Histoire des églises et chapelles de Lyon/Clarisses

H. Lardanchet (tome Ip. 85-91).

SAINTE-CLAIRE

Le 11 août 1253, deux jours avant la mort de sainte Claire, le grand pape Innocent IV apportait à la fidèle disciple du stigmatisé de l’Alverne la bulle par où il lui conférait le privilège unique en son genre qu’elle avait tant sollicité de lui, le privilège de la sainte pauvreté telle que François d’Assise lui-même l’avait pratiquée. Cinquante et un ans plus tard. Blanche de Châlon, douairière de Belle ville, veuve de Guichard X, sire de Beaujeu, et femme de Béraud IX, sire de Méricour, fonda, dans la capitale chrétienne des Gaules, un second monastère de Pauvres Dames : elle avait établi le premier à Brienne-les-Anse. Auparavant les frères Mineurs avaient eu leur premier établissement de France à Pouilly-le-Monial, puis en 1215 à Villefranche. Il n’y a donc que justesse dans ce propos d’un docte évêque du xviie siècle : « La province de Lyon est terre franciscaine. » Le monastère proprement lyonnais s’appela dès l’origine la Déserte, du nom de la maison avec verger et vignes où le mit la puissante douairière et qu’elle avait acquise, dès 1296, dans un faubourg dépendant de la paroisse de la Platière.

Blanche fit venir de Sainte-Marie de Brienne dame Jeanne Dupuy, première abbesse, avec trois religieuses qui arrivèrent le 15 août 1304 ; quatre autres religieuses, aussi de Brienne, vinrent rejoindre les premières le 29 septembre. Blanche de Mercœur, veuve une seconde fois, dota l’abbaye pour elle et pour d’autres dames professant la vie religieuse. La deuxième abbesse fut Mative de Durchia en 1319, la troisième Huguette de Dieux, la quatrième Jeanne de Durchia.

De son second mariage la fondatrice avait laissé un fils Béraud, qui devint Béraud X de Mercœur et l’un des personnages importants de son époque. Gouverneur militaire de la ville et du comté de Lyon, il aimait fort la Déserte et avait acheté, pour lui en faire don, un vaste tènement. Mais les Clarisses ne jouirent de la libéralité de leur protecteur que bien des années après, car le comte d’Auxerre y mit obstacle, dès la mort de Béraud X, et se fit attribuer la belle propriété où se trouve actuellement le Jardin des plantes. Il leur advint pis : Blanche de Châlon, par sa piété, n’avait pu se résoudre à laisser dans leur sublime pauvreté les religieuses qu’elle avait adoptées ; d’autre part l’archevêque Louis de Villars, soucieux d’obéir à la fameuse décrétale de Boniface VII, première loi universelle de la clôture pour toutes les moniales, prétendait que toutes, jusqu’aux sœurs que la règle de sainte Glaire autorisait à sortir pour le service du monastère ou pour la quête, fussent cloîtrées, et dès lors il menaçait de s’opposer au séjour des Pauvres Dames à Lyon si elles n’avaient pas un revenu assuré. Les Clarisses, n’ayant à choisir qu’entre la renonciation à leur plus cher privilège et l’exil hors d’une cité que la Providence leur avait visiblement destinée, acceptèrent les biens fonds et pécuniaires qu’on leur offrait.

Mais il était inévitable que leur ferveur s’atténuât, que leur fidélité cà leur propre règle fléchît ; elles ne tardèrent pas à tomber dans un état de vie ambigu. En outre, par suite des guerres du xve siècle, elles furent privées des avantages temporels qui avaient été la première cause de leur relâchement et une ironie cruelle des conséquences de cette faute leur fit abandonner la clôture même qu’elles y avaient prétextée. Après la clôture, ce fut leur habit qu’elles quittèrent pour celui des Bénédictines, et, en 1501, Catherine IV de Vallieux, vingt-quatrième abbesse, obtint du pape Jules II une bulle qui les mil sous le régime signifié par leur vêtement noir : elles devinrent complètement Bénédictines et vécurent dès lors de l’enseignement des petits enfants jusqu’en 1623. À cette date, elles recommencèrent à déchoir, tant au spirituel qu’au temporel, jusqu’à ce que, sous le pontificat d’Urbain VIII et moyennant une bulle de ce pape, madame de Quibly, abbesse, les rendit à l’observance de leur seconde règle mais mitigée.

Un Villars avait, avec les meilleures intentions du monde, détourné le premier essai de sainte Glaire, de Lyon : un autre Villars, on va le voir, fut meilleur auxiliaire des filles de saint François.

Le 15 janvier 1598, sept Clarisses Coletines partirent à pied du monastère de Bourg pour fonder à Lyon une maison de leur stricte réforme ; elles cheminèrent tout le jour et parvinrent vers le soir en un village nommé Pouilla dont les habitants s’étaient enfuis par la crainte des soldats du duc de Savoie qui approchaient, en sorte qu’elles ne trouvèrent pas un morceau de pain à manger et veillèrent la nuit dans de continuelles alarmes. Le lendemain, 16 janvier, elles se dirigèrent vers la petite ville de Bagé. M. de Lusinet, gouverneur huguenot, fut touché de leur détresse, et pour les servir charitablement, les fit conduire sans retard à Mâcon où M. Ligeret, officiai, les garda dans sa maison jusqu’au 12 mars. Un instant, elles purent espérer que les Maçonnais leur bâtiraient un monastère, mais la guerre de Savoie les avait ruinés et les Protestants s’étaient multipliés parmi eux. Nos pèlerines poursuivirent leur route, non sans avoir grossi toutefois leur paisible armée d’une recrue d’élite, Louise des Clefs, issue d’une des premières et des plus riches familles de Langres, et qui, à la vue de leurs privations, s’était hâtée d’embrasser la sainte pauvreté dont elles faisaient une si rude épreuve. Elles s’embarquèrent sur la Saône qu’elles descendirent lentement et elles arrivèrent aux portes de Lyon le 15 mars.

Chapelle des Sœurs Sainte-Claire.

Elles se croyaient aux termes de leurs souffrances : mais il n’en était pas ainsi. L’accès de la ville était, à cause de la guerre, rigoureusement interdit à tout étranger non muni d’un passeport signé du gouverneur de Lyon ; on se doute qu’elles ne possédaient pas cette pièce, aussi furent-elles contraintes de rester exposées à un froid très vif sur leur mauvaise barque. Louise des Clefs, que l’on appelait déjà sœur Louise, les tira d’embarras : elle finit, à force d’instances, par obtenir d’entrer seule dans la ville et plaida si bien la cause des pauvres religieuses auprès du gouverneur, M. de La Guiche, que celui-ci, touché de compassion, leur délivra le passeport tant désiré. Elle revint en courant à ses compagnes et s’empressa de les mener chez un sien oncle, M. des Clefs, qui leur accorda l’hospitalité la plus large. Voilà dans quel mince appareil les Clarisses conquirent définitivement Lyon ; mais elles étaient assurées que les bons commencements sont toujours marqués par les épreuves. Après avoir été, cinq jours durant, les hôtesses des nobles Bénédictines de Saint-Pierre, elles acceptèrent plus volontiers l’offre qu’un pieux artisan italien de Lucques, nommé providentiellement Guide, leur fit d’une petite maison qu’il possédait dans la rue Buisson, contiguë au couvent franciscain de Saint-Bonaventure. Peu de jours après, le père Roux, provincial des Frères Mineurs, se mit en quête de pourvoir à leurs besoins : ayant recueilli quelques aumônes, il accommoda la maisonnette du mieux qu’il put à leur profession et leur fit d’une grille une clôture dans un appartement du rez-de-chaussée, où elles disaient l’office et d’où elles entendaient chaque jour la grand’messe à Saint-Bonaventure, car il n’y avait pas de chambre qui pût être convertie en chapelle.

Elles habitèrent seize mois dans ce misérable réduit, sans meubles que ceux que leur prêtait signor Guido, très médiocrement fortuné lui-même. Lyon, soumis depuis quatre ans seulement à Henri IV, commençait à peine à réparer les dommages de l’occupation protestante : combien d’églises et de monastères pillés, de reliques profanées, de familles décimées et que de traces encore fraîches du martyre de plusieurs prêtres et religieux ! Joignez à cela que, précisément lorsque survinrent les Clarisses, des dissentiments divisaient les Frères Mineurs de la province de Saint-Bonaventure, difficultés dont elles ne manquèrent pas de ressentir l’effet.

L’heure enfin sonna du soulagement mérité : un jour que sœur Louise, dont le noviciat avait été abrégé par ces longues tribulations et dont le progrès intérieur devançait les vertus des plus solides professes, s’abîmait en oraison, à son ordinaire, en l’église Saint-Bonaventure, elle se sentit pressée de Dieu de recommander ses sœurs au pieux président de Villars, l’un des meilleurs et plus actifs amis du couvent des Cordeliers, et qui était à cette heure agenouillé sur son prie-Dieu avec sa digne épouse. Elle l’aborda timidement à sa sortie de l’église, puis 1 éloquence de la vérité affluant à ses lèvres, elle supplia « si droit et si chaud » que M. de Mllars, remué en son intime, dit à sa femme : « Madame, prenons soin de ces pauvres religieuses » ; à quoi Mme de Villars, loin d’y rien objecter, s’accorda de grand cœur, raconte un écrivain contemporain dont on regrette de ne pouvoir citer plus abondamment le savoureux récit. Tous deux donnèrent jour à sœur Louise pour lui parler en leur maison ; l’ayant entendue de nouveau, ils arrêtèrent entre eux que les Clarisses sortiraient de la maison si incommode qu’elles habitaient pour être mieux logées.

Sans délai M. et Mme de Mllars cherchèrent un lieu propre à abriter les filles de saint François et après en avoir délibéré, ils choisirent l’ancienne recluserie de la Madeleine, située à mi-côte de la colline en la montée du Gourguillon. Là, depuis des siècles, des solitaires s’enfermaient dans une maisonnette entourée d’un étroit jardin et attenante à une église dédiée à sainte Madeleine.

Le 23 juillet 1599, Mme de Villars conduisit elle-même en carrosse ses chères Clarisses dans leur humble solitude. « La rue de Gourguillon, écrit le franciscain Fodéré, est fort mal famée et il s’y fait toute la nuit un grand bruit de scandales et de batteries ; d’ailleurs la montée est si rapide que l’été on ne peut y faire cent pas que l’on ne soit tout en eau et l’hiver la neige et le verglas la rendent inaccessible ; ce qui arrive également à l’époque des pluies, car elle n’est plus alors qu’un torrent. En sorte que les personnes de qualité et de moyens, qui, en visitant les religieuses, auraient pu leur faire du bien, n’allaient que rarement dans ce monastère. Le dedans du couvent était, de plus, si étroit pour être borné d’un côté par la rue et de l’autre par le précipice qui donne sur la rue Saint-Georges, qu’il n’y avait pas deux appartements de plain-pied, les bâtiments penchant comme le terrain. » Le chroniqueur se plaint aussi « que la vue de Bellecour où se mènent jeux et passe-temps, de la Saône où l’on se baigne l’été et qui est toujours couverte de bateaux qui montent ou qui descendent, puisse détourner les religieuses de leurs méditations, car selon l’institution de leur ordre, elles ne doivent voir que le ciel en haut et que le dedans de leur monastère en bas et enfin, conclut-il, après d’autres menus griefs, le roc sur lequel est situé le monastère est si dur qu’on n’y pourrait faire des fosses pour y sépulturer les pauvres Dames, en sorte qu’après avoir gardé fidèlement la clôture pendant la vie viles la rompraient après leur mort. « Beaucoup de ces inconvénients sans doute, n’avaient pas été moins discernés par M. de Villars ; mais encore ne suffit-il pas en toutes choses, pour réaliser le meilleur, de le connaître.

Intérieur de la chapelle des Sœurs Sainte-Claire.

On apprêta une chambre ouverte sur la rue, qui devint une chapelle ornée surtout de pauvreté ; on mit au-dessous le logis des converses, le tour fut installé dans une autre rue si rapide à descendre et si raide à monter qu’une personne seule et sans appui n’y pouvait accéder que très malaisément. La maison fut telle quelle érigée en monastère par l’autorité de François de Sosa, général des Franciscains, le 31 octobre 1602. La première abbesse fut Antoinette de la Moutonnière que favorisa l’archevêque, monseigneur de Bellièvre. Le président Balthasar de Villars et Mme la présidente furent confirmés dans leur titre de père et mère spirituels — on dirait aujourd’hui temporels — par le père Besson, vicaire de la province et délégué du général de l’ordre. Leur dévouement s’accrut encore : ils firent exécuter sur la rue Saint-Georges, au-dessus du précipice, de grandes et belles arcades, pour recevoir une terrasse où ils voulaient bâtir l’église ; puis ils abandonnèrent le projet, à cause des dépenses énormes à engager. Où rencontrer, dans le bas de la ville, un emplacement propice ! Ce fut dans une dépendance de l’abbaye d’Ainay, en face précisément de la montée du Gourguillon. Là, se trouvait une propriété dite de la Palmiel-Bâtie, du nom du seigneur de Pierre Palmiel de La Bâiie, chevalier et chambellan des ducs d’Anjou et d Alençon, qui l’avait achetée aux échevins. Auparavant, François Ier, à qui le consulat l’avait donnée, pourvue d’un très beau jeu de paume, l’avait rendue à la ville, parce que son fils aîné François, duc d’Orléans, prince de grande espérance, y avait été empoisonné en 1526, par Sébastien Pelo de Monte Cuculo, comte de Ferrare. Le président de Villars obtint facilement cession de l’emplacement : ce lieu ne rappelant que malédiction. « La bénédiction y succédera », affirma madame de Villars. Le contrat de vente fut passé à l’hôtel de Villars en janvier 1616 ; le président paya partie de ses deniers, partie de ceux d’un autre bienfaiteur, M. Poculot, seigneur de Sandar et bourgeois de Lyon.

En mars de la même année, Denis Simon de Marquemont, archevêque de Lyon, accompagné de bon nombre de personnes, tant ecclésiastiques que laïques, vint planter la croix ; ce jour non écoulé, Camille de Neuville, abbé d’Ainay et plus tard archevêque de Lyon, et le marquis de Villeroy, tous deux frères de monseigneur d’Halincourt, y posèrent la pierre fondamentale avec toutes les solennités requises. On s’employa incontinent à construire le monastère : l’église fut élevée sur les fondations même du jeu de paume, car, écrit Lamure, « elles étaient si fortes et si merveilleusement bien faites, qu’on ne put jamais venir à bout de les rompre, ce qui obligea de laisser l’église beaucoup plus spacieuse qu’on ne l’aurait voulue. Dieu permettant ainsi que le lieu où il avait été si grièvement offensé fût tout entier transformé en un nouveau temple où ses louanges retentiraient jour et nuit ».

Le 11 novembre 1617, les Clarisses se transférèrent à leur nouveau monastère sous la conduite du père Fodéré. La messe fut chantée au grand autel de l’église. Celle-ci ne fut toutefois consacrée que le 22 mai 1622, par monseigneur de Marquemont. Les Pauvres Dames entrèrent alors dans une assez longue période de tranquillité matérielle et spirituelle, troublée cependant, çà et là, par des menaces de bourrasques dont la Providence dispersa, à point nommé, les approches. Elles passèrent sous la juridiction diocésaine, se gardèrent du gallicanisme et du jansénisme, grâce à d’excellents frères Mineurs qui leur donnèrent le secours de leur science ; elles furent gouvernées par des abbesses de mérite telles que les mères Bonjour, Marie-Anne de la Croix, Marie du Saint-Esprit, Alexis, cette dernière véritable réformatrice de l’esprit intérieur, dans la seconde moitié du xviiie siècle, au moment « où le relâchement gâtait au cœur les plus beaux fruits de la vie conventuelle », pour reprendre une phrase fameuse de l’abbé Proyart, témoin bien informé.

Au début de la Révolution, la chapelle des Clarisses possédait peu d’objets de valeur, si l’on s’en rapporte à l’inventaire dressé par ordre de la municipalité le 22 septembre 1792. On ne remarque en effet dans cette énumération que les objets suivants dignes d’être cités : un grand tableau, don de Louis XIV et un deuxième, don de Louis XV, tous deux placés au-dessus de l’autel, quatre autres dans le réfectoire ; dans le chœur on voyait également six grands tableaux et trois petits, enfin les chapelles de l’église possédaient des toiles dont le sujet reste ignoré, l’inventaire ayant été fait de façon vraiment trop sommaire. Probablement d’ailleurs un certain nombre de choses précieuses avaient été mises en sûreté et soustraites à cet inventaire.

Lorsqu’éclata la Révolution, non plus badine, mais sérieuse et sanglante, elles avaient pour abbesse Marie de l’Ange Gardien, fille de M. Chazelle, négociant lyonnais, laquelle les voua au Sacré Cœur de Jésus. Expulsées le 2 octobre 1792, elles se réfugièrent au quartier d’Ainay dans la maison de M. Saunier qui s’était fait, dans un honnête dessein, le visage, les allures et les propos d’un citoyen farouche ; elles y restèrent jusqu’en février 1794, — leur habile protecteur ne pouvant plus alors les défendre. Elles furent arrêtées avec les Carmélites qui partageaient leur asile. La mort de Robespierre les délivra : elles revinrent chez M. Saunier dans la pauvre maison de réunion, suivant l’heureux vocable qu’elles avaient adopté et que conserva leur premier acte de vêture daté du 24 avril 1806, et présidé par M. Cholleton, vicaire général de Lyon. Ce fut aussi M. Cholleton qui agréa pour aumônier du monastère représenté de la sorte, l’abbé Ravary, prêtre parisien, dont la modestie égalait la science et le zèle.

Les Clarisses apprirent, dans leur retraite, la canonisation de sainte Colette, leur seconde fondatrice. Il s’était écoulé 336 ans depuis les premières informations de son procès : on était au mois de Mai de l’année 1807 ; le 2 juillet, par la charité de Mme de La Barmondière et d’autres personnes généreuses, elles recouvrèrent les douceurs et les sécurités de la clôture. On leur donna pour monastère l’ancienne maison de l’aumônerie des Visitandines, à l’ouest d’un jardin assez spacieux, rue Sala. Ce jardin était embaumé du souvenir de saint François de Sales qui s’y rendit maintes fois ; le logis exigu et médiocre leur sembla dès lors un palais, le palais de la vie régulière recouvrée ; elles ne cherchèrent pas mieux. L’inondation de 1840 put seule les disperser quelques jours ; ni 1848 ni 1871 ne les remirent sur le chemin de l’exil. Elles n’ont guère ajouté à cette demeure sans doute définitive. Leur seul luxe, et un peu contre leurs scrupules de simplicité franciscaine, a été l’érection de la nouvelle chapelle par l’architecte Claudius Jamot, à la place d’un bâtiment qui faisait partie de l’ancienne résidence des Jésuites et qu’elles acquirent en 1869 ; la chapelle primitive était d’ailleurs lézardée et menaçait ruine ainsi que les vieilles masures de l’aumônerie des Visitandines ; en outre l’alignement de la rue Sala eût, tôt ou tard, nécessité sa destruction. Son plus bel ornement, d’ailleurs, lui a survécu : c’est le grand tableau placé, depuis 1893, au-dessus de la grille du chœur de la nouvelle chapelle et qui représente sainte Claire arrêtant les Sarrasins.