Histoire des églises et chapelles de Lyon/Église Notre-Dame-des-Anges

H. Lardanchet (tome Ip. 261-263).

SAINTE-MARIE-DES-ANGES

Sainte-Marie-des-Anges ou Notre-Dame-des-Anges est de fondation récente. Ce fut, en effet, en 1873, que l’archevêché chargea M. l’abbé Haour, vicaire à Saint-André de Lyon, de créer cette nouvelle paroisse et d’y établir une église. Ce prêtre zélé installa une chapelle provisoire, devenue maintenant la maison de la cure. Le culte y commença le 1er janvier 1871. Le jour des Rameaux de la même année, M. Gouthe-Soulard, vicaire général, plus tard archevêque d’Aix, bénit la chapelle provisoire.

Quelques années plus tard, le même prêtre, avec ses ressources personnelles, augmentées de généreuses aumônes, entreprit la construction de l’église définitive. Avant sa prêtrise, employé chez son oncle, architecte de renom, il avait déjà dirigé la construction du clocher de Feyzin ; aussi tint-il à honneur de dresser lui-même les plans de la nouvelle église et de veiller à leur exécution. Il en fit un édifice de bon goût, portant néanmoins le cachet personnel de l’architecte. C’est ainsi qu’il remplaça les piliers qui soutiennent ordinairement les voûtes des églises et masquent fréquemment la vue, par de légères et gracieuses colonnettes. Il plaça, moins heureusement peut-être, les contre-forts de l’abside au-dedans de l’église, à l’encontre de la formule classique qui les veut au dehors.

Sainte-Marie-des-Anges.

Quelques années plus tard, épuisé par une vie consacrée à l’amélioration morale et matérielle de sa paroisse, il démissionna, et la paroisse fut confiée aux prêtres du Prado. Ceux-ci ont apporté tous leurs soins au ministère. Le nouveau curé, disposant de plusieurs prêtres, a pu amplifier les œuvres paroissiales, en créer de nouvelles, une surtout pour la protection morale des Italiens qui se trouvent en grand nombre sur la paroisse.

Notre-Dame-des-Anges est une élégante église entièrement dégagée ; son clocher, surmonté d’une flèche élancée, fait un digne pendant à celui de Sainte-Blandine, qui se trouve presque en face, de l’autre côté du Rhône.

Le maître-autel est dominé par trois grandes statues : la Mère de Dieu entourée de saint Gabriel et saint Raphaël. La Vierge a les bras croisés sur la poitrine, les yeux levés au ciel : son pied écrase le serpent tentateur, Gabriel incliné lui présente le sceptre tandis que Raphaël lui offre une couronne. Près de la Vierge, deux anges soutiennent des candélabres.

Dans l’abside se trouvent quatre petits autels dédiés à sainte Anne, saint François d’Assise, saint François de Sales et sainte Clotilde, chacun d’eux est surmonté de la statue. Dans le transept droit s’ouvre la chapelle Saint-Joseph. L’autel est surmonté de trois niches : celle du milieu contient la statue de ce saint patriarche. Les deux autres sont vides, elles attendent les statues de saint Jean-Baptiste et de saint Zacharie. Au-dessous, le rétable est décoré de deux bas-reliefs en terre cuite : l’atelier de Nazareth et la mort de saint Joseph.

Dans le transept de gauche, se trouve la chapelle du Sacré-Cœur. La statue du divin Maître est placée entre celles de la bienheureuse Marguerite-Marie et de sainte Gertrude. Au rétable, deux bas-reliefs : saint Jean, appuyé sur le cœur de Notre-Seigneur, et Marguerite-Marie Alacoque adorant le Sauveur. Au bas de l’autel, trois rosaces encadrent le monogramme du Christ.

L’église n’est pas encore décorée de tous ses vitraux ; ceux qui se trouvent dans l’abside, œuvre de L. Bégule, représentent les mystères du Rosaire. Voici la description de ceux des petites nefs, exécutés par MM. Nicod et Jubin. À gauche : 1° Adam et Ève chassés du paradis terrestre ; 2° Le Sacrifice d’Abraham ; 3° Le Prophète Élie nourri par un ange. À droite : 1° Saint Pierre délivré par un ange ; 2° L’Ange de la Résurrection avec les saintes femmes ; 3° Les Anges servant Notre-Seigneur au désert. Les verrières qui restent à exécuter représenteront des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, dans lesquelles figurent des anges.

Le chemin de la Croix, œuvre de Giscar de Toulouse, est en terre cuite peinte et a figuré à l’exposition des arts religieux de Lourdes. La chaire, par le même, est également en terre cuite. Les panneaux sont ornés de quatre bas-reliefs représentant les évangélistes, séparés par des anges en prière. Quatre anges, une croix sur la poitrine, soutiennent la chaire posée sur une colonne ; au pied de celle-ci se trouvent les quatre grands docteurs de l’Église et au dossier de la chaire un bas-relief représentant Jésus entouré de ses disciples et prêchant aux foules. Signalons enfin, au fond de l’église, une statue de saint Antoine de Padoue portant l’Enfant Jésus.