Inès de Cordoue (Recueil)/Dédicace

M. et G. Jouvenel.

À SON ALTESSE
SERENISSIME
MONSEIGNEUR
LE PRINCE
DE DOMBES.

MONSEIGNEUR,

Lorſque V. A. S. eſt encore au berceau, je me haſte de luy dédier un Ouvrage, afin d’eſtre à la teſte de tous ceux qui luy en dédieront jamais. Quelque avantage que d’ailleurs ils puißent avoir ſur moy, j’auray du moins ſur eux celuy de les avoir tous devancez. S’il arrivoit que vous apprißiez à lire dans un Livre vous verriez d’abord voſtre Nom, j’aurois la gloire de vous avoir procuré un plaiſir d’une eſpece toute nouvelle : Mais enfin, Monseigneur, on ne peut guere ſe prendre trop toſt á rendre cet hommage à V. A. S. on commencé de bonne heure à avoir de l’eſprit dans voſtre illuſtre Race ; Monſeigneur vôtre Pere à fait paroistre le ſien des l’enfance, & meſme ſes Ouvrages, il les vit imprimez à ſept ans ; & ſur cette merveille je n’ay pas tort de croire que ſon Fils ait déja de l’intelligence à ſix mois ; peut-estre que nous ne ſerons pas long-temps ſans avoir quelque chef-d’œuvre de vôtre façon. En attendãt je ne puis laiſſer échapper les ſeuls momens, où ce que j’ay écrit pourra n’être pas tout-à-fait indigne de vous plaire ce ſera beaucoup pour moy s’il vous, amuſe pendant vòtre enfance. Ie laiſſeray à de plus ſublimes genies l’honneur d’attirer quelquefois vòtre attention dans le téms des grãdes occupations que les vertus de vòtre Sang vous préparent, & dont vous recevez de ſi glorieux exemples par le Prince qui vous a donné la vie. Je ſuis avec un tres-profond reſpect.

MONSEIGNEUR.
De V. A. Serenissime