Hymnes profanes/III/Dans son boudoir tendu de blanc

Bibliothèque de La Plume (p. 37-38).




Pour Victor Ferrario.


Dans son boudoir tendu de blanc ma bien-aimée
Rayonnait de beauté, de jeunesse et d’amour,
Toute la chambre était de roses parfumée
Et de grands stores bleus teintaient le demi-jour.

Dans l’âtre par instants pétillait la ramée,
Et la flamme, vivante et morte tour à tour,
Illuminant les riens dont sa chambre est semée
Donnait comme un aspect de fête à mon retour.


Elle me regardait longuement sans mot dire,
Mais je comprenais bien son éloquent sourire,
Et quand elle posa sur mes lèvres d’amant

Avec sa bouche en fleur mystérieuse et lente
Un long baiser scellé d’une larme brûlante…
J’aurais voulu mourir pour elle à ce moment !