Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844./ADDENDA


ADDENDA.


Caractère et Comportement de Cavelier de La Sale. « Cruel dans les punitions, inexorable pour les fautes ; souvent intraitable, et de mauvaise humeur ; pendant que ses gens s’épuisaient de fatigue, et qu’il pouvait à peine leur donner le strict nécessaire, il continuait de les traiter sans pitié et sans bonté. Ceux qui souffraient avec le plus de patience étaient en butte à sa colère ; et jamais, dans une circonstance pareille, il n’adressa une parole douce et consolante à ces hommes qu’il avait arrachés à leur famille et à leur patrie, pour les mener dans de tristes déserts, où ils mouraient sans secours. » — M. Dainville.

Le Français fusillé par ordre de M. de Denonville, « était, suivant Lahontan, un jeune Canadien, du nom de Lafontaine-Marion, qui connaissait les pays et les Sauvages de Canada, par la quantité de voyages qu’il avait faits. Il était homme d’entreprise, et savait presque toutes les langues des Sauvages ».

L’Historien contemporain, Lahontan, qui rapporte, ou invente, le stratagème de Kondiaronk, ajoute, vraisemblablement, que M. de Denonville, aurait voulu l’avoir entre ses mains, pour le faire pendre, et invraisemblablement, que ce chef descendit à Mont-réal, exprès pour l’en défier.

Le Comte de Frontenac, arrivé à Québec, le 12 octobre 1790, « mit pied à terre, sur les huit heures du soir, et fut reçu aux flambeaux, tant de la ville que de la rade, par le conseil souverain, et par tous les habitans, qui étaient sous les armes. On fit trois décharges de canon et de mousqueterie, et les feux de joie furent accompagnés d’illuminations à toutes les fenêtres des maisons de la ville. Ce soir même, tous les corps de Canada le complimentèrent. Le lendemain, il fut visité de toutes les dames, dont la joie secrète se remarquait autant sur leur visage qu’en leurs paroles. Plusieurs personnes firent jouer des feux d’artifice, pendant qu’on chantait le Te Deum à la grande église, où le gouverneur se trouva. Ces réjouissances durèrent en augmentant de jour en jour, jusqu’à ce qu’il partit pour le Mont-réal. Il est adoré de tout le monde : on l’appelle redemptor patriæ. » — Lahontan.

Article XXXIV, de la Capitulation de Mont-réal. « Toutes les communautés, et tous les prêtres conserveront leurs meubles, la propriété et les revenus de leurs seigueuries, et autres biens qu’ils possèdent dans la colonie, de quelque nature quelconque qu’ils puissent être ; et les dits biens seront préservés dans leurs priviléges, droits, honneurs et exemptions. » — « Accordé. »

Extrait des Instructions de Guy Carleton, écuyer, Gouverneur, &c. « C’est notre plaisir que les sociétés des prêtres catholiques appellés les séminaires de Québec et de Mont-réal, continuent à posséder et occuper leurs maisons de résidence, et toutes autres maisons et terres qui leur appartenaient légitimement, le 13 septembre 1759 ; et il sera loisible à ces sociétés de remplir les places vacantes et d’admettre de nouveaux membres, suivant les règles de leur fondation, et d’instruire les jeunes gens, pour les rendre propres au service des cures, à mesure qu’elles deviendront vacantes. »