Histoire des églises et chapelles de Lyon/Rédemption

H. Lardanchet (tome Ip. 232-239).

LA RÉDEMPTION

Ce fut en 1856 que le cardinal de Bonald ordonna la création d’une nouvelle circonscription religieuse, qui emprunterait à Saint-Pothin la partie située au nord du cours Morand et du cours Vitton. Le 28 octobre de la même année, M. Xavier Tamain en devenait le curé. Une commission présidée par M. Crozier-Vachon, fut chargée de préparer l’établissement de la nouvelle paroisse et l’érection de l’église. Dans sa première assemblée, le 2 décembre, elle décida de louer, pour l’église provisoire, un hangar mesurant 54 mètres sur 13. M. Dignoscyo fils, architecte, aménagea le bâtiment pour la somme de 10.000 francs. Cette église provisoire, située 28, avenue de Noailles, servit au culte depuis le 22 mars 1857 jusqu’au 4 novembre 1877.

La commission préparatoire s’occupa aussi du nom de la nouvelle paroisse. Mgr Bonald déclara qu’elle serait placée sous le vocable de la Rédemption ; et, à cette occasion, il emprunta à la liturgie Romaine, pour l’insérer dans le Propre lyonnais, la fête du Saint Rédempteur, fixée au 23 octobre. Quant au patronage de Saint-Germain, qui était demandé par M. Germain Crozier, il lui fut accordé sans difficulté ; d’autant plus, disait monseigneur l’archevêque, que saint Germain « ayant opéré des miracles sur le bord du Rhône, il était bon d’en consacrer le souvenir ».

La commission financière s’acquitta activement et consciencieusement de sa tâche ; les membres souscrivirent 21.700 francs, et se déclarèrent solidairement responsables pendant un an. Les dépenses totales d’installation s’élevèrent à 39.410 francs, dont 7.600 pour le mobilier, malgré les dons, et la stricte économie qui avait présidé à tous les achats. Lorsque les préparatifs furent terminés et les formalités accomplies, des affiches furent imprimées, des invitations envoyées aux autorités, et l’inauguration de l’église provisoire eut lieu le dimanche 22 mars 1857, en présence d’une foule émue, et sous la présidence de monseigneur l’archevêque.

M. Tamain, curé, et MM. Michard et Roche, les deux premiers vicaires, logeaient au n° 7 de la rue Sully, dans un presbytère provisoire. En janvier 1858, on leur adjoignit un troisième vicaire, M. Vignon. Le 25 avril 1857, la paroisse fut érigée en succursale, avec le curé de Saint-Louis comme archiprêtre, parce que Saint-Pothin ne reçut qu’en 1865 la dignité d’archiprêtré.

La Fabrique, toujours avec M. Crozier pour président, fut alors régulièrement instituée, en remplacement de la commission qui siégea pour la dernière fois le 25 mars 1858. L’année suivante, la ville prit à sa charge, sur la demande de M. Vaïsse, le loyer de l’église provisoire, et la fabrique se trouva ainsi déchargée d’une somme annuelle de 5.000 francs.

On entrait dans la vieille chapelle de l’avenue de Noailles, de plain-pied, par un grand
la rédemption
portail à double battant, qui s’ouvrait sur un vaste porche, sombre et recouvert d’une tribune. Plus loin, l’édifice s’élargissait sur la gauche, éclairé des deux côtés par de grandes fenêtres à rideaux rouges, et se terminait par un petit chœur demi-circulaire sur la rue Malesherbes. La sacristie était placée à côté du chœur, sur la droite, et au niveau de la rue Malesherbes, où elle prenait jour. Dans l’impasse qui conduisait à la porte latérale, prenait un escalier montant à la tribune.
Rédemption.
Plan de l’église provisoire
1. Entrée principale. — 2. Passage de l’église à l’impasse. 3, 4, 13, 14. Confessionnaux. — 5. Chapelle de la Sainte-Vierge. — 6. chaire. — 7. Porte du passage à la sacristie. — 8. Table de communion. — 9. Porte de sacristie. — 10. Maître-autel. — 11. Porte latérale avec passage sur la rue Malesherbes. — 12. Chapelle du Sacré-Cœur. — 15. Bénitier. — 16. Portail de l’impasse. — 17. Escalier de la tribune. — 18. Sacristie.

À l’intérieur de l’église, une double rangée de trois fausses colonnes, simulaient deux nefs latérales, au fond desquelles on apercevait la chapelle de la Sainte-Vierge à droite, et celle du Sacré-Cœur à gauche. La chaire, adossée au mur de droite, était comme suspendue. L’ornementation se bornait à quelques tableaux conservés dans la sacristie actuelle, c’est-à-dire, au-dessus de la chapelle Notre-Dame, une copie de l’Assomption du Guide, et au-dessus de la chapelle du Sacré-Cœur, une Résurrection. Vis-à-vis la porte de la sacristie, une seconde porte latérale avec un étroit passage conduisait à la rue Malesherbes. Somme toute, 1 espace avait été parfaitement utilisé, et l’église, y compris la tribune, pouvait contenir près de mille personnes. Le long de la muraille, un banc gratuit était réservé aux pauvres. Au fond de la tribune se trouvait le logement du prêtre assistant et du sacristain, éclairé par trois fenêtres.

Au commencement de l’année 1857, l’administration des Hospices concéda gratuitement à la ville 5.000 mètres carrés entre la rue Vendôme et la rue Créqui, pour la construction de l’église définitive. En 1865, le conseil de fabrique s’occupa sérieusement de préparer la construction. Le 4 février 1867, M. Chevreau, préfet du Rhône, annonça que la ville avait approuvé la construction et voté 60.000 francs. Un premier devis de 1.189.000 francs fut dressé par M. Benoît père, architecte. Le conseil municipal, dans sa séance du 14 juin, approuva un second devis de 1.020.000 francs, autorisa l’exécution immédiate de la première partie évaluée à 500.000 fr., et enfin vota un crédit de 300.000 fr. Par ce traité, la fabrique s’engageait à trouver les 200.000 fr. nécessaires pour parfaire la somme.

Par une lettre du 20 juin 1867, le préfet autorisa le conseil à procéder à l’adjudication de la première partie des travaux. Elle comprenait la grande nef, depuis le transept jusqu’aux deux tourelles de la façade. Le 21 août 1867, l’adjudication fut tranchée en faveur de M. Duchez, entrepreneur, les travaux furent commencés dans le dernier trimestre de l’année, et poursuivis régulièrement.

La bénédiction de la première pierre, située à l’angle sud, en face de la maison dite de la République, eut lieu le 28 avril 1868. Dans le courant de cette même année, le conseil décida que les fondations seraient établies sur toute la surface du monument, pour en assurer la solidité. Ce fut alors que M. le curé Tamain fit construire la crypte, une des plus vastes cryptes lyonnaises après celle de Fourvière. Les frais dépassèrent 62.800 fr. En 1870, le conseil de fabrique voulut apporter une nouvelle modification dans les travaux ; il s’agissait d’élever la construction sur toute la surface destinée à l’église.

Sur ces entrefaites, la guerre avec l’Allemagne fut déclarée, et le nouveau conseil municipal, élu en 1871, refusa de payer la cinquième annuité de 60.000 fr., de sorte que les travaux furent suspendus pendant plus d’un an. C’était pitié de voir cette grande bâtisse inachevée, avec ses murailles blanches qui noircissaient sous la pluie, ses trois portes murées, ses échafaudages qui pourrissaient : on estime à 20.000 fr. les dégâts qui se produisirent alors. Mais les fabriciens ne se découragèrent pas, ils obtinrent le paiement de la dernière annuité de la ville, adressèrent un nouvel appel aux paroissiens, encouragés par la reprise des travaux ; et le 21 avril 1874, la commission municipale vota une nouvelle subvention de 300.000 fr., à répartir sur quatre années, et en déclarant formellement que l’église de la Rédemption « sera consacrée exclusivement, à perpétuité, à l’exercice du culte catholique Romain. » Ne dirait-on pas qu’il prévoyait l’avenir !

Le dimanche 4 novembre 1877, la nouvelle église fut solennellement ouverte au public. L’inauguration attira de toute part une foule immense. À neuf heures, le cardinal Caverot transféra solennellement le saint Sacrement de l’ancienne église à la nouvelle. Sur le perron, le maire remit les clefs de l’église à M. le curé Rubal qui avait remplacé M. Tamain le 23 juin. Tout à côté se tenait M. le docteur E. Chappet, président de la fabrique, qui remplit depuis trente ans les mêmes fonctions. La grand’messe fut chantée par Mgr Pagnon, vicaire général ; à vêpres, Mgr Mermillod, évêque de Lausanne et Genève, prononça un de ses plus éloquents discours.

Il s’agissait maintenant de meubler l’église. L’œuvre du mobilier de l’église fournit la chaire et son abat-voix, le maître-autel, la table de communion. Les chapelles de la Sainte Vierge, de sainte Germaine, du Sacré-Cœur, de Notre-Dame des Sept-Douleurs, furent embellies respectivement par les confréries du même nom ; les trois rosaces de la façade payées par les Mères chrétiennes. La seule chapelle de Notre-Dame de Pitié avait coûté plus de 25.000 fr., sans compter les vitraux et le lustre.

Telle qu’elle est, cette église est une des plus vastes et des plus belles de Lyon ; elle mesure 62 mètres, sur 28 au transept, et 32 de hauteur sans voûtes. Quand on l’aura couronné de sa belle flèche de 90 mètres, ce monument sera un vrai chef-d’œuvre d’architecture gothique.

Pénétrons dans l’intérieur pour compléter la description du monument. Le maître-autel de pierre blanche est décoré d’un bas-relief : le Christ, portant une hostie de la main droite, et sa croix de la gauche. À ses côtés, les sacrificateurs de l’Ancien Testament : Abel, Melchisédech, Abraham et Aaron ; sept vitraux éclairent le chœur ; ils sont comme le résumé historique de la Rédemption et ont été donnés, comme la plupart des autres belles verrières de l’église, par la famille Saint-Olive. On voit de gauche à droite : 1° Adam et Ève chassés du paradis terrestre ; 2° l’Annonciation ; 3° l’Adoration des Mages ; 4° la Mort de Jésus et sa Résurrection ; 5° l’Ascension ; 6° saint Jean qui communie la Sainte-Vierge ; 7° la Résurrection des morts et le Jugement dernier. Dans l’abside se trouvent trois chapelles. Celle du milieu est dédiée à Notre-Dame de Pitié. Au-dessous de son autel de marbre blanc est couchée la statue du Christ au tombeau, et, près de là, se trouve une Pietà signée Fontan, 1894. La Vierge de douleur se penche sur le corps de Jésus. À gauche et à droite deux anges agenouillés, aux ailes déployées et aux amples tuniques. Trois vitraux éclairent cette chapelle ; celui du milieu représente l’Agonie, la flagellation, le Portement de croix et le Couronnement d’épines de Notre-Seigneur ; ceux des côtés rappellent les sept principales douleurs de la Sainte-Vierge, savoir : 1° Notre-Dame de Pitié ; 2° l’Apparition de l’Ange à saint Joseph ; la Prophétie du vieillard Siméon ; 3° la Présentation de Jésus au temple ; 4° Jésus est perdu à l’âge de douze ans ; 5° le Sauveur rencontre sa Mère ; 6° Longin perce le cœur de Jésus ; 7" la Mise au tombeau du Sauveur.

Notre-Dame de Compassion, par Fontan.

À droite s’ouvre la chapelle Saint-Louis de Gonzague. L’autel est surmonté de la statue du saint, et sur les côtés sont placées les statues de saint Antoine de Padoue et de saint Germain. Le vitrail du milieu, représente : 1° la première communion de saint Louis ; 2° l’adieu de saint Louis à ses parents ; 3° sa mort ; 4" sa canonisation. Celui de droite rappelle la vie du bienheureux de La Salle : 1° le saint donne sa règle aux Frères ; 2° sa canonisation par Léon XIII ; 3° quatre frères brancardiers soignent un blessé ; 4° une assemblée composée de : Mgr Coullié, MM. Vindry et Nitellon, anciens curés de la Rédemption et trois membres du comité des écoles libres. La verrière de gauche a trait à la vie de saint Vincent de Paul : 1° il assiste au Conseil de conscience présidé par la reine ; 2° il donne la règle aux religieuses ; 3° les sœurs Saint-Vincent de Paul soignent un blessé et apprennent à lire aux enfants ; 4° les religieuses et les dames de Charité visitent un vieillard.

À gauche de la chapelle centrale, s’ouvre celle Saint-Joseph. L’autel est de marbre blanc, avec bas-relief : la Mort de saint Joseph. Au-dessus, une statue du saint, de grandeur naturelle, en marbre blanc, exécutée par E. Brulat en 1901, sur le dessin de M. de Saint-Pulgent, chanoine de Lyon. Cette chapelle est éclairée par trois vitraux, dont le premier représente la vie de Joseph, le patriarche de l’Ancien Testament : 1° il nourrit les Égyptiens ; 2° il est reconnu par ses frères ; 3° il épouse la fille du Pharaon : 4° le patriarche sur son lit de mort bénit ses deux enfants. Le vitrail du milieu rappelle la vie de saint Joseph : 1° son Mariage ; 2° la Naissance de l’Enfant-Jésus ; 3° l’Atelier de Nazareth ; 4° Mort de saint Joseph. La troisième verrière énumère les titres du grand saint : 1° patron de la bonne mort ; 2° protecteur des familles ; 3° patron de l’Église universelle ; 4° Léon XIII institue la fête de la Sainte-Famille.

Le transept de droite ne renferme pas de chapelle, celui de gauche contient les orgues sur une élégante tribune soutenue par deux piliers reliés par des ogives. Ces orgues de Merklin comptèrent d’abord trente-huit jeux, Michel les amena à cinquante-deux ; elles furent bénites, en 1899, par Mgr Déchelette.

En descendant la nef de droite, on rencontre plusieurs chapelles dont voici la description. Chapelle de la Sainte-Vierge. L’autel est décoré d’un bas-relief : Jésus au tombeau, et surmonté d’un grand retable orné de plusieurs bas-reliefs rappelant des scènes de la vie de la Vierge : son Mariage, l’Annonciation, la Visitation, la Naissance, la Présentation au temple. Au milieu de ces sculptures se trouve une belle statue de la Mère de Dieu, œuvre du sculpteur lyonnais Fabisch. La chapelle est éclairée par deux vitraux, œuvre de Georges-Claudius Lavergne, de Paris ; chacun se compose de quatre sujets. La première verrière représente : 1° la Sainte Famille au désert ; 2° la Sainte Famille au travail ; 3° l’Assomption de la Vierge ; 4° son Couronnement. Dans le deuxième se voient les scènes suivantes : 1° sainte Anne montre le ciel à Marie, Joachim joue de la harpe et les anges sont en contemplation ; 2° l’Adoration des bergers ; au loin, les mages guidés par l’étoile ; 3° l’Apparition de Jésus à sa Mère ; 4° la mort de la Sainte-Vierge. La deuxième chapelle n’a pas d’autel, mais seulement une statue de Notre-Dame Toute-Miséricordieuse de Pellevoisin. Le vitrail a été exécuté par M. Bégule, comme d’ailleurs presque tous les vitraux de l’église ; celui-ci date de 1896 et a été fait en mémoire de Mlle Jeanne D. ; il représente : 1° Jeanne d’Arc écoutant les voix ; 2° Jeanne d’Arc à Orléans ; 3° le Sacre de Charles VII ; 4° Jeanne sur le bûcher. Enfin la troisième chapelle est celle des morts : son petit autel provisoire, de bois peint, est surmonté d’un beau crucifix grandeur naturelle. Deux vitraux éclairent cette chapelle, et représentent, l’un : 1° le Festin du mauvais riche ; 2° le pauvre Lazare demandant l’aumône ; 3° Lazare dans le sein de Dieu ; 4° le mauvais riche en enfer ; l’autre : 1° la Mort, les yeux fermés et la faux à la main, prête à frapper des personnes de tout âge et de toute condition parmi lesquelles une tête couronnée ; 2° Jésus ressuscite le fils de la veuve de Naïm ; 3° un malade reçoit l’Extrême-Onction ; 4° le Jugement particulier d’une âme.

Le Sacré-Cœur, par Fontan.
À la Rédemption.)

Cette chapelle contient deux inscriptions : la première a été gravée : « À la pieuse mémoire de M. l’abbé J.-B. Rubat, deuxième curé de cette paroisse, 1878-1891. Seigneur, j’ai prisa cœur la beauté de votre maison. » La seconde porte : « Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur, leurs œuvres les suivent, 1899. C. R. A., 1901. » Au bas de la nef, une petite chapelle sert d’entrepôt.

Reprenons la suite des chapelles dans le haut de la nef de gauche. On rencontre tout d’abord celle du Sacré-Cœur ; l’autel de pierre est orné d’un bas-relief : le Christ assis dans une gloire portée par deux anges. Au-dessus de l’autel, la statue du Sacré-Cœur est l’œuvre de Fontan. Le retable qui monte jusqu’à la voûte est décoré d’anges et de clochetons. Les deux vitraux sont de L. Bégule. L’un représente des scènes relatives à la dévotion au Sacré-Cœur : 1° aux pieds du Sacré-Cœur, un personnage rappelant la France, lui montre la basilique de Montmartre, avec une inscription latine dont le sens est : « La France contrite et reconnaissante ; » 2° le Sacré-Cœur entre deux anges portant les instruments de la Passion ; au bas, la basilique de Fourvière avec ces mots : « Le plus délicieux des sanctuaires » ; 3° des zouaves pontificaux rangés autour du drapeau du Sacré-Cœur, avec la devise : « Pro Deo et patria » ; 4° le Sacré-Cœur apparaît à la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque. Le second vitrail rappelle : 1° Madeleine aux pieds de Jésus chez Simon le pharisien ; 2° Jésus au milieu des enfants ; 3° Jean repose sur le cœur du Maître pendant la Cène ; 4° Jésus bénit les pains et les poissons pour nourrir la foule. En face de l’autel, un grand tableau cintré signé J. Chaine, 1877, représente l’Apparition de Jésus à Marguerite-Marie Alacoque.

La deuxième chapelle, plus petite que les autres, est sous le vocable de sainte Germaine ; il n’y a pas encore d’autel, mais seulement une statuette de la sainte. Le vitrail représente quatre scènes relatives au même sujet : 1° la vocation de sainte Germaine ; 2° le Miracle des roses ; 3° la bienheureuse mourant étendue sur un fagot de bois, à la porte de la maison ; 4° sa glorification.
Vitrail de Sainte-Germaine
(À la Rédemption.)

Enfin la troisième chapelle est placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste ; elle contient les fonts baptismaux. L’autel de pierre est grand et surmonté d’une statue du saint ; le retable est dans le même style que celui des autres chapelles, quoique moins orné. La chapelle est éclairée de deux vitraux. Le plus proche de l’autel représente : 1° saint Jean baptisant la foule ; 2° le Baptême de Notre-Seigneur ; 3° le Baptême de Clovis ; 4° le Massacre des Saints Innocents. Dans la seconde verrière on voit : 1° la Sainte Vierge apparaissant à saint Bernard ; 2° Marie Mère admirable ; 3° le Martyre de sainte Marguerite : la sainte est à genoux, les yeux fixés au ciel tandis que le bourreau s’apprête à lui trancher la tête ; 4° sainte Yvette soigne les malades. Au fond de la nef, une petite chapelle sert de dépôt. La table de communion des chapelles est en pierre blanche, comme celle de l’autel principal, et d’un agréable dessin. La chaire est dégagée, grande et à escalier double ; le pilier qui la supporte est entouré de quatre saints personnages de l’Ancien Testament : Moïse, Aaron, David et Abraham. La cuve de la chaire est ornée de bas-reliefs : sur le devant, le Christ assis tenant en main le livre des évangiles et entouré de quatre docteurs de l’église : saint Augustin, saint Bonaventure, saint Grégoire le Grand et saint François de Sales. Entre ces personnages, quatre anges aux ailes déployées portent des symboles : un glaive, une tour, etc. L’abat-voix est de bois sculpté, il est surmonté d’élégants clochetons dominés par un ange portant une banderole.