Cosmo (p. 19-22).

HAWAÏ RÊVÉ


Pour monter


la magnifique topless des neiges assise sur son crâne faisait pipi dans les cordages échelles va-petit-mousse sur les éléments plastiques des nuages qui portèrent très haut mon cul buté sur les poubelles des plus belles femmes indolentes souffrantes lentes…

crachez crachats longs moments dans les fesses de ma maîtresse couchée dans les rames attendant le métro et vive les phosphores en pouls électroniques augmentés à largeur de trépas


Couche couche couche les échelles échevelées qui font danser les grands trains bleus vers la large liberté

jusqu’aux chemins croiseux qui cahottent derri-berri la grange

la liberté un long cri à perdre haleine dans les laines des côtes

Je roulerai et m’enroulerai dans les foins blonds sous le rire crispé des vaches aux champs

Mangez broutez tuez… Dieu des vôtres demain demandera la monnaie de vos bavures, du chant de tout grillon tu sous les hautes futaies

Prenez putain et comptez tous ses os

un soir peut-être comprendrez-vous que i’ostie roule dans la direction folle des ponts bleus qui coulent versent et croulent, boulent hersent et roulent, houlent percent et boulent dans les eaux du Saint-Laurent

maintenant consentez à partir à marcher au martyre de la raisonneuse

nous nous retrouverons tous au même coin de rue

vos conforts confortables qui coulent dans les bords futaisés des cris dévastés par les lâches cravaches : mangez sacraments vos langues de cochon conservées dans le formol, avec les bébés mal-venus de l’Hôpital Saint-Vincent de Paul

oui la liberté est un grand cri dans les côtes depuis que la terre est monde

la liberté se bave dans les crachats des rues et des ruelles qui convergent vers McGill

la liberté est cervelle brûlée sur le pavé étroit poêle froid

la liberté utopie quand elle fait désespérer de l’impossible et fait croître le possible jusqu’au cri-unisson d’une foule en délire

je-il ici est un prétexte, un graal poétique… prétexte à dégorgianter comme savant qui cherche l’impossible en l’appelant « Dieu » ou « Chien, come in »

c’est comme en prendre à deux mains dans la nuit des étoiles ou des moustiques

il faut verser de pleins chaudrons de cire bouillante dans les trous de fourmis montés comme des vulves sur la planète terre dimanche tout le temps dans les poulies

il faut laisser dieu dans la lune pour les Américains

de grands cratères pleins d’oxygène pour épis indigènes broyés jusqu’aux racines dès la graine la plus friable : NOUS

je sais je-il est un grand poète un féroce qui tord sa langue de pluie varte sur de grosses criss de corvettes bleues bleues bleues bleuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuues stie !

les pearson-nixon-johnson & sons sont aussi de grands poètes frères du hibou comme qui dirait des complices de la nuit : y a comme qui dirait deux immenses lunes sur un ciel unique qui jouent à jouer avec le sang coagulé, tous ces mauvais crachats couchés, des pans entiers de drapeaux trempés dans l’huile de drapeaux kakis, képis, crépus

nuit de terreur de la Terreur Essentielle où même le désir du poème a fui : et c’est moi la bête désemparée lâchée nue devant l’orage qui monte

et mes paroles sont des feuilles de thé au fond de la coupe pleine à déborder comme la mer est grande, vulve béante, essentiellement vulve qui broie jusqu’au désir de dire

oui la mer-mère ou mère-mer, la large sommeilleuse

je-il est frère du hibou du vrai et faux hibou qui mord sur la nuit comme un torchon à la lune

et son écho perd tout désir de signifier


le bruit se mêle au désir de ses plumes

son rythme gît au fond dans l’huile comme mèche de lampe qui n’arrive pas à prendre le désir d’envol du papillon couleur de froide audace

et c’est mêler avec la nuit le désir de forêt comme agiter le mythe creux de California où la nuit est bandeau mis sur les yeux du jour dans les remous de ton silence je voyage dans les spirales et les lianes en buées qui vous mènent jusqu’à un fond de vase où croupit avec le désir je-il qui te fond et te confond avec la mer avec la terre de la mer un limon mal venu de glisser dans la néance liquide des eaux nécessaires mais néfastes

je-il n’est que l’os ; il reste à dire les conditions de ton existence

et soudain au cœur même du poème j’entends « you spent all summer getting a tan now kup it with go-bronze by estée lauder » et je passe de la nuit au jour et du nord à California

et je n’entends pas les cloches de Pâques et les airs de Noël dans les mots de je-il

il peut harponner les étoiles je voudrais saisir dieu entre le pouce et l’index

c’est comme cela que la nuit prend fin sous les désirs rapprochés de je-elle