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HorizonsEugène Fasquelle (p. 151-152).
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MUSÉE


Parce que vous avez d’une vitre couvert
La profondeur de bois et d’or du sarcophage
Que votre sacrilège a laissé large ouvert,

Alors que j’ai penché doucement mon visage
Pour interroger la momie
Trois fois sainte sur ses secrets luxurieux,

Dans le verre, j’ai vu me regarder mes yeux
Immenses, blancs et noirs, à la place de ceux
De la figure éternelle endormie,


Et j’ai, baisant sur mon reflet la bouche-fleur
De la funèbre Pharaonne,
Entendu ces secrets que ne connaît personne
Et que, brûlants, je garde à jamais dans mon cœur.