la majesté de tous les siècles. Gloire soit à jamais au Dieu de la vérité.

41. Zorobabel avant cessé de parler, tout le peuple cria à haute voix : La vérité est grande, et rien n’égale sa force.

42. Alors le roi dit à Zorobabel : demandez-moi si vous voulez au delà même de ce que l’on est convenu[170], et je vous le donnerai : puisque vous avez parlé avec plus de sagesse que les autres, vous serez assis auprès de moi, et je vous appellerai mon cousin.

43. Zorobabel répondit au roi : Souvenez-vous du vœu que vous fîtes au jour que vous montâtes sur le trône des Perses[171], quand vous promîtes de relever les ruines de Jérusalem,

44. et d’y faire reporter les vases qui en avaient été enlevés, et que Cyrus avait déjà mis à part dans ce dessein, lorsqu’il se fut rendu maître de Babylone.

45. Vous fîtes vœu de rebâtir le temple que les Iduméens avaient réduit en cendre[172], pendant que les Chaldéens ravageaient la Judée.

46. Et maintenant, Seigneur, ce que je vous demande et ce que je regarde comme la plus grande récompense que je puisse obtenir est que vous rendiez au Roi du ciel le vœu que vous lui fîtes alors de votre propre bouche.

47. Darius s’étant levé aussitôt embrassa Zorobabel, et écrivit des lettres à tous les gouverneurs de l’empire, aux préfets et aux satrapes, leur ordonnant de le faire escorter, lui et tous les Juifs[173] qui retournaient à Jérusalem pour la rebâtir[174].

48. Il envoya en même temps des ordres à tous les gouverneurs de Syrie, de Phénicie, et du Liban, de fournir aux Juifs les cèdres nécessaires pour cet ouvrage[175].

49. Outre cela il fit savoir à tous les Juifs qui s’en retournaient en Judée qu’il leur rendait la liberté, et qu’ils ne devaient point craindre que ni les préfets, les magistrats et les gouverneurs, vinssent les troubler dans Jérusalem[176].

50. Que tout le pays qu’ils avaient possédé autrefois serait libre, et que les Iduméens sortiraient des forteresses de Judée.

51. Que tous les ans l’on payerait de son trésor vingt talents[177] pour la construction du temple, jusqu’à ce qu’il fût entièrement achevé.

52. Et que pour offrir chaque jour les holocaustes[178] sur l’autel, ainsi qu’il était ordonné par la loi[179], l’on donnerait encore dix autres talents[180] tous les ans.

53. Que tous ceux qui retourneraient de Babylone à Jérusalem pour rebâtir cette ville, eussent une entière liberté, aussi bien que leurs enfants, et les prêtres qui les conduisaient.

54. Il écrivit encore surtout ce que l’on devait fournir aux prêtres, et sur les ornements sacrés dont ils avaient besoin pour desservir dans le temple.

55. Qu’on fournirait aux lévites tout ce qui leur était nécessaire jusqu’à ce que le Temple fût achevé, et que Jérusalem fût bâtie[181].

56. Il ordonna de plus, qu’on donnerait des gages et des appointements à ceux qui seraient commis à la garde de la ville.

57. Il renvoya les vases que Cyrus avait mis à part[182], et voulut qu’on les reportât tous à Jérusalem conformément à ce que ce prince avait ordonné[183].

58. Ce jeune homme[184] s’étant retiré[185] se tourna du côté de Jérusalem[186], et rendit grâces au Roi du ciel.

59. En disant : C’est vous, Seigneur, qui donnez la victoire ; la sagesse et la gloire vous appartiennent, et je suis votre serviteur.

60. Soyez à jamais béni, vous qui m’avez rempli de sagesse et d’intelligence. Je confesserai votre nom[187], ô Dieu de mes pères !

61. Et ayant pris les lettres du roi, il vint à Babylone[188], et fit part de ces nouvelles à tous ceux de ses frères qui étaient dans cette ville[189].

62. Et ils bénirent tous le Dieu de leurs pères, de la permission et de la liberté qu’ils avaient obtenue,

63. de retourner à Jérusalem, et d’y rebâtir le temple où son saint nom avait été invoqué ; et ils passèrent sept jours dans la joie et dans les concerts de musique.

CHAPITRE V.

Dénombrement de ceux qui reviennent de Babylone à Jérusalem. Ils y rétablissent le culte de Dieu, et sont enfin obligés d’interrompre pour quelque temps les ouvrages commencés.


1. Après cela on choisit les chefs des villes, selon l’ordre des familles et des tribus[190], afin qu’ils retournassent à Jérusalem avec leurs femmes, leurs fils et leurs filles, leurs serviteurs, leurs servantes et leurs troupeaux.

2. Et le roi Darius envoya avec eux mille chevaux pour les escorter et les conduire en paix jusqu’à Jérusalem, au bruit des airs de musique, des tambours et des flûtes.

3. Tous les enfants[191] d’Israël étaient ainsi dans la joie, et Darius les fit tous partir avec ses escortes[192].

4. Voici les noms de ceux qui revinrent de Babylone, selon l’ordre de leurs villes, de leurs familles et de leurs tribus.

5. Des prêtres : Les enfants de Phinéès, fils d’Aaron ; Jésus[193], fils de Josédec ; Joacim[194], fils de Zorobabel, fils de Salathiel, de la maison de David, de la race de Pharès et de la tribu de Juda.

6. Ce fut ce Zorobabel qui parla avec tant de sagesse en présence de Darius roi des Perses[195], la seconde année de son règne au premier mois, qui est celui de Nisan.

7. Or voici ceux qui furent emmenés captifs de la Judée par Nabuchodonosor, roi de Babylone, qui revinrent à Jérusalem,

8. et en Judée, chacun dans les villes et dans les départements d’où ils étaient[196] ; et qui suivirent Zorobabel et Jésus[197], savoir : Néhémias, Aréorès, Elimeus, Emmanius, Mardochée, Béelsurus, Mechpsatochor, Oliorus. Emonia était un de leurs chefs[198].

9. Voici le nombre de tout le peuple d’Israël[199] et de leurs chefs. Les enfants de Pharès[200], deux mille cent soixante-douze[201].

10. Les enfants d’Arès[202], trois mille cinquante-sept[203].

11. Les enfants de Phœmo[204], cent quarante-deux. — Les enfants de Jésus et de Joabes[205], mille trois cent deux[206].

12. [207] Les enfants de Demu[208], deux mille quatre cent soixante-dix[209]. Les enfants de Choraba, deux cent cinq[210]. Les enfants de Banica, cent soixante-huit[211].

13. Les enfants de Bebech, quatre cent trois[212]. Les enfants d’Archad[213], quatre cent vingt-sept[214].

14. Les enfants de Cham, trente-sept[215]. Les enfants de Zoroar, deux mille soixante-sept[216]. Les enfants d’Adin, quatre cent soixante-un[217].

15. Les enfants d’Aderectis[218], cent huit[219]. Les enfants de Ciaso et de Zelas, cent sept[220]. Les enfants d’Azoroc, quatre cent trente-neuf[221].

16. Les enfants de Jedarboné, cent trente-deux[222]. Les enfants d’Ananias, cent trente[223]. Les enfants d’Asoni, quatre vingt-dix[224].

17. [225] Les enfants de Marsar, quatre cent vingt-deux. Les enfants de Zabarus, quatre-vingt-quinze. Les enfants de Sepolemon, cent vingt-trois.

18. Les enfants de Nepopas, cinquante-cinq. Les enfants de Nechanatus, cent cinquante-huit. Les enfants de Cebethamus, cent trente-deux.

19. Les enfants de Crearpatros, qui s’appelle aussi Enocadie et de Modie, quatre cent vingt-trois ; de Gramas et de Gabea, cent vingt-un ;

20. De Besselon et de Ceaggé, soixante-cinq ; de Bastaro, cent vingt-deux.

21. De Bechenobes, cinquante-cinq ; les enfants de Liptis, cent cinquante-cinq ; les enfants de Labonni, trois cent cinquante-sept.

22. Les enfants de Sichem, trois cent soixante-dix. Les enfants de Suadon et de Cliomus, trois cent soixante-dix-huit :

23. les enfants d’Ericus, deux mille cent quarante-cinq. Les enfants d’Anaas, trois cent soixante-dix. Les enfants des Prêtres[226] :

24. Les enfants de Jeddus, fils d’Euther, fils d’Eliasib, trois cent soixante-douze. Les enfants d’Emerus, deux cent cinquante-deux.

25. Les enfants de Phasurii, trois cent cinquante-sept. Les enfants de Carée, deux cent vingt-sept.

26. Les Lévites[227], les enfants de Jésus en Caduhel, Bamis, Serebias, et Edias, soixante-quatorze. Et le nombre de ceux qui étaient au-dessus de douze ans montait à trente mille quatre cent soixante-deux.

27. Les garçons, les filles et les femmes, au nombre de quarante mille deux cent quarante-deux.

28. Les enfants des prêtres, dont la fonction était de chanter dans le temple[228] : les enfants d’Asaph, cent vingt-huit.

29. Les portiers[229] : les enfants d’Esmenni, d’Aser, d’Amon, d’Accuba, de Topa, de Tobi, tous au nombre de cent trente-neuf.

30. Les prêtres[230] servant au temple : les enfants de Sel, les enfants de Gaspha, les enfants de Tobloch, les enfants de Carie, les enfants de Su, les enfants de Hellu, les enfants de Labana, les enfants d’Armacha, les enfants d’Accub, les enfants d’Utha, les enfants de Cetha, les enfants d’Aggab, les enfants d’Obaï, les enfants d’Anani, les enfants de Canna, les enfants de Geddu,

31. les enfants d’An, les enfants de Raddin, les enfants de Desanon, les enfants de Nachoba, les enfants Caseba, les enfants de Gazé, les enfants d’Ozui, les enfants de Sinoné, les enfants d’Attré, les enfants d’Hasten, les enfants d’Asiana, les enfants de Manei, les enfants de Nasissim, les enfants d’Accusu, les enfants d’Agista, les enfants d’Azui, les enfants de Favon, les enfants de Phasalon,

32. les enfants de Meedda, les enfants de Phusa, les enfants de Carée, les enfants de Barcus, les enfants de Sarée, les enfants de Coësi, les enfants de Nasir, les enfants d’Agisti, les enfants de Pedon,

33. les enfants de Salomon son fils, les enfants d’Asophot, les enfants de Phasida, les enfants de Celi, les enfants de Dedon, * les enfants de Gaddahel, les enfants de Sephegi,

34. les enfants d’Aggia, les enfants Sachareth, les enfants de Sabathen, les enfants de Caroneth, les enfants de Malsith, les enfants d’Amas, les enfants de Sasus, les enfants d’Addus, les enfants de Suba, les enfants d’Eura, les enfants de Rahotis, les enfants de Phasphat, les enfants de Malmon.

35. Tous les ministres[231] du temple et les serviteurs de Salomon[232] étaient au nombre de quatre cent quatre-vingt-deux.

36. Voici[233] ceux qui vinrent de Thelmela et de Telharsa, sous la conduite de Carmellam et de Careth,

37. et qui ne purent faire connaître ni leurs villes, ni leurs familles, pour prouver qu’ils étaient du peuple d’Israël : les enfants de Dalari, de Tubal et de Nechodaïci.

38. Parmi les prêtres qui exerçaient leurs fonctions, on ne trouva point les enfants d’Obia, d’Achisos et d’Addin, qui épousa une des filles de Phargeleu.

39. Ses enfants furent appelés de son nom ; mais, n’ayant point été trouvés sur les registres, ils furent privés des fonctions du sacerdoce.

40. Et (Nehemias et) Astharas[234] leur dit de s’abstenir de la participation des choses saintes[235], jusqu’à ce qu’il s’élevât un souverain pontife rempli de science et de vérité[236].

41. Or tous les enfants d’Israël se montaient à quarante-deux mille trois cent quarante[237];

42. sans les serviteurs et les servantes qui étaient au nombre de sept mille trois cent trente-sept, outre deux cent soixante-cinq[238] chantres de l’un et de l’autre sexe.

43. Ils menaient avec eux quatre cent trente-cinq chameaux, sept mille trente-six chevaux, deux cent mille quarante-cinq mulets, et cinq mille vingt-cinq bêtes portant le joug.

44. Quelques-uns des chefs des familles étant arrivés à Jérusalem, au lieu où avait été le temple, firent vœu de rebâtir le temple en la même place où il était auparavant, selon leur pouvoir,

45. et de mettre dans le trésor, pour les ouvrages du saint temple, douze mille mines d’or, et cinq mille d’argent[239], avec cent robes sacerdotales.

46. Les prêtres, les lévites, les chantres sacrés, les portiers, et tout le peuple d’Israël demeuraient tous dans Jérusalem et dans les villes voisines.

47. [240] Et étant enfin rentrés dans leurs anciens héritages vers le commencement du septième mois[241], ils s’assemblèrent tous avec un même cœur dans le parvis de la porte orientale.

48. Alors Jésus, fils de Josedec, et les prêtres, ses frères, Zorobabel, fils de Salathiel, et ses frères, préparèrent l’autel,

49. pour y offrir les holocaustes, conformément à ce que Moïse, l’homme de Dien, avait ordonné dans le livre de la loi[242].

50. Il s’y trouva des gens de toutes les autres nations de la terre. Ils (les Juifs) dressèrent autel en sa première place[243], et offrirent au Seigneur les victimes et les holocaustes du matin.

51. Ils célébrèrent avec beaucoup de solennité la fête des Tabernacles, et les sacrifices du soir et du matin, ainsi qu’il est ordonné dans la loi[244].

52. Ils firent les oblations prescrites, les sacrifices du sabbat, des premiers jours du mois et de toutes les fêtes solennelles[245].

53. Et tous ceux qui avaient fait des vœux au Seigneur, commencèrent à lui offrir des sacrifices, depuis le premier jour du septième mois[246], quoiqu’on n’eût point encore jeté les premiers fondements du temple.

54. Ils distribuèrent avec joie aux tailleurs de pierre[247] et aux charpentiers, de l’argent et toutes sortes de nourritures[248].

55. Ils fournirent aussi aux Tyriens et aux Sidoniens des chariots[249] pour aller chercher au Liban des poutres de cèdre, et les conduire ensuite sur des radeaux jusqu’au port de Joppé, ainsi que le portait l’ordonnance du roi Cyrus.

56. Zorobabel, fils de Salathiel, Josué, fils de Josedec et leurs frères, les prêtres, les lévites, tous ceux enfin qui étaient revenus de Babylone, s’étant assemblés à Jérusalem le second mois[250] de la seconde année depuis leur retour,

57. ils jetèrent les fondements du temple au temps de la nouvelle lune[251] du second mois ;

58. et établirent des lévites, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, pour servir dans le temple à toutes sortes de fonctions. Alors Jésus se présenta ferme avec son fils[252] et les lévites ; tous animés d’un même esprit s’employaient avec joie[253] à toutes les fonctions du temple, et à l’observation de la loi.

59. Les prêtres revêtus de leurs ornements se présentèrent[254] avec leurs trompettes ; et les lévites, fils d’Asaph, avec des cymbales.

60. Et louant tous le Seigneur, ils bénissaient son nom avec les paroles de David, roi d’Israël ;

61. et chantaient ce cantique au Seigneur : Que sa bonté et sa gloire s’étendront à jamais sur Israël.

62. Tout le peuple mêlait sa voix au son des trompettes, et bénissait le Seigneur, qui permettait enfin qu’on relevât son temple.

63. Et plusieurs des prêtres, des lévites et des chefs de famille qui avaient vu le premier temple[255],

64. Considérant les fondements de celui-ci, jetaient de grands cris mêlés de larmes, pendant que d’autres, élevant leurs voix, poussaient en l’air des cris de réjouissance.

65. Et on ne pouvait discerner les cris de joie d’avec les plaintes de ceux qui pleuraient, parce que tout était confus dans cette grande clameur du peuple, et l’éclat en retentissait bien loin.

66. [256]Au bruit confus de toutes ces réjouissances, les ennemis de Juda et de Benjamin vinrent demander quel en était le sujet.

67. Et ayant appris que les Israélites, revenus de captivité, bâtissaient un temple au Seigneur le Dieu d’Israël,

68. ils vinrent trouver Zorobabel, Jésus et les chefs de famille, et leur dirent : Souffrez que nous bâtissions ce temple avec vous ;

69. Parce que nous connaissons aussi votre Dieu, et nous l’avons toujours servi depuis que Asbarazeth[257], roi d’Assyrie, nous a transportés dans ce pays.

70. Alors Zorobabel, Jésus, et les chefs des familles leur dirent :

71. Nous ne pouvons permettre que vous nous aidiez à bâtir un temple au Seigneur, le Dieu d’Israël ; mais nous le bâtirons seuls, comme Cyrus, roi des Perses, nous l’a ordonné.

72. Cependant les peuples voisins inquiétaient les Juifs, détruisaient les ouvrages, leur dressaient des embûches, et venaient avec main forte troubler leurs travaux[258].

73. Ils empêchèrent par ces violences que le temple ne fût achevé du temps de Cyrus ; ainsi cet ouvrage fut interrompu l’espace de deux ans, jusqu’au règne de Darius[259].

CHAPITRE VI.

Les Juifs bâtissent le temple de Jérusalem, après en avoir obtenu la permission de Darius.


1. [260] Or, la seconde année du règne de Darius[261], les prophètes Aggée et Zacharie, petit-fils d’Addin[262], furent envoyés aux Juifs qui étaient à Jérusalem et dans le reste de la Judée, et ils prophétisèrent au nom du Dieu d’Israël.

2. Alors Zorobabel, fils de Salathiel, et Jésus, fils de Josédec, commencèrent à bâtir le temple du Seigneur à Jérusalem.

3. Et pendant que les prophètes étaient avec eux et les encourageaient à l’ouvrage, Sisennès[263], satrape[264] de Syrie et de Phénicie, Satrabuzanès[265]. et les autres gouverneurs vinrent trouver les Juifs,

4. Et leur dirent : Par quel ordre élevez-vous ce temple et rebâtissez-vous cette ville : et qui sont ceux qui conduisent ces travaux[266] ?

5. Ils avaient été exactement instruits de tout ce qui se passait ; mais les anciens des Juifs, qui étaient de retour de la captivité, trouvèrent grâce devant le Seigneur[267],

6. Et ils eurent la liberté de continuer les ouvrages du temple jusqu’à ce qu’on eût informé Darius de toutes choses, et qu’on eût su quelles étaient ses intentions.

7. Voici la copie de la lettre qu’on en écrivit à Darius ; Sisennès, satrape de Syrie et de Phénicie, Satrabuzanès[268] et ceux qui gouvernent avec lui ces provinces, au roi Darius, salut.

8. Que le roi notre maître sache qu’étant entrés en Judée et que nous étant avancés jusqu’à Jérusalem, nous avons trouvé les Juifs occupés à bâtir une vaste maison à leur Dieu,

9. Et un temple de pierres polies[269] et très-grandes, et revêtu au dedans de matières précieuses ;

10. Que cet ouvrage se fait avec grand soin et qu’il s’avance entre leurs mains de jour en jour ; enfin qu’il s’achève avec une magnificence fort grande.

11. Alors nous nous sommes informés des anciens, et nous leur avons dit : Qui vous a donné le pouvoir de bâtir cette maison et de relever ces murs ?

12. Nous leur avons même demandé les noms de leurs anciens et de ceux qui conduisent ces ouvrages, pour vous faire un rapport exact de toutes choses.

13. Et ils ont répondu en ces termes aux demandes que nous leur avons faites : Nous sommes les serviteurs du Seigneur qui a créé le ciel et la terre.

14. Ce temples fut bâti il y a plusieurs années par un roi d’Israël, qui était très puissant.

15. Mais nos pères ayant attiré sur eux la colère du Dieu du ciel[270] par leurs péchés, il les livra entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, roi de Chaldée.

16. Ce prince détruisit par le feu cette maison sainte, et emmena à Babylone les habitants de cette ville.

17. Mais Cyrus, la première année de son règne[271], ordonna qu’on rebâtit la maison de Dieu,

18. Et qu’on retirât du temple de Babylone tous les vases d’or et d’argent que Nabuchodonosor avait fait transporter de Jérusalem à Babylone ; et ces vases furent rendus à Zorobabel et à Salmanasar[272], satrape[273],

19. Avec ordre de les remettre dans le temple de Jérusalem, de les y consacrer de nouveau, et d’y rebâtir la maison de Dieu au même lieu où elle était auparavant.

20. Salmanasar[274] se rendit aussitôt à Jérusalem, et il y jeta les fondements du temple du Seigneur ; depuis ce temps-là jusqu’à présent on a travaillé à cet édifice, et il n’est par encore achevé.

21. Nous supplions donc le roi, s’il le juge à propos, qu’on fasse des recherches dans les archives de Cyrus, qui sont à Babylone ;

22. Et si on trouve que c’est par l’ordre de ce prince qu’on a jeté les fondements du nouveau temple de Dieu, qu’il plaise au roi de nous faire savoir sur cela ses ordres et sa volonté.

23. [275]Alors le roi Darius commanda qu’on allât faire des recherches dans les archives[276]; et il se trouva à Ecbatane, ville[277] du pays des Mèdes, un livre où était écrit ce qui suit :

24. La première année du règne de Cyrus : Le roi Cyrus a ordonné que la maison de Dieu qui est à Jérusalem fût rebâtie au même lieu où l’on offrait le sacrifice continuel[278].

25. Que sa hauteur fût de dix coudées[279] ; sa largeur de soixante[280] ; l’épaisseur des murs de trois pierres polies[281]. Que la menuiserie des côtés[282] fût d’un bois neuf, et pris dans un même endroit ; et que tout l’argent nécessaire pour cette dépense fut fourni de la maison du roi.

26. Que les vases sacrés, d’or ou d’argent, que Nabuchodonosor avait transportés de Jérusalem à Babylone, fussent renvoyés au temple du Seigneur, et remis au même lieu où ils avaient été placés autrefois.

27. Il a encore ordonné à Sisennès, satrape de Syrie et de Phénicie, à Satrabuzanès et aux autres gouverneurs, de veiller à l’exécution de ses ordres, et de ne point troubler les Juifs.

28. Et moi aussi je veux que ce temple s’achève ; et j’ai ordonné qu’on fournit aux Juifs tout ce qui leur est nécessaire, jusqu’à ce que la maison du Seigneur soit entièrement bâtie.

29. Qu’une partie des tributs qui se lèvent sur la Phénicie et sur la Célésyrie soit donnée exactement à Zorobabel, chef des Juifs[283], pour l’entretien des sacrifices de taureaux, de béliers et d’agneaux ;

30. Qu’on distribue encore outre cela[284] tous les ans du froment, du sel, du vin et de l’huile, selon la quantité que les prêtres exigeront par jour ; et que toutes ces choses leur soient fournies sans aucun délai,

31. afin qu’ils offrent des sacrifices au Dieu du ciel, et qu’ils prient pour la santé du roi et pour celle de ses enfants.

32. Nous ordonnons de plus, que, si quelqu’un, de quelque qualité et condition qu’il soit, viole ou méprise le moindre de ces ordres, on tire une pièce de bois de sa maison, qu’on la plante en terre, et qu’il y soit attaché, et qu’on confisque ses biens au profit du roi.

33. Que le Dieu qui a établi son nom en ce lieu-là, dissipe tous les royaumes et extermine les peuples qui étendront leurs mains pour détruire ou profaner cette maison qu’il a dans Jérusalem.

34. Moi, Darius, j’ai fait cet édit, et je veux qu’il soit exécuté très-exactement.

CHAPITRE VII.

Dédicace du temple et sa consécration. On y célèbre la fête des Azymes.

1. Alors[285] Sisennès[286], satrape de Célésyrie et de Phénicie, Satrabuzanès[287] et les autres gouverneurs, obéissant aux ordres de Darius,

2. Pressaient vivement les travaux du temple, et agissaient de concert avec les anciens des Juifs et ceux qui conduisaient l’ouvrage.

3. Tout leur succédait heureusement, suivant la prophétie d’Aggée et de Zacharie.

4. Car ils se conduisirent en toutes choses selon le commandement du Seigneur le Dieu d’Israël, et par l’ordre de Cyrus, de Darius et d’Artaxerxès, roi des Perses[288].

5. Et la maison de Dieu fut entièrement achevée[289] le vingt-troisième[290] jour du mois d’Adar[291], la sixième année du règne de Darius[292].

6. Alors les enfants d’Israël, les prêtres, les lévites, et tous ceux qui étaient revenus de captivité, firent la dédicace du temple du Seigneur, conformément à ce qui est ordonné dans la loi de Moïse[293],

7. Et ils offrirent dans cette solennité cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux,

8. Et douze chevreaux, pour les péchés de tout le peuple, selon le nombre des tribus d’Israël.

9. Les prêtres et les lévites revêtus de leurs ornements, et placés dans l’ordre de leurs familles, s’acquittaient de leurs fonctions, selon qu’il est écrit dans le livre de Moïse[294]. Les portiers se placèrent à chacune des portes du temple.

10. Et les enfants d’Israël, avec ceux de leurs frères qui étaient revenus de Babylone, célébrèrent tous cette Pâque, le quatorzième de la lune du premier mois[295], après que les prêtres et les lévites se furent purifiés.

11. Or les captifs ne s’étaient pas tous purifiés en même temps, mais les lévites s’étaient tous purifiés ensemble[296].

12. Ainsi ils immolèrent là Pâque pour tous les Israélites revenus de captivité, pour les prêtres, leurs frères, et pour eux-mêmes.

13. Tous ceux des enfants d’Israël qui, pendant la captivité, s’étaient séparés des impiétés des nations étrangères et qui avaient cherché Dieu[297], ceux-là, dis-je, mangèrent la Pâque ;

14. Et ils célébrèrent la fête des Azymes[298] pendant sept jours, mangeant en présence du Seigneur,

15. Et lui rendirent grâces de ce qu’il avait inspiré au roi d’Assyrie de relever son temple et de les favoriser dans cette entreprise.

CHAPITRE VIII.

Esdras étant parti de Babylone pour retourner à Jérusalem, reçoit des lettres d’Artaxerxès, qui contiennent les grâces que ce prince accorde aux Juifs. Dénombrement de ceux qui reviennent avec lui. Esdras, après avoir remis aux princes des prêtres l’or et l’argent qu’il avait reçus du roi, fait sa prière, et exhorte le peuple à faire pénitence de ce qu’ils ne s’étaient point séparés des étrangers.

1. Après ces choses[299], sous le règne d’Artaxerxès, roi des Perses, Esdras[300], fils d’Azarias, fils d’Helcias, fils de Salomé[301],

2. Fils de Sadoc, fils d’Achitob, fils d’Ameri[302], fils d’Azabel[303], fils de Bocci, fils d’Abisué, fils de Phinée, fils d’Eléazar, fils d’Aaron, qui fut le premier pontife ;

3. Esdras, dis-je, revint de Babylone ; il était docteur et fort habile dans la loi que le Seigneur Dieu d’Israël avait donnée par le ministère de Moïse (pour être enseignée et pratiquée[304].

4. Et le roi l’éleva en gloire, parce qu’il avait trouvé grâce devant lui, et qu’il était agréable à ses yeux.

5. Plusieurs des enfants d’Israël, des prêtres, des lévites, des chantres, des portiers, et des serviteurs du temple[305], remontèrent avec lui à Jérusalem.

6. Et ils arrivèrent au cinquième mois[306] de la septième année du règne d’Artaxerxès[307], étant partis à la nouvelle lune du premier mois[308].

7. Ils revinrent donc en Judée[309] par ordre du roi, et Dieu les regarda favorablement pendant tout le voyage.

8. Car Esdras avait eu grand soin de s’instruire de tout ce qui concernait la loi, afin qu’elle ne fût violée en aucun point, et qu’il put lui-même enseigner à Israël les préceptes et les ordonnances de son Dieu.

9. Alors les secrétaires du roi Artaxerxès vinrent trouver Esdras, prêtre et docteur de la loi, et lui rendirent une lettre, dont voici la copie :

10. ARTAXERXÈS, roi[310], à Esdras, prêtre et docteur de la loi du Seigneur, salut.

11. Ayant enfin résolu de vous combler de bienfaits, j’ai ordonné que quiconque se trouvera dans l’étendue de mon empire, du peuple d’Israël, de ses prêtres et de ses lévites, qui de son bon gré voudra retourner à Jérusalem, y aille avec vous.

12. Que ceux donc qui seront dans ce dessein s’assemblent et partent, ainsi qu’il m’a semblé bon, et de l’avis de mes favoris, les sept grands du conseil[311];

13. Afin qu’ils voient ce qui se passe à Jérusalem et dans le reste de la Judée, et que tout s’y fasse selon qu’il est ordonné dans la loi du Seigneur ;

14. Qu’ils portent à Jérusalem les dons que moi et mes favoris avons voués au Dieu d’Israël, avec tout l’or et l’argent qui se trouvera appartenir au Seigneur, dans Babylone,

15. Et qui a été donné à cette nation pour être offert dans le temple de Jérusalem. Que cet or et cet argent soient recueillis pour acheter des taureaux, des agneaux, des moutons, des boucs, et toutes les autres choses nécessaires ;

16. Afin qu’ils offrent des sacrifices au Seigneur sur son autel qui est à Jérusalem.

17. Que si vous jugez à propos, vous et vos frères, de disposer de cet or et de cet argent en quelque manière que ce soit, usez-en selon les ordonnances et la volonté de votre Dieu.

18. À l’égard des vases sacrés qui vous sont rendus pour servir au culte du Seigneur, ayez soin de les remettre dans la maison de votre Dieu à Jérusalem[312];

19. Et quant aux autres choses nécessaires pour les ouvrages, elles vous seront fournies du trésor royal.

20. Et si vous et vos frères jugez à propos de disposer de quelque quantité d’or et d’argent que ce soit, usez-en selon les ordonnances et la volonté de votre Dieu[313].

21. Moi, Artaxerxès, roi des Perses, j’ai ordonné à tous mes trésoriers de Syrie et de Phénicie, que tout ce qu’Esdras, prêtre et docteur de la loi du Seigneur, demandera, lui soit promptement accordé, jusqu’à cent talents d’argent et cent talents d’or ;

22. Cent muids de froment, cent tonneaux de vin, et ainsi de toutes les autres choses, sans en rien exiger.

23. Qu’on ne viole en aucun point la loi du Dieu très-haut, de peur que sa colère ne se répande sur mon royaume, sur moi et sur mes enfants.

24. Nous vous déclarons encore que sur aucun des prêtres, des lévites, des chantres, des serviteurs[314] et des autres officiers[315] du temple :

25. Vous ne pourrez imposer ni tribut, ni autre charge, ni exiger d’eux quoi que ce soit.

26. Et vous, Esdras, selon la sagesse que vous avez reçue de votre Dieu, établissez des juges et des magistrats dans toute la Syrie et la Phénicie[316]; et instruisez de la loi du Seigneur tous ceux qui ne la connaissent pas ;

27. Afin que les violateurs de cette loi sainte soient condamnés sans rémission, ou à la mort, ou aux tourments, ou à l’amende, ou à l’exil[317].

28. Alors Esdras s’écria : Béni soit le Dieu de nos pères qui a inspiré au roi le dessein de relever la gloire du temple du Seigneur ;

29. Et qui m’a fait trouver grâce devant le roi et ses conseillers, devant ses amis et les grands de sa cour.

30. C’est pourquoi, étant assuré de la protection du Seigneur mon Dieu, j’ai assemblé les enfants d’Israël pour les ramener avec moi à Jérusalem.

31. Voici[318] les noms des chefs de famille qui sont revenus avec moi de Babylone, sous le règne d’Artaxerxès.

32. Des enfants de Pharès[319], Gersomus ; des enfants de Siemarith, Amenus ; des enfants de David, Acchus, fils de Scecilia :

33. Des enfants de Pharès[320], Zacharias, et avec lui cent cinquante hommes :

34. Des enfants de Moabilionis[321], Zaréi[322], et avec lui deux cent cinquante[323] hommes :

35. Des enfants de Zachuès[324], Jéchonias[325], fils Zecholé[326], et avec lui deux cent cinquante[327] hommes :

36. Des enfants de Sala, Maasias, fils de Gotholias[328]; et avec lui soixante-dix hommes :

37. Des enfants de Saphatias[329], Zarias[330], fils de Michel ; et avec lui quatre-vingts hommes :

38. Des enfants de Job, Abdias, fils de Jeheli ; et avec lui deux cent douze hommes[331]:

39. Des enfants de Banias, Salimoth, fils de Josaphia[332]; et avec lui cent soixante hommes :

40. Des enfants de Béer, Zacharias, fils de Bébei ; et avec lui deux cent huit hommes[333]:

41. Des enfants d’Ezead, Jean[334], fils d’Eccetan ; et avec lui cent dix hommes :

42. Des enfants d’Adonicam[335], qui sont les derniers et dont voici les noms : Eliphalam, fils de Gebel et Semeïas ; et avec lui soixante-dix hommes[336].

43. Je les assemblai près du fleuve Thia[337], où nous campâmes pendant trois jours. Je fis ensuite la revue de cette multitude :

44. Et n’y ayant trouvé aucun des fils des prêtres, ni des lévites,

45. je choisis Eléazar,[338], Eccélon[339], Masman, Maloban[340], Enaathan[341], Saméa[342], Joribum[343], Natham, Envagam[344], Zacharias et Mosolanum[345], tous gens distingués et très-habiles.

46. Je les envoyai vers Loddéum[346], qui était premier garde du trésor.

47. Et je les chargeai de lui dire, à lui, à  ses frères et aux autres gardes du trésor, de nous envoyer ceux qui étaient destinés à exercer les fonctions du sacerdoce dans le temple du Seigneur.

48. Et comme la main favorable de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent des hommes remplis de sagesse d’entre les enfants de Moholi, fils de Lévi, fils d’Israël, et Sarabia[347], avec ses fils et ses frères, qui faisaient en tout dix-huit personnes ;

49. Des enfants de Chanania[348], Asbia[349], et Amin, avec leurs enfants, qui étaient quí au nombre de vingt personnes ;

50. Et deux cent vingt de ceux que David et les princes avaient établis[350] pour servir les lévites[351]. Tous leurs noms étaient écrits dans les registres[352].

51. Après cela[353], j’ordonnai un jeune aux enfants d’Israël en l’honneur du Seigneur, afin qu’il nous conduisit heureusement dans notre voyage ; nous, tous ceux de notre suite, nos enfants et nos bestiaux ; qu’il nous défendît contre tous les pièges[354];

52. Car j’eus honte de demander au roi une escorte de gens de pied et de cheval pour nous mettre à couvert des insultes de nos ennemis[355],

53. Parce que nous lui avions dit que notre Dieu accordait toujours sa protection à ceux qui le cherchaient sincèrement.

54. Ensuite nous offrîmes nos prières au Seigneur qui nous a été favorable, et qui nous a fait ressentir les effets de sa protection.

55. Je choisis ensuite douze hommes d’entre les chefs des familles et d’entre les prêtres, savoir : Sédébias, Asanna[356], et dix autres,

56. Et je pesai en leur présence l’or, l’argent, et les vases sacrés de la maison de notre Dieu, que le roi, les grands et les princes de sa cour, et tous les enfants d’Israël avaient offerts au Seigneur.

57. Je leur mis donc entre les mains cent cinquante[357] talents d’argent, des vases d’argent du poids de cent talents ; cent talents d’or,

58. Vingt-sept vases d’or, et douze d’un airain[358] aussi fin et aussi brillant que l’or.

59. Et je leur dis : Vous êtes les ministres sacrés du Seigneur ; ces vases sont aussi consacrés à son culte, et cet or et cet argent ont été offerts au Dieu de nos pères.

60. Gardez donc ce dépôt avec grand soin, jusqu’à ce que vous soyez de retour de Jérusalem[359] et que vous l’ayez remis aux anciens du peuple, aux prêtres, aux lévites et aux chefs de familles, pour être conservé dans le temple dans le trésor du temple.

61. Les prêtres et les lévites, ayant reçu cet or et cet argent pour le porter à Jérusalem dans la maison de notre Dieu,

62. Nous partîmes du fleuve Thia[360], le douzième du premier mois[361], continuant notre marche jusqu’à Jérusalem.

63. Y étant enfin arrivés, nous laissâmes passer trois jours, et le quatrième l’or et l’argent furent portés à la maison de notre Dieu, par Marimoth, fils de Jori[362], prêtre :

64. Il était accompagné d’Eléazar, fils de Phinées, de Josadus, fils de Jesu[363] et de Médias, fils de Banni[364], le lévite ;

65. Et on écrivit sur-le-champ ce que pesait chaque chose.

66. Alors ceux qui étaient revenus de captivité offrirent les sacrifices au Seigneur le Dieu d’Israël, savoir douze taureaux pour tout le peuple, quatre-vingt-six béliers,

67. Soixante-douze agneaux[365], douze boucs pour le péché, et douze génisses pour le salut ; et le tout fut offert en sacrifice au Seigneur.

68. Ensuite ils présentèrent les ordres du roi aux gouverneurs et aux satrapes de Célésyrie et de Phénicie[366]: et depuis ce temps-là ils respectèrent le peuple d’Israël et le temple du Seigneur.

69. Et[367] après que cela fut fait, les chefs des tribus me vinrent trouver et me dirent Le peuple d’Israël, ses chefs, les prêtres et les lévites, ne se sont point séparés

70. Des abominations des étrangers et des nations de la terre ; des Chananéens, des Héthéens, des Phéréséens, des Jébuséens, des Moabites, des Égyptiens et des Iduméens ;

71. Car ils ont pris de leurs filles et les ont épousées ; ils ont aussi donné de ces filles à leurs fils, ils ont mêlé la race sainte avec les nations de la terre, et les princes et les grands d’Israël ont commis eux-mêmes cette iniquité dès le commencement de la captivité.

72. Lorsque je les eus entendus parler de la sorte, je déchirai mon manteau[368] et ma tunique[369], je m’arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe, et je m’assis tout abattu de tristesse[370].

73. Alors tous ceux qui furent touchés des paroles du Dieu d’Israël, s’assemblèrent autour de moi pendant que je pleurais sur ce violemment de la loi ; et dans la profonde tristesse où j’étais, je demeurai assis jusqu’au sacrifice du soir[371].

74. Puis me levant du jeûne[372], et ayant mon manteau et ma tunique déchirés[373], je me mis à genoux et j’étendis mes mains vers le Seigneur,

75. et je lui dis : Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j’ai honte de lever les yeux devant vous,

76. parce que nos péchés se sont élevés par-dessus nos têtes, que nos iniquités sont montées jusqu’au ciel,

77. Et que depuis le temps de nos pères jusqu’à ce jour nous n’avons point cessé de Vous offenser.

78. C’est pour cela que nous avons été livrés, nous, nos frères et nos prêtres, entre les mains des rois étrangers, et que nous avons été abandonnés, comme nous le sommes encore aujourd’hui, à l’épée, à la servitude, au pillage et à la confusion.

79. Et maintenant, Seigneur, combien est grande la miséricorde que vous nous faites de nous avoir laissés, nous qui sommes les rejetons de votre peuple ; de nous avoir donné un établissement dans le lieu saint ;

80. d’avoir relevé la gloire et l’éclat de votre maison sainte, et de nous avoir nourris pendant tout le temps de notre esclavage.

81. Car notre Dieu ne nous point abandonnés pendant que nous avons été dans une terre étrangère ; mais il nous a fait trouver grâce devant les rois de Perse, et leur a inspiré de nous donner les choses nécessaires à la vie ;

82. de relever le temple, de rétablir Sion, qui avait été longtemps déserte et abandonnée, et de nous rétablir enfin dans Jérusalem et dans tout le pays de Juda.

83. Et maintenant, ô mon Dieu, que dirons nous après tant de grâces ? Car nous avons violé les commandements que vous nous aviez donnés par les prophètes vos serviteurs,

84. en nous disant : La terre que vous allez posséder comme votre héritage est une terre impure, comme l’ont été celles de tous les autres peuples, et elle est remplie des ordures et des abominations dont ils l’ont couverte depuis une extrémité jusqu’à l’autre.

85. C’est pourquoi[374] ne donnez point vos filles à leurs fils ; ne prenez point leurs filles pour les faire épouser à vos fils,

86. Et n’ayez jamais la paix avec eux, afin que, devenant puissants, vous mangiez en repos les biens de cette terre, et qu’après vous vos enfants en héritent et en jouissent pour jamais.

87. Tous ces maux nous sont arrivés à cause de la malignité de nos œuvres et de l’énormité de nos péchés.

88. Vous nous aviez rendu notre première splendeur[375]; et nous avons de nouveau transgressé votre loi, en prenant part à toutes les abominations des nations étrangères.

89. Vous mettrez-vous donc en colère contre nous, jusqu’à exterminer entièrement votre peuple[376]?

90. Seigneur Dieu d’Israël, vous êtes véritable dans vos promesses, nous sommes aujourd’hui les seuls restes véritables de la nation choisie[377].

91. Vous nous voyez abattus en votre présence dans la vue de nos iniquités : car, après ces excès, nous ne pouvons plus subsister devant votre face.

92. Lorsqu’Esdras[378] priait de cette sorte, qu’il implorait la miséricorde de Dieu, qu’il répandait des larmes, et qu’il était étendu par terre devant le temple, une grande multitude d’hommes, de femmes, de jeunes garçons et de jeunes filles, s’assembla autour de lui ; et tous ensemble ils pleurèrent amèrement.

93. Alors Jéchonias, fils de Jéhéli[379], élevant sa voix dit à Esdras[380] : Nous avons violé la loi de notre Dieu, nous avons épousé des femmes parmi les nations étrangères.

94. Et maintenant vous avez l’autorité sur tout le peuple d’Israël, jurons tous par le Seigneur que nous chasserons toutes ces femmes et tous ceux qui en sont nés.

95. Levez-vous donc et lisez au peuple la loi du Seigneur, comme nos pères nous l’ont ordonné.

96. Car c’est à vous à le faire agissez donc avec force et nous vous y aiderons.

97. Alors Esdras se leva et obligea les princes des prêtres, les lévites et tout le peuple d’Israël, de lui promettre avec serment qu’ils feraient ce qu’ils venaient de dire, et ils le lui jurèrent[381].

CHAPITRE IX.

On chasse les femmes étrangères et les enfants qui en étaient nés. Dénombrement des prêtres et des lévites qui avaient contracté de ces mariages. Esdras lit la loi du Seigneur en présence du peuple, et leur ordonne ensuite de se retirer chacun en leur maison, et d’y passer le reste du jour dans la joie.

1. Esdras[382], s’étant levé de devant le parvis du temple, s’en alla à la chambre de Jonathas, fils de Nasab[383].

2. Et dans l’accablement où le jetaient les péchés du peuple, il y resta quelques jours sans prendre la moindre nourriture de pain ou d’eau.

3. Alors on publia dans toute la Judée que tous ceux qui étaient revenus de captivité s’assemblassent à Jérusalem ;

4. que l’on confisquerait les biens de quiconque ne s’y rendrait pas dans deux ou trois jours, selon l’ordre des anciens qui présidaient, et qu’il serait même regardé comme étranger par tous ceux de ses frères qui étaient revenus de la captivité.

5. Ainsi tous ceux de Juda et de Benjamin se trouvèrent à Jérusalem au temps marqué, et ils y vinrent le vingtième jour du neuvième mois[384].

6. Et tout le peuple se tint dans le parvis du temple[385], étant tout tremblant[386] à cause du froid[387] qu’il faisait alors.

7. Et Esdras se levant leur dit : Vous avez commis l’iniquité en épousant des femmes étrangères, et vous avez ajouté ce péché à tous ceux d’Israël.

8. Maintenant donc rendez gloire au Seigneur[388] le Dieu de nos pères, et louez sa magnificence[389].

9. Faites ce qui est agréable à ses yeux, en vous séparant des nations et des femmes étrangères.

10. Et tous répondirent à haute voix : Nous ferons ce que vous avez dit.

11. Mais parce que l’assemblée du peuple est grande, et que pendant le temps de l’hiver[390] nous ne pouvons demeurer dehors, outre que ce n’est pas ici l’ouvrage d’un jour ni de deux, puisque un grand nombre d’entre nous sont coupables de ce péché ;

12. Que les chefs du peuple et ceux d’entre nous qui ont épousé des femmes étrangères se présentent[391];

13. Que les anciens et les magistrats viennent de tous les endroits, au jour qu’on leur marquera, jusqu’à ce qu’ils aient détourné la colère de notre Dieu, que nous nous sommes attirée par ce péché[392].

14. On[393] choisit donc pour cela Jonathas, fils d’Ezeli[394], et Ozias, fils de Thecam[395]. On leur donna encore pour les aider Bozoramus, Lévis et Sabbathéus[396].

15. Et ceux qui étaient revenus de captivité firent tout ce qui avait été ordonné.

16. Alors Esdras, prêtre, choisit les

principaux chefs des familles[397], selon leur nom, et ils commencèrent à faire leurs informations le premier jour du dixième mois[398].

17. Et le dénombrement de ceux qui avaient épousé des femmes étrangères fut achevé le premier jour du premier mois[399] de l’année suivante[400].

18. Entre les enfants des prêtres qui avaient épousé des femmes étrangères, on trouva ceux-ci :

19. Des enfants de Jésus fils de Josédec[401] et des enfants de ses frères[402], Maséas[403], Eliozerus, Joribus, et Joadéus.

20. On les obligea de chasser leurs femmes, et d’offrir un bélier pour l’expiation de leur péché[404].

21. Des enfants de Semmeri : Maséas, Essès, Jéelech, Azarias[405].

22. Des enfants de Fosere, Limosias, Hismaënis, Nathanaée, Jussio, Reddus et Thalsas[406].

23. Des lévites : Jorabdus, Séméis, Colnis, Calitas, Factéas, Colvas et Elionas.

24. Des chantres sacrés : Eliasib, Zaccharus.

25. Des portiers : Salumus et Tolbanes.

26. Du[407] peuple d’Israël : Des enfants de Foro Ozi, Rémias, Geddias, Melchias, Michel, Eléazar, Jammebias et Bannas.

27. Des enfants de Jolaman : Chamas, Zacharias, Jerrélus, Joddius, Hérimoth et Hélias.

28. Des enfants de Zathoïm : Eliadas, Liasumus, Zochias, Larimoth, Zabdis et Tébédias.

29. Des enfants de Zebès : Jean, Amanias, Zabdias et Eméus.

30. Des enfants de Banni : Olamus, Maluchus, Jeddéus, Jasub, Azabus et Jérimoth.

31. Des enfants d’Abdin : Naathus, Moosias, Caléus, Raanas, Maaséas, Mathathias, Beséel, Bonnus et Manassès.

32. Des enfants de Nuaé : Nonéas, Asé, Melchias, Saméas, Simon, Benjamin, Ms. chus et Marras.

33. Des enfants d’Asom : Carianéus, Mathathias, Bannus, Eliphalac, Manassés et Siméi.

34. Des enfants de Banni : Jérémias, Moadias, Abram, Johel, Banéas, Pélias, Jonas, Marimoth, Eliasib, Mathanéus, Eliasis, Orizas, Dielus, Semedius, Zambris et Joseph.

35. Des enfants de Nobéi : Idelus, Maththias, Sabadus, Zéchéda, Sédémi, Gesséi et Banéas,

36. Tous ceux-là avaient épousé des fermes étrangères, et ils les renvoyèrent avec les enfants qu’ils en avaient eus[408].

37. Les prêtres, les lévites, et tous les enfants d’Israël établis en Judée, se rendirent de tous côtés à Jérusalem, le premier jour du septième mois[409].

38. Et s’étant tous assemblés dans la place de la porte sacrée[410] qui est à l’orient,

39. ils dirent à Esdras, prêtre et docteur[411], de leur apporter la loi que le Seigneur le Dieu d’Israël leur avait donnée par le ministère de Moïse[412].

40. Et le premier jour du septième mois, le pontife Esdras apporta la loi pour la lire à toute cette multitude, aux prêtres, aux hommes et aux femmes.

41. Et il la lut au milieu de la place[413] qui est vis-à-vis la porte sacrée, depuis le matin jusqu’au soir, en présence des hommes et des femmes, et ils l’écoutèrent tous avec beaucoup d’attention.

42. Esdras, prêtre et docteur[414], monta sur un tribunal de bois[415], élevé à ce dessein[416].

43. Il avait à sa droite, Mathathias, Samus[417], Ananias, Azarias, Urias, Ezéchias et Balsamus :

44. Et à sa gauche, Faldeus[418], Misael, Malachias[419], Abusthas, Sabus, Nabadias et Zacharias[420].

45. Esdras prit le livre de la loi en présence de toute cette multitude au milieu de laquelle il présidait avec éclat.

46. Et quand il eut cessé de lire, tous se levèrent et se tinrent debout, pendant qu’Esdras bénissait le Seigneur, le Dieu tout-puissant, le Dieu des armées[421].

47. Tout le peuple répondit : Ainsi soit-il. Et levant les mains en haut, ensuite s’étant prosternés en terre, ils adorèrent le Seigneur[422].

48. Et les lévites, Jésus, Banaéus, Sareias, Jaddimus, Accubus, Sabbathéus, Calihès, Azarias, Joradus, Ananias[423] et Philias, lévites[424].

49. Et ils lisaient la loi du Seigneur a tout e peuple, et la lui expliquaient en même emps[425].

50. Atharathes[426] dit ensuite à Esdras, prêtre et docteur, et aux lévites qui instruisaient le peuple :

51. Ce jour est consacré au Seigneur ; cependant toute cette multitude entendant les paroles de la loi se mit à pleurer.

52. Et Esdras leur dit : Retournez chacun chez vous, allez manger les viandes les plus grasses, et boire les vins les plus délicieux, et faites-en part à tous ceux qui n’en ont point.

53. Ce jour[427] est consacré au Seigneur, et vous ne devez point le passer dans la tristesse ; car le Seigneur va relever la gloire d’Israël.

54. Et les lévites allaient partout criant à haute voix. Ce jour est consacré au Seigneur, ne le passez point dans la tristesse.

55. Alors ils se séparèrent tous pour aller boire, manger et se divertir ; et ils firent part de leur abondance à ceux qui étaient dans le besoin ; car ils avaient été extrêmement pénétrés des paroles de la loi.

56. Et tous les enfants d’Israël se trouvèrent assemblés à Jérusalem pour y célébrer cette fête[428], selon l’ordre qu’ils en avaient reçu du Seigneur, le Dieu d’Israël.

    insinué dans la version du vers. 4 du c. vi du 1er livre d’Esdras.

    Eichhorn, Einleitung in die apocryphischen Schriften d. Alt. Test. 1795, p. 341 et suiv. ; de Wette, Einleitung in das Alt. Test., p.368.

    parrallèle à I Esdr. ii, 43-58 et à Néh., ib., 47-60. Les Nathinéens n’étaient pas prêtres, ils n’étaient pas même Israélites d’origine. C’étaient les descendants des anciens Gabaonites que Josué (ix, 26, 27) conserva pour couper le bois et porter l’eau nécessaires au culte, c’est-à-dire pour remplir les charges les plus pénibles et les moins honorables du tabernacle et du temple. David régularisa le service de ces hommes, qui furent nommés Nathinim ou Néthinim, mot rendu en français par Nathinéens, et qui signifie les donnés, parce qu’ils furent donnés aux Lévites pour les servir dans leurs fonctions au temple (I Esdr. vi, 20). Devenus Juifs ils subirent la captivité, et revinrent au nombre de six cent douze dans la patrie avec Zorobabel et Esdras (I Esdr. ii, 58 et viii, 20). Depuis cette époque ils ne sont plus distingués des Juifs. Longtemps après, c’est-à-dire environ soixante-dix ans après Jésus-Christ, ceux qui portaient le bois au temple, furent violemment attaqués par un parti ; c’étaient sans doute les Nathinéens, et Josèphe (de Bello jud., lib. ii, c. 31) en parle comme s’ils eussent été Juifs d’origine. Outre les textes déjà indiqués, il est parlé des Nathinéens dans 1 Par. ix, 2 ; I Esdr. ii, 43, 58, 70 ; vii, 7, 24 ; Néh. iii, 26, 31 ; vii, 47, 60, 73 ; x, 28 ; xi, 3. 21. Voy. le verset 35 et les notes.]

  1. Editio Græca, Francofurt. an. 1597, et Basileen, an. 1545.
  2. Editio Aldi, Venet., an. 1518.
  3. Sixt. Scenens. I. 1, pag. 8.
  4. Manuscript. monasterii sancti Michael, in Lotharing. Item duo alia sancti Germani a Pratis.
  5. Admonit. in lib. Ambros. De bono mortis.
  6. August., lib. xviii. De civit. Dei, cap. 36. « Nisi forte Esdras neo Christum prophetasse intelligendus est, quod inter juvenes quosdam orta quæstione, quid amplius valeret in rebus, cum regem unus dixisset, alter viuum, tertius mulieres, idem tamen tertius veritatem super omnia demonstravit esse victricem. »
  7. Cyprian., ep. 74, ad Pompeiam : « Apud Esdram veritas vincit. »
  8. Joseph., Antiq, l. xi, c. 3.
  9. Concil. Carthag. III, c. 47 ; Can. Apostol., can. 84 ; Laodicen., c. ult.; D. August., De doctrin. christ., 1. II, c. 8 ; Innoc. I, ep. 3. art. 7.
  10. Athanas., oral. 3, contra Arianos ; Justin. martyr., Dialog. cum Tryphon., pag. 297 ; et alii passim.
  11. August., l. xviii Decivit., cap. 36 ; Cyprian., ad Pompeian. Opus imperfectum in Matth., hom. 1.
  12. I Esdr. II, IV, V.
  13. Génébrar., in Chrinico ad ann. 3730, 96,96
  14. Hieron., Epist. ad Domnion et Rogatian.
  15. Saint Jérôme entend par là les vingt-quatre livres qui composent le canon des Hébreux. Voy. le Prologus Galeatus.
  16. III Esdr. I. C’est le même que les deux derniers des Paralipomènes.
  17. Le second chap. du troisième d’Esdras est le même, jusqu’au vers. 16, que le premier du premier d’Esdras ; et depuis le vers. 16 jusqu’à la fin, il est le même que le quatrième du premier d’Esdras, vers. 7 et suivants.
  18. III Esdr. vi, 11.
  19. III Esdr. iv, 48.
  20. III Esdr. vi, 17.
  21. I Esdr. ii, 1 et seqq.
  22. III Esdr. v, 47 et seqq.
  23. I Esdr. vi, 1 et seqq.
  24. III Esdr. ix, 39, 40-50.
  25. II Esdr. viii, 2-9.
  26. III Esdr. iii, 4-13.
  27. I Esdr. v, 1, 2.
  28. III Esdr. iv, 45.
  29. II Esdr. vi, 23.
  30. II Esdr. iv, 50.
  31. II Esdr. v, 4, et ix, 37.
  32. III Esdr. v, 40.
  33. II Esdr. viii, 9.
  34. Voy. notre note sur le verset 40 du ch. IV.
  35. III Esdr. iv, 44 et 57.
  36. Ibid. 45.
  37. III Esdr. ix, 37 et seqq.
  38. II Esdr. viii, 1 et seqq.
  39. III Esdr. v, 2.
  40. III Esdr. ii, 5, et seqq.
  41. Litt : Et Josias. Les Hébreux commencent assez ordinairement leurs livres par cette conjonction, en supposant que ce qu’ils vont dire est toujours la suite de ce qu’ils ont déjà dit dans les livres précédents, qui chez eux étaient écrits tout de suite, sans interruption. Ce qui est dit ici, jusques ci compris le verset 55, est extrait presque mot à mot de II Paral, xxxv, 1 et suiv., et est aussi rapporté IV Reg. xxiii, 11 et suiv., mais plus sommairement.
  42. Les désordres, les abominations et l’idolâtrie, qui s’étaient presque universellement répandus sous le règne de Manassès et de plusieurs de ses prédécesseurs, avaient tellement banni le culte de Dieu de l’esprit des Juifs, que depuis très longtemps ils n’observaient plus les fêtes ordonnées par sa loi ; on y avait joint tant d’usages païens et idolâtres qu’on n’y reconnaissait plus aucun vestige de la pureté de leur religion.
  43. Appelé Nisan, qui correspond en partie à notre mois de mars, et était chez les Juifs le premier mois de leur année légale.
  44. Ces mots ne se trouvent point II Par. xxxv, 2, d’où ce qui est dit ici est copié. Le mot grec ἑστολισμἐνους signifie, vêtus d’une robe longue qui descend jusqu’aux talons.
  45. Ces paroles se trouvent, non au verset 2, mais au verset 4 du même chapitre des Paral.
  46. Litt. : Qu’ils se purifiassent, afin de se disposer à remettre l’arche du Seigneur dans la maison du Seigneur, etc. Autr. : Remettez l’arche dans le sanctuaire du temple que Salomon,, etc. Le syriaque porte : Et ils mirent l’arche dans le temple. D’autres prétendent que l’auteur oppose seulement l’usage où avaient été anciennement les lévites de porter l’arche sur les épaules, lorsqu’ils étaient en chemin pour aller posséder la terre promise, à cet état de paix et de stabilité dont ils avaient joui sous Salomon, et dans lequel Josias les flattait alors qu’ils allaient rentrer.
  47. Le II Paral, xxxv, 3, porte seulement : Vous ne la porterez plus ; c’est-à-dire : Vous ne l’ôterez plus du sanctuaire, comme vous avez fait pour y mettre des idoles en sa place. — [Cette interprétation est autorisée par II Paral, xxxiii, 7.]
  48. Autr. : Servez dans le sanctuaire, selon la distribution des familles et des compagnies établies parmi les lévites [c’est ainsi que Sacy l’a traduit en français II Par. xxxv, 5] ; et l’auteur de ce livre paraît l’avoir traduit de même au verset 2 ci-dessus. Voy. la seconde note sur ce verset. Le verset 4 du ch. xxxv porte : Préparez-vous donc par vos maisons et par vos familles, selon la distribution d’un chacun de vous.
  49. Ceci est rapporté I Paral, xvi, 37 et suiv., et xxxiii, 1 et suiv.
  50. Le II Par. xxxv, 6, ajoute : après vous être sanctifiés.
  51. Le même verset des Par. porte Et disposez aussi vos frères à pouvoir faire ce que le Seigneur a commandé par le ministère de Moïse. Le Syriaque porte : Tuez la Pâque ; c’est-à-dire, les agneaux destinés pour faire la pâque, ainsi que les autres victimes pour les sacrifices, et préparez tout pour vos frères, et faites la Pâque selon l’ordre que Dieu a prescrit à Moïse. Exode xii, 13 et suiv. ; Lev. xxiii, 5 et suiv. ; Nomb. xxviii, 16 et suiv.
  52. Les Paral, ajoutent, II, xxxv, 7 : de ses troupeaux et du reste de son bétail. Voyez le verset suiv : [C’est Sacy qui dit : De ses troupeaux de son bétail ; il ajoute immédiatement avec l’historien sacré Le roi donna tous ces animaux de son propre bien. C’est dire en même temps deux fois la même chose.]
  53. Autr. : trois mille bœufs.
  54. Ces paroles doivent être jointes au verset précédent, comme elles le sont II Paral, xxxv, 7.
  55. Autr. : Ses officiers offrirent aussi ce qu’ils avaient promis, etc. ; ainsi porte II Paral. xxxv, 8 ; le reste de ce verset est omis ici.
  56. Le même verset des Paral. porte : deux mille six cents bêtes de menu bétail avec trois cents bœufs. [Il faut remarquer que l’hébreu n’a pas l’équivalent de pecora commistim qui se trouve dans la Vulgate.]
  57. Autr. : Chonenias (II Paralip. xxxv, 9). Le mot hébreu וכונניהו peut recevoir ces deux leçons : Voyez Jerem. xxii, 24.
  58. Autr. : Jehiel (II Paral. xxxv, 9) en hébreu יעִיאֵ֛ל mais les copistes ont lu sans doute יעִויאֵ֛ל en transposant le premier י et en faisant un ו.
  59. Le grec porte Joram ; mais les Paralip., ib. ont lu Jozabad, et ajoutent ainsi que le grec : Princes des lévites.
  60. Litt. : Menues bêtes et cinq cents bœufs ; ainsi les Paralip. v, 9. — [Ici encore, le mot pecora, qui est dans la Vulgate, n’est pas dans l’Hébreu.]
  61. Litt. : Et pendant que l’on préparait toutes choses avec bien de la magnificence. Autr. : Après que tout fut préparé. Voy. II Paralip. xxxv, 10.
  62. Autr. : Les pains sans levain. Ceci est dans le Grec ; mais ne se trouve point dans le livre des Paralip.
  63. Les Paralipomènes ajoutent : Selon le commandement que le roi leur en avait donné.
  64. On a omis ici et dans le grec le verset 11 et partie du verset 12 des Paral. xxxv.
  65. Voy. Exode xiii, 5 et suiv.
  66. Le Grec ajoute : Dès le matin.
  67. Litt. : La Pâque, c’est-à-dire les agneaux qui devaient servir à célébrer la Pâque.
  68. Comme il est écrit dans la loi ; ainsi porte le verset 13 des Paralip.
  69. Autr. : Promptement, comme porte le même verset. — [Mais dans la Vulgate le mot promptement s’entend des lévites distribuant les victimes au peuple, et non pas les faisant cuire.]
  70. Le Grec ajoute : D’airain.
  71. Les Paral. vers. 13, ajoutent : Et dans des pots.
  72. Litt., grec : Jusqu’à ce que l’heure fût finie. Les Paralip. vers. 14, portent : Jusqu’à la nuit.
  73. Les Paralip., ibid., portent : Les holocaustes et les graisses.
  74. Les Paralip., ibid., portent : Ce qui fut cause que les lévites n’en purent préparer pour eux et pour les prêtres fils d’Aaron que les derniers.
  75. Autr. : Selon l’ordre de David, d’Asaph, d’Heman, et d’idithun : ainsi porte le vers. 15 des Paralip. Il n’est pas possible de concevoir pourquoi il se trouve ici une si grande différence entre les deux derniers noms.
  76. Litt. et grec : Qui était attaché à la personne du Roi ; ce qui ne se rapporte qu’au dernier de ces trois chantres. Les Paralip., ibid., portent : Prophètes du Roi.
  77. [Le texte parallèle des Paral., verset 15, a dans la Vulgate Paraverunt eis cibos ; hébreu n’a pas cibos. Il dit : Leur préparèrent aussi (les victimes), et c’est ainsi que s’exprime l’auteur, qui traduit littéralement. La Vulgate paraphrase.]
  78. Autr. : Le culte du Seigneur fut donc exactement accompli ce jour-là, soit, etc. Voyez le vers. 16 des Paral. ; il joint le verset suivant à celui-ci. Le grec porte : Ils accomplirent tout ce qui convenait au sacrifice du Seigneur, en ce jour de la célébration de la Pâque, etc. Voy. le verset suivant.
  79. Ces paroles ont rapport au verset précédent. — [Elles en font partie et lui appartiennent.]
  80. Litt. : Et ils offrirent des victimes sur le sacrifice du Seigneur ; l’Hébreu et le Grec portent : sur l’autel du Seigneur. Autr. : Soit dans la célébration de la Pâque, soit dans l’oblation des holocaustes qui se fit sur l’autel du Seigneur, comme ditvlevvers. 16.
  81. Par rapport à la libéralité de Josias, qui lit de plus grands présents au peuple que n’avaient fait David et Salomon.
  82. Autr. : Et tout ce qui se trouva de Juifs des tribus d’Israël qui étaient alors à Jérusalem.
  83. L’an du monde 3381 ; de la sortie d’Égypte 869 ans, et avant Jésus-Christ 623 ans. — [Ou, suivant l’Art de vérifier les dates, l’an du monde 4312 ; de la sortie d’Égypte 1023 ans, et avant Jésus-Christ 622 ans. Mais cette chronologie, meilleure que celle d’Ussérius, corrigée ou non corrigée, suivie par Sacy, Calmet, Vence, etc., est cependant défectueuse aussi, comme l’a remarqué M. A.-F. James, en plusieurs endroits de son l’histoire de l’Ancien Testament.]
  84. Autr. : Ce qui se passa sous le règne de ce prince, et toutes ses actions sont rapportées dans les annales précédentes, ainsi que l’histoire de ceux qui, par leurs crimes et leur désobéissance, s’élevèrent contre Dieu, et qui par leurs excès surpassèrent en impiété les Gentils et les infidèles mêmes, ainsi le Grec et Vatab. Ce verset ne se trouve point dans les Paralip. — [Ces deux versets, 23 et 24, résument les détails historiques fournis par le IVe livre des Rois et le IIe des Paralip. sur les prévarications des partisans de l’idolâtrie et sur la restauration du culte par Josias. L’auteur renvoie aux Anciennes Annales, comme l’auteur du IVe des Rois xxiii, 28, renvoie aux Annales des rois de Juda, et celui du IIe des Paralip. à celles des rois de Juda et d’Israël. Voy. ci-après le verset 33.]
  85. Autr. : Après que Josias eut réparé le temple. II Paral. xxxv, 20.
  86. Il s’agit du Pharaon Néchao. L’histoire de Josias qui se rapporte à l’expédition de ce Pharaon en Assyrie, va jusqu’au vers 31 ; elle est parallèle à II Paral. xxxv 20-24, et abrégée IV Rois. xxiii, 29, 30.]
  87. Autr. : Charcamis. II Par. xxxv, 20.
  88. Autr. : Sur l’Euphrate. II Par. 20.
  89. Autr. : Des ambassadeurs qui lui dirent : Qu’avez-vous à démêler avec moi ? etc. II Par. xxxv 21.
  90. Les Paralip., 21, portent : Ce n’est pas contre vous que je viens aujourd’hui mais je viens faire la guerre à une autre maison, contre laquelle Dieu m’a commandé de marcher en diligence : cessez donc de vous opposer aux desseins de Dieu qui est avec moi, de peur qu’il ne vous tue.
  91. Litt. : Mais Josias ne détourna point le chariot sur lequel il était ; expression hébraïque, pour dire qu’il continua sa marche, et qu’il ne voulut point s’en retourner ; ainsi Paralip. vers. 22.
  92. Le Grec ajoute : Jérémie. Les Paral. vers. , lisent : À ce que lui dit Néchao, roi d’Égypte, de la part de Dieu. Saint Jérôme croit que ce fut le prophète Jérémie qui avait parlé à Néchao.
  93. Litt. : Dans le champ. — [Ainsi les Paral. 22 Le champ où la plaine de Mageddo était dans la tribu de Manassé.]
  94. Les Paralip., vers. 23, ajoutent : Et étant là, il fut blessé par des archers.
  95. Les Paralip., vers. 24, expliquent ce que c’était que ce second chariot.
  96. Le grec et les Paralip., vers. 23, portent : Et Jérémie le prophète, etc.
  97. Les Paralip. portent : Les musiciens et les musiciennes.
  98. Les Paralip. vers. 27, ajoutent : Et d’Israël. On joint ces deux royaumes, parce que depuis la dispersion des dix tribus, les Juifs de ces deux royaumes obéissaient également au roi de Juda, qui réunissait en lui seul ce qui avait fait longtemps le partage des deux rois, ou parce que les Juifs écrivaient dans le même livre l’histoire des rois de Juda et d’Israël.
  99. Les Paralip, vers. 26 et 27, rapportent autrement ce verset.
  100. [Tout ce qui suit, jusqu’à la fin du chapitre, est copié presque mot pour mot sur II Paral. xxxvi, 1-21, qui est parallèle à IV Rois, XXIII, 50 et suiv., jusqu’à xxxv, 21, où il y a plus de détails.]
  101. Litt. : Le peuple de ce pays. On l’a traduit ainsi aux livres des Rois et des Paralip. Autr. : Ceux de la nation, c’est-à-dire, les Juifs ou les enfants d’Israël. — [Plutôt et les enfants d’Israël.] Voy. la note 526.
  102. Le grec ajoute : Fils de Josias. D’autres exemplaires portent : Joachas, fils de Josias, ainsi qu’il est dit aux endroits déjà indiqués des livres des Rois et des Paral.
  103. De vingt-trois ans, disent les mêmes livres.
  104. Étant venu à Jérusalem, ajoutent les Paral. vers. 3.
  105. Afin qu’il ne régnât plus à Jérusalem, dit le même livre des Rois, xxiii, 33, qui ajoute d’autres circonstances qui peuvent éclaircir ce qu’il y a ici d’obscur.
  106. Ce qui peut être évalué à plus de quatre cent soixante-deux mille sept cent quatorze livres.
  107. Qui peut être évalué à soixante-quatre mille cent quatre-vingt-sept livres ou environ.
  108. Les Paralip. vers. 4, disent Eliakim ; les Rois, Eliacim ; et ils ajoutent : et l’appela Joakim. — [En changeant ainsi le nom de ce personnage, le Pharaon voulait marquer le domaine qu’il prétendait s’attribuer et conserver sur le roi de Juda.]
  109. Litt. : son frère ; cet Eliakim est dit fils de Josias. IV Reg. xxiii, 34. D’autres traduisent : frère de Joachaz. On s’est pu méprendre aisément sur la ressemblance des noms de ces rois de Juda, qui succédèrent à Josias, leur père.
  110. Litt. : Il fit lier de chaînes les magistrats de Joacin. Quelques versions portent : Et il chargea de chaînes Joacim et les princes de sa cour. D’autres : Et il établit Joacim sur le trône et des gouverneurs. Il n’en est rien dit dans les livres des Rois ni des Paralip.
  111. Grec : Saracem ou Saracen, que quelques-uns traduisent Sara ; d’autres exemplaires portent : Johanam. Les Paralip., ibid. vers. 4 : Après s’être saisi de Joachaz, il l’emmena avec lui en Égypte. Ou ne sait pourquoi Joachaz a reçu ces divers noms ; ou si ces changements de noms viennent de l’erreur des copistes.
  112. Litt. : Roi de Babylone. Les Paralip., ibid., portent : Roi des Chaldéens.
  113. Litt. : après celui-là. Les Paralip., ibid., vers. 6, portent : Ce fut contre lui que, etc.
  114. [Il est dit aussi, Paral., ibid., que Nabuchodonosor, ayant chargé Joakim de chaînes, l’emmena à Babylone ; mais voici ce que nous lisons dans l’Histoire de l’Ancien Testament, donnée par M. James, (Lv. IX, ch. 2, n. 3, tom. II, pag. 64, col. 1) :« Nabuchodonosor relâcha Joakim, qu’il avait chargé de fers, pour remmener avec lui, et lui rendit la couronne à condition qu’il lui payerait tribut. Il partit ensuite, emportant une partie des vases sacrés, et se faisant suivre d’un grand nombre de prisonniers juifs, phéniciens, syriens et égyptiens. Le nombre des prisonniers juifs était de trois mille vingt-trois. Parmi eux se trouvaient Daniel, Ananias, Azarias et Misaël, tous quatre du sang royal de Juda (Dan. i, 2, 6 ; IV Reg. xxiv, 1 ; II Par. xxxvi, 6, 7 ; Jerem. lii, 28 ; Bérose, cité par Josèphe contre Appion, 1,6). » Cet événement se passa en l’an 606 avant notre ère.]
  115. [Les Paral., ibid., verset 9, disent : huit ans ; mais les Rois, ibid., 8, portent dix-huit, et, au même endroit des Paral., le Syrien et l’Arabe ont lu dix-huit.
  116. Litt. : et l’année d’après. Les Paral., vers. 10, portent : Et à la fin de l’année, ou dans le cours de l’année. — [Il vaut mieux lire : l’année d’après, l’année suivante, au retour du printemps, époque d’une nouvelle expédition.]
  117. [Oncle de Joachim, disent les Rois, ibid., 17, où le successeur de Joachim est appelé Mathanias, dont Nabuchodonosor changea le nom en celui de Sédécias. — Voy, ci-dessus la note 536.]
  118. [Les Rois, ibid., 18, et les Paral., ibid., 11, disent aussi qu’il avait alors vingt-et-un ans ; mais il est évident qu’il devait être plus âgé.]
  119. Litt. : afin qu’il pût pardonner à son peuple et à son temple. Les Paralip., vers. 15, portent : et à sa maison. — Voy. ce verset.
  120. Litt. : de ses anges. Le mot ange signifie envoyé de Dieu. Les Paral, l’ont traduit ainsi selon la Vulgate. — Voy. verset 16.
  121. Litt. : Ils passèrent par le fil de l’épée leurs jeunes hommes dans l’enceinte de leur temple saint.
  122. Autr. : Et ils détruisirent tout ce qu’il y avait de précieux ; ainsi Paral., ibid., vers. 19.
  123. Jer, xxv, 11, 12, et xxix, 10.
  124. Litt. : et que la terre célébrât ses jours de sabbat [ou plutôt ses années sabbatiques] ; car elle fut dans un sabbat continuel durant tout le temps de ta désolation, jusqu’à ce que les soixante-dix ans fussent accomplis.
  125. Ce qui est rapporte ici jusqu’au v. 16 est pris presque mot pour mot de 1 Esdr. 1, 1-11.
  126. Il est dit, I Esdr. 1, 1, que ce fut la première année du règne de ce prince [non sur la Perse seulement, mais sur le royaume, formé de la réunion de la Médie et de la Babylonie à la Perse].
  127. [Voy. le chap. précédent, vers. 57 et 58, et les notes ; ces deux versets, comme I Par. xxxvi, 21, rappellent la prophétie de Jérémie.] L’auteur dit ici que les soixante-dix années que devait durer, la captivité prédite par ce prophète étaient accomplies, et que le temps approchait de la délivrance des Juifs, de leur retour en la terre promise, et du rétablissement du temple et de la ville de Jérusalem.
  128. Litt. : et il fit publier dans tout son royaume cette ordonnance, même par écrit ; ainsi I Esdr. i, 1.
  129. Litt. : le Très-Haut.
  130. 1 Esdras 1, 2, porte : Les royaumes de la terre ; hyperbole pour dire : les royaumes de l’Asie.
  131. Par son prophète (Isa. xliv, 28, et xlv, 1 et suiv.), ainsi que je l’ai lu moi-même. Josèphe (Antiq. liv. xi, 1, ch. 1) assure que Cyrus avait lu cette prophétie d’Isaïe. Citons cet historien. « Dieu, dit-il, mit dans le cœur de Cyrus d’écrire la lettre suivante et de l’envoyer par toute l’Asie : Nous croyons que le Dieu tout-puissant qui nous a établi roi de toute la terre est le Dieu que le peuple d’Israël adore ; car il a prédit par ses prophètes que nous porterions le nom que nous portons, et que nous rétablirions le temple de Jérusalem consacré à son honneur dans la Judée. – Ce qui faisait ainsi parler ce prince, continue l’historien, c’est qu’il avait lu dans les prophéties d’Isaïe, écrites deux cent dix ans avant qu’il fût né, et cent quarante ans avant la destruction du temple, que Dieu lui avait fait connaître qu’il établirait Cyrus roi sur diverses nations, et lui inspirerait la résolution de renvoyer son peuple à Jérusalem pour y bâtir son temple. Cette prophétie lui donna une telle admiration que, désirant l’accomplir, il flit assembler à Babylone les principaux des Juifs, et leur dit qu’il leur permettait de retourner en leur pays, » etc.
  132. Litt : De lui bâtir une maison.
  133. Juifs, même fugitifs, en quelque lieu qu’ils demeurent — Voy. 1 Esdras, 1, 4.
  134. Litt. : Pour la construction et la décoration du temple du Seigneur qui est en Jérusalem. Le latin porte : in œdem Domini, etc. ; ainsi le grec.
  135. Tant les Juifs que les Chaldéens qui voulurent plaire à Cyrus.
  136. Outre ce qu’ils avaient offert volontairement. — Voy. II Esdr., 1, 6, conféré avec 4.
  137. I Esdras 1, 8, ajoute : fils de Gazubar.
  138. I Esdras 1,8, le nomme Salmanasar ; c’est une erreur grossière des copistes : c’est le surnom que Zorobabel avait reçu des Chaldéens.
  139. 1 Esdras 1, 9, dit : Trente coupes d’or, mille coupes d’argent, vingt-neufs couteaux, trente tasses d’or ; et 10 : quatre cent dix tasses d’argent pour de moindres usages, et mille autres vases.
  140. 1 Esdras 1, 11, dit : cinq mille quatre cents vases, tant d’or que d’argent.
  141. Voy. la note 566.
  142. Autr. suivant Esdras i, 11, qui dit : Sassabasar les emporta en même temps que les captifs qui étaient en Babylone retournèrent à Jérusalem. Ce Sassabasar est Zorobabel ; les Chaldéens changeaient ainsi fort souvent les noms des captifs. Ce que dit ici l’auteur est opposé à ce qu’il rapports lui-même au verset 57 du ch. IV ci-après.
  143. Ceci, depuis ce verset jusqu’au 31e est copié sur I Esdras IV, 7-24. – Voy. aussi Josèphe, Antiq., liv. xi, ch. 2.
  144. Autr. : Beselam. — Voy. 1 Esdr. iv, 7. Cette différence ne vient que de la différente leçon des voyelles hébraïques, et de ce que les traducteurs ont latinisé le nom, et ainsi des noms suivants.
  145. Autr. : Thabeel ou Tabeet. — Voy. I Esdras, ibid. Les copistes ont pris le teth pour le schin, c’est-à-dire le ט pour un ש, lettres qui ont quelque ressemblance, et dont la première équivaut à th ou t, la seconde au son fort de ch dans chercher, son que les Latins et les Grecs ne pouvaient représenter que par l’s et le σ.
  146. Autr. : Reum Beeltéem, Samsai. — Voy. I Esdras iv, 8. Ces changements doivent être attribués à la négligence des copistes. Par rapport à Reum, il y en a qui lisent Rahumus ; et à l’égard de Samsai, d’autres lisent Sellesius. [On a vu un mot propre dans Beelleem, mais ce n’est qu’un nom qui exprime la qualité de Reum, et qui se traduit par intendant des finances, ou président du conseil, ou préteur royal. — Voy. le verset suivant.]
  147. Litt. : qui était préposé aux affaires extraordinaires.
  148. Litt. : les tours. Le mot grec signifie les marchés, les places publiques, et les lieux d’assemblées. La Vulgate, I Esdr. 1, 12, dit : les maisons ; l’hébreu : les fondements.
  149. Voy. le verset 16 et la note 574, et conférez avec I Esdras iv, 17.
  150. Ce qui est rapporté ici et au quatrième chapitre suivant ne se trouve en aucun endroit de l’Écriture, et Josèphe ne l’a su ou que par tradition ou que pour l’avoir lu dans ce même livre, qui peut-être était alors connu chez les Juifs et surtout chez les Hellénistes, c’est-à-dire chez les Juifs grecs. — Voy. Josèphe, liv. xi Antiq., ch. 1, p. 362, grec et latin, 1535. Cette histoire a tout l’air d’une fable, et ne s’accorde pas même avec ce que l’auteur rapporte ici du premier livre d’Esdras.
  151. Il paraît, par les versets 9 et 13 ci-après que ce qui est dit ici jusques et compris le vers. 12, se passa pendant que Darius dormait ; c’est ce qui a déterminé quelques traducteurs a traduire ces paroles : Et exspergefactus est, par celles-ci : jusqu’à ce qu’il se fût éveillé.
  152. Litt. : Assis à la seconde place après Darius.
  153. Litt. : Il n’y a guère d’apparence que ces trois officiers aient osé eux-mêmes déterminer la récompense que le prince serait obligé de donner à celui des trois d’entre eux qui aurait le mieux réussi sur les trois questions qu’ils devaient proposer.
  154. Litt. : Ceux qui étaient revêtus de la pourpre.
  155. Litt. : En son conseil.
  156. Litt. : Ô hommes. Autr. : Ô messeigneurs. Voyez le verset 24.
  157. Il trouble et renverse également l’esprit, etc.
  158. Grec : Il fait qu’en soi-même chacun se croit riche et content.
  159. Il fait que l’on ne reconnaît point de roi ni de grands seigneurs que soi-même.
  160. Litt. : Et fait que l’on ne parle plus que par talents, c’est-à-dire que de grosses sommes d’argent. Voy. le syriaque.
  161. Ce chapitre continue l’histoire commencée au chapitre précédent.
  162. Litt. : et c’est sur cela ; c’est-à-dire que c’est sur le travail, les soins et la fidélité de ses sujets que le roi se repose et établit sa tranquillité.
  163. Litt. : et sont prêts à lui obéir à la moindre parole.
  164. Il est difficile de comprendre comment ce qui est dit ici peut convenir à Zorobabel, puisqu’il paraît par 1 Esdras, ii, 2, dont on a même copié les paroles aux chapitres précédents, qu’il y avait plus de douze ans qu’il était revenu à Jérusalem, et qu’il était actuellement en Judée.
  165. Il ne craint ni la rencontre des lions, ni les ténèbres de la nuit.
  166. Et c’est ce qui prouve ce que j’ai déjà avancé ; l’homme, etc.
  167. On croit que tous ces noms sont supposés : d’autres lisent Bartacis ou Becacis. Le texte ajoute : Très excellent.
  168. Litt. : Ô hommes ! pourquoi n’avoueriez-vous pas qu’il n’y a rien de plus fort que les femmes, puisqu’il paraît que celles qui font ce que je viens de dire sont au-dessus du ciel et de la terre. Ces dernières paroles ne sont point dans le grec ; le copiste même semble les avoir transposées du v. 34 suivant. Ainsi on a suivi le grec, qui est beaucoup plus clair, et où elles ne se trouvent pas.
  169. Litt. : Toute la terre a recours à la vérité. Autr. : Prêche et annonce la vérité.
  170. Voy. ce qui est rapporté au ch. iii.
  171. Esdras ne dit rien de ce prétendu vœu. Néhémie n’en parle pas non plus.
  172. Ce ne furent point les Iduméens qui brûlèrent le temple, mais ils excitèrent les Chaldéens à le faire, et peut-être faisaient-ils partie de l’armée des Babyloniens. — [L’auteur de cette note dit affirmativement que les Iduméens excitèrent les Chaldéens à brûler le temple : nous ne le contestons pas ; mais il se fonde sur le Psaume cxxxvi, 7 et 8, qu’il indique, supposant que ce magnifique chant national a été composé dans la grande captivité de Babylone, ce qui peut être contesté.]
  173. Litt. : Tous ceux qui étaient avec lui.
  174. L’auteur oublie sans doute ce qu’il rapporte lui-même aux chap. v et vi qui suivent et qu’il a extraits d’Esdras, v et vi, et il attribue à Darius et à Zorobabel la commission qui fut donnée dans d’autres circonstances à Esdras, I, i, ii, et, treize ans après, à Néhémie par Artaxerxès. Voy. Néhémie, ii, 1 et suiv.
  175. Litt. : De faire couper des cèdres du Liban, et de les faire porter à Jérusalem pour rebâtir cette ville.
  176. Litt. : Et fit défendre à tous princes, magistrats et préfets de venir à leurs portes ; c’est-à-dire de les inquiéter et de les troubler.
  177. Ce qui peut être évalué à 92,540 livres de notre monnaie, ou environ.
  178. Grec : Dix-sept holocaustes chaque jour.
  179. Cette loi des dix-sept holocaustes chaque jour ne se trouve nulle part dans l’Écriture.
  180. Ce qui peut être évalué à 46,270 livres, ou environ.
  181. Ceci ne peut pas s’entendre des murailles de la ville, ni de ses fortifications ; puisqu’il est certain que les Juifs ne reçurent la permission de les rebâtir que l’an du monde 3550, la vingtième année du règne d’Artaxerxès, qui permit à Néhémie de le faire, longtemps après la mort de Zorobabel, sous lequel l’auteur de ce livre suppose néanmoins que ce qu’il décrit ici est arrivé. Voy. II Esdr. ii, 1 et suiv.
  182. Voy. le verset 44.
  183. Ceci avait été exécuté sous Cyrus, et ces vases avaient été remis entre les mains de Sassabasar, c’est-à-dire de Zorobabel, dès les premières années du règne de ce prince, l’an du monde 2468. Voy. I Esdr., i, 7. L’auteur du livre que nous annotons l’a rapporté lui-même au chap. ii, 11 et 12 ci-dessus.
  184. Zorobabel.
  185. Litt. : Étant sorti de la chambre du prince.
  186. C’était la coutume des Juifs, en quelque lieu qu’ils fussent, de se tourner vers la ville de Jérusalem et vers le lieu que Dieu y avait choisi pour être adoré. Voy. Daniel, vi, 10.
  187. Je vous louerai.
  188. Ceci suppose que tout ce qui est dit ci-dessus se passa en Perse.
  189. Autr. : Qui étaient revenus de Babylone.
  190. L’auteur de ce livre fait ici une confusion étrange de ce prétendu retour avec celui dont il est parlé dans I Esdr., ii, qui arriva l’an du monde 3468, sous le règne de Cyrus, plus de dix ans avant que Darius parvint à l’empire.
  191. Litt. : Tous les frères.
  192. Il paraît que ceci est contraire à ce qui est rapporté par Esdras, viii, 22, où il est dit positivement qu’Esdras eut honte de demander une escorte au roi ; et par le verset précédent du même chapitre, il est évident en effet qu’il n’en eut point.
  193. Autr. : Josué.
  194. Il n’est fait aucune mention de ce Joacim, ni par I Esdras, ii, 2, ni par Néhémie, vii, 7, dans ces deux endroits Zorobabel est nomme le premier, et beaucoup d’autres qui y sont aussi nommés, sont omis ici.
  195. Voy. le vers. 13 du ch. IV ci-dessus.
  196. Voy. Néhémie, vii, 6.
  197. Autr. : Josué, dans Néhémie, ibid.
  198. On ne sait point la raison de cette différence qui se trouve entre ces noms propres et ceux qui sont décrits dans le livre d’Esdras, I, ii, 2, et dans celui de Néhémie, vii, 7.
  199. Litt. : de leur nation.
  200. Autr. : Pharos, ainsi on lit I Esdras, ii, et Néhémie, vii, 8. L’auteur de ce troisième livre l’a sans doute confondu avec Pharès, fils de Juda et de Thamar. (Gen. xxxviii, 29.) — N’est-il pas plus probable que les copistes ont écrit Pharès au lieu de Pharos ? On leur impute des fautes plus difficile à commettre, et certes ce n’est pas sans raison.
  201. C’est le même nombre que dans I Esdr., ii, 5, et dans Néh., vii, 8. Le grec ajoute ici : les enfants de Saphat, quatre cent soixante-douze. Ce Saphat peut-être le même que Sephalia ou Saphalia d’Esdr., I, ii, 4, et de Néh., vii, 9 ; mais le nombre de ces enfants est différent.
  202. Peut-être est-ce le même qu’Aréa ; mais le nombre de ces enfants ne se rapporte point au dénombrement fait dans I Esdr., ii, 5, ni dans Néh. vii, 10.
  203. Le grec n’en compte que sept cent cinquante-six. Le livre I d’Esdr., ii, 5, en comte sept cent soixante-quinze, et celui de Néh., vii, 10, six cent cinquante-deux.
  204. Phœmo est le même que Phaat-Moab, comme porte le grec, le I livre d’Esdr., ibid., 6, et celui de Néh., ibid.,11.
  205. [De Josué et de Joab., comme porte Néh., ibid., et comme s’il s’agissait de deux individus ; mais Esdr., ibid., dit : de Josué Joab, sans mettre la conjonction et entre les deux noms ; d’où il suit qu’ils appartiennent à un seul et même personnage Josué-Joab.]
  206. Grec : Deux mille huit cent douze. Le livre d’Esdr., ibid., en compte autant, mais celui de Néh., ibid., deux mille huit cent dix-huit, et celui-ci ne se monte en tout qu’à mille quatre cent quarante-quatre.
  207. Les noms et le dénombrement des enfants de ceux qui suivent sont très-peu conformes au grec et à ce qui est rapporté dans les livres d’Esdr., I, ii, et de Néh., vii ; ils sont tous changés et altérés.
  208. Le grec porte : des enfants d’Elam, douze cent cinquante-quatre ; ainsi Esdr., ibid., 7, et Néh., ibid., 12.
  209. Grec : des enfants de Zathui, neuf cent soixante-quinze. Autr. : Zethua, Esdr., ibid., 8, Néh., ibid., 13, porte huit cent quarante-cinq.
  210. Grec : des enfants de Corbé, sept cent cinq.
  211. Grec : six cent quarante-huit. Esdr., ibid., 10 : six cent quarante-deux.
  212. Grec : de Bebaï, six cent trente-trois. Esdr., ibid., ii : Bebaï, six cent vingt-trois. Néh., ibid., 16 : six cent vingt-huit.
  213. Grec : D’Argui, on lit d’Asgad dans Esdras, ibid., 12, et dans Néh., ibid., 17.
  214. Grec : treize cent vingt-deux. Dans Esdras, ibid., il y a douze cent vingt-deux ; et dans Néh., ibid, on compte : deux mille trois cent vingt-deux.
  215. Grec : Adollican, ainsi Esdras et Nehémie. On a supprimé ce nom Adoni, et l’on s’est trompé dans le nombre ; car le grec porte six cent trente-sept ; mais, au livre de Néh., il y a six cent soixante-sept, et celui d’Esdr., ibid., 13, porte àix cent soixante-six.
  216. Il n’est fait aucune mention de celui-ci, ni dans le grec, ni dans les deux premiers livres d’Esdras ; mais en sa place on lit : Les enfants de Beguaï (ou Bagoï), selon le grec, deux mille soixante-six, ou deux mille cinquante-six, selon Esdr., ibid., 14. Peut-être y avait-il ces deux noms, ou que ce changement vient de la faute du copiste, car c’est même nombre d’enfants. Le livre de Néh. (IIe d’Esdr.), ibid., 19, en met deux mille soixante-sept.
  217. Grec et Esdr., ibid., 15 : quatre cent cinquante-quatre, ou six cent soixante-cinq, selon Néh., ibid., 20.
  218. Grec : d’Aterezechias. Le livre d’Esdr., ibid., 16, dit : les enfants d’Ater, qui venaient d’Ezéchias ; celui de Néh., ibid., porte : les enfants d’Ater, fils d’Hézéchias.
  219. Grec : quatre-vingt-douze ; mais il y a quatre-vingt-dix-huit dans Esdras et Néhémie.
  220. Grec : De Kilan et d’Azea, soixante-sept. Depuis ce verset, on ne trouve presque aucun rapport des noms suivants et des nombres avec ceux des livres d’Esdras et de Néhémie.
  221. Grec : d’Azaru, quatre cent trente-deux.
  222. Ceci ne se trouve point dans le grec.
  223. Grec : d’Annis, cent un.
  224. Grec : D’Arom, trente-deux, les fils de Bessaï, fils de Basai, trois cent vingt-trois. Il est dit simplement, dans Esdr., ibid., 17 Les enfants de Besaï, trois cent vingt-trois ; et dans celui de Néh., ibid., 23 : Les enfants de Besaï, trois cent vingt-quatre. Le grec ajoute à ceux-ci : les enfants d’Aarsiphurish, cent deux.
  225. Tout ce qui suit est entièrement différent du grec et des deux premiers livres d’Esdras, soit par la différence des leçons, soit par les changements que les copistes ont faits en transcrivant les noms propres et les nombres ; cependant on entrevoit aisément qu’on les a copiés sur les deux premiers livres d’Esdras. On peut les consulter.
  226. [Versets 24 et 25. Voy. 1 Esd. ii, 36-39, et Néh. vii, 59-42.]
  227. Ib., 40, et Neh., ib., 42-44.
  228. Ib., 41, et Neh., ib., 44, 45.
  229. Ib., 42, et Neh. ib.,46.
  230. [Depuis ici jusques et y comprisleverset 35, il s’agit des Nathinéens, et tout ce passage est pa-
  231. Ce sont les Nathinéens. Voy. la note précédente.
  232. [I Esdras, iii, 58, et Néhém. iii, 60, disent : Et les enfants des serviteurs de Salomon, c’est-à-dire les descendants de ces divers Cananéens que Salomon fournit et assujettit aux travaux les plus pénibles et les plus bas, pour en affranchir les Israélites (IV Reg. ix, 20-22). Je ne crois pas qu’il faille, comme D. Calmet l’a fait, les confondre avec les Nathinéens.]
  233. [Tout ce qui suit jusqu’au verset 46, y compris, est parallèle à I Esdras, ii, 59-70, et à Néh. vii, 61-73. On peut comparer les trois récits et remarquer en quoi ils s’accordent et en quoi ils diffèrent.
  234. Ainsi porte le Grec. La version latine a : Et dixit illis Nehemias et Astharas. Les livres d’Esdras et de Néhémie, de notre Vulgate ont : Et dixit Athersata eis. Il est évident que l’auteur avait écrit : Et dixit Astharas, le mot dixi qui est au singulier, le prouve. Je pense que le nom de Nehemias et la conjonction et ont été successivement introduits dans sa phrase par les copistes. Il est dit dans le livre de Néhémie, viii, 9 : Mais Néhémie, qui est le même qu’Athersata…, c’est-à-dire, qui est le même que le… (par exemple le gouverneur, en supposant que le mot exprime une dignité) ; d’après cela, un copiste a pu comprendre qu’il s’agissait ici de Néhémie et il a écrit son nom : Néhémie, gouverneur ou, etc. un autre, prenant le mot Atharas pour un nom d’homme et voyant deux noms, aura mis la conjonction et entre eux. Mais ici, ce n’est point de Néhémie qu’il est question, c’est de Zorobabel. Le copiste qui a écrit Néhémie s’est donc trompé. Les commentateurs, expliquant le texte parallèle d’Esdras, I, ii, 63, ont cru aussi qu’il s’agissait de Néhémie ; ils se sont donc trompés comme ce copiste. Le mot Athersata se rencontre quatre fois dans l’Écriture. D’abord ici, I Esdras, ii, 63, et dans Néhémie, vi, 65, et ne peut s’entendre que de Zorobabel, comme on le voit dans le verset 2 de ce même chapitre d’Esdras et par le 7e du même chapitre de Néhémie, et par les versets 48, 56 et 68 ci-après, parallèles à I Esdras, ii, 2, 8, et iv, 2. En troisième lieu, dans Néhémie, vii, 70, où il ne peut encore désigner que Zorobabel, ce verset étant parallèle à I Esdras, ii, 69. Enfin ce mot se trouve pour la dernière fois dans Néhémie, vi, 9, où il suit le nom même de Néhémie. Ainsi, copistes du troisième livre d’Esdras et commentateurs des deux premiers, qui ont vu Néhémie dans Athersata, ailleurs que dans le dernier endroit, se sont également trompés. Mais que signifie le mot Astharas ? On ne le sait pas ; et le mot Athersuta ? On l’ignore aussi. Ce mot n’est pas hébreu ; les commentateurs, persuadés qu’il ne désignait que Néhémie, et considérant que Néhémie avait été échanson du roi de Perse (Neh. i, 11 et ii, 4), ont cru qu’il exprimait cette dignité et ont trouvé qu’en effet il voulait dire échanson du roi. Je n’en crois rien, parce que Zorobabel plus souvent désigné par le même mot, avant même que Néhémie fût né, n’avait point été échanson.
  235. Autr. : de ne point manger des choses sacrées. Ainsi I Esdras, ii, 63, et Neh., vi, 65. C’est-à-dire des victimes offertes, comme avaient le droit d’en manger ceux dont les généalogies prouvaient qu’ils étaient prêtres.
  236. [Autr. : docte et parfait ou éclairé, comme disent Esdr. et Neh. selon la Vulgate ; ou Qui portât l’Urin et Tummim, selon l’hébreu] ; c’est-à-dire : qui pût démêler leurs généalogies et justifier s’ils étaient de la race sacerdotale, [ou plutôt : qui put décider cette difficulté, non par l’examen des généalogies, puisqu’elles étaient perdues, mais en consultant la volonté de Dieu au moyen de l’Urim et Thummim.
  237. Grec : Quarante-deux mille trois cent soixante ; ainsi Esdras et Néh. Il faut qu’il y ait erreur dans ce copiste, puisque, dans le dénombrement des tribus particulières, on ne trouve que onze mille quatre cent quatre personnes, et qu’en y ajoutant les deux dénombrements généraux des vers. 26 et 27 précédents, on trouve soixante-dix mille sept cent quatre ; ainsi, le tout irait à quatre-vingt-deux mille cent huit personnes.
  238. Grec et Néhém. deux cent quarante-cinq ; mais Esdr. deux cents.
  239. Le grec porte : Mille mines d’or et cinq mille mines d’argent, mais I Esdras ii, 69 : soixante-un mille dragmes d’or et cinq mille mines d’argent ; et Néhémie, viii, 71 : Vingt mille dragmes d’or et deux mille deux cents mines d’argent. La mine d’or, selon quelques-uns, valant six cent quatre-vingt-quinze livres six sols trois deniers de notre monnaie, ces douze mille mines peuvent être évaluées environ à huit cent quarante mille livres, et la mine d’argent, valant à proportion cinquante-sept livres six sols quelques deniers, les cinq mille mines d’argent peuvent être évaluées à deux cent quatre-vingt mille livres. Dans l’explication d’Esdras, I, ii, 69, on les a évaluées à quatre cent soixante-deux mille sept cent quatorze livres, sur le pied de quatre-vingt-douze livres dix sols dix deniers la mine.
  240. Ceci ; jusqu’au verset 65 y compris, est extrait et copié sur I Esd. iii, 1-13.
  241. Nommé Tisri, ou Ethanim, qui correspond en partie aux mois de septembre et d’octobre. Le 15 de ce mois il était ordonné par la loi, Levitiq. xxiii, 39, de célébrer la fête des Tabernacles. Voy. le v. 51 ci-après.
  242. Levit., ibid., touchant la célébration de la fête des Tabernacles.
  243. Pendant que tous les peuples dont ils étaient environnés s’efforçaient de les en empêcher. Ainsi I Esd. ii, 3. L’Hébreu dit : Mais dans la terreur que leur inspiraient les peuples voisins.
  244. Levit., ibid.; Nomb. xxix, 12 et suiv.
  245. C’est-à-dire que depuis ce jour ils commencèrent à célébrer et à observer toutes les fêtes marquées par la loi et toutes les autres cérémonies qu’ils avaient interrompues pendant le temps de leur captivité.
  246. Litt. : Depuis la Néoménie, mot grec qui signifie premier jour de la lune, selon laquelle les Juifs comptaient leurs mois.
  247. Et aux maçons, ajoute 1 Esd. ii, 7, qui n’a pas les charpentiers.
  248. Litt. : À boire et à manger. Voy. Esd., ibid.
  249. Voy. Esdras, ibid. Il Parle seulement de vivres.
  250. Dans le grec et selon ce qui est rapporté, Esdras, ibid. 8, le second mois n’a point de rapport à l’année de leur retour, mais à l’année des Juifs, qui commençait en mars : ainsi, selon les Hébreux, c’était le mois appelé I-iar.
  251. Le premier jour du second mois. Voy. la note précédente.
  252. Le grec porte : Cadmiel, son frère (de Jésus), et les enfants d’Emadabun, les fils de Joda, les fils d’Eliadud, et ses frères. Voy. I Esdras iii, 9.
  253. Litt. : Unanimement. Autr. : comme un seul homme ; ainsi porte Esd., ibid.
  254. Steterunt : ce mot est aussi dans la Vulgate, Esdras, ibid., 10 ; l’hébreu a constituerunt.
  255. [Voy. I Esdras 11, 12. Sur ce verset 63 on lit dans la Bible de Vence la note qui suit : « Il faut que ces hommes fussent âgés de 65 à 70 ans, puisqu’il y avait 60 ans que le premier temple avait été détruit, et qu’il y avait 70 ans que le peuple avait été emmené en captivité. Je vais rapporter les époques telles qu’elles sont fixées dans l’Art de vérifier les dates. Les 70 années de captivité commencent à l’an 606 avant l’ère vulgaire, et finissent à l’an 536. Les fondements du temple furent posés en l’année suivante, 535 ; à cette époque il n’y avait que 52 ans que le temple avait été incendié par Nabuzardan, l’an 587. Ainsi les hommes qui étaient âgés de 70 ans lorsque les fondements du temple eurent été posés, avaient 19 ans lorsque cet édifice fut livré aux flammes].
  256. Ceci, jusqu’à la fin du chapitre, est extrait et copie sur Esdras, iv, 1-5.
  257. Autr. : Asor-Haddan ou Assaradon. On le croit fils de Salmanasar, etc. [Il est nommé Asor-Haddan par I Esd. iv, 2, et Asor-Addon dans IV Reg. xix, 37, et par Isaïe. xxxv, 58 ; il était le troisième fils de Sennachérib (et non pas de Salmanasar), comme le disent ces mêmes textes. [Voy. l’Histoire de l’Ancien Testament, par M. James, liv. VI, ch. ii, n. 6, tom. I, p. 25 col. 1 et 2.]
  258. Ceci arriva la troisième année de l’empire de Cyrus, l’an 534 [ou 555. Voy. la note 683] avant notre ère, et c’est à cette époque que l’on commence à compter les trois semaines de pleurs et de désolation prédites par Daniel, x, 2.
  259. Ceci est rapporté au premier livre d’Esdras, iv, 24. Cette interruption dura près de 12 ans : car Darius ne succéda point immédiatement à Cyrus. L’auteur de ce livre omet ici tout ce qui est rapporté aux versets 6-23 du même chapitre. [L’interruption dans la reconstruction du temple dura depuis l’an 535 jusqu’à l’an 520, c’est-à-dire de quatorze à quinze ans. Cyrus mourut en 529 ; Cambyse, son fils, lui succéda, et le travail qui demeura suspendu pendant son règne et celui du faux Smerdis, ne fut repris que la deuxième année (Infra, vi, 1, et I Esdras iv, 24) du règne de Darius, fils d’Hystaspe, l’an 520. Voy. l’Histoire de l’Ancien Testament, par M. James, liv. vi, chap. 1, n. 7 et suiv., et ch. ii, n. 1, tom. II, p. 105 et suiv.]
  260. Tout ce chapitre est extrait et copié sur I Esdras v, 1-17, et vi, 1-12.
  261. Esdras, iv, 24 ; Aggée i, Zach. i, 1.
  262. Autr. : d’Addo. Zacharie était fils de Barachie, qui l’était d’Addo, Zach. i, 1
  263. Autr. : Thathanaï, chef de ceux qui étaient au delà du fleuve ; Esdr. v, 3.
  264. Litt. : Vice-roi. Autr. : gouverneur. Voy. vers. 17 et 29.
  265. Autr. : Siharbuzanaï, ainsi dans Esdr. ibid.
  266. Infra versets 11 et 12, et I Esdras, v, 4 et 10.
  267. C’est-à-dire qu’ils ne souffriront point de cette recherche. Ce verset à la lettre est obscur, aussi bien que dans I Esdr. v, 5, mais la suite en détermine le sens.
  268. Voy. les notes sur le 3e vers. ci-dessus.
  269. Autr. : non polies ; ainsi I Esdr. v, 8.
  270. Litt. : d’Israël. Grec : du Dieu céleste d’Israël : I Esdras v, 12 : Du Dieu du ciel.
  271. L’an 536 avant Jésus-Christ. Ce qui est rapporté dans ce chapitre se passa en l’an 520 avant Jésus-Christ.
  272. Autr. : Sassabasar. Zorobabel et Sassabasar sont deux noms du même personnage. Voy. I Esdr. i, 8, ii, et v, 14, et ci-dessus ii, 12.
  273. Litt. : Vice-roi, ou chef des Juifs. Voy. vers. 3 et 18.
  274. Sassabasar ou Zorobabel.
  275. Ce qui suit jusqu’à la fin du chapitre est copié sur I Esdr. vi, 1-12.
  276. Qui d’abord avaient été déposées à Babylone. Supra, vers. 21, et I Esdr. v, 17 ; vi, 1.
  277. Autr : château, Esdr. vi, 2,
  278. Autr. : avec le feu continuel. On lit simplement dans I Esdr. vi, 3 : dans le lieu où il était, pour y offrir des hosties.
  279. Le grec porte, de soixante coudées de haut. Il est visible que c’est ici une erreur de copiste. Le Ier livre d’Esdr., ibid., dit aussi soixante coudées de haut on y comprenait sans doute la fondation ; ces soixante coudées peuvent être évaluées à 90 pieds ou environ.
  280. On prend ici la largeur pour la longueur. Le mot hébreu du texte parallèle. I Esdr., ibid., signifie simplement étendue. Ce texte peut se traduire soixante coudées de long ; c’était la mesure du premier temple. III Reg. vi, 2, et II Par. iii, 3.
  281. Non polies, est-il dit I Esdr., ibid.
  282. Autr. : la charpenterie. Grec : la maison de bois ; c’est-à-dire le reste du corps du bâtiment, au-dessus des assises de pierre, devait être de bois neuf : ce qui fait comprendre que le corps du temple n’était bâti que de bois ; c’est ce qu’on a
  283. Voy. le vers. 18.
  284. S’il est nécessaire, est-il dit dans le I livre d’Esdras, vi, 9.
  285. Tout ce chapitre est parallèle à I Esdras, vi, 13-22.
  286. Autr. : Thathanaï, dans Esdras.
  287. Autr. : Stharbuzanaï, dans Esdras.
  288. Cet Artaxerxès est autre que celui qui fut surnommé Longuemain, puisqu’il est dit ici et au verset suivant que ceci arriva la sixième année du règne de Darius ; que Darius a régné trente-six ans, et que son fils Xerxès, père dudit Artaxerxès, a régné vingt et un ans. — [Le verset 4 est une parenthèse amenée par le verset 3, qui annonce le commencement de la prospérité des Juifs due à la fidélité avec laquelle ils conformaient leur conduite à la volonté de Dieu. Dans ce verset 4, parallèle à I Esdr. vi, 14, il s’agit, suivant l’Art de vérifier les dates, d’Artaxerxès Longuemain. Darius, après trente-six ans de règne, mourut l’an 485 avant notre ère ; Xerxès, son fils, qui lui succéda, perdit la vie par un assassinat, au bout de douze ans de règne, et Artaxerxès Longuemain, son troisième fils, qui monta sur le trône après lui en 473, laissa, dit cet ouvrage (Chron. de l’Hist. sainte), la Judée jouir du repos que ses prédécesseurs lui avaient accordé.
  289. À l’exception néanmoins des parvis et des dehors qui ne furent achevés que la neuvième année du règne de Darius, et, pour la ville, elle ne fut entièrement achevée que sous le règne d’Artaxerxés. Voy. la note 720.
  290. Il est dit I Esdr. vi, 16, que ce fut le troisième jour de ce mois.
  291. C’est le douzième mois de l’année légale des Juifs, qui correspond en partie à nos mois de février et de mars.
  292. [L’an 516 avant Jésus-Christ. Les fondements du temple avaient été posés en l’an 535, c’est-à-dire dix-neuf ans avant qu’on fit la dédicace de cet édifice. Lors donc, dit l’Art de vérifier les dates (Chron. de l’Hist. sainte, in-8°, t. II, p. 76, note), que les Juifs (Joan. ii, 20) disent à Jésus-Christ qu’on a employé quarante-six ans à rebâtir le temple, ou ils ne disent pas vrai, ou cela doit s’entendre, non précisément du temple construit par Zorobabel, mais peut-être de tout le temps que Zorobabel, grand prêtre, Simon et le roi Hérode le Grand employèrent à construire et à perfectionner cet édifice. »]
  293. Voy. Nomb. vii, 10 et suiv., au sujet de la dédicace du tabernacle et de l’autel. Cette fête de la dédicace a été célébrée depuis, tous les ans, le 15 du même mois d’Adar, sous le nom de la dédicace du temple de Zorobabel, le même qu’Ézéchiel semble avoir décrit et prophétisé, ch. XL et suiv.
  294. Voy. Nomb. ii, 6, et viii, 9.
  295. De l’année légale des Juifs, qui est le mois de Nisan, qui correspond en partie à notre mois de mars. Ce mois suivait immédiatement celui d’Adar dont il est parlé ci-dessus, vers. 5, ce qui pourrait faire croire que cette Pâque fut célébrée cette même année, avant que le temple ne fût achevé.
  296. Autr. : Comme s’ils n’eussent été qu’un seul homme ; ainsi I Esdr. vi, 20.
  297. Les prosélytes qui s’étaient soumis à la loi.
  298. Des pains sans levain.
  299. Ceci, jusqu’au verset 30, est extrait et copié sur I Esdr. vii, 1-28.
  300. Autr. : Fils de Saraias, fils d’Azarias, etc. Esdr., ibid.
  301. Autr. : Fils de Sellum.
  302. Autr.: Amarias.
  303. On omet ici Azarias, Maraioth, Zarabias et Ozi. Voy. Esdras, ibid., 3 et 4.
  304. Ces dernières paroles ne sont point dans le grec, ni même dans le texte parallèle d’Esdras, I, vii, 6.
  305. Autr. : Les Nathinéens. Voy. vers. 35.
  306. Que les Hébreux nomment Ab, qui correspond à nos mois de juillet et d’août.
  307. L’an 467 avant Jésus-Christ.
  308. [Grec : Le premier jour du premier mois, de même I Esdras, vii, 9. Le premier mois était celui de Nisan, lequel correspond en partie à notre mois de mars. Partis de Babylone le premier jour du premier mois, ils firent halte à une certaine distance, où avait été indiqué le rendez-vous de la caravane (voyez le verset 43) ; et le douze de ce même mois (Esdr. viii, 31, et ci-après, vers. 62), toute la réunion partit pour Jérusalem, où elle arriva le premier jour du cinquième mois : ainsi les Hébreux furent ou quatre mois ou trois mois et dix-huit jours en marche. Voy. l’Hist. de l’Ancien Test., par M. l’abbé James, liv. viii, ch. 4, n. 2, p. 122, col. 2.]
  309. Pour la seconde fois, soixante-neuf ans après que Zorobabel et les Juifs, ses frères, revinrent de Babylone à Jérusalem l’an 536. Voy. I Esdr. i, 1, et supra passim.
  310. Roi des rois, est-il dit dans I Esd. vii, 12.
  311. Voy. I Esd., vii, 14.
  312. Nous avons suivi dans la traduction le sens d’Esdras, ib., 19.
  313. Ce verset est une répétition du 17e ci-dessus, que les copistes ont répété par erreur ; car il ne se trouve ni dans le grec ni dans le ch. vit du Ier liv. d’Esdr.
  314. Autr. : des Nathinéens.
  315. Litt.: Scribes du Temple ; c’est-à-dire docteurs de la loi. Ce mot est traduit ainsi ci-dessus vers. 3. Autr. : Ministres, comme porte I Esdr., vii, 24.
  316. Autr. : Au delà du fleuve (ainsi I Esdr., vii, 25, c’est-à-dire au delà de l’Euphrate.
  317. [I Esdr., vii, 26, Litt. Ou à la mort, ou à l’exil, ou à une amende sur son bien, ou à la prison. Conférez ce texte avec ix, 4, ci-après, parallèle à I Esdr., x, 8. Il me semble qu’au lieu de la peine de l’exil, il s’agit de celle de l’excommunication.]
  318. Ce qui est dit ici, depuis ce verset jusqu’au 68 y compris, est parallèle à I Esdras, viii.
  319. Grec. : Phinée, presque tous les noms suivants sont différents de ceux qui sont rapportés au livre d’Esdr., I, viii, et sont pour la plupart latinisés et changés par l’erreur et le caprice des copistes. On lit ici Gersomus pour Gersom, Gamael pour Daniel, et on a oublié ici Hattus. Voy. Esdr. ibid., 2 ; peut-être est-ce le même qu’Acchus ou Chestus, fils de Scecilia ou de Sechemias, selon les différents exemplaires.
  320. [Voy. ci-dessus, ch. v, 9. — Des enfants de Séchénias… Des enfants de Pharos, Zacharias, etc. ; ainsi Esdr., ibid., dans l’hébreu. Le nom du descendant de Séchénias est omis, soit par l’auteur soit par les copistes.]
  321. [C’est-à-dire Phahath-Moab ; il paraît que ce nom, autrement défiguré au ch. v, 11, a été confondu ici avec l’Elioënai d’Esdras, et que de là est résulté Moabilionis. Il y a dans I Esdras, viii, 4 ; Des enfants de Phahath-Moab, Elioënaï, fils de Zaréhé, et avec lui deux cents hommes. Dans la Bible donnée par M. Glaire (Paris, Saintin, 1835), on lit, sur I Esdras, 11, 6 : « Phahath-Moab n’est point ici un nom de pays, comme quelques-uns l’ont cru, mais le nom d’un chef des Israélites. C’est ce que prouve en effet le livre de Néhémie, x, 14 ; et cependant, quelques pages plus loin, dans la même Bible, dans le même livre Nehem. viii, 4, le nom de Phahath-Moab est pris pour un nom de pays : Des enfants du pays de Phahath-Moab. » C’est ainsi qu’en France on commente aujourdhui la Bible ! Mais je m’aperçois que D. Calinet, dans son Dictionaire, était un de ceux qui croyaient que Phahath-Moab était un nom de lieu ; il dit même où ce lieu était situé : Dans la terre des Moabites. Que de recherches il a fallu faire pour trouver cela !]
  322. Voy. la note précédente.
  323. Voy. la même note.
  324. [Ce Zachuès n’est-il pas le même que le Choraba Demu du ch. v, 12, où le grec lit Zatkus et l’hébreu Zathua ? Ce nom manque ici dans l’ hébreu et dans la Vulgate ; mais il est dans les Septante et dans l’arabe, où on lit : Des enfants de Zathoé, Séchénias, fils d’Ézéchiel (selon les Septante et la Vulgate, mais, selon l’hébreu, de Iachaziel).]
  325. Autr. : Séchénias. Voy. note précédente.
  326. Autr. : Ézéchiel, où plutôt Jéchéziel. Voy. la même note.
  327. Esdras dit trois cents.
  328. [I Esdras dit, viii, 7 : Des enfants d’Alam. Isai fils d’Athalias. Au lieu d’Alam, il dit, ii, 7, 31, Elam. Notre auteur, ch. v, 12, a Demu ; ici, Alam est devenu Sala ; Isaï, Maasias, et Athalias, Gotholias, par le changement de quelques-unes des voyelles.]
  329. [Omis ci-dessus, ch. v, 4 ; il est dans le grec. Voy. les notes sur ce verset.]
  330. Autr. : Zébédia. Voy. I Esdras, viii, 8.
  331. Esdras, ibid., 9, porte : Des enfants de Joab, Obédia, fils de Jahiel, et avec lui deux cent dix-huit hommes.
  332. [Le nom de Banias manque ici dans la Vulgate, qui a, verset 10 : Des enfants de… Sélomith, fils de Josphias. Les Septante ont : Des enfants de Baani (ou Bani ou Bannui, ch. ii, 10), Sélomith, fils de Josphias.]
  333. [Béer est le même que Bébech, v, 13. Ici la Vulgate lit : Des enfants de Bébai, Zacharias fils de Bébaï, et avec lui vingt-huit hommes. Ces deux Bébaï sont sans doute différents ; je prends le dernier pour un des descendants du premier.]
  334. I Esdras. viii, 12 : Des enfants d’Azgad, Johanan
  335. Supra, ch. v, 14 et note.
  336. Esdras, ib., 13 : Eliphéleth, Jéhiel, Samaias, et avec eux soixante hommes. Il ajoute : Des enfants de Bégui (ou Béguai, ch. ii, 14, à la place duquel ont voit Zoroas, ci-dessus, ch. v, 14), Uthaï et Zachur, et avec eux soixante-dix hommes. Il est évident que ce troisième livre d’Esdras tel que nous l’avons n’est pas tel qu’il était primitivement ; ce n’est qu’une copie de l’original faite par un homme peu instruit et très-inattentif. Ici comme ailleurs le texte pourrait être rétabli à l’aide du 1er livre d’Esdras.
  337. Autr. : Sur le bord du fleuve Thera. Ce mot Thia ou Thera est mis ici pour Ahava qu’on lit dans Esdras, viii, 15, 21 et 31 ; mais dans le premier de ces versets, auquel celui que nous annotons est parallèle, l’historien sacré parle d’un fleuve qu’il ne nomme pas et d’un lieu ou d’une ville qu’il appelle Ahava ; il dit : Ad fluvium qui decurrit ad Ahava, passage que M. Glaire traduit ainsi : Près du fleuve qui coule vers celui d’Ahava. Il adopte donc l’opinion de ceux qui ont cru que le texte parle ici de deux fleuves ; opinion destituée de la moindre probabilité, et qui disparaît devant le sentiment très-vraisemblable qui y voit et un fleuve et un lieu ou une ville. « Ahava, Ava ou Avah, dit M. Barbié du Bocage, est un lieu où Esdras réunit les familles juives… On a supposé, continue-t-il, que ce nom devait s’appliquer exclusivement à une rivière de l’Assyrie ou à un canal qui aurait uni le Tigre à l’Euphrate : sans doute l’auteur sacré, Esdras, au ch. viii, versets 21 et 31, donne cette dénomination à une rivière qui se jetait dans le Tigre ; mais, au verset 15 du même chapitre, il l’attribue aussi à une localité, soit ville, soit contrée, située sur la rivière ou le fleuve du même nom. L’existence de ce lieu se trouve confirmée au ch. xvii, verset 24, du livr. IV des Rois, par la mention du nom d’Avah parmi ceux des villes d’où furent tirés les habitants que Salmanasar transféra en Samarie à la place des Israélites, car Avah et Ahava paraissent identiques. La position d’Ahava est au reste difficile à fixer ; cependant ce lieu, ville ou contrée, devait se trouver en Assyrie. On l’a reculé jusque dans la Bactriane, où Ptolémée cite un peuple qu’il nomme Avaditæ. » Voyez le verset 6, note 736.]
  338. Aurt. : Eliéser. vers. 16 d’Esdr., ‍I, viii.
  339. Autr. : Ariel.
  340. Ces deux-ci ne se trouvent point dans Esdras.
  341. Autr. : Elnathan.
  342. Autr. : Semeïa, ibid.
  343. Autr. : Jarib, ou Joarib.
  344. Esdras ne fait point mention de celui-ci.
  345. Autr. : Mosollam. On a omis ici un second Elnathan.
  346. Autr.: Vers Eddo ; ainsi Esdr., I, v, 17.
  347. Litt. : Sebebian. Le grec porte Asebebian ; mais dans la version on a suivi Esdr., I, viii, 18.
  348. Il n’est point mention de celui-ci dans Esdr., non plus que d’Amir, mais d’Isaïe, des enfants de Mérari, vers. 19, qui sont omis ici.
  349. Autr. : Hasabia. Voy. ci-après vers. 55.
  350. Ce sont ceux qui sont appelés Nathinéens. I Esdr., v, 20. Voy. ci-dessus vers. 35.
  351. On a suivi le sens d’Esdr. I, vi, 20.
  352. [Esdr., ibid., dit : Toutes ces personnes étaient nommées par leurs noms… Où, si ce n’est dans les registres ?]
  353. [Étant sur le bord du fleuve Ahava, dit I Esdr. viii, 21. Voy. le vers. 45, note 765.]
  354. La Bible de Sacy ajoute en forme d’explication : Qu’on nous préparait ; c’est une mauvaise et fausse explication. Ces pièges étaient préparés, non contre les Juifs en particulier, mais contre tous les voyageurs, par ces tribus qui, alors comme aujourd’hui, vivaient de rapines et de vols à main armée. Voy. la note suivante.]
  355. [I Esdr. vii, 22, dit : Qui defenderent nos ab inimico, ce que la Bible de M. Glaire traduit par : Pour nous défendre de nos ennemis, comme s’il s’agissait des ennemis particuliers de ces captifs retournant dans leur patrie. Notre auteur l’a entendu de même ; mais ce n’est pas ce qu’a voulu dire l’historien sacré : il parle de l’ennemi commun qui a toujours couvert les chemins dans l’Orient, et qui a toujours attaqué les caravanes.]
  356. Autr. : Sarabias, Hasabias ; ainsi I Esdr. viii, 24. Voy. ci-dessus vers. 48 et 49.
  357. Autr. : Six cent cinquante ; ainsi I Esdr., 26.
  358. Autr. : Vingt tasses d’or pesant mille drachmes, et deux vases d’un airain, etc.; ainsi I Esdr., 26.
  359. Autr. : Jusqu’à ce que vous le rendiez dans le même poids à Jérusalem aux princes, etc. Esdr., ibid., 29.
  360. Autr. : Ahava. Voy. vers. 43, et note.
  361. Voyez vers. 6, note 736.
  362. Autr. : Mérémoth, fils d’Urie ; ainsi Esdr., ibid., 33.
  363. Autr. : Josabed, fils de Josué ; ainsi Esdr., ibid.
  364. Autr. : Noadaïa, fils de Bennoï ; ainsi Esdr., ib.
  365. Autr. : Douze veaux… quatre-vingt-seize béliers… soixante-dix-sept agneaux ; ainsi Esdr., ibid., 35.
  366. Autr. : Aux gouverneurs des pays au delà du fleuve ; ainsi Esdr., ibid., vers. 36.
  367. Ceci, jusqu’au verset 91 y compris, est ex trait et copié sur le Ier liv. d’Esdr. ix, 1-15.
  368. Litt. : Mon vêtement. On a suivi dans la version le texte de la Vulgate du Ier liv. d’Esdr. ix, 3.
  369. Litt. : Ma tunique sacrée ; c’est-à-dire la robe sacerdotale dont les prêtres étaient ordinairement revêtus. Il est dit liv. I Esdr. vii, qu’Esdras était prêtre ; ce même livre, ix, 3, porte seulement ma tunique.
  370. Ces marques de douleur sont fréquentes dans l’Écriture, et encore en usage parmi les Juifs.
  371. On offrait tous les jours un holocauste le matin et un autre le soir (Exode xxix, 39). Il s’agit ici de celui du soir. Josèphe dit (Antiq., 1. xiv, c. 7) qu’il se faisait à l’heure de None. Le mot hébreu de l’Exode, xxix, 41, insinue que c’était vers le coucher du soleil.
  372. Ceci prouve que les Juifs prolongeaient leurs jeunes jusqu’au soleil couché. Encore maintenant.
  373. La Bible de M. Glaire traduit : Mes tuniques déchirées, quoiqu’il ne soit question que d’une unique, tunica, dans I Esdras, ix, 5, comme ici.]
  374. Deut. vii, 3.
  375. Litt. : Vous nous aviez donné une telle racine ; c’est-à-dire un ferme établissement. – Voy. la note sur le vers. suivant.
  376. Litt. : Jusqu’à ce qu’il ne reste de nous et de notre nom ni vestige ni racine.
  377. C’est-à-dire que ce qui restait alors d’Israélites vérifiait les prophéties, par lesquelles le Seigneur avait assuré dans sa colère même que, quoiqu’il eût résolu de punir son peuple, cependant il ne le détruirait pas entièrement. Voy. Jerem. v, 18, et xxiv, 6.
  378. Ce qui est dit, depuis ici jusqu’à la fin du chapitre, est extrait et copié sur I Esdr. x, 1-5.
  379. Autr. : Séchénias, fils de Jéhiel ; ainsi Esdr., ibid., verset 2, qui ajoute : l’un des enfants d’Elam ; ce qui fait croire qu’il était de ceux de la famille d’Elam, qui étaient venus avec Esdras, et dont ce prêtre historien parle au chap. viii, 7, auquel le viii, 56, ci-dessus est parallèle.
  380. Séchénias parle ici au nom des coupables, sans l’être lui-même ; son nom ne se trouve pas dans le dénombrement des coupables. Infra, ix, 27, et I Esdr. x, 26.
  381. Il est dit, Néhémie vi, qu’Esdras leur lut en effet le livre de la Loi.
  382. Ceci, jusqu’au verset 15 y compris, est extrait et copié sur I Esdr. x, 6-14.
  383. Autr. : de Johanan, fils d’Eliasib ; ainsi Esdr., ibid., vers. 6.
  384. Appelé Kasleu, qui correspond en partie à notre mois de novembre.
  385. Autr. : devant le temple ; exposé à l’air. Voy. le vers. 11 ci-après.
  386. Ils craignaient la juste peine que méritait leur désobéissance à la loi, par rapport à l’alliance qu’ils avaient faite avec des femmes étrangères.
  387. À cause de leur péché et des pluies ; ainsi Esdras, ibid., 9.
  388. C’est-à-dire reconnaissez votre désobéissance et soumettez-vous à la loi que Dieu a donnée. — Voy. le verset suivant.
  389. Reconnaissez sa magnificence dans les grands biens qu’il vient de vous faire.
  390. Autr. : Pendant le temps de la pluie ; ainsi Esdr., ibid., 13.
  391. Ces mots : Stent præpositi multitudinis, ne supposent pas que ces chefs eussent commis les mêmes crimes ; mais qu’on les établissait juges de ceux qui s’en trouveraient coupables. [Voy. la note suivante.]
  392. [Ces deux derniers versets sont très-obscurs, et celui d’Esdras I, x, 14, auquel ils sont parallèles, ne l’est guère moins. Parmi les interprètes, il en est qui expliquent ainsi ce verset : « Qu’on établisse d’entre tout le peuple des chefs qui aillent dans toutes les villes faire la recherche des coupables ; que tous ceux d’entre nous qui ont épousé des femmes étrangères viennent comparaître devant eux au jour qu’on leur marquera ; et que les anciens magistrats de chaque ville viennent avec eux pour faire exécuter ce qui aura été ordonné ; enfin que, d’après cela, chacun fasse son devoir, jusqu’à ce que nous ayons détourné de dessus nous la colère, etc. Ainsi, d’après cette interprétation, un tribunal devait être établi dans chaque ville pour connaître du fait dont il s’agit. D’autres interprètes pensent qu’on ne proposait d’établir qu’un seul tribunal, qui siégerait à Jérusalem : « Qu’on établisse des chefs sur tout le peuple ; que tous ceux d’entre nous qui ont épousé des femmes étrangères viennent comparaître devant eux à Jérusalem, au jour qu’on leur marquera, etc. Il semble que cette dernière interprétation doive être préférée : on était dans l’hiver (vers. 5, 6, 11, 16 et notes), et on ne constitua que deux juges (vers. 15). Voy. le verset 16.]
  393. Ce qui est compris dans ces versets 14-25 est parallèle à I Esdr. x, 15-24.
  394. Autr. : Azahel ; ainsi Esdr., ibid., 15.
  395. Autr. : Jaasia, fils de Thecué.
  396. Autr. : Mésollam et Sébéthai, Lérites. De l’adjectif rendu dans notre texte par Ĺeris, les copistes ont fait un nom propre d’homme.
  397. Les mêmes dont il est parlé ci-dessus, vers. 13 et 14.
  398. Nommé Thebet ou Thevet, qui correspond en partie à notre mois de décembre.
  399. Du mois de Nisan, qui est le premier de l’année légale, et qui correspond en partie à notre mois de mars.
  400. 465 avant Jésus-Christ.
  401. Il y a, dans la Vulgate, I Esdr. x, 18 : De filiis Josue, filii Josedec… La Bible de M. Glaire traduit : Les enfants de Josué, les fils de Josédec. Il faut : Les enfants de Josué, fils de Josédec ; car le mot filii n’est pas au nominatif pluriel, mais au génitif singulier, comme dans notre auteur. Voy. au reste I Esdr. ii, 2.]
  402. [La Vulgate dit fratres. Il faut fratribus, comme on le voit dans notre auteur et dans l’hébreu.]
  403. Autr. : Maasia, Eliezer, Jarib et Godolia. Ainsi I Esdras, x, 18.
  404. Autr. : Pour leur ignorance, c’est-à-dire pour avoir ignoré la défense que Dieu leur en avait faite ; c’était le sacrifice qui avait été ordonné pour le péché d’ignorance. Voy. Levit. v, 15.
  405. Ces noms-ci sont fort différents de ceux de I Esdr., x, 20, et ainsi de ceux des versets suivants, qui sont tous défigurés par l’erreur des copistes ainsi ils ont mis Semmeri Emmer, Maséas pour Maasia, Azarias pour Ozias.
  406. Les copistes ont mis Fosere pour Pheshur, Limosias pour Elioénaï, Hismaënis pour Ismael, Nathanaé pour Nathanael, Jussio pour Josabed, Thalsas pour Elasa, et ainsi des autres.
  407. Ce qui est compris dans les versets 26-56 est parallèle à I Esdras x, 25-44, le dernier de ce livre.
  408. Ici finit le premier livre d’Esdras, et ce qui suit est extrait et copié en partie sur le ch. vii de Néhémie, ou du IIe liv. d’Esdr.
  409. Que les Hébreux appellent Tisri ou Etkanim ; il correspond en partie à notre mois de septembre. Cela eut lieu l’an 53 avant Jésus-Christ.
  410. Autr. : La porte des eaux, porte qui conduisait du temple au torrent de Cédron.
  411. Litt. : Lecteur. Voy. le vers. 42 ci-après.
  412. Le Pentateuque, et principalement le Deutéronome.
  413. L’hébreu de Néhémie dit devant la place.
  414. Litt. : Lecteur de la loi ; le livre de Néhémie, viii, 4, porte : Scribe, c’est à-dire docteur de la loi.
  415. Autr. : Sur un marchepied de bois ; l’hébreu de Néhémie, ibid., a sur une tour…, c’est-à-dire sur une tribune ronde et élevée.
  416. Voy. Néhémie, ibid.
  417. Autr. : Semeia, Ania, Uria, Helcia et Maasia ; ainsi Néhémie, ibid.
  418. Autr. : Phadaïa.
  419. Autr. : Melchia.
  420. Autr. : Hasum, Hasbadana, Zacharie et Hosollam.
  421. Ce verset explique les versets 5 et 6 du ch. de Néhémie, où il n’est pas marqué clairement à cette bénédiction avait précédé ou suivi cette lecture.
  422. Quelques exemplaires grecs ont omis ici ces dernières paroles qu’ils ont transposées et mises à la fin du verset suivant ; mais, dans plusieurs autres et au v. 6 du ch. vi de Néhémie, elles sont placées à la fin de ce verset.
  423. Autr. : Bani, Sérébia, Jamin, Accub, Septhai, Odia, Maasia, Celita, Azarias, Josabed, Hanam. Voy. Néhémie, ibid., 7.
  424. Autr. : Phalaïa, lévite.
  425. Autr. : Faisaient faire silence au peuple qui était debout chacun en sa place, afin qu’il écoutât la loi. [Voy. Néhémie, ibid., 7, 8.]
  426. Autr. : Athersatha. Le copiste s’est mépris ; il a corrompu ce mot, et fait un nom propre de ce qui n’était qu’un nom de dignité et d’office. Ce mot, en persan, signifie gouverneur. Voy. II Esdr., vii, 65, et cette qualité avait été donnée à Néhémie, par Artaxerxès, roi de Perse ; et c’est Néhémie que l’on a voulu marquer ici sous ce nom. Voy. I Esdr., viii, 9. Voy. aussi ch. v, 40.
  427. La fête des Tabernacles, que les Juifs célébraient le quinze du septième mois de leur année. Voy. le vers. 37 ci-dessus.
  428. Litt. : Ce jour de joie ; la fête des Tabernacles, qui se célébrait, chez les Juifs, le quinze du septième mois. Voy. Néhémie, viii, 14.