Hymnes profanes/II/Ô Reine qui parais une déesse antique

Bibliothèque de La Plume (p. 27-28).




Ô Reine qui parais une déesse antique
En la simplicité fière de sa Beauté,
Toi qui tiens sous ton joug tout un peuple dompté
Et sembles en exil des temples de l’Attique,

Que t’importent mes vers montant comme un cantique
Vers ton inaccessible et froide déité ?
Ton corps évocateur de folle volupté
Est un marbre impassible et toujours extatique !


Ton profil est celui de Pallas Athéné,
Et ton regard se perd dans un rêve obstiné
Tandis que pour te plaire on se ruine — on se tue.

Pourtant l’éphèbe brun que glace ton accueil
Demeure ton esclave et borne son orgueil
Au stérile plaisir d’étreindre une statue !