Histoire des Canadiens-français, Tome IV/Chapitre 1

CHAPITRE I

1660-1665


fin des temps héroïques



D
e 1660 à 1665, l’histoire du Canada se compose d’expectatives. Des secours étaient promis. Viendraient-ils ? Ne viendraient-ils pas ? Cinq années de doute. Et au milieu de cette situation, la guerre des Iroquois, les massacres, toujours les massacres.

Les espérances des Canadiens provenaient principalement des succès remportés par la mère-patrie en Europe. Mazarin disparaissait. La France restait debout dans la personne de Louis XIV, et ce roi, véritablement digne d’être le chef de la nation, reprenait les idées de son grand-père Henri IV, fortifiées de la politique de Richelieu dont il sut s’inspirer. Un souffle national allait s’emparer des Français. Tout ici, au Canada, était fait pour le comprendre. Si la guerre de trente ans, suivie des troubles de la Fronde, avait fait réfléchir autrefois le jeune souverain, les maux de la colonie ne manquaient pas non plus de porter à la réflexion ceux qui se regardaient comme les fondateurs du Canada. Une députation de Canadiens devait fort bien s’entendre avec les ministres qui recevaient la dictée nouvelle. Et pourquoi pas ? Les besoins étaient les mêmes des deux côtés de l’océan. Louis XIV voulait et pouvait dominer en Europe. Nous de même en Amérique. La seule puissance civilisée qui fût à craindre de notre part était l’Angleterre ; mais Charles II, à peine monté sur le trône, n’osait rien entreprendre contre son cousin de France. Il y avait bien les Hollandais d’Albany et de New-York ; toutefois, cette république de marchands à courte vue attendait pour voir se dessiner les intentions de la France. Restait à soumettre les Iroquois. L’apparition d’un régiment, invoqué depuis un quart de siècle, réglerait ce point important. Puisque le roi n’avait plus besoin de ses vieilles troupes, ne pourrait-il pas en envoyer quelque nombre sur nos rivages, et par là consolider la Nouvelle-France si terriblement en proie aux épreuves de la guerre sauvage ?

Un homme était tout désigné pour aller à la cour représenter la situation des Canadiens. C’était M. Pierre Boucher, anobli en 1660 en raison de ses services militaires. À un extérieur seules années 1658 et 1659, il arriva près de deux cents hommes et une quarantaine de filles. Si nous ajoutons les gens amenés en 1662 par M. Boucher, on comprend que le pays renfermait, au commencement de 1663, entre deux mille et deux mille cinq cents âmes ; car il faut tenir compte des naissances survenues durant les dix dernières années. Quant à la population flottante, autrement dite « française, » nous répétons ce qui a été affirmé en 1653 : elle était insignifiante comme nombre.

« Vers 1660, dit M. Ferland, les enfants nés dans le pays formaient déjà une part considérable de la population. Autour du noyau primitif vinrent successivement s’aglomérer les immigrations postérieures qui en modifièrent un peu le caractère, sans néanmoins le changer notablement. »

La mère de l’Incarnation écrivait, le 25 juin 1660 : « L’hiver a été extraordinaire cette année, en sorte que personne n’en avait encore jamais vu un semblable. Nous ne pouvions échauffer ; nos habits nous semblaient légers comme des plumes. Quelques-unes de nous étaient abandonnées (résignées) à mourir de froid. » Dans un pays où le bois de chauffage abonde, ceci a lieu de surprendre.

À la même date, la digne religieuse raconte les dangers de la guerre des Iroquois. C’était quelques jours après le combat du Long-Sault, où Dollard s’était sacrifié avec ses seize compagnons : « L’on avait conjecturé ici (à Québec) que l’issue de cette affaire serait telle qu’elle est arrivée, savoir que nos dix-sept Français et nos bons sauvages[1] seraient les victimes qui sauveraient tout le pays, car il est certain que, sans cette rencontre, nous étions perdus sans ressource, parce que personne n’était sur ses gardes[2], ni même en soupçon que les ennemis dussent venir. Ils devaient néanmoins être ici à la Pentecôte (16 mai), auquel temps les hommes étant à la campagne, ils nous eussent trouvés sans force et sans défense ; ils eussent tué, pillé et enlevé hommes, femmes et enfants, et quoiqu’ils n’eussent pu rien faire à nos maisons de pierre, venant fondre néanmoins avec impétuosité, ils eussent jeté la crainte et la frayeur partout. On tient pour certain qu’ils reviendront à l’automne (prochain) ou au printemps[3] de l’année prochaine, c’est pourquoi on se fortifie dans Québec. Et pour le dehors, M. le gouverneur (d’Argenson) a puissamment travaillé à faire des réduits aux villages fermés, où il oblige chacun de bâtir une maison pour sa famille et contribuer à faire des granges communes pour assurer les moissons, faute de quoi il fera mettre le feu dans les maisons de ceux qui ne voudront pas obéir. C’est une sage police et nécessaire pour le temps, autrement les particuliers se mettent en danger de périr[4] avec leurs familles. De la sorte, il se trouvera neuf ou dix réduits bien peuplés et capables de se défendre. Ce qui est à craindre, c’est la famine, car si l’ennemi vient à l’automne, il ravagera les moissons ; s’il vient au printemps, il empêchera les semences. Cette crainte de la famine fait faire un effort au vaisseau, qui n’est ici que du 13 de ce mois, pour aller en France quérir des farines, afin d’en avoir en réserve pour le temps de la nécessité, car elles se gardent ici plusieurs années quand elles sont bien préparées, et quand le pays en sera fourni on ne craindra pas tant ce fléau. Ce vaisseau fera deux voyages cette année, ce qui est une chose bien extraordinaire, car quelque diligence qu’il fasse, il ne peut être ici de retour qu’en octobre, et il sera obligé de s’en retourner sans s’arrêter. »

Dans son Journal historique, Charlevoix dit : « Il fallut, pour se garantir de la fureur des Iroquois, construire sur chaque paroisse des espèces de forts où les habitants pussent se réfugier à la première alarme. On y entretenait, nuit et jour, un ou deux factionnaires, et tous avaient quelques pièces de campagne, ou tout au moins quelques pierriers, tant pour écarter l’ennemi que pour avertir les habitants d’être sur leurs gardes, ou pour demander du secours. Ces forts n’étaient que de grands enclos fermés de palissades, avec quelques redoutes ; l’église et la maison du seigneur y étaient enfermées, et il y avait encore assez d’espace pour y retirer, en cas de besoin, les femmes, les enfants et les bestiaux. C’en était assez pour se mettre hors d’insulte, et je ne sache pas que les Iroquois aient jamais pris aucun de ces forts. »

M. Boucher, partant pour la France, l’automne de 1661, se proposait de demander six cents nouveaux colons. On fut étonné, à Paris, en apprenant que les Français trouvaient au Canada de quoi se nourrir. Parlant du commissaire envoyé à la suite de ce voyage (1662), la mère de l’Incarnation dit : « Après que ce gentilhomme eut examiné toutes choses, il est tombé d’accord sur tout ce que M. le gouverneur (d’Avaugour) avait mandé au roi, et que M. Boucher lui avait confirmé de bouche, que l’on peut faire en ce pays un royaume plus grand et plus beau que celui de France. Je m’en rapporte (je ne juge pas d’après ma propre opinion), mais c’est le sentiment de ceux qui disent s’y connaître. Il y a des mines en plusieurs endroits[5], les terres y sont fort bonnes ; il y a surtout un grand nombre d’enfants. Ce fut un des points sur lesquels le roi questionna le plus M. Boucher, savoir si le pays était fécond en enfants. Il l’est, en effet, et cela est étonnant de voir le grand nombre d’enfants très beaux et bien faits, sans aucune difformité corporelle, si ce n’est par accident. Un pauvre homme aura huit enfants et plus qui l’hiver vont nu-pieds et nu-tête, avec une petite camisole sur le dos, qui ne vivent que d’anguilles et d’un peu de pain ; et avec cela ils sont gros et gras. » Quelques jours auparavant (6 novembre 1662), elle avait écrit ce passage qui montre bien la négligence de l’administration et les misères qu’enduraient les gens assez courageux pour se rendre au Canada : « L’on vient de me donner avis qu’une chaloupe va partir pour aller trouver les vaisseaux du roi, qui se sont arrêtés à soixante lieues d’ici, sans qu’on ait jamais pu faire obéir le capitaine, quoiqu’on lui ait commandé de la part du roi de venir à Québec. Il s’excuse sur la saison, qu’il dit être trop avancée, aucun navire n’ayant jamais monté si tard jusqu’à Québec, ajoutant que son vaisseau étant de quatre cents tonneaux, il risquerait trop dans le fleuve. Mais la véritable raison est qu’il a peur qu’on ne le châtie de sa mauvaise conduite dans le temps de sa navigation, il a fort maltraité le gentilhomme (M. Dumont) que Sa Majesté envoie pour reconnaître le pays, comme aussi M. Boucher qui était le porteur des lettres du roi, et enfin tous les passagers qu’il a presque fait périr de faim et de soif, comme en effet il en est mort près de quarante. Il n’avait des vivres que pour deux mois, et il en a été quatre en chemin. Il a aussi arrêté, au même lieu, l’autre vaisseau qui n’étant qu’une flute, eût pu monter jusqu’ici et s’en retourner même après la Saint-Martin, d’autres semblables en étant partis plus tard les années dernières. »

M. d’Avaugour, connaissant mieux le pays et voyant que le roi y prêtait quelque attention, dressa un plan de défense pour l’exécution duquel il demandait trois mille soldats. Il est malheureux que Colbert n’ait pu nous envoyer cette force, ou qu’il ait pensé obtenir les mêmes résultats au moyen d’un seul millier d’hommes qu’il nous fournit de cette classe, trois années plus tard.

L’été de 1662, les Iroquois avaient parlé de paix, sachant bien qu’on les prendrait au mot. Ce stratagème leur réussissait toujours. Ils profitaient des temps de repos ainsi obtenus pour réorganiser leurs forces. Un Huron naturalisé Iroquois, qui visita nos établissements l’automne de 1663, s’aperçut de ce qui se passait — les secours arrivaient de France — et il donna l’alarme aux Cinq-Nations. De suite, les hostilités furent reprises. L’année 1664 se passa en attaques — et en pourparlers ; car les Iroquois ne menaient jamais la guerre sans tenir des conférences avec ceux qu’ils voulaient détruire. Les massacres continuaient donc entre chaque réunion de parlementaires ; les chefs iroquois disaient, comme d’habitude, que ces mauvais coups étaient le fait de la folle jeunesse qu’aucune injonction des tribus ne pouvait arrêter.

M. d’Avaugour écrivit un mémoire au sujet des fortifications dont le pays avait besoin. Il indiquait les points naturellement forts de la contrée, et qu’il suffisait de protéger pour tenir l’ennemi en échec. Ses vues sont encore praticables aujourd’hui, quoique les circonstances aient bien changé. On n’a pas assez rendu justice à ce gouverneur, qui avait quarante années d’expérience dans les choses militaires, et qu’un pur patriotisme animait. Ses désaccords avec Mgr de Laval ont aveuglé les historiens. Il n’entendait pas voir l’État gouverné par des prêtres — il avait raison.

Colbert fut frappé des rapports de cet homme de mérite ; il résolut de faire passer trois cents émigrants par année au Canada, et de placer chez les vieux habitants ceux qui ne connaissaient point l’agriculture, afin de les former, durant au moins deux ans, au travail de la terre, et les mettre ensuite à leur compte particulier. Le roi, plein d’ardeur, approuvait ces projets. On décida de faire embarquer (1663) deux mille soldats, et de les licencier le plus vite possible dans la colonie. Mais la guerre des Turcs rompit ce dessein. Louis XIV, qui cherchait un expédient propre à humilier la maison d’Autriche, profita du péril où se trouvait l’empereur : il lui envoya de bonnes troupes, afin de gagner des batailles et de se constituer son auxiliaire tout-puissant. C’est ce qui arriva. Le Canada ne reçut que trois cents colons, et, sur ce nombre, peu ou point de militaires.

« Le Saint-Laurent, écrivait M. d’Avaugour en 1663, est l’entrée d’un pays qui pourrait devenir le plus grand État de l’univers… Trois mille soldats devraient être envoyés dans la colonie, licenciés et changés en colons après trois ans de service. Durant ces trois années, ils pourraient faire de Québec une forteresse imprenable, subjuguer les Iroquois, s’emparer des établissements de la rivière Hudson, et finalement s’ouvrir un chemin par cette rivière jusqu’à l’océan. »

Quel programme ! La conquête de l’Amérique du Nord ! Les établissements hollandais d’Albany et de New-Amsterdam (New-York aujourd’hui) ne tenaient qu’à un fil. Ceux des Anglais (Nouvelle-Angleterre) étaient sans protection. Or, Louis XIV entendait tenir l’Angleterre à distance des affaires des colonies, comme de celles de l’Europe ; il le pouvait. D’autre part, sa politique, déjà visible, était d’abaisser la Hollande. Le gouverneur du Canada dressait donc un plan selon les vues du maître et à la fois réalisable. Les Iroquois, balayés en quelques jours, n’eussent compté pour rien dans l’exécution de ce plan.

Les beaux régiments allèrent guerroyer sur le Danube. La France en retira une gloire nouvelle. L’ambition de Louis XIV grandit, mais se concentra en Europe : le Canada ne reçut que juste le secours dont il avait besoin pour vivre.

À Montréal, les esprits étaient montés — les courages aussi. Le patriotisme n’est jamais plus fort qu’aux frontières. Le premier jour de février 1663, une milice fut organisée parmi cette vaillante population. Voici les habitants dont elle se composait :

1ère escouade : Jean de Lavigne, caporal ; Mathurin Rouillié, Robert Pilroy, Julien Averty dit Langevin, Thomas Monier, Isaac Lafrechoux, Michel Guibert.

2ème escouade : Urbain Bordereau dit Graveline, caporal ; Jean Aubin, Pierre de Vauchy, Jean Guerrier, Jacques Hordequin, Claude Marcaut, Louis de Laporte.

3ème escouade : Pierre Bonnefonds, caporal ; Pierre Gadois, André fils, Jean-Baptiste Gadois, René Langevin, François Carle, Antoine Lafontaine.

4ème escouade : Gabriel Le Celle dit le Clos, caporal ; Maurice Adverty dit Léger, Frs Le Ber, Michel Morreau, Jean Cadieu, Pierre Richomme, Pierre Malet.

5ème escouade : Jean Gasteau, caporal ; Étienne de Saintes, André Trajot, Barthelemi Vilreau, Pierre Coisnay, Guillaume Halier, René Piron dit le Carme.

6ème escouade : Gibert Barbier, caporal ; Étienne Trudeau, Jean Desroches, Nicolas Godé, Paul Benoit, Pierre Paipin, François Bailly.

7ème escouade : Pierre Raguindeau dit Saint-Germain, caporal ; Thècle Cornelius, Antoine Beaudet, Pierre Desautels dit Lapointe, Jean Baudoin, Honoré Langlois dit Lachapelle, Jean de Niau.

8ème escouade : Claude Robutel, caporal ; Robert le Cavelier dit Deslauriers, Beninge Basset, Jean Gervaise, Urbain Tessier dit Lavigne, Jacques Le Ber, Charles Lemoine.

9ème escouade : Jacques Monnier, caporal ; Jacques Roulleau, Étienne Champo, François Tardinet, Antoine Brunet, François Le Boulanger, Norbert de Nuermann, Hollandais.

10ème escouade : Jacques Testard dit Laforêt, caporal ; Charles Testard, Jacques Millots, Laurent Archambault, Jacques Dufresne, André Charly dit Saint-Onge, Pierre Dagenais dit Lépine.

11ème escouade : Jacques Lemoine, caporal ; Jean Quentin, Julien Blois ou Benoist, Grégoire Simon, Laurent Glory, Michel André dit Saint-Michel, Guillaume Grenet.

12ème escouade : Louis Preudhomme, caporal ; Henri Perrin, Hugues Picard dit Lafortune, Louis Chevalier, Jacques Beauvais dit Saint-Jamme, Jean Descary, Jacques Mousseaux dit Laviolette.

13ème escouade : Mathurin Goyet dit Laviolette, caporal ; Jean Leduc, Frs Roisnay, Pierre Gagnier, Guillaume Estienne, Pierre Pigeon, Laurent Bory.

14ème escouade : le sieur de Sailly, caporal ; Gilles Lauzon, Guillaume Gendron, Jean Chevalier, Antoine Courtemanche, Pierre Tessier, Pierre Saulnier.

15ème escouade : Pierre de Lugerat dit Desmoulins, caporal ; Jean Le Mercher dit Laroche, Mathurin Langevin dit Lacroix, Simon Galbrun, Michel Paroissien, Pierre Chicouane, Antoine Renault.

16ème escouade : Honoré Dansny dit le Tourango, caporal ; Mathurin Thibeaudeau, Jean Renouil, Charles Ptolomel, Mathurin Jouanneau, Michel Théodore dit Gilles, Jean Sellier.

17ème escouade : Nicolas Hubert dit Lacroix, caporal ; Pierre Lorrain, Louis Loisel, Marin Janot dit Lachapelle, Mathurin Lorion, Jean Chapperon, Nicolas Milet dit le Beauceron.

18ème escouade : Jean Cicot, caporal ; Mathurin Jousset, Jacques Beauchamp, Élie Beaujean, Fiacre Ducharme, Simon Cardinal.

19ème escouade : Jean Valiquet, caporal ; Urbain Jetté, Jacques de Laporte, Pierre Gandin, Simon Desprez, René Fillastreau, Louis Guerestin.

20ème escouade : Des Coulombiers, caporal ; Brossard, Bouvier, Leger Hébert, Lavallée, Pierre Charon, René Fezeret.

Le 15 septembre 1663, M. de Mésy, arrivant de France, en compagnie de Mgr  de Laval et d’un commissaire, M. Gaudais-Dupont, amena cent familles et quelques officiers — gens de robe, militaires, des soldats — avec promesse de nouveaux arrivages.

On ne savait pas toujours choisir le personnel de ces convois. Sur les cent cinquante colons arrivés à Québec, la plupart, dit une chronique, étaient « des jeunes gens, clercs, écoliers, ou autres de cette classe, dont la meilleure partie n’avaient jamais travaillé. » Il en mourut un certain nombre une fois à terre. Le reste s’accoutuma, en assez peu de temps, à une vie laborieuse, et forma dans la suite des cultivateurs utiles et intelligents.

Cependant, depuis plus de vingt ans, la population s’accroissait en dépit de l’abandon dans lequel les Cent-Associés laissaient le pays. Pour ne citer qu’un exemple, la ville des Trois-Rivières avait perdu plus de la moitié de ses chefs de famille, mais elle était déjà peuplée des enfants nés sur son sol. Les seigneurs des environs de Québec appelaient autour d’eux des colons. Montréal travaillait avec succès à augmenter sa petite population. De 1650 à 1660, près de cent mariages d’émigrants furent célébrés à Québec. De 1642 à 1654, il y avait eu vingt-six mariages et soixante naissances à Montréal. Comme le dit M. Rameau, il ne manquait au développement rapide du pays qu’une juste part dans la sollicitude de la France pour son peuplement et sa protection.

Voyons quelles seigneuries avaient été concédées dans les dix années qui expirent en 1662, date où commence véritablement un nouveau régime. Ces seigneuries sont devenues des paroisses. Il n’y a pas d’histoire des Canadiens sans l’explication des origines de ces groupes de population.

Le 20 août 1652, « Concession faite aux dames de l’Hôtel-Dieu, par M. de Lauzon, gouverneur-général, une demi-lieue de terre de front sur la rivière Saint-Charles, sur dix lieues de profondeur, démembrée du fief Saint-Gabriel[6], par donation de Robert Giffard aux hospitalières : — à prendre d’un côté aux terres concédées sur la rivière Saint-Charles à Guillaume Couillard, d’autre part à la ligne qui fait la séparation des terres[7] depuis peu accordées aux sauvages, d’autre bout par derrière aux terres non-concédées, et par devant à la rivière Saint-Charles[8]. » Ce fief, qui porte le nom de Saint-Ignace, est borné au nord-est par celui de l’Epinay et le canton de Stoneham, au sud-ouest par Sillery et Saint-Gabriel, en arrière par le fief Hubert, en front par la rivière Saint-Charles. Il appartient encore aux hospitalières.

Le 15 décembre 1653, à Jean Bourdon « seigneur de Saint-Jean, toute l’étendue de terre[9] qui se rencontre sur le fleuve Saint-Laurent, du côté du nord, depuis les bornes de la concession[10] du sieur abbé de Lauzon[11] jusqu’à celles[12] du défunt sieur de Chastelets, avec quatre lieues de profondeur[13]… moyenne et basse justice… aux mêmes droits que la compagnie de la Nouvelle-France… et pour rachat le revenu d’une année à chaque mutation de possesseur suivant la coutume du Vexin Français[14] enclavée de celle de Paris. » C’est la Pointe-aux-Trembles, autrement dite Sainte-Jeanne de Neuville[15].

Le 20 octobre 1654, le gouverneur-général accorde aux jésuites, en franc-alleu, la plus grande des îles situées dans les bouches du Saint-Maurice, en considération de ce que les pères ont fait pour la conversion des sauvages. Le 9 mars suivant, cette propriété passe, « à titre de cens et rentes seigneuriales, payable à la Saint-Martin, à Christophe Crevier sieur de la Mêlée, Jacques Bertrand, Jacques Brisset, Jean Pacault, Pierre Dandonneau dit Lajeunesse et Michel Lemay, tous habitants des Trois-Rivières. » Les concessionnaires s’engagent à faire moudre au moulin des jésuites les grains provenant de l’île « lorsque le dit moulin sera bâti. » Dans l’intervalle des cinq années qui suivirent, Christophe Crevier racheta les parts de ses co-propriétaires ; c’est de lui que ce domaine a pris le nom de Saint-Christophe.

Le 10 août 1655, le gouverneur-général concède à Estienne de la Fond, habitant des Trois-Rivières, un quart de lieue de terrain au-dessus de la rivière dite la Madeleine, et un quart de lieue au-dessous, de front sur le fleuve, du côté du nord, au-dessus des Trois-Rivières, et trois lieues de profondeur dans les terres, en fief, avec droits de haute, moyenne et basse justice, mouvant de Québec par un seul hommage, à la charge du revenu d’une année à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français enclavée de la coutume de Paris. Cette rivière de la Madeleine est-elle la même que les Relations (1644, p. 41 ; 1652, p. 33) désignent comme étant située à six lieues au-dessus des Trois-Rivières ? Si oui, ce serait l’une des rivières Machiche. La Fond ne paraît pas avoir fait valoir ses droits (il mourut en 1665, comme se terminait la guerre des Iroquois) ; mais son parent, Pierre Boucher, se fit accorder plus tard (1672) le titre de la seigneurie de Grosbois, aujourd’hui Machiche.

Le 20 octobre 1655, le gouverneur-général accorde à Pierre Boucher une île située dans l’embouchure du Saint-Maurice, un peu au-dessus de l’île Saint-Christophe, « à perpétuité, en fief mouvant de Québec par un seul hommage, à la charge du revenu d’une année à chaque mutation de possession, suivant la coutume du Vexin Français enclavée de la prévosté et vicomte de Paris, et sera la dite île nommée l’île Saint-Joseph[16]. »

Le 1er avril 1656, sont données à Nicolas[17] Juchereau, écuyer, sieur de Saint-Denis, » trois lieues de front sur le fleuve, du côté du sud, au lieu dit Kamouraska par les sauvages, à prendre les dites trois lieues de front à commencer une lieue au-dessus de la pointe du sud-ouest en montant, et deux lieues en descendant au nord-est, et deux lieues de profondeur dans les terres… en tous droits de haute, moyenne et basse justice… aux mêmes droits que la compagnie de la Nouvelle-France en jouit par la donation qui lui en a été faite par l’édit de son établissement, à la réserve toutefois de la foi et hommage que le dit sieur Saint-Denis, ses hoirs et ayants cause seront tenus porter en la senechaussée de Québec par un seul hommage, et pour rachat le revenu d’une année à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français enclavée de celle de Paris. » Cette seigneurie porte le nom de Saint-Roch des Aulnais.

La compagnie érige (9 avril 1656) en faveur de M. Louis d’Ailleboust, « directeur de la traité de la Nouvelle-France, » la terre de Coulonge « en titre de châtellenie, avec justice haute, moyenne et basse, suivant la coutume de Paris. »

Parlant de la colonie qui se préparait à partir au printemps de 1656 pour les cantons iroquois, M. Faillon dit : « Malgré ces inquiétudes mortelles et nonobstant l’avenir si incertain d’un établissement entrepris par contrainte, au milieu d’un pays ennemi, M. de Lauson, accoutumé déjà à disposer largement des terres de la Nouvelle-France, pour créer des principautés imaginaires en faveur de ses amis, donna aux pères jésuites, le 12 avril 1656, un titre de concession par lequel il leur attribua, à perpétuité, en tout droit de propriété, justice et seigneurie, cent lieues de terre en superficie, au pays des Iroquois supérieurs (dix lieues de front sur dix de profondeur), soit à Onnontagué même ou auprès de ce bourg, soit en tout autre lieu que les concessionnaires jugeraient plus commode. On a de la peine à comprendre comment ce gouverneur, à qui les Iroquois faisaient alors la loi, ait osé, malgré sa faiblesse, disposer ainsi en souverain des terres de ces barbares, quoique adonnés eux-mêmes à la culture des champs : attribution qui, s’ils en eussent eu connaissance, aurait pu leur fournir un juste motif de déclarer de nouveau la guerre aux Français. Mais ils l’ignorèrent toujours, et ce titre ne profita à personne[18]. » Chez les Iroquois comme parmi nous, le premier soin des jésuites était de s’emparer du sol et de la richesse publique.

Pierre Boucher, sieur de Grosbois, gouverneur des Trois-Rivières, accorde (31 juillet 1656) à Jean Sauvaget, procureur fiscal de l’endroit, « une terre et concession à la Pointe du lac Saint-Pierre, du côté du nord, de la consistance de trois quarts de lieue de front sur deux lieues de profondeur dans les terres, pour en jouir par le dit Sauvaget et Étienne Seigneuret, son gendre[19]… en fief, par un seul hommage mouvant de Québec, à la charge du revenu (d’une année ?) des dites terres par chaque mutation de possesseur, avec tous droits ; feront les dits Sauvaget et Seigneuret habituer les dites terres en leur étendue et y travailler dans quatre ans[20] de ce jour. » Ce titre fut ratifié par M. de Lauson quelques jours plus tard.

Un fief de dix arpents de front sur vingt de profondeur est donné (5 août 1656) à Pierre Boucher, âgé de trois ans, fils de Pierre Boucher, gouverneur des Trois-Rivières, à prendre environ trois cents pas au-dessus de la troisième rivière, dans la banlieue des Trois-Rivières… « par un seul hommage relevant de Québec, à la charge du revenu d’une année des dits lieux à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français enclavée de la coutume de Paris. » Ce fief porte encore le nom de Boucherville, d’après l’enfant en faveur de qui il fut donné. La descendance du sieur de Boucherville figure honorablement dans notre histoire.

« La compagnie de la Nouvelle-France, désirant reconnaître les bons services qu’elle a reçus de M. Robineau, l’un des anciens directeurs de la dite compagnie, en la personne du sieur René Robineau, son fils, chevalier de l’ordre du roi, grand voyer[21] de la Nouvelle-France, l’un des associés, lui donne et concède (26 février 1657) un fief mouvant de Québec, avec moyenne et basse justice suivant la coutume de Paris — dix arpents de terre de profondeur, sur un de large, lequel s’appellera le fief de Bécancourt, sis sur le chemin du Cap-Rouge, qui était ci-devant des terres de la ferme appartenant à la dite compagnie, lesquels dix arpents sont chargés de bois revenu depuis qu’ils sont défrichés. » Signé à Paris : A. Cheffault, secrétaire de la compagnie[22]. La ville de Québec comprend, dans ses limites actuelles, une dizaine de fiefs, dont l’un est celui de Bécancour. Les autres sont ceux des ursulines, de la Fabrique, du Cap-aux-Diamants, de la Miséricorde, des Récollets, Villeraye, Sasseville et Sault-au-Matelot[23].

Le 24 septembre 1657, Charles Le Moyne obtient la première des trois concessions qui composent la seigneurie de Longueuil, soit cinquante arpents de front sur cent de profondeur, à la charge du revenu « d’une année à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français. » La deuxième, qui lui donnait l’île Sainte-Hélène et l’île Ronde, lui fut d’abord promise par un billet de Charles de Lauson-Charny, du 30 mai 1664, « aux charges qu’il plairait au sieur (Jean) de Lauzon y apposer, » et ensuite par un titre daté à Paris, le 20 mars 1665, donné par l’ancien gouverneur-général Jean de Lauson ci-dessus, « comme tuteur et ayant la garde noble des enfants mineurs de feu sieur (Jean) de Lauzon, grand sénéchal de ce pays, auquel appartenait la seigneurie de la Citière… pour par lui (Le Moyne) en jouir en fief, avec justice moyenne et basse seulement, relevant de la dite seigneurie de la Citière, et pleine foi et hommage, à la charge de dix minots de blé froment de rente noble, féodale et foncière, payable à chaque fête de Saint-Martin d’hiver, avec le revenu d’une année de la dite île (Sainte-Hélène) à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français… » Au bas de ce titre, le sieur de Lauson-Charny « reconnaît que la rente portée par icelui est exhorbitante et beaucoup au-dessus de ce que l’on pourrait exiger pour la dite concession, et en vertu du pouvoir à lui donné par le dit sieur de Lauson (son père), il réduit la dite rente à dix livres en argent[24], par écrit signé de lui, daté à Québec, le 12 décembre 1665. » La troisième concession (3 novembre 1672) agrandit la seigneurie primitive de chaque côté[25].

L’île d’Orléans, l’un des groupes les plus importants de cette époque, mérite une mention. En 1657, M. Charles de Lauson vendit à Julien Fortin dit Bellefontaine sa part de société dans la propriété de l’île d’Orléans, mais se réserva la seigneurie de Lirec dont il possédait le titre particulier[26]. Fortin s’était marié à Québec, le 11 novembre 1652, avec Geneviève Gamache dit Lamarre, dont un frère fut seigneur de l’Islet. La seigneurie de Lirec, comprenant la paroisse de la Sainte-Famille et une partie de celle de Saint-Pierre, fut vendue (2 septembre 1666) par M. Charles de Lauson à Mgr  de Laval[27]. De 1657 à 1660, des terres furent concédées dans l’île à Jean Lehoux, Louis Houde (il était à Québec en 1654), Adrien Blanquet, Jacques Bernier dit Jean de Paris (il était à Québec en 1656) et Pierre Labrecque. En 1660, plusieurs terres furent concédées, dont une à Paul Vachon, notaire, procureur de M. Charles de Lauson, et plus tard de Mgr  de Laval pour ses seigneuries de la côte de Beaupré et de l’île d’Orléans. Il est le plus ancien notaire de l’île. L’un de ses fils fut prêtre. Louis Péronne, sieur de Mazé, acquit (1661) de M. de Lauson un petit fief, joignant le fief Gourdeau, qui mesurait quinze arpents de front au nord de l’île. Le sieur du Mazé, membre du conseil souverain de Québec, donna (1665) la moitié de son fief à son intime ami, Jacques Descailhaut sieur de la Tesserie, aussi membre du conseil. Le fief Mesnu, concédé le 12 mai 1661 à Jean-Baptiste Peuvret sieur de Mesnu, consistait en quarante arpents de front, du côté sud de l’île, dans la paroisse Saint-Laurent, au nord-est du fief Gourdeau. Peuvret (c’est sa signature) fut procureur fiscal de Québec après 1666. Il avait épousé (1659) la veuve de Louis de Lauson et reçut d’elle la seigneurie de Fossambault, En 1661, Charles de Lauson accorda des terres à Jean Juchereau de la Ferté et à Nicolas, frère de celui-ci. Les propriétaires de ces fiefs relevaient des seigneurs de l’île[28]. En 1663, la Relation dit : « L’île d’Orléans est remarquable par sa grandeur, ayant plus de douze lieues de tour. Elle est abondante en grains qui y viennent de toutes sortes et avec tant de facilité que le laboureur ne fait quasi que gratter la terre, qui ne laisse pas de lui donner tout ce qu’il veut ; et cela durant quatorze ou quinze ans continuels sans avoir reposé. »

Le 25 février 1661, la compagnie accorde à François Bissot sieur de la Rivière la concession dite de l’île aux Œufs, « située au-dessous de Tadoussac… avec le droit de chasse et d’établir en terre ferme… la pêche sédentaire des loups-marins, etc., et autre négoce, depuis la dite île aux Œufs jusqu’aux Sept-Îles, et dans la grande anse vers les Esquimaux, où les Espagnols font ordinairement la pêche… » Cette seigneurie, plus connue sous le nom de Mingan, n’a été à peu près occupée que pour les fins de la pêche[29]. C’est la dernière concession faite par les Cent-Associés.

M. Pierre Boucher, étant en France, reçut (20 avril 1662) la seigneurie de Saint-François du Lac[30], mesurant une lieue au fleuve sur autant de profondeur, qui lui fut concédée par M. de Lauson, tuteur des enfants de son fils, en son vivant sénéchal de la colonie et propriétaire du domaine de la Citière, avec moyenne et basse justice ; à charge d’une rente noble et seigneuriale de cinq minots de blé froment, non rachetable, avec le revenu d’une année à chaque mutation de possesseur, suivant la coutume du Vexin Français. Une dizaine d’années plus tard, cette seigneurie passa à Jean Crevier sieur de Saint-François, beau-frère de Boucher[31].

L’origine des plus anciennes paroisses du Bas-Canada se trouve assez nettement retracée par les actes de concession des seigneuries, les noms des premiers habitants, les circonstances du temps où arrivèrent ces colons, et le mode de gouvernement qui régissait alors le pays. Nous croyons avoir donné jusqu’ici un ensemble complet de renseignements sur ces divers points. Bientôt, des détails plus amples aideront le lecteur à suivre la marche des choses et à pénétrer davantage dans l’histoire des Canadiens-français du dix-septième siècle ; car peu après la fin des grandes guerres des Iroquois, notre petit groupe d’habitants se révéla sous des formes nouvelles. Il y avait en lui des vertus que personne ne soupçonnait. Le défricheur, le simple cultivateur, l’homme de la charrue, en un mot, se fit soldat, explorateur, commerçant, navigateur, acquit des titres de noblesse, érigea des forts, les défendit, fonda des colonies, les peupla et les administra tellement que Charlevoix (1720) se demandait si, par hasard, les Canadiens-français ne parviendraient pas un jour à égaler leurs frères de France, lorsque la porte des hautes études leur serait ouverte !



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  1. On ignorait encore à Québec que les Hurons eussent trahi Dollard.
  2. Personne n’était sur ses gardes ! Mais la guerre faisait rage depuis plus de douze ans !
  3. C’est ce que firent en effet les Iroquois.
  4. Ce n’était pas la faute des habitants si le Canada était ainsi exposé.
  5. Les mines de fer de la Baie-Saint-Paul et du Cap-de-la-Madeleine étaient alors connues.
  6. Accordé, en 1647, à Robert Giffard.
  7. Sillery concédé aux sauvages en mars 1651.
  8. Bouchette, article « Saint-Ignace. »
  9. Deux lieues trois quarts ou environ de front.
  10. On ne sait quand l’abbé de Lauzon avait obtenu cette seigneurie. En 1672, les sieurs Toupin, père et fils, se la firent accorder. Elle porte le nom de Bélaire ou des Écureuils.
  11. Fils du gouverneur Jean de Lauzon, à ce qu’il semble. Il ne figure au Canada que par l’acte ci-dessus.
  12. Le fief De Maure passé à Jean Juchereau sieur de Maure, après le décès de son frère, Noël Juchereau sieur des Chastelets.
  13. Au bout de cette profondeur est le fief Bourglouis.
  14. D’après cette coutume, un fief se rachetait à chaque mutation, même lorsqu’il était transmis par voie d’héritage en ligne directe ; tandis que, par la coutume de Paris, il n’était dû au seigneur féodal, en pareil cas, « que la bouche et les mains, avec le serment de fidélité. »
  15. Titres seigneuriaux, I, 68, 390 ; Bouchette, article « Neuville. »
  16. Titres seigneuriaux, p. 85.
  17. Fils de Jean Juchereau sieur de Maure. Marié (1649) avec M.-Thérèse Giffard, il hérita de la belle seigneurie de Beauport.
  18. Histoire de la colonie française, II, 251.
  19. Anne Dupuis, femme de Jean Seigneuret, ci-dessus, était l’aïeule de Madeleine Benassis, laquelle était mariée avec Étienne Seigneuret.
  20. Ceci est à remarquer.
  21. Première mention de cette charge au Canada.
  22. Titres seigneuriaux, p. 145.
  23. J.-M. Lemoine : Les rues de Québec, p. 30.
  24. Cette année 1665, l’argent commençait à arriver de France.
  25. Tenure seigneuriale, vol. B, p. 81. Titres seigneuriaux, pp. 99, 301.
  26. Turcotte : Histoire de l’île d’Orléans, p. 64-5.
  27. Cela explique pourquoi, après avoir vendu sa part dans la société, il restait encore seigneur de Lirec.
  28. Turcotte : Histoire de Vile d’Orléans, pp. 67-9.
  29. Voir Bouchette, article « Mingan. » Voir aussi la brochure imprimée à l’Événement en 1868.
  30. Elle porta d’abord le nom de Saint-François des Prés.
  31. Titres seigneuriaux, p. 81.