Histoire des églises et chapelles de Lyon/Cité-Rambaud

H. Lardanchet (vol. IIp. 180-186).

LA CITÉ DE L’ENFANT JÉSUS DITE CITÉ-RAMBAUD

Le fondateur de cette œuvre si populaire, Camille Rambaud, naquit à Lyon, rue Lafont, le 17 mars 1822. Son père, tulliste à Lyon, était originaire de Sigoyer (Hautes-Alpes), et sa mère Catherine Cécile Geoffray venait de la Bresse. Ses débuts au lycée de Lyon ne furent pas brillants ; le dessin, la mécanique, les sciences physiques eurent plus d’attrait pour sa nature positive que les belles-lettres : c’est pourquoi son père le retira et en fît un commis en soieries. Cette nouvelle situation l’intéressa ; il prit goût au commerce, et, en peu de temps devint l’associé de M. Potton son patron. L’activité déployée par Camille Rambaud, son intelligence des affaires placèrent bientôt la maison Potton-Rambaud dans un des premiers rangs. La Révolution de 1848 et surtout l’insurrection des tisseurs de la Croix-Rousse apprirent au futur prêtre les misères insoupçonnées qui règnent dans un ménage d’ouvriers sans travail. C’est à la suite de ces événements qu’il conçut le projet d’établir une société de secours mutuels et une caisse de retraite pour les ouvriers en soie. Le gouvernement du prince Napoléon-Bonaparte, qui avait projeté tout un plan de réformes ouvrières à son profil, fit avorter ce projet, et, par l’intermédiaire de M. de Colmont attaché au ministère des finances, réduisit cette généreuse conception à une simple société mutuelle.

À cette époque, Rambaud, plein de jeunesse et d’esprit, s’était lancé dans la société brillante de Lyon ; la crise de 1848 vint l’orienter vers de nouvelles pensées. Le problème de la pauvreté avec toutes ses horreurs et ses souffrances réveilla le sentiment chrétien qui sommeillait en lui. Il commença l’apprentissage de l’apostolat en entrant avec ses amis Louis et Ferdinand Potton dans la Conférence Saint-Vincent-de-Paul de la paroisse Saint-Pierre. À quelque temps de là, la Providence lui fît rencontrer un enfant de douze ans, qui n’avait jamais fréquenté l’école ; M. Rambaud eut l’idée, après s’être concerté avec ses amis, de réunir quelques-uns de ces malheureux le dimanche, de les instruire de la religion et de leur donner quelques leçons élémentaires. Le succès couronna leurs efforts. Il fallut promptement agrandir le local où se tenait les réunions hebdomadaires : en automne 1830, M. Rambaud fit construire, derrière l’église Saint-Pothin, une maison avec petite chapelle. Chaque dimanche matin une soupe de choux au lard attendait les enfants ; puis, on les conduisait à la messe, et le reste de la matinée était employé à remplir le programme indiqué. Celle œuvre charitable ne pouvait satisfaire le zèle de l’apôtre laïc. Ayant eu l’occasion de visiter l’œuvre des Dames du Calvaire, il lui sembla qu’aidé de ses amis, il devait tenter la même œuvre pour les hommes : on commença à la réaliser en installant dans la maison des Brotteaux deux enfants infirmes couverts de plaies. C’était, dans une touchante émulation, à qui panserait ces hideuses infirmités.

Dieu ne laissa pas sans récompense tant de dévouement, et donna à ces apôtres la vocation sacerdotale. Louis Potton entra, en 1850, chez les Dominicains, Mathevon l’y suivit peu de temps après ; puis ce fut le tour de Brosse ; trois ans plus tard, Ferdinand Potton quittait le commerce de la soierie pour revêtir à Marseille la robe de capucin. M. Rambaud était prêt depuis longtemps à quitter le monde, la mort de sa mère vint hâter sa résolution et, en mai 1854, après avoir résilié son contrat d’association avec M. Potion, il loua à la commission des hospices de Lyon, l’emplacement qui devait porter plus tard le nom si connu de Cité de l’Enfant Jésus, ou Cité-Rambaud. Il y bâtit une maison pour loger les enfants retirés de la rue et vint habiter avec eux.

Chapelle de la Cité de l’Enfant-Jésus.}}

Ce changement de vie, l’habit d’ouvrier qu’il revêtit furent cause que la plupart de ses amis l’abandonnèrent. Mais la Providence le récompensa de sa persévérance en lui envoyant un aide dans M. Paul du Bourg, jeune homme de grande famille, qui sacrifia son avenir pour se dévouer à l’œuvre commune. Ce dernier ne craignait pas d’aller à travers Lyon recueillir les aumônes nécessaires pour faire vivre la colonie qui augmentait sans cesse. Une catastrophe, l’inondation de Lyon en 1856, faillit compromettre l’œuvre. L’eau envahit la maison de refuge jusqu’au premier étage. À la hâte les malades furent dirigés sur Chasselay où Mmes Lacour leur donnèrent une généreuse hospitalité. De son côté, M. Rambaud offrit la Cité aux malheureux ouvriers victimes du fléau, et en peu de jours, elle se peupla de plus de cent personnes. Ému de voir tant de familles entassées pêle-mêle, M. Rambaud conçut le projet de bâtir une vaste maison pour y hospitaliser les malheureux qu’il logeait provisoirement. Encouragé par le cardinal de Bonald, il recueillit en peu de temps plus de 30.000 fr.

Cette conception de cité ouvrière reposait hélas sur une erreur financière et une erreur morale. Les ouvriers considéraient les dons reçus par leurs bienfaiteurs comme destinés à payer les dettes, et refusaient d’acquitter leur terme ; or on avait emprunté 400.000 fr., et on construisit pour plus de 600.000.

L’échec moral s’ajouta à la gêne financière : la cité contenait non des hospitalisés, mais des locataires libres de pratiquer ou non leur religion, et la maison fondée pour instaurer le règne de Dieu fut parfois témoin de scènes de désordres. Au milieu de ces ennuis financiers, l’appui que les Pères Capucins avaient donné à la cité naissante vint à manquer.

Heureusement un vicaire de Saint-André, l’abbé Chevrier, s’offrit à partager une vie qui répondait à ses secrets désirs. Pour mener l’œuvre à bien, M. Chevrier conseilla à M. Rambaud de recevoir l’ordination. Celui-ci se rendit à ce conseil, et, en décembre 1860, reçut le diaconat à Rome, où il était allé faire ses études théologiques, et, à la Trinité suivante, il fut ordonné prêtre. Dès le lendemain, il déclara que c’était au tour de M. du Bourg de partir pour faire ses études. Après avoir hésité, Paul du Bourg se rendit au séminaire de Romans, dirigé par les Jésuites, et dont il connaissait le supérieur ; il fut ordonné à Lyon en 1864. Pendant les études de M. du Bourg, l’abbé Rambaud fit terminer la chapelle de la Cité. La situation financière n’était pas brillante ; or, cette détresse eut une conséquence inattendue : les négociants lyonnais, qui soutenaient l’œuvre, abandonnèrent l’argent qu’ils avaient confié à M. Rambaud, et l’engagèrent à transformer les immeubles en asile gratuit pour les vieillards.

Pendant l’exécution de tous ces travaux, l’instruction des enfants fut confiée aux Frères des Écoles Chrétiennes. Mais le système pédagogique rêvé par le fondateur étant incompatible avec la méthode des Frères, ceux-ci se retirèrent. Mlle Picolet et Mlle Godin, mises au courant de la méthode de M. Rambaud, et formées par lui, se chargèrent de l’éducation des enfants. Les idées pédagogiques du fondateur, perfectionnées par la pratique, se trouvent développées dans le livre qu’il publia, en 1869, sous le titre de : Méthode d’enseignement raisonné. Cette publication fut approuvée par Pie IX comme capable « de former l’âme des enfants et des adolescents à l’amour de la religion, de l’honneur, de la famille et de la patrie, ainsi qu’au goût du travail et de l’industrie ». M. Rambaud employait avec succès la méthode socratique pour enseigner la philosophie à l’école primaire.

Lorsque la guerre de 1870 éclata, l’abbé Rambaud suivit en Allemagne nos soldats prisonniers, en qualité d’aumônier militaire. Il eut alors l’occasion de montrer son activité et son zèle en se faisant, tour à tour, professeur, fournisseur de vivres et de vêtements. Les soldats manquaient de chaussures : il acheta des basanes, des bottes et des souliers mis au rebut, et créa un atelier de galoches ; il installa ensuite un atelier de reliure ; enfin, pour connaître plus sûrement les besoins, et soulager plus efficacement les misères des soldats, il fonda une société Saint-Vincent-de-Paul. Pour avoir une idée de son activité, il faut lire ses deux ouvrages publiés à l’époque de la guerre, et intitulés l’un : Le siège de Metz ; l’autre : Six mois de captivité à Koenigsberg.

La mauvaise nourriture et les grandes fatigues qu’il avait supportées pendant la guerre, lui causèrent une inflammation d’entrailles qui faillit le conduire à la mort. À peine revenu à la santé, il construisit une école sur le modèle de celles qu’il avait visitées en Prusse et de nouveaux bâtiments pour ses vieillards. Bien plus, il osa rompre avec nos habitudes pédagogiques routinières, et voulut donner aux jeunes filles un enseignement philosophique, dont leurs frères tiraient déjà un profit si évident. La réussite dépassa les espérances. Par sa nature propre, la jeune fille, outre la culture générale, a besoin d’une formation particulière, puisqu’elle doit être épouse et mère. Pour elle, M. Rambaud dicta aux sœurs chargées de l’école et leur fit enseigner un corps de doctrine résumé dans un livre exquis intitulé : La Mère de famille ou la Maîtresse de maison, ouvrage réimprimé depuis et qui est peut-être le chef-d’œuvre de ce pédagogue populaire.

M. Rambaud était l’homme de son temps ; il ne pouvait lui échapper que la ville de Lyon s’accroissant et s’étendant de plus en plus dans la plaine du Daupliiné, les populations suburbaines avaient besoin de secours religieux. Vers 1874, M. Renard, grand teinturier, avait transporté à la cité Lafayette son importante usine ; M. Rambaud, muni des autorisations ecclésiastiques nécessaires, s’empressa de construire, sur un terrain cédé par ce généreux industriel, un asile de vieillards et une salle de catéchisme, enfin une chapelle ouverte le 25 août 1879. Un an plus tard, de concert avec M. Gillet père, un nom impérissable dans les annales de la charité lyonnaise, M. Rambaud élevait une autre chapelle dans le quartier de l’Industrie au nord de Vaise, et y ajoutait une maison abritant soixante-dix vieillards. Pour soutenir ces œuvres, il fallait de grandes ressources ; le prêtre pauvre se trouva parfois dans de cruelles perplexités ; mais des bienfaiteurs discrets tirèrent toujours d’embarras l’apôtre des ouvriers, qui donnait et construisait sans compter.

M. l’abbé Rambaud.

Ces œuvres matérielles ne l’empêchèrent pas de publier, en 1887, un nouvel ouvrage : Économie sociale et politique ou science de la vie. Ce livre, très ouvert à toutes les réformes légitimes, plein de pitié virile pour le pauvre, rempli de hauts et sages conseils pour le riche, est animé d’un admirable optimisme, fruit des connaissances profondes acquises par l’industriel rompu aux affaires, qu’était M. Rambaud. C’est une œuvre profondément originale par son inspiration spiritualiste, sa sympathie pour le monde moderne, et son intelligence des besoins sociaux. La composition de cet ouvrage n’absorba pas toute l’activité de M. Rambaud. À la demande de Mme Morel, présidente de la Société d’encouragement à l’allaitement maternel, il ne cessa, depuis 1882 jusqu’à sa mort, de prêter son concours le plus actif à une œuvre qui répondait à ses plus constantes préoccupations.

L’Académie de Lyon, dès qu’elle fut en possession du legs Lombard de Buffières, tint à honneur de couronner non seulement la Méthode d’enseignement raisonné, publiée par M. Rambaud en 1869, mais surtout le zèle et le dévouement du créateur de cette école primaire fondée sur l’enseignement philosophique. Le rapporteur de l’Académie, M. Heinrich, faisait pourtant quelques réserves, en indiquant d’un trait la difficulté de l’entreprise : « La tentative de M. Rambaud me paraît une de ces œuvres individuelles qui valent ce que vaut l’homme et ne produisent leur fruit que sous sa direction absolument exceptionnelle. » M. Rambaud fut sensible à cette observation qui répondait à ses secrètes inquiétudes. La difficulté de trouver des maîtres rompus à cette méthode pédagogique, lui fit chercher à perfectionner sa méthode et à en publier les points principaux pour les rendre plus accessibles. Ce fut un travail de douze années. Quand il crut avoir amené son système à l’unité et à la clarté nécessaire, il le publia sous ce titre : La Philosophie.

La réputation du prêtre lyonnais s’accentuait de plus en plus, à Paris plus encore peut être qu’à Lyon. Son livre : Économie sociale et politique fut couronné par l’Académie des sciences morales et politiques. Le rapport de M. Picot contenait un juste et caractéristique éloge de M. Rambaud, « maître admirable, qui a créé à Lyon, dans un quartier pauvre, des logements pour les misérables ; qui a construit des écoles, et qui a créé des méthodes ».

Il ne sera pas inutile de dire ici que le cœur de cet apôtre généreux fut déchiré par l’apparition de La France juive de M. Drumont ; comme prêtre et comme économiste, il protesta contre la thèse qui mettait les Juifs hors la loi, dans une lettre publique qu’il répandit abondamment. Toute générosité de cœur le ravissait, surtout chez ceux qui n’avaient pas le bonheur de posséder sa foi. Il était lié d’amitié avec le pasteur Monod, et un jour que le pasteur Æschimann venait le visiter, M. Rambaud dit aux personnes présentes : « Il appartient à l’âme de l’Église. »

Depuis longtemps, M. Rambaud se proposait d’écrire une exposition raisonnée de la foi chrétienne. Poussé par ses amis et par le cardinal Foulon, il se décida, en 1892, à faire imprimer ce nouvel ouvrage. On a appelé avec raison cette œuvre : la théologie du cœur. Ce livre, écrit avec tant d’amour, fut le tourment de ses dernières années. Certains professeurs ne concevaient pas que l’on pût facilement allier la théologie affective aux austères et strictes définitions de la scolastique. Et pourtant que de conquêtes lui valut cette méthode : pour ne citer que deux noms, n’est-ce pas sur ce terrain qu’il se lia d’amitié avec MM. Lucien et Félix Mangini. Ces deux grands personnages animés l’un et l’autre d’un invincible optimisme et d’une haute générosité, étaient en communication constante avec M. Hambaud, dont ils admiraient la religion large, pure, élevée.

Le 19 décembre 1893 fut un véritable triomphe. Tout ce que Lyon compte d’hommes remarquables se pressait dans la vaste salle du Palais des Arts. L’Académie venait d’attribuer à M. Rambaud le prix Livet. Mgr Coullié tint à |honneur de remettre lui-même au créateur de la Cité de l’Enfant-Jésus, la médaille d’honneur. Presque au lendemain de cette séance, une congestion de la rétine priva de la vue M. Rambaud. Après quelques jours de tristesse causée par la pensée d’être livré à une main étrangère pour le conduire, il se reprit, et adressa au pasteur Monod cette belle parole : « Je sais ce que c’est que servir Dieu en y voyant clair, il m’apprendra ce que c’est que le servir en aveugle. » Dès ce moment, il reprit plus fortement sa tâche d’éducateur, de consolateur, d’ami des pauvres, de promoteur d’œuvres et d’idées. Son infirmité ne l’empêcha pas de publier : L’Histoire des idées philosophiques, ouvrage qui forme le complément de sa Psychologie.

Au milieu de ce travail, qui, en occupant sa pensée lui conservait la vie, il lui arriva, à peu d’intervalle, une joie et bientôt une cruelle douleur. L’Académie des sciences morales et politiques lui décerna, en 1895, pour son Économie sociale et politique, le prix Audiffred, de 15.000 francs, sa plus haute récompense. Mais peu de temps après, l’abbé P. du Bourg perdait un œil par accident et mourait le 1er janvier 1898. Ce fut un coup terrible pour M. Rambaud, privé ainsi du compagnon de sa vie, de celui à qui il était attaché par des liens plus forts que le sang, les liens de la charité et du dévouement. Lui-même ne devait pas survivre de longues années. Une chute, survenue dans l’escalier de la Cité de l’Industrie, donna une secousse fatale à l’organisme débilité de M. Rambaud. Brusquement il sentit ses forces défaillir. Le 9 février 1902, il se fit conduire à l’église, au milieu des vieillards qu’il avait tant aimés, leur fit ses dernières recommandations, et, le 13 février, il rendait sa belle âme à Dieu. M. Augagneur, maire socialiste de Lyon, accorda de suite l’autorisation d’ensevelir M. Rambaud dans la chapelle de la Cité : a pour un tel prêtre, dit-il, on ne refuse rien. » C’est là qu’il repose à côté du Père du Bourg, au milieu des vieillards et des enfants auxquels ils ont consacré leur vie.

Église Saint-Camille de l’Industrie.

La chapelle est un beau monument de style gothique, comportant une grande nef et deux petites. Le chœur est éclairé par cinq verrières avec chacune deux sujets, savoir : la sainte Vierge portant l’Enfant Jésus et saint Joseph ; les saints apôtres Pierre et Paul ; saint Thomas et saint Barthélémy ; saint André et saint Jacques ; enfin saint Jean Baptiste et saint Jean l’Évangéliste complètent la couronne des apôtres qui entourent la sainte Famille. Au-dessous des vitraux, un grand Christ et un reliquaire renfermant des parcelles de la vraie croix, dominent l’autel. Celui-ci est en pierre, vaste, et entouré d’une barrière de pierre gracieusement sculptée. Sur les murs de l’abside, deux plaques de marbre portent les noms des bienfaiteurs.

À droite et à gauche de l’abside, s’ouvrent deux chapelles dédiées l’une à Notre-Dame de la Salette, l’autre à saint Joseph.

Dans la première, sur le mur, on lit l’inscription suivante : « Vœu rendu à N.-D. de la Salette ; le P. Camille Rambaud, aumônier libre dans le IVe corps de l’armée du Rhin et des prisonniers à Kœnigsberg (Prusse), a été rendu aux vieillards de la Cité de l’Enfant-Jésus le XVII mai M. DCCC LXXI. Reconnaissance à Marie, notre protectrice. » Vis-à-vis s’ouvre la petite nef de droite ; elle est éclairée par le vitrail de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres ; au-dessous une vaste plaque de marbre contient les noms des bienfaiteurs de l’œuvre. Au fond de cette petite nef la verrière du couronnement d’épines éclaire un Christ au tombeau de pierre blanche.

La chapelle de gauche est dédiée à saint Joseph ; elle renferme les corps des deux fondateurs : sur la pierre sont gravées les inscriptions suivantes : « Ici reposent les fondateurs de la Cité de l’Enfant-Jésus, Camille Rambaud, né à Ljon le 17 mars 1822, ordonné prêtre le 25 mai 1861, décédé à la Cité le 13 février 1902. Paul Du Bourg, né à Lyon le 25 juin 1827, ordonné prêtre le 21 mai 1864, décédé à la Cité le 2 janvier 1898. In morte quoque non sunt divisi. »

La basse nef de gauche est éclairée par les vitraux de la Flagellation et de la Visitation.

Le transept de droite contient un autel dédié à saint Benoît-Joseph Labre, surmonté d’un portrait du célèbre mendiant, vis-à-vis se trouve une autre peinture représentant ce même saint partageant son repas avec les pauvres. Une statue du Sacré-Cœur complète la décoration de ce transept éclairé par le vitrail de saint François d’Assise et de sainte Claire. Le transept de gauche renferme un autel dédié à sainte Anne et les statues de l’Ecce Homo et de saint Antoine de Padoue ; il est éclairé par le vitrail de sainte Élisabeth et de saint Louis, roi de France.

Au fond de l’église, se trouve une vaste tribune, au-dessus de laquelle est un vitrail décoré de l’image des trois archanges : saint Michel, portant le glaive, saint Gabriel, le lis de l’Annonciation, et saint Raphaël, le bâton de voyageur.

Au-dessus de la tribune s’élève un élégant clocher surmonté d’une flèche élancée, une des plus élevées de Lyon ; elle est l’œuvre de M. Gaillard, architecte. Sur la façade de l’église on a récemment placé une belle œuvre de M. Vermare, le buste de M. Rambaud, aveugle, mais reflétant sur son visage la joie surnaturelle dont il jouissait à l’intérieur.