Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878./Tableau chronologique

La compagnie d'impressions et de publication Novell (3p. 509-512).

TABLEAU CHRONOLOGIQUE


Des Faits historiques ou Événemens survenus depuis l’automne de 1837 jusqu’à l’Union des deux Provinces du Canada, en Février 1841,

Octobre 1837. — Le comité, permanent du comté des Deux Montagnes ordonne au peuple (souverain) de réélir les officiers de milice destitués ; il promet aux miliciens qui voudront se former en corps et s’exercer, des armes et des accoutremens ; il ordonne qu’il soit nommé des juges de paix « amiables compositeurs. »
Manifeste des Fils de la Liberté : ils paradent et s’exercent à la face des autorités,
Association des « Héros de la Réforme et des amis de la Liberté, » à la Pointe aux Trembles, (Montréal).
Assemblée des six Comtés à Saint-Charles. On y plante l’arbre de la liberté.
Mandement de l’évêque de Montréal contre l’esprit de sédition et de révolte.
Menaces, violences, charivaris et autres voies de fait contre les magistrats et officiers de milice non démissionnaires : sur quoi La Minerve dit : « Avant qu’une déclaration franche et ouverte ne soit proclamée, les propriétés et les individus doivent être respectés. »
Résignation (forcées) en bloc.
Novembre. — « Progrès de l’organisation. Miliciens du peuple. »
Rassemblement, procession, etc., des Fils de la Liberté : quelques uns armés de bâtons et autres armes « pour se défendre ; » conflit entre eux et les Constitutionnels : voie de fait des derniers contre l’imprimerie du Vindicator.
Assemblée à Saint-Athanase pour adopter un plan de constitution, « d’après la lettre et l’esprit des 92 résolutions, » c’est-à-dire purement démocratique, ou ochlocratique.
Nouvelle commission de la paix pour le District de Montréal.
Lettre remarquable publiée dans La Minerve du 16 comme étant de M. A. N. Morin au secrétaire du comité permanent des Deux Montagnes.
Arrestations à Québec pour pratiques séditieuses.
Enrôlement et organisation des volontaires Royaux.
Informations et arrestations à Montréal : dissolution du comité central et permanent et de l’association des Fils de la Liberté : fuite d’un nombre d’individus.
Soulèvement à Longueuil, à l’occasion de l’arrestation de deux individus à Saint-Jean.
Envoi de petits détachemens de troupes.
Rassemblement et prise d’armes, à Saint-Denis et à Saint-Charles. T. S. Brown et Amury Girod, généraux d’armée. Quelques marchands soupçonnés de désapprouver l’insurrection, arrêtés et pillés sur les grands chemins et dépouillés de leur argent : d’autres sont assaillis chez eux et pillés.
Le lieutenant-colonel Gore repoussé à Saint-Denis par les insurgés, commandés par le Dr. Wolfred Nelson.
M. L. O. Perrault blessé mortellement. Meurtre du lieutenant Weir.
Des bandes armées parcourent le comté de l’Acadie. Meurtre de Joseph Armand dit Chartrand.
Proclamation de lord Gosford aux habitans du Canada. Adresses loyales à Son Excellence.
Les insurgés rassemblés à Saint-Charles défaits par le lieutenant-colonel Wetherall : fuite des principaux chefs de l’insurrection. Dispersion d’un grand rassemblement d’insurgés à la Pointe-Olivier.
Le lieutenant-gouverneur du Haut-Canada envoie toutes les troupes de sa province dans le Bas-Canada.
Seconde expédition du lieutenant-colonel Gore sur la rivière Chambly, incendie d’une partie du village de Saint-Denis.
Proclamation de lord Gosford établissant la loi martiale dans le district de Montréal.
Autre proclamation du gouverneur offrant £1000 de récompense pour l’appréhension de L. J. Papineau, £500 pour celle de W. Nelson, T. S. Brown, E. B. O’Callaghan, C. H. O. Côte, J. T. Drolet, J. G. Girouard, W. H. Scott, E. E. Rodier,
Amury Girod, J. O. Chénier (E. Charrier), et £100 pour celle d’un nombre d’autres individus accusés, comme les premiers, de haute trahison.
Affaire de Moor’s Corner.
Révolte et défaite de W. L. Maekenzie, à Toronto ; il se sauve et s’établit avec un nombre de ses partisans, sur une île de la rivière Niagara, appelée Navy Island.
Expédition de Sir John Colborne à la Rivière du Chêne. Résistance momentanée des insurgés. Mort du Dr. J. O. Chénier, fuite des autres chefs, incendie de l’église de Saint-Eustache.
Soumission des patriotes du Grand Brûlé, incendie de l’église et du village de Saint-Benoit. Représailles excessives de la part des volontaires d’Argenteuil.
A. Girod, sur le point d’être arrêté dans sa fuite, se flambe la cervelle d’un coup de pistolet.
Janvier 1838. — Second mandement de l’évêque de Montréal.
Désarmemement dans différens comtés.
Destruction de la barque flibustière La Caroline.
W. L. Mackenzie évacue Navy Island.
Février. — Départ de Sir John Colborne, administrateur du gouvernement.
Suspension de la constitution du Bas-Canada.
Nomination et convocation d’un conseil spécial.
Les associations constitutionnelles demandent, entre autres choses l’union des deux provinces.
Mars. — Combat de la Pointe Pelée.
Incursion de quelques centaines de réfugiés, sous le commandement de Côte et du Dr. Robert Nelson. Ce dernier émane une proclamation dans laquelle il se donne pour président de l’État du Bas-Canada et commandant en chef de l’armée patriotique.
Mai. — Sir P. B. Head est remplacé par Sir George Arthur.
Procès criminels et exécutions dans le Haut-Canada.
Grands renforts de troupes.
Arrivée de lord Durham, nommé gouverneur-général et commissaire royal.
Nouveau conseil spécial tout composé d’hommes étrangers au pays.
Huit individus détenus dans la prison de Montréal, sous accusation de haute trahison, sont déportés à la Bermude en vertu d’une ordonnance de Lord Durham et de son conseil spécial désavouée un peu plus tard en Angleterre.
Le gouverneur va dans le Haut-Canada et reçoit partout des adresses flatteuses.
Rapport vaniteux, disparate et contradictoire de Lord Durham.
Proclamation de lord Durham : son départ.
Sir John Colborne de nouveau administrateur du gouvernement.
Les chirurgiens R. Nelson et Côte rentrent dans le Bas-Canada, accompagnés de quelques centaines de réfugiés canadiens.
Soulèvement simultané à Beauharnais, Châteauguay, Napierville, Montarville et autres endroits au sud du Saint-Laurent.
Un détachement d’insurgés de Châteauguay faits prisonniers par les sauvages du Sault Saint-Louis.
Proclamation de la loi martiale.
Le général Côte fait brigadier un jeune français du nom de Hindenling.
Les patriotes, commandés par Côte, défaits à Lacolle.
Marche de Sir John Colborne sur Napierville. Défaite et dispersion des insurgés de Beauharnois ; retraite de Nelson et Côte à Odeltown : ils sont défaits par les miliciens des townships voisins, et s’enfuient sur le territoire des États-Unis. Van Schoultz défait et pris devant Prescott.
Dispersion du rassemblement de Montarville.
Retour de Sir John Colborne à Montréal.
Représailles et déprédations dans les comtés de l’Acadie et de Laprairie.
1839-40 — Procès devant la cour martiale : condamnations à mort et exécutions.
Milice Haut-Canadienne dans le Bas-Canada.
Rétablissement du premier conseil spécial.
Suspension des juges Panet, Bédard et Vallières.
Sir John Colborne gouverneur-général.
La peine de mort commuée en celle de la déportation pour le plus grand nombre des condamnés. Confiscations.
Passation de l’acte d’Union.
Arrivée de M. Poulett Thompson, gouverneur-général.
Réhabilitation des trois juges suspendus.
Le conseil se déclare pour l’union des provinces à la majorité de 25 contre 3.[1]
L’union des provinces proclamée, (1841.)
  1. Suivant le Docteur Meilleur, au Mémorial de l’Éducation, aux noms glorieux de John Neilson, Pierre de Rocheblave et Jules Quesnel, le nom respecté de James Cutberth serait à ajouter. Le Haut-Canada n’y consent qu’à des conditions tout à son avantage.