Histoire des œuvres de Balzac/Première Partie. I. – La Comédie humaine/Scènes de la Vie de campagne
LXII. Le Médecin de campagne, daté d’octobre 1832-juillet 1833. Dédié à sa mère. Ce roman parut inédit en septembre 1833, chez Mame-Delaunay, deux volumes in-8o ; le premier portant sous le titre le millésime de février 1833, et le second celui de juillet 1833 ; il était alors divisé en chapitres dont voici les titres, supprimés depuis :
En 1834, le Médecin de campagne reparut en quatre volumes in-18 chez Werdet, et les titres des chapitres xxii à xxxvi y furent remplacés par ceux-ci :
En 1836, il reparut encore chez le même éditeur, dédié et daté pour la première fois, et toutes les divisions précédentes supprimées et remplacées par sept parties dont voici les titres :
En 1839, il fut réimprimé chez Charpentier en un volume in-12, et ne conserva les titres que des chapitres i, ii, v, vi et vii ; ces divisions sont encore celles qui existent aujourd’hui. En 1846, ce roman entra dans la première édition des Scènes de la Vie de campagne (première édition de la Comédie humaine, tome XIII). En 1842, il a été publié à part un extrait de cet ouvrage, sous le titre d’Histoire de l’empereur, racontée dans une grange par un vieux soldat, un volume in-32, chez Dubochet, Hetzel, Paulin et Aubert ; ce même extrait avait paru pour la première fois, inédit et sous le même titre, dans l’Europe littéraire du 19 juin 1833. Il y était précédé de cette note :
Quelques renseignements sur les acteurs de cette scène sont nécessaires pour en faire comprendre tout l’intérêt. Goguelat, le conteur, est un ancien fantassin de la garde impériale. Gondrin, auditeur passif, est un des pontonniers qui sont entrés dans la Bérézina pour y enfoncer les chevalets des ponts, lors de la retraite de Moscou, et le seul de son corps qui ait survécu ; il en est resté sourd. Genestas est un vieil officier de cavalerie furtivement introduit dans la grange par M. Benassis, le médecin de campagne. Ils sont cachés tous deux dans le foin pour entendre le récit des soldats. La veillée y est commencée ; un vieux paysan vient de finir l’histoire populaire de la Bossue courageuse.
La pensée que Balzac écrivit sur l’Album de la Société des gens de lettres, et qui a été publiée depuis, est aussi extraite du Médecin de campagne. Elle commence page 568, ligne 18, aux mots : « Le législateur », et finit page 569, ligne 15, aux mots : « un empereur ».
TOME III.
LXIII. Le Curé de village, daté de Paris, janvier 1837-mars 1845. Ce roman fut publié d’abord en trois fragments dans la Presse, où il remplaça la Maison Nucingen et la Torpille, ainsi que le constate cet avis de la Presse du 28 septembre 1838, annonçant la prochaine publication du Curé de village :
Cette nouvelle, dont l’auteur revoit en ce moment les épreuves, est destinée à remplacer la Maison Nucingen et la Torpille précédemment annoncées, mais dont l’insertion n’a pu avoir lieu par des considérations puisées dans les exigences d’un journal quotidien.
Le premier fragment, intitulé le Curé de village, parut dans ce journal, daté des Jardies, décembre 1838 du 1er au 7 janvier 1839. Il était divisé ainsi :
Le second, intitulé Véronique, suite du Curé de village, daté des Jardies, avril 1839, y parut dans les numéros du 30 juin au 13 juillet 1839, précédé d’une sorte de préface (voir tome XXII, page 535), et divisé ainsi :
Le troisième, intitulé Véronique au tombeau et non daté, y parut dans les numéros du 30 juillet au 1er août 1839, en trois chapitres :
C’est à propos de la réimpression non autorisée de Véronique dans l’Estafette que Balzac écrivit à la Presse la lettre insérée au tome XXII, page 275.
Cet ouvrage parut pour la première fois en volumes en mai 1841, daté de Paris, janvier 1839-janvier 1841, deux volumes in-8o, chez Souverain, précédé d’une préface datée de Paris, janvier 1841 (voir tome XXII, page 546), et de la dédicace suivante, qui accompagna toutes ses réimpressions jusqu’à l’édition définitive où Balzac l’a supprimée.
La moindre barque n’est pas lancée à la mer sans que les marins la mettent sous la protection de quelque vivant emblème ou d’un nom révéré ; soyez donc, madame, à l’imitation de cette coutume, la patronne de cet ouvrage lancé dans notre océan littéraire, et puisse-t-il être préservé de la bourrasque par ce nom impérial que l’Église a fait saint, et que votre dévouement a doublement sanctifié pour moi.
de balzac.
La lacune signalée dans la préface, et qu’indiquait cette phrase qui y a été supprimée : « Cette lacune se trouve avant le chapitre intitulé le Coup de grâce, » vient aujourd’hui après la ligne 18 de la page 192.
Cette version, augmentée d’une importante partie inédite, contient, refondues de fond en comble, les trois parties publiées dans la Presse ; si bien que le début de la seconde y devient le commencement de tout l’ouvrage. Elle est divisée en vingt-huit chapitres dont voici le point de départ dans la Presse : i à vi, Véronique ; vii à xv, le Curé de village ; xvi à xxv, inédits ; xxvi à xxviii, Véronique au tombeau. Voici la table de ces chapitres :
Il serait impossible d’indiquer exactement les remaniements que Balzac a fait subir à son œuvre dans cette première édition de librairie, tant il a fondu l’une dans l’autre les introductions des deux premières parties publiées dans la Presse ; la version du journal serait des plus intéressantes à conserver, comme premier jet de sa pensée ; on verrait, en la comparant à l’édition définitive, quel travail de révision et d’augmentation il lui a fait subir.
En 1846, le Curé de village entra, sans ce morcellement en vingt-huit chapitres, dans la première édition des Scènes de la Vie de campagne (première édition de la Comédie humaine, tome XIII). Il est encore remanié dans cette édition, où l’année 1843 est citée (page 195, ligne 13), ce qui n’avait pu se faire dans l’édition de 1841. Ces changements avaient été exécutés en 1845, ce qui explique la seconde date que le livre porte encore aujourd’hui. Cette version est divisée comme suit :
L’œuvre a gardé définitivement cette forme dans l’édition qui nous occupe.
LXIV. Les Paysans, daté de 1845. Dédié à P.-S.-B. Gavault. La première partie de cet ouvrage, Qui terre a, guerre a (titre sous lequel l’ouvrage entier avait été annoncé d’abord), parut pour la première fois, accompagné de sa dédicace et de la note placée aujourd’hui à la fin de tout l’ouvrage, dans la Presse, du 3 au 21 décembre 1844 ; la note, dans le numéro du 13 décembre. Elle était, comme aujourd’hui, divisée en chapitres dont voici les titres :
Cette partie, la seule qui ait été publiée du vivant de Balzac, fut suivie, après sa mort, d’une seconde partie qui parut pour la première fois en 1855 dans la Revue de Paris, numéros du 1er et du 15 juin ; elle avait été précédée de la réimpression des feuilletons de la Presse, dans les numéros du 1er et du 15 avril, du 1er et du 15 mai de la même année. Cette seconde partie, qui ne porte pas de titre général, était divisée ainsi, comme aujourd’hui :
L’ouvrage[1], ainsi complété, parut pour la première fois, en cinq volumes in-8o, chez de Potter en 1855 ; il était suivi du Traité des Excitants et du Voyage à Java (voir aux Œuvres diverses). La même année, il entra dans le deuxième volume complémentaire de la Comédie humaine (tome XVIII des Œuvres de Balzac), in-8o, chez madame Houssiaux, tel qu’il est réimprimé dans l’édition définitive.
- ↑ Le catalogue de la vente Dutacq (in-8o, chez Techener, 1857), parle de cette œuvre (page 74), et indique, mais sans preuves à l’appui, madame de B… comme collaborateur de Balzac pour la seconde partie. Ce catalogue est on ne peut plus intéressant à consulter sur les œuvres de l’auteur de la Comédie humaine ; il a été rédigé par le bibliophile Jacob (M. Paul Lacroix).