Ingres d’après une correspondance inédite/LXXXIV

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LXXXIV
Meung-sur-Loire, 10 août 1862.

Cher ami, comment ai-je pu, moi, avoir négligé de vous rendre une dette sacrée ? Je ne me comprends pas et m’empresse de vous faire porter, par poste, le billet de 100 francs.

Vous êtes, et je ne m’en étonne pas, acoquiné à ce beau pays au milieu de votre chère famille, à qui je vous prie de présenter mes souvenirs respectueux et bien affectueux. Mais, malgré ce que vous me dites, j’arriverai bientôt. On ne se débarrasse pas de sitôt de ce qui vous rend heureux. Dans le cas contraire, nous vous reverrons ici, à Meung, avec le très grand plaisir de vous y voir faire un petit séjour.

J’écris en ce moment à mon très cher M. Debia, mais j’ai oublié de lui dire que ma nouvelle position et 50 lettres à répondre m’en avaient empêché jusqu’ici. Heureusement que MmeIngres s’était chargée de m’en expédier aux plus pressés amis.

Vous devez avoir fini avec l’Exposition dont vous avez si bien mérité. Faites mes amitiés, je vous prie, à tous vos amis. Tous nos souvenirs affectueux à eux et à mon cher M. M…, que je voudrais bien revoir à Paris. À revoir. Et tout à vous, de cœur.