Histoire des relations du Japon avec l’Europe aux XVIe et XVIIe siècles/Index

INDEX





Amakousa, île située au sud de Nagasaki, près la côte ouest de Kiou-Siou. La révolte qui eut lieu dans cette île en 1637 eut pour cause le mécontentement des samouraï chrétiens. Konishi Youkinaga, général chrétien de Hidéyoshi avait été battu par Iéyasou à la bataille de Sékigahara ; Otomo, seigneur de Boungo et Arima, seigneur de Shimabara, tous eux fervents chrétiens, avaient vu leurs fiefs confisqués par ordre du gouvernement shogounal. Les samouraï, sous la conduite de ces seigneurs, s’armèrent contre le shogoun peu favorable aux chrétiens, espérant renverser les Tokougawa et rétablir les Toyotomi. Au nombre de 35 000, ils se fortifièrent dans Shimabara. Le shogoun n’arriva à les pacifier qu’après une année de luttes.


Ashikaga, famille issue des Minamoto, dont les membres occupèrent le shogounat de 1338 à 1573. La fin de ce gouvernement constitue la période la plus troublée de l’histoire japonaise.


Azoutchi, ville de la province d’Omi. C’est là que Nabounaga avait sa résidence.


Bakoufou, terme signifiant le gouvernement shogounal. On appelle bakoufou de Kamakoura le gouvernement shogounal inauguré par Yoritomo à Kamakoura ; bakoufou de Mouromatchi, celui des Ashikaga inauguré à Mouromatchi, près Kioto ; bakoufou de Edo, celui des Tokougawa.


Bon, fête bouddhique que l’on célèbre le 15 juillet pour sauver les âmes des morts qui sont dans un lieu de souffrance. Ce mot désigne également aujourd’hui l’époque où, à l’instar du jour de l’an, l’on se fait entre amis des cadeaux.


Bonten Taïshakou, dieu indien qui, d’après le bouddhisme, surveille tous les humains.


Bouké, terme signifiant la famille de Boushi.


Boushi, gens de la classe militaire. Depuis le bakoufou de Kamakoura, ce nom était donné à tous les chevaliers féodaux.


Daïmio, nom donné, depuis le bakoufou de Yoritomo, aux grands vassaux du shogoun. Avec le shogounat des Tokougawa, il désigne l’une des classes de bouké, celle des seigneurs féodaux dont le fief a un revenu annuel de plus de dix mille kokou de riz.


Daïri, palais impérial et, par extension, l’empereur lui-même.


Daté Masamodné, seigneur illustre sous Hidéyoshi et Iéyasou. Il se rendit célèbre au moment de l’expédition de la Corée par Hidéyoshi. Son fief d’Oshou était des plus importants mais il était tout à fait situé au nord du Japon, de sorte qu’Iéyasou craignit peu, pour son gouvernement, cet homme si entreprenant.


Déshima, îlot artificiel situé sur la côte de Nagasaki. Il a été créé dans le but de servir de résidence aux étrangers. Les négociants hollandais, après s’être assuré le monopole du commerce avec le Japon, furent relégués dans cet îlot durant toute la durée du gouvernement shogounal (1638-1854).


Edo, la capitale du Japon, aujourd’hui appelé Tokio. Elle fut le siège du gouvernement shogounal du Tokougawa et la résidence du shogoun de cette famille jusqu’en 1868. Aujourd’hui Tokio est également le siège de la résidence impériale et du gouvernement japonais.


Eïrokou, ère japonaise qui dura douze ans (1558-1669).


Enriakou-ji, temple bouddhique fondé par le bonze Saïtcho pendant l’ère Enriakou (en 788). Il est situé sur le mont Hieï, à Kioto et est considéré comme temple protecteur de la ville.


Foujiou-fouzé, l’une des sectes boudhiques, propagée par le bonze Nikko, vers la fin du xvie siècle. La propagation de sa doctrine, interdite par les Tokougawa, a été reprise depuis 1876, avec le principe de la liberté de conscience.


Foujiwara, famille qui, du viie au xiie siècle, fut toute puissante à la cour impériale du Japon. Elle se fit remarquer par des réformes utiles dans la législation. S’étant désintéressée de la guerre, elle fut renversée par Taïra et Minamoto.


Ghenji, v. Minamoto.


Ghenna, ère japonaise qui dura neuf ans (1615-1623).


Ghensho, impératrice, petite-fille de l’empereur Temmou, régna de 715 à 723. Elle encouragea la rédaction du Nihon-ghi. Elle abdiqua en faveur de son neveu.


Go-Daïgo, empereur du Japon, né en 1288, parvint au trône en 1319. Les Hojo étaient alors au pouvoir, au titre de régents du shogoun. Il dut céder à leur puissance et s’enfuir dans la province d’Omi en 1331. Il parvint cependant en 1333 à restaurer le pouvoir mikadonal, mais son organisation politique étant défectueuse, il fut vaincu par Takaouji, en 1336, qui fonda le bakoufou de Mouromatchi. Go-Daïgo se vit contraint de transporter sa cour au sud du Japon, à Yoshino. Il mourut en 1338.


Goshouïn (littér. : sceau shogounal rouge). Quand le gouvernement shogounal donnait une autorisation importante, on apposait sur le document le sceau shogounal avec l’encre rouge. Le Goshouïn-bouné signifie un navire qui a eu une autorisation shogounale de faire la navigation à l’étranger.


Hara-kiri (littér. : ouverture du ventre). Mode de suicide propre au Japon. Les détails de la scène étaient minutieusement réglés par l’étiquette. Cette coutume est aujourd’hui tombée en désuétude.


Hatamoto, terme signifiant d’abord le camp d’un général, puis les chevaliers qui gardaient ce camp. Avec la féodalité, ce mot prit une signification toute particulière ; il désigna une classe de bouké attachée spécialement à la personne du shogoun.


Hatchiman Daïbosatsou, dieu protecteur des armes. Son patron est l’empereur Ohjin.


Heïké, v. Taïra.


Hiden (littér. : renseignement sur les arts secrets). Ce terme a été employé pour désigner le christianisme dans certains édits, parce que les missionnaires ne voulaient faire connaître leur doctrine qu’à certains disciples distingués.


Hidétada, second shogoun de la famille des Tokougawa qui gouverna de 1605 à 1622. Il poursuivit sans pitié la guerre d’extermination que son père avait commencée contre les chrétiens.


Hidétsougou, fils adoptif de Hidéyoshi qui abdiqua en sa faveur en 1591 tout en continuant réellement à gouverner en qualité d’ex-kouampakou. Il ne fut point un homme d’État ; ne songeant qu’aux plaisirs, il mécontenta le peuple. Enfermé à Kôya, il se suicida et Hidéyoshi reprit le pouvoir.


Hidéyori, fils de Hidéyoshi, succéda à son père en 1598, et garda le pouvoir jusqu’en 1602 où Iéyasou établit son gouvernement à Edo ; néanmoins Hidéyori conserva une partie du pouvoir au château d’Osaka, entouré des fidèles chevaliers de son père. Ce ne fut qu’en 1615 que sa maison périt définitivement.


Hidéyoshi, général et homme d’État, né en 1535, mort en 1598. Il était le fils d’une famille de paysans d’Owari ; il avait pour nom Kinoshita Tookitchi et fut d’abord un simple soldat de Nobounaga. Sa valeur sur les champs de bataille le fit arriver au grade de général : c’est alors qu’il changea son nom en celui de Hashiba Hidéyoshi. Quand Nobounaga fut tué par Mitsouhidé, il vengea sa mort en tuant à son tour celui-ci. Il devint, de ce fait, dictateur. Hidéyoshi, désirant achever l’œuvre de Nobounaga, rétablit le palais impérial et restaura le temple d’Isé. La cour lui donna le nom de Toyotomi, en récompense de ses services pour la cause de l’empereur. Il se démit de ses fonctions en faveur de son petit-fils. Sous son gouvernement furent rendus les premiers édits de persécution contre les chrétiens.


Hiéda-no-Areï, personnage de la cour de l’empereur Temmou, qui fut chargé de rédiger l’histoire des premiers siècles.


Higan, mot bouddhique signifiant immortel et incréé. Ce mot est usuellement employé pour indiquer la veille, le jour et le lendemain du solstice du printemps et de l’automne. Ces jours-là, on procède à des cérémonies bouddhiques.


Hirado, port situé au nord de Nagasaki, sur la côte ouest de Kiou-Siou.


Hojo, famille dont les chefs, sous le titre de régents du shogoun, administrèrent le Japon de 1223 à 1333. Quelques régents furent d’une réelle valeur. Son gouvernement, qu’elle établit à Kamakoura, dura jusqu’à la restauration de Kembou (1333).


Honda (Masazoumi), l’un des cinq conseillers du gouvernement shogounal. Kazouké-no-Souké, nom sous lequel est également connu ce personnage, est un titre d’honneur qu’il avait reçu du shogoun. Tous les seigneurs et les samouraï ayant une haute situation recevaient des titres analogues, par exemple : Doï Ooï-no-kami, Itakoura Iga-no-kami, etc.


Hotoké, synonyme de Bouddha.


Ikkoshiou, l’une des sectes du bouddhisme japonais, fondée par le bonze Shinran au milieu du xiiie siècle. Vers la fin du shogounat des Ashikaga, et profitant du désordre qui régnait à cette époque, les fidèles de la secte Ikkoshiou prirent les armes pour augmenter l’influence de leur secte. Cette insurrection qui, au début, avait un caractère religieux prit ensuite une tournure politique, car les grands temples avaient alors leurs propres fiefs et constituaient un véritable pouvoir seigneurial. C’est pour amoindrir cette puissance que Nobounaga autorisa la prédication du christianisme. Mais, par contre, Hidéyoshi favorisa beaucoup les partisans de la secte Ikkoshiou au moment de l’expédition contre Shimazou, daïmio de Satsouma.


Iémitsou, troisième shogoun de la famille des Tokougawa (1623-1650).


Iéyasou, premier shogoun de la famille des Tokougawa, descendant des Minamoto, né en 1542, mort en 1616. L’un des plus grands personnages du Japon. Outre ses talents militaires, il avait ceux d’un régent et d’un législateur. Il servit d’abord Nobounaga en qualité de général et, à la mort de celui-ci devint un des conseillers de Hidéyoshi qui lui fit épouser sa sœur, pour resserrer les liens entre les deux maisons. L’influence d’Iéyasou excita plus tard la jalousie de Hidéyori et de la Cour d’Osaka : de là, la guerre de Sékigahara. La toute puissance des Tokougawa devait durer trois siècles. Nommé shogoun en 1603, Iéyasou abdiqua en faveur de son fils en 1605, mais conserva jusqu’à sa mort la réalité du pouvoir, en 1616.


Jimmou, nom posthume du premier mikado du Japon et le fondateur de la dynastie actuellement régnante. Il aurait vécu de 722 à 585 avant l’ère chrétienne. Son nom signifie divin guerrier. C’est lui qui, l’an 660, inaugura l’an I de l’ère japonaise et établit sa capitale à Yamato (Kashiwabara).


Jingo, impératrice, veuve de l’empereur Tchouaï. Celui-ci étant mort, l’an 200, pendant la révolte de Koumaso à Kiou-Siou, elle dirigea ses armées contre la Corée alors divisée en plusieurs petits États et qui favorisaient la dite révolte. Elle fut victorieuse et la Corée devint tributaire du Japon. L’empereur Ojin, son fils, étant trop jeune, elle gouverna le pays comme régente de 201 à 269, date de sa mort.


Jingouji-oura, petit port de la province de Boungo, sur la côte est de Kiou-Siou, en face l’île Shikokou.


Kagoshima, chef-lieu du département de ce nom. C’est là se trouvait, au temps de la féodalité, le château du seigneur de Satsouma.


Kamakoura, siège de la famille Minamoto dès le xie siècle. Quand elle triompha avec Yoritomo, elle devint le siège de la résidence du shogoun ; il en fut ainsi jusqu’à la fin des Hojo.


Kami, synonyme de dieu. Ce mot est spécialement employé pour désigner les dieux du shintoïsme, religion ancestrale du Japon.


Kasouga-Daïmiojin (littér. : les dieux de Kasouga). Le temple de Kasouga, situé à Yamato, a pour dieux tutélaires : Takémikazoutchi, Amatsoukoyané et quelques autres. Il était l’objet d’une grande vénération dans la famille des Foujiwara, Amatsoukoyané ayant été l’ancêtre de cette famille.


Katana, sorte de sabre que tous les boushi portaient toujours, sous la féodalité. Ils en avaient deux à la fois, l’un grand, l’autre petit.


Keïtcho, ère japonaise qui dura dix-neuf ans (1596-1614).


Kembou (Restauration de). On appelle ainsi l’époque où l’empereur Go-Daïgo gouverna le Japon, en reprenant le pouvoir qu’il avait été contraint d’abandonner.


Kioto (littér. : ville où réside l’empereur). Elle fut la capitale du Japon de 794 à 1869. Les shogouns l’habitèrent aussi du xive à la fin du xvie siècle.


Ko-ji-ki (littér. : récit des choses anciennes). Bien qu’il existait déjà quelques rites des traditions historiques, ce document constitue le premier document sur l’histoire du Japon. Il part de la création du monde pour s’arrêter au règne de l’impératrice Souiko (593 de notre ère). Il fut rédigé, en 712, par ordre de l’impératrice Ghemmeï.


Ko-kou, mesure employée pour les grains, équivalente à peu près à deux hectolitres. Les revenus des daïmios, le traitement des fonctionnaires étaient jadis évalués en ko-kou de riz.


Kouampakou (littér. : celui qui a plein pouvoir sur les affaires politiques). Titre donné au plus haut fonctionnaire de la Cour à qui sont délégués tous les pouvoirs politiques. Cette fonction fut primitivement créée en faveur des Foujiwara.


Kouan-eï, ère japonaise qui dura pendant vingt ans (1624-1643).


Kouan-ryo, le plus haut fonctionnaire du gouvernement shogounal des Ashikaga. Il s’occupait de toutes les affaires politiques.


Kouanto, nom donné au fief des Tokougawa qu’Iéyasou reçut de Hidéyoshi, en 1690. Il comprenait huit provinces et avait pour chef-lieu Edo où se trouvait le château de cette famille.


Koubo, signifie la Cour. Ce titre était donné par l’empereur au shogoun, à partir du xive siècle. Dans les écrits des Jésuites, le shogoun est le plus souvent désigné du nom de Koubo-sama.


Masako, fille de Hojo Tokimasa et femme de Yoritomo. Après la mort de son mari, elle s’empara du pouvoir avec son père et dirigea les affaires jusqu’à sa mort, en 1225.


Matsoudaïra, nom primitif des Tokougawa. Ce titre honorifique fut donné aux daïmios et aux samouraï pour les récompenser de leurs services.


Meiji, ère japonaise actuelle. Elle commença en 1868, date où eut lieu la restauration du pouvoir mikadonal. Avec l’arrivée des Américains à Ouraga en 1853, le Japon se trouva divisé en deux partis, mikadonal et shogounal : celui-ci désirait ouvrir le pays aux étrangers, celui-là persistait dans la vieille politique qui consistait à le laisser fermé. Ces divergences d’opinions ne durèrent pas : on comprit vite la nécessité de ne point rester plus longtemps isolé. Réconciliés sur le terrain de la politique extérieure, les deux systèmes de la politique de Edo et de Kioto demeurèrent face à face. Quant à la politique intérieure, la lutte se poursuivit entre eux. Toutefois le jour ne fut pas long à venir où le shogoun lui-même, malgré les forces militaires réelles dont il pouvait encore disposer, se soumit à l’empereur. Dès lors, c’est le gouvernement impérial bien centralisé ou gouvernement de la Restauration qui règne sur le nouveau Japon.


Miako, synonyme de Kioto, qui signifie la capitale du Japon.


Mikado, l’empereur. Synonyme de Tennô. Ce terme est moins usité des Japonais que ceux de Tenshi ou Tennô.


Minamoto, nom de famille donné pour la première fois aux enfants de l’empereur Saga (810-823) et plus tard aux descendants de l’empereur Seïwa (869-876). L’histoire détaillée de cette famille se confondrait presque avec l’histoire politique du Japon depuis le xie siècle. D’abord rivale des Foujiwara, puis des Taïra, elle réussit à peu près à annuler l’influence des premiers et à exterminer les seconds en 1185. Les deux familles Ashikaga et Tokougawa étaient issues des Minamoto.


Mommou, empereur du Japon, régna de 697 à 707. Il fit rédiger plusieurs codes et fit construire la fameuse route Nakasendo.


Mon-mé, monnaie dont le poids est de cinq grammes.


Mori Motonari. Les Mori formaient une ancienne famille qui, avec Motonari, devinrent très célèbres. En 1551, un vassal d’Oh-outchi, seigneur de Souo et de Nagato, se révolta et tua son maître Yoshitaka. Mais en 1554, Motonari, seigneur d’Aki, province voisine de celle de Souo, battit le traître Soué Haroukata. Les Mori restèrent ainsi les seigneurs des deux provinces de Souo et de Nagato jusqu’à la Restauration de 1868, date à laquelle ils prirent énergiquement parti pour le mikado.


Nagasaki, port commercial situé sur la côte ouest de Kiou-Siou.


Nagoya, deux villes portent ce nom, mais l’orthographe, dans le style japonais, n’est pas la même. La ville de Nagoya où se trouvait Hidéyoshi pendant l’expédition de Shimazou est située dans la province de Hizen, île Kiou-Siou. L’autre est située dans l’île Nippon, province d’Owari.


Nihon-ghi, abrégé du Nihonshoki (Histoire écrite du Japon), faite en 720, par ordre de l’impératrice Ghensho. Il est écrit en caractères chinois.


Nobounaga (Oda), né en 1573, d’une famille des petits États d’Owari, se signala de bonne heure par son intrépidité. Ayant déposé le dernier shogoun de la famille des Ashikaga qu’il avait d’abord fait nommer, il se substitua à lui. Dès lors, devenu le véritable chef de l’État sous le titre de Daïnagon, il restaura lui-même la cour du mikado, désorganisée après la guerre d’Ohjin. Quoique général très habile, son caractère emporté fit beaucoup de mécontents parmi ses généraux. L’un d eux, Aketchi Mitsouhidé, se révolta et le tua en 1582. Par haine des bonzes, il avait encouragé la propagande faite par les Jésuites. C’est à cette époque que François Xavier débarqua au Japon pour prêcher le christianisme.


Ohjin, guerre civile, commencée en 1467, terminée en 1477. Les causes de cette guerre provinrent des conflits des successions shogounales et des querelles politiques entre les régents Hosokawa et Yamana. Pendant plus de dix ans, Kioto fut transformé en champ de bataille, le palais impérial fut démoli, le pouvoir shogounal fut très ébranlé, de sorte que les seigneurs territoriaux vinrent disputer la suzeraineté contrôle gouvernement central. Avec cette guerre, commence l’âge noir du Japon qui dura jusqu’à l’époque d’Oda et de Toyotomi.


Ono-Yasoumaro, lettré qui fut chargé par l’impératrice Gemmio de la rédaction définitive du Ko-ji-ki. Cette rédaction, terminée en 712, ne fut imprimée pour la première fois qu’en 1644.


Osaka, ville industrielle et port commercial très animé du Japon actuel. Il est situé près de Kobé (Hiogo). C’est dans cette ville que se trouvait le château des Toyotomi qu’avait fait construire Hidéyoshi pour son gouvernement et sa résidence.


Ouraga, port situé un peu au sud de Nagasaki, dans la baie de Tokio.


Raïki, le livre de l’étiquette. C’est l’ouvrage chinois, rédigé au iiie siècle avant l’ère chrétienne, dans lequel ont été recueillis les principes de la morale et de l’étiquette exprimés par les anciens lettrés.


Ri, mesure de longueur qui variait jadis avec les provinces. Aujourd’hui le ri vaut 3,927 mètres.


Sabia, terme de respect placé après le nom ou le titre d’une personne. On emploie également le terme dono.


Samouraï, dénomination ancienne de la classe guerrière du Japon. Ce mot est synonyme de Boushi.


Satsouma, nom d’une province donnée, sous les Tokougawa, au département actuel de Kagoshima, à l’extrémité méridionale de Kiou-Siou.


Sékigahara, (province de Mino) endroit où se livra l’une des plus sanglantes batailles de l’histoire japonaise, l’an 1600, entre les Tokougawa et les Toyotomi. Cette bataille porta un coup fatal à la maison de Hidéyoshi qui fut défaite par Iéyasou. Quant à la maison des Toyotomi, si elle ne fut pas anéantie, elle fut du moins considérablement affaiblie. Ce n’est qu’à la suite des campagnes de 1614 et 1615 que Hidéyori, battu par les Tokougawa, fut contraint de se suicider.


Sendaï, l’ancienne capitale de la province d’Oshou, aujourd’hui chef-lieu du département de Miyaghi.


Shiraïto-Warifou, ensemble de dispositions légales relatives à l’achat des cargaisons portugaises de soie par les seuls commerçants de Kioto, Sakaï et Nagasaki. Ces dispositions, qui remontent à 1604, avaient pour but d’organiser l’importation de la soie au Japon, d’attribuer les marchandises au commerce de ces trois villes suivant des proportions fixées à l’avance, et de régulariser les transactions à l’arrivée des cargaisons par l’institution de cours officiels. Le shiraïto-warifou était donc un régime légal présentant sans doute des règles restrictives de la liberté, mais conçu en vue d’assurer le développement du commerce de la soie.


Shogoun, terme qui signifiait, avant Yoritomo, le chef d’une armée, mais qui, avec lui, a pris la signification de suzerain féodal. Tous les suzerains féodaux n’ont pas pris néanmoins le titre de shogouns. C’est ainsi, par exemple, qu’Oda Nobounaga et Toyotomi Hidéyoshi, chefs de la féodalité, n’ont pas été nommés shogouns par la Cour : Nobounaga régna avec le titre de dictateur et Hidéyoshi avec celui de kouampakou.


Shomio, dénomination donnée aux seigneurs féodaux dont le fief n’avait pas un revenu annuel de dix mille kokou de riz. V. Daïmio.


Soumpou, ville de la province de Sourouga, où Iéyasou fixa sa résidence après sa retraite et d’où il gouverna le Japon en qualité d’ex-shogoun. Il s’établit dans cette ville, parce qu’elle était le chef-lieu de l’ancien fief des Tokougawa, où il était né. Cette ville s’appelle aujourd’hui Shizouoka, et est le chef-lieu du département du même nom.


Souo constituait, sous la féodalité, la partie est de la province de Yamagoutchi ; Nagato formait la partie ouest.


Taïkoua (réforme de). Cette réforme s’effectua, en 645, grâce au prince Naka-no-Oé et à Kamatari. Elle avait pour but de détruire le pouvoir des Soga qui, depuis 587, s’était toujours accru, surtout avec Irouka. Cet abus de pouvoirs de la part des Soga entraîna le mouvement impérialiste qui finit par vaincre Irouka et établir un gouvernement central. Avec cette centralisation de pouvoir, tous les systèmes politiques et sociaux ont été réformés, sur le modèle des bonnes institutions chinoises. C’est ainsi qu’on a établi des règles concernant l’état-civil, les impôts, les communications, qu’on a créé huit ministères et promulgué les codes pénal et civil.


Taïra, nom de famille donné aux petits-fils de l’empereur Kouammou (782-805) par l’empereur Junna (824-833). Cette famille, avec celles de Foujiwara et des Minamoto, domine tout le moyen âge japonais. Pendant le xiie siècle, sa rivalité avec les Minamoto ensanglanta le pays. Elle finit par succomber complètement en 1185.


Takaouji (Ashikaga) né en 1304, mort en 1358. Il reçut des fiefs de l’empereur Go-Daïgo en récompense des services qu’il rendit pendant la Restauration de Kembou. Traité avec trop d’honneurs, il songea à s’emparer du pouvoir mikadonal et se révolta en 1336. Ce fut le commencement du shogounat des Ashikaga qui devait durer jusqu’en 1578.


Tanégashima, île dépendant de Kiou-Siou et situé au sud de celle-ci.


Temboun, ère japonaise qui dura vingt-trois ans (1532-1554).


Tennô (littér. : empereur céleste), synonyme de tenshi. L’empereur est supposé être monté sur le trône par ordre du ciel. Dans le shintoïsme, religion nationale du Japon, les dieux sont vénérés également comme des dieux.


Tenshio, ère japonaise, qui dura dix-neuf ans (1573-1591).


Teisho Daïjin-gou (littér. le dieu qui éclaire le monde). D’après la mythologie japonaise, le Japon fut créé par Izanaghi-no mikoto et Izanami-no-mikoto qui étaient descendus du ciel à l’île Onogoro (Awaji actuelle). Ils eurent trois enfants dont l’aîné, Oohiroumémoutchino-mikoto, fut admis à régner dans le Ciel (Takamagahara). Comme son corps était brillant, on l’appela Amatérasou-Oomikami ou encore Tensho-Daïjin.


Tokougawa, famille japonaise, branche des Minamoto, dont le nom fut pris au xiie siècle par Yoshisué, arrière-petit-fils du fameux Yoshiyé. Chassés par les Ashikaga de la province de Kozouké, ils se réfugièrent, au xive siècle, dans celle de Mikawa. Au début du xviie siècle, l’un d’eux, Iéyasou, s’empara du shogounat que sa famille conserva jusqu’en 1868.


Toyotomi, nom de la famille de Hidéyoshi qui succéda à celle des Oda et gouverna le Japon de 1585 à 1603. Elle fut remplacée par la célèbre famille des Tokougawa.


Yamagoutchi, province située à l’extrémité méridionale de l’île Nippon.


Yoritomo, le premier et l’un des plus illustres shogouns du Japon, né en 1146, mort en 1199. Épargné dans le grand massacre qui suivit la défaite du parti des Minamoto, en 1159, il fut exilé à Izou d’où il parvint à s’enfuir. Il ameuta alors les mécontents, prit les armes et finit, en 1185, par écraser complètement les Taïra à la bataille de Dan-no-oura. C’est alors qu’il inaugura le shogounal héréditaire (1186) et établit le siège de son gouvernement à Kamakoura. C’est lui qui organisa méthodiquement le régime de la féodalité militaire. Il fit jouir le pays d’une tranquillité inconnue depuis un demi-siècle.