Histoire du chevalier Grandisson/Lettre 31

LETTRE XXXI.

Miss Byron à Miss Selby.

Mercredi au soir, premier Mars.

Vous attendez, ma chere, le récit de ce qui s’est passé aujourd’hui dans St. James-square.

Nous avons trouvé chez Sir Charles Grandisson, avec Mylord & Mylady L… le jeune Mylord G…, un des Adorateurs de Miss Grandisson ; Miss Jervin, jeune personne d’environ quatorze ans, qui est sous la tutele de Sir Charles, M. Everard Grandisson, & M. Barlet, Docteur en Theologie, dont j’aurai l’occasion de vous faire plus d’une fois l’éloge. Sir Charles nous a conduits d’abord dans une chambre voisine de la Salle à manger, où les deux Sœurs étoient à nous attendre. Elles nous ont reçus avec les témoignages d’une vive affection.

Je veux, nous a dit Sir Charles, vous faire connoître la compagnie que vous aurez à dîner. Mylord L…, que vous connoissez déja, est un des meilleurs hommes du monde. Je l’honore à ce titre, & je l’aime comme le Mari de ma Sœur. M. Grandisson, que nous appelons familierement Everard, est un jeune homme plein de feu. Il est disposé à vous admirer, Miss Byron. Vous ne croirez peut-être point la moitié des jolies choses qu’il va vous dire ; & vous serez la seule qu’il aura peine à persuader. Mylord G… est un jeune homme fort modeste, bien élevé, d’une figure agréable, mais si amoureux d’une jeune personne que je me dispense de nommer, qu’il ne paroît pas, devant elle, avec la dignité qui ne lui manque pas dans d’autres occasions. Pourquoi rougir, chere Charlotte ?

Vous verrez aussi le Docteur Barlet : c’est un homme à cheveux gris, & de la plus gracieuse physionomie du monde, qui réunit, dans son caractere, la bonté, les lumieres du savoir, la prudence & la modestie. Son premier sourire vous fera découvrir son cœur peint sur son visage. Lorsqu’il m’arrive quelqu’un à qui j’aie dessein de plaire, je lui donne le Docteur Barlet pour compagnie. Il n’a qu’un défaut, qui est de parler trop peu : mais s’il parloit davantage, ceux qui l’entendent ne voudroient pas rompre le silence.

Miss Émilie Jervin, ma Pupille, est une fille aimable ; son Pere, dont j’ai connu la probité, n’a pas été fort heureux dans son mariage. Il est mort à Florence, où, par ses dernieres dispositions, il m’a confié le soin de cette unique héritiere d’une fortune considérable, mais dispersée, & que je n’ai pas eu peu de peine à rassembler. C’étoit un Négociant, que le malheureux naturel de sa femme avoit forcé de quitter l’Angleterre. J’ai déja eu quelques démêlés avec elle, & je ne me flatte point d’en être quitte. Ma Sœur a pris beaucoup d’affection pour Émilie ; & son mérite, autant que le souvenir d’un Pere, avec lequel j’ai vécu dans une étroite liaison, me la rend aussi fort chere.

Le malheureux naturel de Mme Jervin ! a dit Miss Grandisson, en regardant son Frere, c’est traiter fort doucement une femme des plus abandonnées. Fort bien, a répondu Sir Charles ; mais je n’ai voulu donner qu’une légere idée de l’Histoire d’Émilie, pour disposer Miss Byron en sa faveur, & pour faciliter leur connoissance. Émilie, qui brûle d’obtenir l’amitié de Miss Byron, ne manquera point de lui raconter toutes les avantures de sa vie. Quelle nécessité de faire un portrait si fidele de la Mere, lorsqu’il n’est question que de la Fille ? Miss Charlotte a pris fort bien cette leçon, & l’en a remercié fort affectueusement. Émilie, a-t-il repris en se tournant vers moi, n’est pas toujours à Londres avec nous, quoique sa passion soit de ne pas perdre de vue mes Sœurs… & d’être sans cesse avec vous, a interrompu Miss Charlotte. Mais quelques mots que M. Reves a dit à l’oreille de Sir Charles, & que j’ai secondés des yeux, parce que j’en ai deviné le sujet, l’ont empêché de répondre à sa Sœur. M. Reves lui a demandé s’il avoit eu des nouvelles de Sir Hargrave ? Il a répondu, sans affectation, qu’il n’avoit entendu parler de rien ; qu’il étoit difficile à ceux qui ont vécu long-tems dans l’erreur, de se soumettre tout d’un coup à de nouvelles méthodes ; mais qu’il auguroit avantageusement de ce silence.

Ensuite, nous ayant quittés un instant, il est rentré avec Miss Jervin. Nos Messieurs, m’a-t-il dit, paroissent engagés dans une profonde conversation ; mais je connois l’impatience que cette jeune personne a d’être présentée à Miss Byron. C’est mon Émilie. Permettez-lui, Mademoiselle, d’aspirer quelquefois à l’honneur de vos instructions, dans l’absence de ma Sœur, & de vous demander en général un peu d’attention sur sa conduite, autant qu’elle vous en paroîtra digne. Il se trouve peu d’hommes, ma chere Lucie, qui sachent faire un compliment à une femme, sans en rabaisser une autre. Combien de fois avons-nous observé, vous & moi, que la politesse est rare dans un Frere. J’embrassai l’Émilie de Sir Charles, & je lui dis que je chercherois l’occasion de me recommander à son amitié. Miss Jervin est en effet une jeune personne très-aimable. Elle est grande pour son âge, a le port noble & le teint fort beau, quelques traces de petite vérole n’empêchent point qu’elle ne soit jolie. Un air de douceur, qui est répandu dans ses manieres & dans toute sa figure, lui donne beaucoup d’avantages. J’ai jugé au premier coup d’œil, que toute son ambition est de plaire. Elle m’a fait deux ou trois jolis complimens ; & quand Sir Charles ne me l’auroit pas recommandée, je me serois senti pour elle une vive inclination.

M. Grandisson est entré. Par ma foi, Sir Charles, a-t-il dit en s’approchant, mon impatience l’emporte : savoir ici la plus belle Dame d’Angleterre, & me voir empêché si long-tems de lui rendre mon hommage, c’est ce qu’il m’est impossible de soutenir. Il m’a saluée d’un air fort galant. Il a salué M. & Mme Reves ; & se tournant vers Miss Grandisson, il a juré sur son ame que la renommée étoit au-dessous de mes perfections, & d’autres flatteries de cette nature. Ne vous ai-je pas dit, lui a répondu sa Cousine, que vous en jugeriez comme nous ?

Tous les complimens de M. Grandisson ne m’ont point inspiré plus de goût pour lui. Peut-être aurois-je eu moins d’indifférence pour ses politesses, si je n’avois pas connu M. Greville, M. Fenwick, & le Chevalier Pollexfen. Je m’imagine que les gens de cette trempe se ressemblent tous. Pauvres personnages ! que vous êtes loin de mon cœur.

Sir Charles, s’adressant alors à Madame Reves & à moi, nous a proposé de passer dans l’appartement. Mylord L… & Mylord G…, qui nous ont entendu approcher, sont venus au-devant de nous, avec le Docteur Barlet. Sir Charles, après nous les avoir présentés, a dit agréablement au Docteur, que sur le portrait qu’on lui avoit fait de Miss Byron, il étoit prêt à parier, qu’entre cinquante Dames qu’il n’auroit jamais vues, il l’auroit distinguée tout d’un coup. J’ai pris occasion de ce compliment pour assurer le Docteur que je lisois dans sa figure le caractere que Sir Charles m’avoit vanté, & qu’il m’auroit inspiré de la vénération dans quelque lieu que j’eusse pu le rencontrer. En effet, ma chere, ce bon Ministre a quelque chose de si respectable dans la physionomie, qu’il est impossible de lui refuser ces sentimens. Il m’a répondu que la bonté de Sir Charles prévenoit toujours ses desirs, & qu’il ne pouvoit trop le remercier de l’occasion qu’il lui donnoit de voir & de féliciter une nouvelle Sœur, qui alloit augmenter l’éclat d’une si belle famille.

Un Valet de chambre est venu dire quelques mots à l’oreille de Sir Charles, qui lui a répondu : conduisez-le dans mon cabinet ; & sortant presqu’aussi-tôt, il m’a laissée aux prises avec M. Grandisson, qui m’a dit mille fadeurs, auxquelles d’autres idées ne m’ont pas permis de prêter beaucoup d’attention. Un quart d’heure après on est venu avertir M. Reves que Sir Charles le demandoit pour un moment. Il est revenu assez vîte, mais ses regards ne m’ont pas plu à son retour. Sir Charles, qui n’étoit point encore descendu lorsque le Maître-d’Hôtel est venu avertir qu’on avoit servi, a fait dire qu’il nous supplioit de ne pas l’attendre, & qu’il seroit à table aussi-tôt que nous. C’est quelque nouvelle peine, ai-je pensé, qu’on lui cause sans doute à mon occasion. Il est venu néanmoins, lorsqu’on étoit prêt à s’asseoir. Son visage m’a paru serein, & je l’ai vu sourire sans affectation. Ses regards m’ont moins inquiétée que ceux de M. Reves.

Mais comptez, ma chere, qu’il s’est passé quelque chose que je ne puis tirer de mon Cousin. Je m’étois flattée qu’il m’en informeroit lorsque nous serions revenus au logis. L’Étranger pour lequel on étoit venu demander Sir Charles, étoit sûrement ce Bagenhall. M. Reves n’a pu le désavouer. J’en ai jugé par la priere qu’il a reçue lui-même de sortir. C’est de moi, n’en doutez pas, qu’il doit avoir été question.

Le dîner s’est passé avec plus d’agrément que je ne le puis décrire. Sir Charles est le plus amusant de tous les hommes. M. Grandisson n’a pas cessé de donner carrière à sa galanterie. Mylord L… parle peu ; mais tout ce qu’il dit mérite de l’attention. Le Docteur Barlet se faisoit écouter avec autant de respect que de plaisir ; il se seroit attiré cette distinction par lui-même, quand les déférences du Maître de la maison n’auroient pas engagé tout le monde à lui rendre le même tribut. Sir Charles lui faisoit diverses questions, auxquelles il étoit évident qu’il auroit pu répondre lui-même ; mais il les faisoit d’un air aussi docile, il recevoit les réponses du Docteur avec autant de satisfaction que s’il eût acquis de nouvelles lumieres. Ah ! Lucie, vous vous imaginez bien que cet homme admirable ne perdoit rien à mes yeux, par sa politesse & sa condescendance.

Il a donné à Mylord G… l’occasion de briller, en faisant tomber le discours sur divers détails dont il le savoit fort bien instruit. Ce jeune Seigneur a voyagé. Il est connoisseur en Antiquités. Les ménagemens de Sir Charles l’ont fait paroître avec beaucoup d’avantage sous les yeux redoutables de Miss Grandisson. En vérité, ma chere, elle le traite un peu cavalierement. Je lui en ai témoigné quelque chose. Une Miss Howe, lui ai-je dit à l’oreille. Pour un véritable Hickman[1], m’a-t-elle répondu. Mais elle prétend qu’il y a cette différence : Miss Howe, m’a-t-elle dit, cédoit à l’inclination de sa Mere, & se proposoit d’épouser M. Hickman, lorsqu’elle le maltraitoit le plus ; au lieu que je ne suis pas déterminée à prendre Mylord G… Quelque jour, a-t-elle ajouté, en levant la main & d’un air d’admiration, Mylord promet de nous faire voir sa collection de Papillons & d’autres brillans Insectes. Voulez-vous en être ? C’est-à-dire du nombre des curieux, ai-je répondu en souriant. Elle a rougi de l’équivoque ; mais reprenant d’un ton sérieux, elle a dit qu’elle n’avoit jamais vu de collection d’Insectes, sans admirer beaucoup plus l’Auteur de ces admirables productions, que ceux qui passent leur vie à les recueillir ; & puis, a-t-elle ajouté avec ses graces ordinaires, que penser d’un Amant qui s’amuse des aîles colorées d’un Papillon, lorsqu’une belle Dame fait le Papillon du matin au soir pour occuper son cœur & ses yeux ?

Mylord est excessivement amoureux. Qui ne le seroit pas de Miss Grandisson ? Mais je la crois trop supérieure à lui. Quel parti prendre, pour une femme qui se voit recherchée d’un homme dont les talens sont inférieurs aux siens ? Faut-il qu’elle renonce à ses avantages naturels ? Les doit-elle ensevelir uniquement pour relever l’homme dont elle est aimée ? Elle n’a pas le droit de choisir, comme ce sexe, elle n’a que celui du refus ; & pour peu qu’elle desire de plaire à ses Parens, elle ne l’a pas toujours. Cependant on entend dire que les femmes ne doivent point encourager les sots & les ridicules, & que leur préférence doit se déclarer pour les hommes sensés. Fort bien. Mais que feront-elles, si leur malheur les condamne à ne rencontrer que des sots ? Le goût du siecle, parmi les hommes, n’est-il pas la parure, les équipages & toutes les recherches du dehors ? La culture de l’ame fait-elle la moindre partie de leur étude ? En un mot, les hommes sont au fond de l’eau, ma chere, & les femmes ont assez de peine à nager sur la surface. Mylord G… est trop affecté dans son ajustement. On m’a dit que Sir Walter l’est encore plus. Que peuvent-ils prétendre, lorsqu’ils ont Sir Charles devant les yeux ? S’il donne un peu dans le goût moderne, on voit que c’est par complaisance pour la mode, & pour éviter la singularité. Je voudrois savoir s’il approuve simplement les vues de Mylord G… sur sa Sœur. En tout cas, je répondrois bien que ce n’est pas sans de fortes raisons.

Si cet odieux Hargrave pouvoit sortir une fois de ma tête, je satisferois ma curiosité sur mille choses que je suis impatiente de savoir.

Miss Jervin s’est conduite avec beaucoup de discrétion. Avec quel plaisir paroît-elle suspendue à chaque mot qui sort des levres de son tuteur ? Aimable Fille ! Que je la plaindrois, si sa reconnoissance pour un tel Bienfaicteur la conduisoit insensiblement à l’amour ! Réellement j’ai pitié de tous ceux qui aiment sans espérance. Ne secouez pas la tête, mon cher Oncle. N’ai-je pas toujours parlé avec compassion de M. Orme & de M. Fouler ? Vous en êtes témoin, chere Lucie.

Miss Jervin est toujours prête à sourire, mais ce n’est pas un sourire vague & puéril ; on y remarque des distinctions & de l’intelligence. Au fond elle parle peu ; l’on ne dit rien qu’elle n’écoute avec attention, d’où je conclus qu’elle a beaucoup de prudence pour son âge.

Je croyois avoir épuisé l’article des hommes ; mais il me reste quelque chose à dire de M. Grandisson, que je n’ai fait que nommer, quoiqu’à ses propres yeux, il ne fût pas assurément le dernier de nos convives. C’est un homme de taille moyenne, qui n’a rien de beau pour moi, mais qui approche assez du bel homme pour mériter qu’on lui pardonne d’avoir cette opinion de lui, sur-tout, lorsque suivant le témoignage de ses propres amis, il est sujet à des erreurs d’un autre ordre. Il se met fort proprement. Il se donne pour un des Inventeurs de nos nouvelles modes, mais on lui accorde du moins d’être un des premiers à les suivre. Il ne manque point une Assemblée, ni un Spectacle. C’est lui qui regle le goût du Théatre. Il danse, il chante, il rit d’assez bonne grace, trois qualités dont il convient qu’il fait gloire : cependant ce n’est pas le bon sens qui lui manque, mais il y a peu d’apparence qu’il pense jamais à le cultiver, puisqu’il paroît embarrassé, lorsqu’il arrive à Sir Charles de lui reprocher quelque légéreté, ne fût-ce que d’un coup d’œil. Il rougit alors ; il prend un air contraint ; ses yeux & le mouvement de ses levres semblent demander la faveur de l’Assemblée. Un sourire forcé fait entendre qu’il tourneroit l’aventure en plaisanterie, s’il croyoit qu’elle dût lui nuire dans l’opinion de ceux qu’il voit autour de lui ; mais tous ses mouvemens font connoître qu’il sent la supériorité de celui dont il craint si vivement les moindres censures. Quel mari que M. Grandisson, pour une femme qui auroit l’ame supérieure à la sienne ! Qu’il lui feroit payer cherement cet avantage par ses artificieux dédains ! Mais il se fait honneur d’avoir évité jusqu’aujourd’hui les chaînes conjugales. Je crois, malheureusement pour notre Patrie commune, qu’elle a beaucoup plus de ces ennemis du mariage, qu’il n’y en avoit il y a peu d’années ; & insensiblement leur nombre, qui entraîne la condamnation de quantité de femmes au célibat, ne fera qu’augmenter de jour en jour.

Encore un mot sur M. Grandisson. Son âge est d’environ trente ans. On lui attribue la gloire d’avoir ruiné deux ou trois femmes. Sir Charles l’a rappellé depuis peu de mois à quelques sentimens de honte, contre lesquels il paroissoit endurci. On croit qu’il a diminué sa fortune, qui étoit fort considérable, par les désordres de sa vie & par sa passion pour le jeu. Sir Charles n’a pas trouvé de plus sûr moyen pour le guérir, que de l’engager souvent à lui tenir compagnie. Il connoît assez le prix de cette faveur ; car il avoue quelquefois à Miss Grandisson, qu’il l’aime & qu’il le craint presqu’également. Il ajoute même qu’il donneroit le monde entier, s’il en étoit le Maître, pour ressembler parfaitement à Sir Charles.

Mais il est tems de finir une Lettre qui deviendroit trop longue, sans être plus ennuyeuse, si j’entrois dans le détail de tous les discours. D’ailleurs le silence que M. Reves s’obstine à garder sur la visite de ce Bagenhall, ne me laisse pas l’esprit tranquille. Je suis d’autant plus inquiete, qu’il me le paroît beaucoup lui-même. Il attend sans doute quelque nouvelle explication, dont il espere du soulagement ; mais comment puis-je être assurée qu’elle n’augmentera pas sa peine ? Je ne comprends pas pourquoi nos Amis nous laissent ignorer ce qui nous intéresse plus qu’eux. Si c’est leur tendresse qui les porte à cette réserve, ils devroient songer que dans une occasion de cette nature, elle cause autant de chagrin qu’on en peut craindre de la plus nette ouverture, sans compter, ma chere, que cette discrétion affectée suppose tant de force d’esprit dans celui qui fait le mystérieux, & tant de foiblesse au contraire dans ceux à qui on cache les événemens !… mais je deviens impertinente, & je ferai mieux de chercher du remede à mon impatience dans le repos du sommeil.

  1. Deux Personnages dans l’Histoire de Clarisse.