Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours/23


CHAPITRE XXIII


Bons effets de la loi du Silence. – Négociations de l’abbé Clément. – Publication des œuvres d’Arnauld. – L’affaire Mésenguy ; le roi contre le pape. – La Bulle jugée par Pie VI un simple document historique. – Apaisement général. – Port-Royal étudié et glorifié. - La Boîte à Perrette.

Les affaires Berruyer et La Valette nous ont entraînés bien loin, et il faut maintenant revenir en arrière, d’autant plus que les mesures prises contre les Jésuites par les Parlements, par le roi et par le pape n’ont pas eu pour effet de rendre la paix à l’Église de France. Clément XIV n’était point tel que se l’est représenté René Cerveau, auteur du Petit Nécrologe des Amis de la vérité. Augustinien déterminé, comme Benoît XIII et Benoît XIV, il ne paraît pas avoir songé un seul instant à supprimer la Bulle Unigenitus et le Formulaire, causes de tant de maux. Les évêques français tenaient en majorité pour les Jésuites, dont ils étaient presque tous les créatures, et la lutte entre les Parlements et le Clergé était toujours aussi vive. Malgré la loi du silence et les déclarations réitérées de Louis XV, il y eut toujours des faits de schisme scandaleux. En 1775 encore, après la mort du roi, l’abbé Gourlin se vit refuser les sacrements par un vicaire de Saint-Séverin, sa paroisse ; on les lui administra par ordre de la police ! Beaucoup de religieuses, notamment les Hospitalières de la rue Mouffetard et les Bénédictines du Val-de-Grâce, furent persécutées sans relâche par Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/116 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/117

Augustin-Clément du Tremblay (1717-1804), était fils et frère de magistrats son père et son frère, Clément de Feillet, étaient conseillers au Parlement. Portroyaliste fervent, il voulait être prêtre sans avoir à signer le Formulaire et à recevoir la Bulle Unigenitus il se fit donc ordonner par Caylus, évêque d’Auxerre, qui se l’attacha en ij44> en le nommant chanoine et trésorier de sa cathédrale. Très riche, il entretenait des relations suivies avec des personnes qui pensaient comme son évêque et comme lui, avec l’abbé d’Etemare, avec Coudrette, disciple du docteur Boursier et auteur de nombreux ouvrages (1901 -1774)1 avec Gourlin, théologien de Rastignac et de Fitzjames (i6g51755), avec le clergé d’Utrecht, et avec des prélats étrangers tels que le cardinal piémontais des Lances et avec le savant Bottari, bibliothécaire du Vatican sous quatre papes (1689-1775).

Un jour, en 1757, Coudrette écrivit à Clément que Rome « allait enfanter quelque chose d’utile, et que, si Dieu conservait quelque temps à Benoit XIV sa vie et sa tête, on avait lieu d’espérer quelque chose d’avantageux ». On le priait donc d’aller trouver à Rome son ami Bottari, et de jouer ainsi le rôle qu’avaient joué jadis les docteurs Bourgeois et Saint-Amour, le marquis de Pontchâteau, l’abbé Chevalier et l’oratorien Laborde. On mettait à exécution, avec l’assentiment du pape, le plan de pacification suggéré par Fitzjames, et on pouvait compter en France et en Italie sur le concours actif et dévoué de certains personnages. Gilbert de Voisins, le conseiller d’État Berryer, le


Clément et données récemment par ses héritiers à la bibliothèque du séminaire de Saint-Sulpice. Il s’y trouve notamment deux volumes de lettres originales de Bottari, bibliothécaire du Vatican sous .Jenolt XIV, et grand ennemi des Jésuites. Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/119 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/120 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/121 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/122 aujourd’hui. L’affaire fut reprise en 1775 par le même Sigismond d’Arnay, qui lança un nouveau prospectus. Il avait recouvré, disait-il, beaucoup d’ouvrages qui lui étaient inconnus en 1759 ; il distribuait les matières d’une manière plus rationnelle, en commençant par la correspondance, et l’éditeur suppliait les personnes qui posséderaient un portrait d’Arnauld par Champaigne, de le lui faire connaître. C’est ainsi que l’on a en tête du dernier volume l’admirable gravure de Massard, un pur chef-d’œuvre. La publication comprendrait environ 30 volumes qui paraîtraient deux par deux, à raison de huit volumes par an à 10 livres l’un. Cette fois Sigismond d’Arnay n’éprouva aucune difficulté la belle édition de Paris-Lausanne parut régulièrement de 1775 à 1783, grâce au dévouement des excellents éditeurs Dupac de Bellegarde, Larrière et Hautefage ; elle comprend 43 volumes, et cette fois encore la haine aveugle des Jésuites ne les a pas bien servis : ils ont travaillé sans le vouloir à la glorification plus complète de leur plus grand ennemi[1].

Les Jésuites jouaient de malheur en ce temps-là, et on le vit bien en 1761, lorsqu’ils engagèrent spontanément l’affaire Mésenguy, dont les conséquences auraient été incalculables, si elle avait réussi au gré de leurs désirs. François-Philippe Mésenguy (1677-1763) est une de ces physionomies charmantes qu’on aurait voulu voir étudier par Sainte-Beuve. L’auteur de Port-Royal aurait pu écrire à son sujet des pages exquises, car Mésenguy lui rappelait, dit-il, « les meilleurs temps des solitaires, et l’âge d’or de cette solitude chrétienne[2]. » Fils d’un simple ouvrier de Beauvais, il parvint à faire au collège de cette ville d’excellentes études qu’il termina à Paris, au séminaire des Trente-trois. Il fut sept ans régent dans le collège où il avait étudié, puis on le ramena à Paris sous la direction de Rollin et de Coffin. Appelant et réappelant comme eux, il publia de nombreux ouvrages, notamment un Abrégé de l’ancien Testament en dix volumes qui aurait bien dû décourager Berruyer et l’empêcher de composer son Histoire du peuple de Dieu. Vintimille eut recours à lui pour corriger le Bréviaire de 1736, et il lui confia la rédaction du Missel de 1738, lequel est tout entier l’œuvre de ce modeste ecclésiastique, un simple acolyte[3]. Mais son ouvrage capital, c’est l’Exposition de la doctrine chrétienne, résumé des conférences religieuses qu’il faisait aux grands élèves du collège de Dormans-Beauvais. Il y travailla toute sa vie, car il s’en fit de très nombreuses éditions depuis 1744, en cinq ou six volumes in-12 et en un volume in-4o. Cet ouvrage était jugé admirable et les contemporains, tels que Ségur, ancien évêque de Saint-Papoul, Fitzjames et le duc d’Orléans, s’extasiaient devant les rares talents de son auteur. Un pareil livre ne pouvait manquer d’être attaqué avec violence par les Jésuites ; il le fut une première fois en 1748, mais, sur le conseil de Caylus, Mésenguy dédaigna des attaques anonymes. Les Jésuites revinrent à la charge, et dans le Dictionnaire des livres jansénistes publié en 1752, le Père Patouillet présenta l’Exposition comme un livre pernicieux qui « adopte crûment et avec insolence les erreurs de Baïus, de Jansénius et de Quesnel ». Mésenguy continua à garder le silence, et, chose curieuse, il ignora longtemps que son livre avait été mis à l’Index en 1767, sous Benoît XIV. L’auteur de la censure disait d’ailleurs que c’était un livre excellent, et il souhaitait qu’on le traduisit en italien, quand on aurait corrigé ce qu’il avait de trop gallican[4].

En 1758 et en 1759, l’ouvrage fut traduit en italien et imprimé à Naples, et il fallut songer à le réimprimer aussitôt, car l’édition était presque épuisée. C’est alors que les Jésuites aux abois résolurent de frapper un grand coup, de faire de l’octogénaire Mésenguy un second Père Quesnel, et de recommencer sur de nouveaux frais l’opération qui leur avait si bien réussi au temps des Réflexions morales. C’était mettre l’Italie en feu et bouleverser à nouveau l’Église de France, mais peu leur importait ; le salut de leur Compagnie n’était-il pas à leurs yeux la loi suprême ? Clément XIII fut circonvenu, et c’était chose facile depuis que l’audacieux Torregiani avait succédé comme secrétaire d’Etat au cardinal Archinto. En décembre 1760, le pape consentit à faire examiner l’Exposition, dont les Jésuites avaient extrait 45 propositions, jugées censurables et presque identiques aux propositions de Quesnel. Voici à titre d’exemple la 3e de ces propositions, dont la condamnation aurait exaspéré Bossuet : « Nous sommes libres ; c’est une vérité de foi et tout ensemble de sentiment. Mais Dieu est tout-puissant ; c’est une autre vérité de foi. Croyons donc l’une et l’autre, et gardons-nous bien de faire cette injure à Dieu que de penser qu’une vérité en détruise une autre[5]. » Mésenguy était tenu au courant des événements par Bottari et par les augustiniens de Rome, de Pise et de Naples, qui avaient si bien accueilli l’abbé Clément en 1758. Il savait notamment par une lettre du 10 février 1761 que les Jésuites et leurs dévots venaient d’exciter un orage terrible contre l’Exposition. « Il faut savoir quelle en sera la fin, disait le correspondant anonyme, mais les apparences sont des plus mauvaises.[6] » Vingt jours plus tard, le 3 mars, il était dit que les Jésuites, « pour faire diversion et détourner de penser à eux, avaient imaginé d’engager le pape à faire le second tome de la Constitution contre les Réflexions morales. Le livre qu’ils ont en vue aujourd’hui est l’Exposition. Ils ont représenté ce livre au Saint-Père comme rempli d’une doctrine empoisonnée et de maximes hérétiques. Sa Sainteté a eu la bonté (sic) de les croire. Elle en a écrit une lettre de plaintes au cardinal archevêque de Naples, etc.[7].» Clément XIII marchait sur les traces de Clément XI, et il se préparait à donner pour complaire aux Jésuites une nouvelle Bulle Unigenitus. Prévenu à temps, Mésenguy se mit en devoir de faire ce qu’avait fait en 1710 le Père Quesnel, octogénaire comme lui. Il écrivit au pape une lettre très respectueuse pour demander, comme autrefois Quesnel, à être entendu et à recevoir communication des accusations articulées contre lui[8]. Il ne reçut point de réponse ; on tint jusqu’à neuf congrégations en présence du Souverain Pontife, et dans celle du 28 mai 1761, les cardinaux se prononcèrent ; ils étaient treize, six d’entre eux déclarèrent que le livre était irrépréhensible[9] ; sept autres demandèrent une condamnation sévère, et parmi eux se trouvaient naturellement les amis des Jésuites, Cavalchini le pape évincé par le veto de la France en 1758, Torregiani, et même, ô surprise ! le franciscain Ganganelli, le futur Clément XIV, que Clément XIII écoutait volontiers, car il le jugeait « savant et impartial[10] ». Quinze jours plus tard, le 14 juin, parut le Bref Dum inter gravissima, un Bref jugé par le correspondant de Rome, Bottari sans doute, « épouvantable, terrible, et tel qu’il était difficile de faire quelque chose de plus contre les Institutions (sic) de Calvin. Le pape l’a fait souscrire par le cardinal Passionei [secrétaire des Brefs], de force, et sans qu’il s’y attendît. Le pauvre vieillard en a été si troublé que peu d’heures après avoir donné sa signature il a été attaqué d’apoplexie, et à l’heure que je vous écris, je ne sais s’il est encore vivant[11]. »

Le cardinal Torregiani, sous la direction du général des jésuites, a fait faire ce bref au pape dans son château de Castel-Gandolfe. On l’imprime contre l’ ordinaire en quatre formats, feuille entière, feuille pliée, in-4° et in-8 ».

Voilà certes un complot bien ourdi et une affaires menée rondement ; le général des Jésuites, le fameux Ricci, exultait, et il pouvait se croire supérieur au Père Tellier lui-même. Le Bref foudroyant ne tarderait pas à être transformé en Bulle, et les affaires de la Compagnie de Jésus allaient prendre une face nouvelle. Mais les temps étaient changés, et les choses ne se passèrent pas en 1761 comme elles s’étaient passées en 1713. Les cours de France, d’Espagne, de Naples et de Vienne ainsi que la république de Venise refusèrent catégoriquement de recevoir le Bref du 14 juin, et Louis XV s’en expliqua par l’intermédiaire de Choiseul avec une énergie extrême. Le jurisconsulte Adrien Le Paige avait dressé pour le roi un vigoureux mémoire dont j’ai sous les yeux la minute autographe. Il proposait d’attaquer résolument le Bref de Clément XIII, qu’il jugeait avec la plus grande sévérité ; il demandait que l’on défendît au nonce de le laisser transpirer, et qu’on le rendît personnellement responsable s’il en était distribué en France un seul exemplaire. Le roi lut ce beau mémoire, qui est encore inédit comme tant d’autres, il en adopta sans hésiter les conclusions, et le nonce obéit si ponctuellement que Le Paige lui-même, le collectionneur incomparable, ne put se procurer un exemplaire imprimé du Bref Dum inter gravissima ; il en fut réduit à insérer dans ses recueils deux copies manuscrites[12]. Choiseul écrivit au pape en le tançant d’importance et en lui déclarant qu’il ne lui permettrait pas de mettre la France en feu. Le souverain pontife ne répliqua pas, et ce fut pour lui une humiliation profonde. Voici ce qu’on écrivait de Rome le 13 janvier 1762. « L’auteur du livre de l’Exposition peut être content de la prohibition de cet ouvrage, puisqu’elle a donné lieu à un édit du roi d’Espagne qui arrête l’exécution du Bref, et qui a fait que le pape s’est repenti de l’avoir donné. A Venise, la traduction italienne a été réimprimée avec une préface qui a fait avouer au pape, même publiquement, et au maître du sacré Palais que cette édition n’était pas prohibée ; ce qui fait qu’on la vend publiquement à Rome. A Naples, ils l’ont réimprimée de nouveau, et le livre court par toute l’Italie ; tout le monde le lit avec empressement, ce qui ne serait pas arrivé s’il n’avait pas été défendu avec tant de solennité[13]. »

Le résultat de cette entreprise, ou pour mieux dire de cette équipée, ce fut l’entière confusion des Jésuites. Plus heureux que Quesnel, dont il était le disciple fidèle, Mésenguy eut la consolation de ne pas voir l’Église bouleversée par la condamnation de son ouvrage de prédilection, du livre où il mettait en pleine lumière les dogmes de la Grâce efficace par elle-même et de la prédestination gratuite ; Louis XV l’avait aidé à proclamer la toute-puissance de Dieu. Mésenguy mourut à Saint-Germain le 19 février 1763, âgé de quatre vingt-cinq ans, et l’infirmité dont il souffrait le plus, une surdité presque complète, lui épargna les tracasseries d’un clergé moliniste. Le curé qui devait l’administrer lui posa les questions du Rituel dont il n’entendit pas un mot ; le curé du Pecq répondit pour le malade, et tout se passa bien. L’auteur de l’Exposition fut inhumé en terre sainte, et on lui fit à Paris, malgré Beaumont, deux services solennels, l’un à saint Yves, et l’autre à saint Gervais.

L’affaire Mésenguy ne rendit pas meilleure la situation des Jésuites, et elle eut pour effet d’encourager ceux qui tenaient pour la très judicieuse loi du silence. Ce n’est pas comme auteurs responsables de la Bulle de Clément XI et du Bref de Clément XIII que les Jésuites ont été supprimés. Les luttes du Parlement contre le clergé ont pris à dater de 1761 un autre caractère. C’est à peine s’il est question de la Bulle dans les remontrances de 1766, relatives surtout aux droits réciproques de l’Église et de l’État et à la question de l’infaillibilité pontificale. En 1768, lorsque Clément XIII osa se déclarer souverain du duché de Parme, Louis XV supprima le Bref du 26 février, et il en exigea même le retrait. Sur le refus du Saint-Père, il fit occuper Avignon et le comtat Venaissin. « Cet acte d’énergie, dit un historien du Parlement de Paris, reçut en France une approbation unanime. C’était là une nouvelle preuve que les querelles religieuses étaient bien finies[14]. Les affaires de Bretagne et le procès d’Aiguillon n’ont pour ainsi dire rien à voir avec les questions religieuses du temps ; et enfin le coup d’État de 1771 et la constitution du Parlement Maupeou sont du domaine exclusif de la politique intérieure.

Il en fut de même sous Louis XVI, qui voulait absolument faire respecter la loi du silence, et jusqu’à la Révolution. Lorsque l’intraitable Beaumont, Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/131 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/132 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/133 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/134 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/135 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/136 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/137 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/138 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/139 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/140 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/141 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/142 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/143 Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/144

  1. Le principal éditeur des œuvres d’Arnauld fut l’abbé Hautefage. (V. son Éloge, imprimé en 1816 ; Paris, Égron, 24 p. in-8o.) Il s’installa à Lausanne durant six ou sept ans, moyennant une rétribution très modique, dont l’imprimeur, fort obéré, ne lui donna que la moitié. C’est à l’abbé Hautefage que revient surtout l’honneur de cette belle publication.
  2. Port-Royal, tome III, p. 633.
  3. « J’ai eu la plus grande part au missel, ce qu’il ne faut point dire, de peur que par là il ne devienne plein d’erreurs. » — Lettre autographe de Mésenguy (1758).
  4. Le jésuite Benvenuti, auteur de cette censure, disait en parlant du livre de Mésenguy : « Continet multa ad fovendam pietatem, idonea. — Egregios de christianæ religionis majestate et sanctitate legentibus imprimit sensus. » Copie ms. d’une lettre de Rome, du 3 juin 1761.
  5. Edit. de 1744, tome I., p. 212. Les 45 propositions dénoncées ont été imprimées en 1763, aussitôt après la mort de Mésenguy.
  6. Copie ms. du temps, conservée dans les recueils de Le Paige, tome 555.
  7. Ibid.
  8. La plupart des pièces relatives à cette affaire ont été imprimées en 1763, après la mort de Mésenguy, avec son Mémoire justificatif, etc., dont Sainte-Beuve faisait très grand cas. D’autres se trouvent en original dans les recueils de Louis-Adrien Le Paige… (tome 555).
  9. Le cardinal Spinelli « avait parlé comme un ange », de même que le « très savant et très pieux Tamburini ». Un cardinal disait que les censures des théologiens étaient « les plus étranges, les plus absurdes et les moins unanimes qu’on puisse voir ». Copies ms. de lettres écrites de Rome.
  10. Copies ms. lettre du 10 juin.
  11. Ibid. 17 juin. Passionei mourut quelques jours après.
  12. Mésenguy en a donné une analyse dans le mémoire justificatif publié en 1763, p. 15. Les Nouvelles Ecclésiastiques de même.
  13. Mémoire justificatif : Avertissement, p. XCII. — Pour se tirer d’embarras, on dit à Rome que la nouvelle édition avait corrigé les endroits condamnés. L’Exposition fut ensuite traduite en allemand, et elle obtint encore un succès très vif.
  14. Glasson, tome II, p. 302.