Iconologie (Cesare Ripa, 1643)/II/L’Eſté


L’esté.


IL ne peut mieux eſtre dépeint, ce me ſemble, qu’il eſt icy, par vne ieune Fille couronnée d’eſpics, veſtuë de jaulne, & qui tient vne Torche allumée.

Elle eſt peinte jeune, dautant que l’Eſté ſe peut nommer proprement la jeuneſſe de l’année, pource que la chaleur de la terre eſt alors plus en ſa force qu’en tout autre temps, pour faire meurir les fruicts que la nature produit.

La Guirlande dont elle eſt couronnée faite d’eſpics, eſt le Symbole du principal fruict que donne cette Saiſon.

On l’habille de jaulne, pour la reſſemblance qu’a cette couleur auec le bled quand il eſt en ſa maturité.

Quant au Flambeau allumé qu’on luy met en main, il denote Matham. lib. 2. proprement la grande chaleur que le Soleil rend en Eſté, comme le remarque le Poëte Ouide.

A ce que ie viens de dire on peut ajouſter que les Anciens, au rapport de Gregoire Giraldi, repreſentoient ordinairement l’Eſté par la Deeſſe Cerés, qu’ils habilloient en Dame majeſtueuſe & d’aage robuſte, luy faiſant tenir des faiſſeaux d’eſpics, des pauots, & d’autres plantes qui luy eſtoient conuenables.