Identification anthropométrique, instructions signalétiques/21

SECTION B

I. — Mensuration du doigt médius gauche (Pl. 22 à 25)

2-4. — La mensuration du médius s’effectue au moyen des petites branches du compas à glissière. Cette indication est précieuse par ce fait qu’on peut la prendre exactement à moins d’un millimètre près. Elle varie d’ailleurs d’un individu à un autre de près de 3 centimètres et il est matériellement impossible d’exercer sur elle la moindre tromperie. Par contre, elle exige un manuel opératoire assez délicat qui est calculé de façon à n’avoir pour ainsi dire rien à demander au sujet.

25. — L’indication qu’il s’agit de relever est la longueur du doigt médius de la main gauche, mesuré de son extrémité à l’articulation métacarpienne (ou première jointure), le doigt étant plié d’équerre par rapport au dos de la main. L’opération peut se diviser en trois temps

Premier temps (Pl. 22).

26. — Caler obliquement sur son estomac l’extrémité de la grande branche fixe du compas glissière ; se placer vis-à-vis du sujet, lui saisir de la main gauche le médius gauche, et le mettre sur le dos du compas glissière, en veillant à ce que le bout du médius du sujet repose bien contre la petite branche fixe et à ce que ses autres doigts, index, annulaire et auriculaire, ne soient pas repliés, mais dépassent la tige de chaque côté.

La précaution de faire saillir les autres doigts en deçà de la tige graduée facilite beaucoup l’exécution des mouvements suivants :

27. — Assujettir le médius du sujet sur la tige en plaçant ses doigts ainsi que le montre la planche 25, à savoir : le pouce gauche de l’opérateur appuyant sur la troisième jointure du médius du sujet (pour en maintenir l’adhérence contre la tige et l’empêcher de se plier en dehors), tandis que ses autres doigts exercent une pression sur le poignet du sujet, de façon à plier la main de ce dernier en équerre et à forcer l’extrémité du médius à se buter contre le talon de la petite branche[1].

De la main droite soutenir la tige un peu au-dessus du curseur, de façon d’être à même de pousser ce dernier de 1 ou 2 centimètres.

En cette situation, le médius se présente dans une position presque correcte.

Deuxième temps (Pl. 23).

28. — Effectuer un quart de tour sur soi-même, tout en maintenant et en amenant avec soi la main du sujet auquel on recommande en même temps de ne pas bouger. Comparer sous ce point de vue l’emplacement de l’opérateur par rapport au sujet sur les deux planches vis-à-vis 22 et 23. — Voir également la planche 24 qui n’est que la répétition, prise sous un point de vue plus élevé, de la position représentée sur la planche 23.

29. — Il résulte de ce changement respectif de position que le bras du sujet est tiré en avant et amené à se placer en ligne droite avec son avant-bras, tandis que sa main se trouve pliée à angle droit en deux endroits consécutifs : 1° à la jointure du médius avec lequel elle forme un angle plutôt plus petit que 90° ; et 2° au poignet où l’angle formé peut être plus grand que l’équerre.

30. — En cette position, où tous les tendons extenseurs de la main du sujet sont tirés à leur maximum et les tendons fléchisseurs de l’intérieur de la main repliés, il n’y a guère de mains, quelque calleuses qu’elles soient, dont le médius ne puisse être amené à prendre une direction rectiligne, pour peu que l’opérateur aide le mouvement de redressement, en continuant à maintenir la troisième jointure avec son propre pouce et à pratiquer avec les autres doigts une pression sur le haut de la main du sujet (Pl. 24 et 25). Cette double pression, répétons-le, a le quadruple résultat d’appuyer le bout du médius contre le talon du compas, d’empêcher la troisième jointure de s’écarter de la tige, de maintenir la position du médius à angle droit, par rapport au dos de la main, et d’obtenir l’adhérence du dos de la première phalange du médius et notamment de la première jointure avec le dos de la tige du compas. Au besoin, pour obtenir cette adhérence indispensable, il déplace, ou hausse, ou abaisse, ou fait pivoter quelque peu la tige calée contre sa poitrine : « le doigt ne venant pas à la tige, c’est la tige qui va au doigt ».

L’opérateur a d’ailleurs soin, pour donner de l’aisance à ses mouvements et surtout pour immobiliser son sujet, pour l’empêcher de le suivre dans son quart de tour, de relever très fortement le coude gauche.

Troisième et dernier temps.

31. — Faire descendre d’un mouvement un peu sec le curseur dirigé par la main droite, exercer une légère pression et lire la graduation avant d’abandonner la main du sujet.

32. — Lorsque le curseur s’arrêtera précisément à un demi-millimètre, l’opérateur se décidera pour le chiffre fort ou faible, suivant des considérations secondaires laissées à son appréciation. On peut encore en ce cas recommencer la mensuration. Il est rare que la seconde épreuve ne se rapproche pas plus de l’un des deux millimètres que de l’autre, ce qui met fin à l’indécision.

33. — Approximation. Se reporter au paragraphe correspondant de la longueur de la tête (page 23, § 15) ; le degré de précision à atteindre dans la mensuration du médius est déterminé par les mêmes chiffres et se prête aux mêmes remarques que le relevé des diamètres céphaliques (soit un demi-millimètre en plus ou en moins).

  1. Si l’ongle du doigt dépasse la chair, l’opérateur le rogne, au moyen d’une petite paire de ciseaux. Dans certains cas spéciaux le gardien-chef peut autoriser la non-section de l’ongle : retrancher alors, suivant la longueur de l’ongle conservé, 1 ou 2 millimètres à la mesure trouvée et inscrire le chiffre ainsi corrigé à sa place ordinaire.

    Une note renvoyant du doigt aux observations mentionnera la dispense et en expliquera le motit’.