Histoire des églises et chapelles de Lyon/Saint-Épipode

H. Lardanchet (tome Ip. 185-186).

SAINT-ÉPIPODE

Il vient d’être question à plusieurs reprises de la Recluserie Saint-Épipoy ; voici l’origine de cette appellation et l’histoire de sa chapelle.

Parmi les confesseurs de la foi des premiers siècles lyonnais, deux se rattachent plus intimement à la paroisse Saint-Paul, saint Épipode ou Épipoy et saint Alexandre, martyrisés en 178. Une étroite amitié les liait ainsi qu’une commune origine grecque. Durant la persécution de 177, ils se réfugièrent chez une pauvre veuve, du nom de Lucie, à

Saint-Épipode en 1550.

peu de distance de la porte de Pierre-Scize. Après un an, ils furent découverts et conduits au supplice : Épipode était vraisemblablement citoyen romain, car on lui trancha la tête ; Alexandre mourut sur la croix. Dans un premier mouvement, son ami avait tenté de fuir ; courant le long d’un réservoir qui retenait, auprès de la demeure de Lucie, les eaux d’une source, il y laissa choir sa sandale. Dès lors, la piété des fidèles attribua à ce réservoir des vertus curatives miraculeuses. Un oratoire fut élevé sur le lieu qu’avait occupé la maison de Lucie, et saint Eucher y mit un religieux pour le desservir. La chapelle Saint-Épipoy dépendit d’abord des chanoines de Saint-Jean ; elle passa, en 1489, à l’administration du chapitre de Saint-Paul qui y entretint un gardien. Le clergé de la cathédrale se rendait en procession à l’église Saint-Paul la veille de Saint-Épipode, nom que le peuple prononçait plus volontiers Épipoy ; il allait à l’église Saint-Irénée, les jours de Saint-Irénée et de Saint-Épipode. Le chapitre de Saint-Paul se rendait, lui aussi, processionnellement vers la recluserie, la veille de Saint-Épipode : le reclus devait donner au céroféraire un cierge d’un quarteron. De la chapelle Saint-Épipode, il ne reste hélas ! plus que le souvenir ; il est heureux du moins que les anciens plans de Lyon nous aient conservé et l’indication de son emplacement exact et une silhouette sommaire qui permet de restituer la forme de cet édifice.