Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Calme.
HorizonsEugène Fasquelle (p. 198-199).
◄  Races
Le Départ  ►

CALME


Tu regardes changer la couleur des heures
Entre les branches d’or du jardin automnal…
— Tes rêves t’auront fait tant de bien et de mal !
Mais aujourd’hui plus rien n’en demeure.

Tes bras sont retombés qui s’ouvraient vers la mer,
Vers la possession d’extases inouïes,
Vers une gloire éclatant en trompettes claires,
Vers l’espace où brûlait l’esprit d’Adonaï !

Te voici vivre dans la docilité
D’une plante poussée au soleil avec joie
Et qui se berce un peu et ploie
Sous le vent d’automne ou d’été,


Et cela suffit sans doute
D’être une femme tendre au bras de son ami,
Qui marche dans la vie en rêvant à demi
Sans plus sentir ses pieds se meurtrir sur les routes…

— Mais peut-être qu’il vit encore, ton désir
D’aller vers les couchants où saigne l’Au delà ?
Car l’âme qui palpite en toi, folle ou paisible,
Tu ne la connais pas ! Tu ne la connais pas !