Idoménée (Crébillon)/Acte IV

Idoménée
Imprimerie Royale (p. 58-73).
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SCÈNE I.
Érixène, Iſmène.
É R I X È N E.

En vain tu veux calmer le tranſport qui m’agite :
Faibles raiſonnements dont ma douleur s’irrite !
Laiſſe-moi, porte ailleurs tes funeſtes avis ;
Il m’en a trop coûté pour les avoir ſuivis.
Vois ce qu’à tes conſeils aujourd’hui trop ſoumise
Je viens de recueillir d’une vaine entrepriſe ;
Vois ce que ta fureur & la mienne ont produit :
Mon départ & ma honte en ſeront tout le fruit.
Je ne reverrai plus ce prince que j’adore ;
Et, pour comble d’horreur, mon amour croît encore !
En armant contre lui mon devoir inhumain,
Cruelle, tu m’as promis un poignard dans le ſein.
Cher prince, pardonnez…


SCÈNE II.
Idamante, Érixène, Iſmène.
I S M È N E.

Cher prince, pardonnez… Je le vois qui s’avance.
De vos tranſports, du moins, cachez la violence.

ÉR I X È N E.

Eh ! Comment les cacher ? Je ſais que je le dois ;
Mais le puis-je, & le voir pour la dernière fois ?
Fuyons-le cependant ; ſa préſence m’étonne.

I D A M A N T E.

Où fuyez-vous, madame ?

É R I X È N E.

Où fuyez-vous, madame ? Où mon devoir l’ordonne.

I D A M A N T E.

Du moins à la pitié laiſſez-vous émouvoir.
Vous ne l’avez que trop ſignalé, ce devoir :
Avec tant de courroux, hélas ! Qu’a-t-il à craindre ?
Vous ne m’entendrez plus ſoupirer ni me plaindre.
Vous partez, je vous aime, & vous me haïſſez ;
Mes malheurs dans ces mots ſemblent être tracés.
Cependant ce départ, mon amour, votre haine,
Ne font pas aujourd’hui ma plus cruelle peine.
C’était peu que votre âme, inſensible à mes vœux,
Eût de tout ſon courroux payé mes tendres feux :
Ce malheureux amour que votre cœur abhorre,

Malgré tous vos mépris, que je chéris encore ;
Cet amour qui, malgré votre injuſte rigueur,
N’a jamais plus régné dans le fond de mon cœur ;
Cet amour qui faiſait le bonheur de ma vie,
Il faut à mon devoir que je le ſacrifie.
Non que mon triſte cœur, par ce cruel effort,
Renonce à vous aimer ; mais je cours à la mort :
Heureux ſi mon trépas, devenu légitime,
Des pleurs que j’ai cauſés peut effacer le crime !
Mais ſi c’en était un d’adorer vos beaux yeux,
Je ne ſuis pas le ſeul criminel en ces lieux.
Ce qu’en vain Mérion attendait de ſes armes,
Vous ſeul en un moment l’avez pu par vos charmes :
Tout vous livre à l’envi cet empire fatal.
Régnez, vous le pouvez… mon père eſt mon rival.

É R I X È N E.

Je connais les tranſports & de l’un & de l’autre,
Et je ſais juſqu’où va ſon audace & la vôtre :
Son téméraire amour n’a que trop éclaté.

I D A M A N T E.

Sans vous en offenſer vous l’avez écouté !
Je ne m’étonne plus du malheur qui m’accable,
Ni que vos yeux cruels me trouvent ſi coupable.
Votre cœur, à ſon tour épris pour un héros,
N’a pas toujours haï tout le ſang de Minos.

Pour mon père en ſecret vous brûliez, inhumaine !
Et moi ſeul en ces lieux j’exerçais votre haine.
Quoi ! Vous m’abandonnez à mes ſoupçons jaloux !
Suis-je le malheureux ? Madame, l’aimez-vous ?

É R I X È N E.

Moi, je pourrais l’aimer ! Et dans le fond de l’âme
J’aurais ſacrifié mon devoir à ſa flamme !
Dieux ! Qu’eſt-ce que j’entends ? Seigneur, oſez-vous bien
Reprocher à mon cœur l’égarement du ſien ?
Après ce qu’a produit ſa cruauté funeſte,
Qui ? Moi, j’approuverais des feux que je déteſte,
Un amour par le ſang, par les pleurs condamné,
Et devenu forfait dès l’inſtant qu’il eſt né !
Ouvrez vos yeux, cruel ! Et voyez quel ſpectacle
A mis à ſon amour un inviolable obſtacle.
Son crime dans ces lieux eſt partout retracé ;
Le ſang qui les a teints n’en eſt point effacé.
Là, mon père ſanglant vint s’offrir à ma vue,
Et tomber dans les bras de ſa fille éperdue :
Vos yeux comme les miens l’ont vu ſacrifier ;
Faut-il d’autres témoins pour me juſtifier ?
Tout ce que j’ai tenté pour m’immoler ſa tête,
L’oracle révélé, mon départ qui s’apprête,
Ma fierté, ma vertu, cent outrages récents,
Voilà pour mon devoir des titres ſuffisants.

Ne croyez pas, ſeigneur, que mon cœur les oublie…
Mais que dis-je ? Et d’où vient que je me juſtifie ?…
Gardez tous vos ſoupçons : bien loin de les bannir,
Je dois aider moi-même à les entretenir.

I D A M A N T E.

Eh bien ! Pour m’en punir, déſormais moins ſévère,
Regardez ſans courroux la flamme de mon père :
Il vous aime, madame, il eſt digne de vous.
Si j’ai fait éclater mes ſentiments jaloux,
Pardonnez aux tranſports de mon âme éperdue :
Je ne connaiſſais point le poiſon qui me tue.
Mais, quel que ſoit l’amour dont je brûle aujourd’hui,
Ma vertu contre vous deviendra mon appui :
Je verrai, ſans regret, parer du diadème
Un front que mon amour n’en peut orner lui-même.
Remontez dès ce jour au rang de vos aïeux :
Votre vertu, madame, apaiſera les Dieux.
Que ne pourra ſur eux une reine ſi belle ?
Pour moi, juſqu’à la mort toujours tendre & fidèle,
J’irai ſans murmurer, loin de lui, loin de vous,
Sacrifier au roi mon bonheur le plus doux…
Mais on vient… c’eſt lui-même. Il vous cherche, madame.
Dieux ! Quel trouble cruel s’élève dans mon âme !…
Vous ne partirez point puiſqu’il veut vous revoir :
Vous règnerez… ô ciel ! Quel eſt mon déſespoir !


SCÈNE III.
Idoménée, Érixène, Sophronime, Iſmène.
É R I X È N E.

Vous triomphez, ſeigneur ; ma vengeance échouée
Par le ſort ennemi ſe voit déſavouée :
Ainſi ne forcez plus des yeux baignés de pleurs
À revoir de mes maux les barbares auteurs.
D’un ſang qu’il faut venger partout environnée,
Et pour toute vengeance aux pleurs abandonnée,
Pour apaiſer la voix de ce ſang qui gémit,
Je n’entends que ſoupirs dont ma vertu frémit.
Hâtez par mon départ la fin de ma miſère ;
Laiſſez-moi loin de vous aller pleurer mon père ;
Permettez…

I D O M É N É E.

Permettez… Vous pouvez, libre dans mes états,
Au gré de vos ſouhaits déterminer vos pas.
Mes ordres ſont donnés ; & la mer apaiſée
Offre de toutes parts une retraite aiſée ;
Mes vaiſſeaux ſont tout prêts… ſi la fin de mes jours
De vos pleurs cependant peut arrêter le cours,

Madame, demeurez… ma tête condamnée
Du funeſte bandeau va tomber couronnée :
Je vais, pour contenter vous & les immortels…

É R I X È N E.

Je vais donc de ce pas vous attendre aux autels.


SCÈNE IV.
Idoménée, Sophronyme.
S O P H R O N Y M E.

Quel orgueil ! Mais quel eſt ce deſſein qui m’étonne ?
Par vos ordres exprès quand ſon départ s’ordonne,
Pourquoi l’arrêtez-vous ſur l’eſpoir d’un trépas ?

I D O M É N É E.

Pourquoi le lui cacher, & ne l’en flatter pas,
Puiſque je vais mourir ?

S O P H R O N Y M E.

Puiſque je vais mourir ? Vous mourir ! Dieux ! Qu’entends-je ?

I D O M É N É E.

Pour t’étonner ſi fort, qu’a ce deſſein d’étrange ?
Plût au ſort que mes mains euſſent moins différé
À rendre au ciel un ſang dont il eſt altéré !

Pour conſerver celui que ſa rigueur demande,
C’eſt le mien aujourd’hui qu’il faut que je répande.

S O P H R O N Y M E.

Que dites-vous, ſeigneur ? Quel affreux déſespoir !

I D O M É N É E.

D’un nom plus glorieux honore mon devoir :
Quand j’aurai vu mon fils, je cours y ſatisfaire.
Je n’attends plus de vous qu’une paix ſanguinaire,
Dieux juſtes ! Cependant d’un peuple infortuné
Détournez le courroux qui m’était deſtiné ;
Ceſſez à mes ſujets de déclarer la guerre,
Et juſqu’à mon trépas ſuspendez le tonnerre :
Tout mon ſang va couler.

S O P H R O N Y M E.

Tout mon ſang va couler. D’un ſi cruel tranſport
Qu’eſpérez-vous ?

I D O M É N É E.

Qu’eſpérez-vous ? Du moins, la douceur de la mort.
Je n’obéirai point ; le ciel impitoyable
M’offre en vain en ces lieux un ſpectacle effroyable.
Les mortels peuvent-ils vous offenſer aſſez
Pour s’attirer les maux dont vous les puniſſez,
Dieux puiſſants ? Qu’ai-je vu ? Quel funeſte ravage !
J’ai cru me retrouver dans le même carnage

Où mon bras ſe plongeait ſur les bords phrygiens,
Pour venger Ménélas des malheureux troyens.
Les maux des miens, hélas ! Sont-ils moins mon ouvrage ?
Une ſeconde Troie a ſignalé ma rage.
J’ai revu mes ſujets, ſi tendres pour leur roi,
Pâles & languiſſants ſe traîner après moi.
Tu les as vus tout près de perdre la lumière,
S’empreſſer pour revoir l’auteur de leur miſère.
Non, j’ai le cœur encor tout percé de leurs cris :
J’ai cru dans chacun d’eux voir expirer mon fils.
De leur ſalut enfin cruel dépoſitaire,
Eſſayons ſi ma mort leur ſera ſalutaire.
Meurs du moins, roi ſans foi, pour ne plus réſister
À ces Dieux que ta main ne veut pas contenter.

S O P H R O N Y M E.

Dans un ſi grand projet votre vertu s’égare :
À des crimes nouveaux votre âme ſe prépare.
Vous mourrez moins, ſeigneur, pour contenter les Dieux,
Que pour vous dérober au devoir de vos vœux.
Voulez-vous, ajoutant le mépris à l’offenſe,
Porter juſqu’aux autels la déſobéissance ?
Vous vous offrez en vain pour fléchir ſa rigueur ;
Le ciel veut moins de nous l’offrande, que le cœur.
Qu’eſpérez-vous, ſeigneur ? Que prétendez-vous faire ?
Aux Dieux, à vous, à nous, de plus en plus contraire ?

Voulez-vous, n’écoutant qu’un tranſport furieux,
Faire couler ſans fruit un ſang ſi précieux ?
Eh ! Qui de nous, hélas ! Témoin du ſacrifice,
Voudra de votre mort rendre ſa main complice ?
Qui, prêt à ſe baigner dans le ſang de ſon roi,
Voudrait charger ſa main de cet horrible emploi ?
Qui de nous contre lui n’armerait pas la ſienne ?

I D O M É N É E.

Je le ſais, & n’attends ce coup que de la mienne.

S O P H R O N Y M E.

Eh bien ! Avant ce coup, de cette même main
Plongez-moi donc, ſeigneur, un poignard dans le ſein.
Dût retomber ſur moi le tranſport qui vous guide,
Je ne ſouffrirai point ce affreux parricide.
Nulle crainte en ce jour ne ſaurait m’émouvoir,
Lorſqu’il faut vous ſauver de votre déſespoir.
Je ne vous connais plus ; le grand Idoménée
Laiſſe à tous ſes tranſports ſon âme abandonnée.
Ce héros rebuté d’avoir tant combattu,
A donc mis de lui-même un terme à ſa vertu !
Jetez ſur vos ſujets un regard moins ſévère :
Ils vous ont appelé du nom ſacré de père ;
De cet auguſte nom dédaignant tous les nœuds,
Avez-vous condamné vos ſujets malheureux ?
Abandonnerez-vous ce peuple déplorable,

Que votre mort va rendre encor plus miſérable ?
Que lui deſtinez-vous par ce cruel trépas,
Qu’un coup de déſespoir qui ne le ſauve pas ?

I D O M É N É E.

Tu juges mal des Dieux ; leur courroux équitable
S’apaiſera bientôt par la mort du coupable :
Je vais enfin, pour prix de ce qu’ils ont ſauvé,
Rendre à ces mêmes Dieux ce qu’ils ont conſervé.
Mon cœur purifié par le feu des victimes,
Mettra fin à vos maux, mettant fin à mes crimes.
Je ſens même déjà dans ce cœur s’allumer
L’ardeur du feu ſacré qui le doit conſumer.
Chaque pas, chaque inſtant qui retarde mon zèle,
Plonge de mes ſujets dans la nuit éternelle.
Ne m’oppoſe donc plus d’inutiles diſcours ;
Facilite plutôt le trépas où je cours.
Veux-tu, par les efforts que ton amitié tente,
Conduire le couteau dans le ſein d’Idamante ?
Si je pouvais, hélas ! L’immoler en ce jour,
Je croirais l’immoler moins aux Dieux qu’à l’amour.
Qu’il règne : que ſa tête aujourd’hui couronnée,
Redonne à Sophronyme un autre Idoménée :
Que mon fils, à ſon tour aſſuré ſur ta foi,
Retrouve dans tes ſoins tout ce qu’il perd en moi :
Que par toi tous ſes pas tournés vers la ſagesse

D’un torrent de flatteurs écartent ſa jeuneſſe :
Accoutume ſon cœur à ſuivre l’équité :
Conſerve-lui ſurtout cette ſincérité
Rare dans tes pareils, aux rois ſi néceſſaire :
Sois enfin à ce fils ce que tu fus au père.
Surmonte ta douleur en ce dernier moment,
Et reçois mes aDieux dans cet embraſſement.

SOPHRONYME, à genoux.

Non, vous ne mourrez point ; votre cœur inflexible
Nourrit en vain l’eſpoir d’un projet ſi terrible.
Immolez-moi, ſeigneur, ou craignez…

I D O M É N É E.

Immolez-moi, ſeigneur, ou craignez… Lève-toi :
Quoique prêt à mourir, je ſuis toujours ton roi.
Je veux être obéi ; ceſſe de me contraindre.
Parmi tant de malheurs, eſt-ce moi qu’il faut plaindre ?
Vois quels ſont les tourments qui déchirent mon cœur ;
Et, par pitié du moins, laiſſe-moi ma fureur.


SCÈNE V.
Idoménée, Idamante, Sophronyme.
I D O M É N É E.

Je vois mon fils. Surtout que ta bouche fidèle
De mes triſtes projets lui cache la nouvelle :
Je n’en mourrais pas moins ; & tes ſoins dangereux
Rendraient, ſans me ſauver, mon deſtin plus affreux.

Idamante, approchez : votre roi vous fait grâce.
Venez, mon fils, venez, qu’un père vous embraſſe.
Ne craignez plus mes feux : par un juſte retour,
Je vous rends tout ce cœur que partageait l’amour.
Oui, de ce même cœur qui s’en laiſſa ſurprendre,
Ce qu’il vous en ravit, je vous le rends plus tendre.
Oublions mes tranſports ; mon fils, embraſſez-moi.

I D A M A N T E.

Par quel heureux deſtin retrouvé-je mon roi ?
Quel Dieu, dans votre ſein étouffant la colère,
Me rouvre encor les bras d’un ſi généreux père ?
Que cet embraſſement pour un fils a d’appas !
Je le déſirais trop pour ne l’obtenir pas.
Idamante, accablé des rigueurs d’Érixène,
N’en a point fait, ſeigneur, ſa plus cruelle peine :
Hélas ! Quel bruit affreux a paſſé juſqu’à moi !
Vous m’en voyez tremblant & d’horreur & d’effroi.

I D O M É N É E.

Prince, de votre cœur que l’effroi ſe diſſipe :
Ce n’eſt qu’un bruit ſemé par le traître Égéſippe.
Quoi qu’il en ſoit, je vais, pour m’en éclaircir mieux,
Au pied de leurs autels interroger les Dieux.
Heureux ſi, pour ſavoir leur volonté ſuprême,
Je les euſſe plut tôt conſultés par moi-même !

I D A M A N T E.

Permettez-moi, ſeigneur, d’accompagner vos pas.

I D O M É N É E.

Non, mon fils, où je vais vous ne me ſuivrez pas.
D’un myſtère où des miens l’unique eſpoir ſe fonde
Je veux ſeul aujourd’hui percer la nuit profonde.
Vous apprendrez bientôt quel ſang à dû couler :
Juſque-là votre cœur ne doit point ſe troubler.
Rejetez loin de vous une frayeur trop vaine :
J’apaiſerai les Dieux… fléchiſſez Érixène…
A Dieu…

I D A M A N T E.

A Dieu… Permettez-moi…

I D O M É N É E.

A Dieu… Permettez-moi… Mon fils… je vous l’ai dit…
Je vais ſeul aux autels, & ce mot vous ſuffit.


SCÈNE VI.
Idamante, Sophronyme.
I D A M A N T E.

Enfin à mes déſirs on ne met plus d’obſtacle.
Mais que vois-je ? Grand Dieu ! Quel funeſte ſpectacle !
Qui fait couler ces pleurs qui me glacent d’effroi ?
Sophronyme, parlez…

S O P H R O N Y M E.

Sophronyme, parlez… Qu’exigez-vous de moi ?
Ô déplorable ſang ! Famille infortunée !
Fils trop digne des pleurs du grand Idoménée !

I D A M A N T E.

À mon cœur éperdu quel ſoupçon vient s’offrir ?
Parlez, où va le roi ?

S O P H R O N Y M E.

Parlez, où va le roi ? Seigneur, il va mourir.

I D A M A N T E.

Ah ciel !

S O P H R O N Y M E.

Ah ciel ! À ſa fureur mettez un prompt obſtacle :
Eh ! Ce n’eſt pas ſon ſang que demande l’oracle.

I D A M A N T E.

Quoi ! Ce n’eſt pas ſon ſang ! Qu’entends-je ? Quelle horreur !
C’eſt donc le mien ?

S O P H R O N Y M E.

C’eſt donc le mien ? Hélas ! J’en ai trop dit, ſeigneur.