Histoire de ma vie (Sand, Calmann-Levy 1855)

Calmann Lévy.


Charité envers les autres ;
Dignité envers soi-même ;
Sincérité devant Dieu.
Telle est l’épigraphe du livre que j’entreprends
15 avril 1847.


PREMIÈRE PARTIE

HISTOIRE D’UNE FAMILLE DE FONTENOY
À MARENGO

Pourquoi ce livre ? — C’est un devoir de faire profiter les autres de sa propre expérience. — Lettres d’un Voyageur. — Confessions de J.-J. Rousseau. — Mon nom et mon âge. — Reproches à mes biographes. — Antoine Delaborde, maître paulmier et maître oiselier. — Affinités mystérieuses. — Éloge des oiseaux. — Histoire d’Agathe et de Jonquille. — L’oiselier de Venise 
 1


De la naissance et du libre arbitre. — Frédéric-Auguste. — Aurore de Kœnigsmark. — Maurice de Saxe. — Aurore de Saxe. — Le comte de Horn. — Mesdemoiselles Verrières et les beaux esprits du dix-huitième siècle. — M. Dupin de Francueil. — Madame Dupin de Chenonceaux. — L’abbé de Saint-Pierre 
 23


Une anecdote sur J.-J. Rousseau. — Maurice Dupin, mon père. — Deschartres, mon précepteur. — La tête du curé. — Le libéralisme d’avant la révolution. — La visite domiciliaire. — Incarcération. — Dévouement de Deschartres et de mon père. — Nérina 
 53


Sophie-Victoire-Antoinette Delaborde. — La mère Cloquart et ses filles à l’hôtel de ville. — Le couvent des Anglaises. — Sur l’adolescence. — En dehors de l’histoire officielle, il y a une histoire intime des nations. — Recueil de lettres sous la Terreur. 
 80


Après la Terreur. — Fin de la prison et de l’exil. — Idée malencontreuse de Deschartres. — Nohant. — Les bourgeois terroristes. — État moral des classes aisées. — Passion musicale. — Paris sous le Directoire. 
 137


Le maréchal de Saxe. 
 166


Suite de l’histoire de mon père. — Persistance des idées philosophiques. — Description de La Châtre. — Robert, chef de brigands. — Les Brigands de Schiller. — Le théâtre bourgeois de La Châtre en 1798. — La conscription. — La Tour d’Auvergne, premier grenadier de France
 185


Suite des lettres. — Enrôlement volontaire. — Élan militaire de la jeunesse en 1798. — Lettre de La Tour d’Auvergne. — La gamelle. — Cologne. — Le général d’Harville. — Caulaincourt. — Le capitaine Fleury. — Amour de la patrie. — Durosnel 
 217


Suite des lettres. — Le premier de l’an à Cologne. — Courses en traîneau. — Les baronnes allemandes. — La chanoinesse. — La revue. — Les glaces du Rhin. — Le carnaval. — Un duel burlesque. — Le hussard rouge. — Portrait de mon père. — Appétit des dames allemandes. — Le billet de logement. — Graves occupations des jeunes gens de l’état-major 
 249


Suite des lettres. — Maulnoir. — Saint-Jean. — Vie de garnison. — Excursion. — La campagne d’Égypte. — Aventure. — La petite maison. — Départ de Cologne. 
 278

Suite des lettres. — La conduite. — Ehrenbreitstein. — Les bords du Rhin. — Thionville. — L’arrivée au dépôt. Bienveillance des officiers. — Le fourrier professeur de belles manières. — La manœuvre. — Le premier grade. — Singulière coutume à Thionville. — Un pieux mensonge. 
 304


Suite des lettres. — Entrée en campagne. — Le premier coup de canon. — Le passage de la Linth. — Le champ de bataille. — Une bonne action. — Glaris. — Rencontre avec M. de La Tour d’Auvergne sur le lac de Constance. — Ordener. — Lettre de ma grand’mère à son fils. — La vallée du Rhinthal. 
 322


Suite des lettres. — Le général Brunet. — Désappointement. — Le commandant Lochet. — Le serment des troupes à la constitution de l’an VIII — Lettre de ma grand’mère après le 18 brumaire. — Lettre de La Tour d’Auvergne. — Retour à Paris. — Présentation à Bonaparte. — Campagne d’Italie. — Passage du Saint-Bernard. — Le fort de Bard 
 344


Court résumé. — Bataille de Marengo. — Turin, Milan, en 1800. — Brigands sur les routes. — Mission. 
 370

DEUXIÈME PARTIE

MES PREMIÈRES ANNÉES
1800-1810

Mission. — La Tour d’Auvergne. — Parme. — Bologne. — Occupation de Florence. — Georges La Fayette. 
 389


Rome. — Entrevue avec le pape. — Tentative simulée d’assassinat. — Monsignor Consalvi. — Asola. — Première passion. — La veille de la bataille. — Passage du Mincio. — Maurice prisonnier. — Délivrance. — Lettre d’amour. — Rivalités et ressentiments entre Brune et Dupont. — Départ pour Nohant. 
 400


Incidents romanesques. — Malheureux expédient de Deschartres. — L’auberge de la Tête-Noire. — Chagrins de famille. — Courses au Blanc, à Argenton, à Courcelles, à Paris. — Suite du roman. — Le général ***. — L’oncle de Beaumont. — Résumé de l’an IX. 
 426


1802. — Fragments de lettres. — Les beaux du beau monde. — Projets de mariage. — Études musicales. — Les Anglais à Paris. — Retour du luxe. — Fête du concordat. — La cérémonie à Notre-Dame. — Attitude des généraux. — Deschartres à Paris. — Départ pour Charleville. — Les bêtes féroces. — Épreuves maçonniques et réception. — Retour des préjugés nobiliaires dans certains esprits. — Réponse à Deschartres. — Consulat à vie. — Déboires de la fonction d’aide de camp en temps de paix. — Disgrâce et mécontentement des états-majors. 
 453


Résumé de l’an X. — Le concordat et M. Thiers. — Esprit religieux sous la République. — Scepticisme de Napoléon. — Le culte de l’Être suprême. — Le concordat et la Restauration. — Vote sur le consulat à vie. — Mon père. — La religion de l’amour 
 1


Suite des amours. — Rencontre avec les Turcs. — Aventure de M***. — Séparation douloureuse. — Excentricités du général. — Retour à Paris. — Caulaincourt, Ordener, d’Harville. — Ces dames. — Le beau monde. — La faveur. — MM. de Vitrolles, Cambacérès, Lebrun. — M. Heckel. — Eugène Beauharnais et lady Georgina. — Poisson d’avril. — Ma tante paternelle 
 21


Séjour à Nohant, retour à Paris et départ pour Charleville. — Bonaparte à Sedan. — Attitude du général Dupont devant Bonaparte. — Le camp de Boulogne. — Coup de vent à la mer. — Canonnade avec les Anglais. — Le général Bertrand. — Fête donnée à madame Soult au camp d’Ostrohow. — Le général Bisson. — Boutades contre Deschartres. — Adresse de l’armée à Bonaparte pour le prier d’accepter la couronne impériale. — Ma mère au camp de Montreuil. — Retour à Paris. — Mariage de mon père. — Ma naissance 
 48


Date de ce travail. — Mon signalement. — Opinion naïve de ma mère sur le mariage civil et le mariage religieux. — Le corset de madame Murat. — Disgrâce absolue des états-majors. — Déchirement de cœur. — Diplomatie maternelle 
 73


Suite des lettres. — La cérémonie du couronnement. — Lettres de ma grand’mère et d’un officier civil. — L’abbé d’Andrezel. — Suite des lettres. — Le marquis de S***. — Un passage des Mémoires de Marmontel — Ma première entrevue avec ma grand’mère. — Caractère de ma mère. — Son mariage à l’église. — Ma tante Lucie et ma cousine Clotilde. — Mon premier séjour à Chaillot 
 91


Campagne de 1805. — Lettres de mon père à ma mère. — Affaire d’Haslach. — Lettre de Nuremberg. — Belles actions de la division Gazan et de la division Dupont sur les rives du Danube. — Belle conduite de Mortier. — Lettre de Vienne. — Le général Dupont. — Mon père passe dans la ligne avec le grade de capitaine et la croix. — Campagne de 1806 et 1807. — Lettres de Varsovie et de Rosemberg. — Suite de la campagne de 1807. — Radeau de Tilsitt. — Retour en France. — Voyage en Italie. — Lettres de Venise et de Milan. — Fin de la correspondance avec ma mère, et commencement de ma propre histoire 
 120


Premiers souvenirs. — Premières prières. — L’œuf d’argent des enfants. — Le père Noël. — Le système de J. J. Rousseau. — Le bois de lauriers. — Polichinelle et le réverbère. — Les romans entre quatre chaises. — Jeux militaires. — Chaillot. — Clotilde. — L’empereur. — Les papillons et les fils de la Vierge. — Le roi de Rome. — Le flageolet 
 151


Intérieur de mes parents. — Mon ami Pierret. — Départ pour l’Espagne. — Les poupées. — Les Asturies. — Les liserons et les ours. — La tache de sang. — Les pigeons. — La pie parlante. 
 174


La reine d’Étrurie. — Madrid. — Le palais de Godoy. — Le lapin blanc. — Le jouet des infants. — Le prince Fanfarinet. — Je passe aide de camp de Murat. — Sa maladie. — Le faon de biche. — Weber. — Première solitude. — Les mamelucks. — Les orblutes. — L’écho. — Naissance de mon frère. — On s’aperçoit qu’il est aveugle. — Nous quittons Madrid 
 193


Dernière lettre de mon père. — Souvenirs d’un bombardement et d’un champ de bataille. — Misère et maladie. La soupe à la chandelle. — Embarquement et naufrage. — Leopardo. — Arrivée à Nohant. — Ma grand’mère. — Hippolyte. — Deschartres. — Mort de mon frère. — Le vieux poirier. — Mort de mon père. — Le revenant. — Ursule. — Une affaire d’honneur. — Première notion de la richesse et de la pauvreté. — Portrait de ma mère 
 208


Ma mère. — Une rivière dans une chambre. — Ma grand’mère. — Deschartres. — La médecine de Deschartres. — Écriture hiéroglyphique. — Premières lectures. — Contes de fées, mythologie. — La nymphe et la bacchante. — Mon grand-oncle. — Le chanoine de Consuelo. — Différence de la vérité et de la réalité dans les arts. — La fête de ma grand’mère. — Premières études et impressions musicales 
 249


Madame de Genlis. — Les Battuecas. — Les rois et les reines des contes de fées. — L’écran vert. — La grotte et la cascade. — Le vieux château. — Première séparation d’avec ma mère. — Catherine. — Effroi que me causaient l’âge et l’air imposant de ma grand’mère 
 270


TROISIÈME PARTIE

DE L’ENFANCE À LA JEUNESSE
1810-1819

Voyage à Paris. — La grande berline. — La Sologne. — La forêt d’Orléans et les pendus. — L’appartement de ma grand’mère à Paris. — Mes promenades avec ma mère. — La coiffure à la chinoise. — Ma sœur. — Premier chagrin violent. — La poupée noire. — Maladie et vision dans le délire 
 287


Rose et Julie, — Diplomatie maternelle de ma grand’mère. — Je retrouve mon chez nous. — L’intérieur de mon grand-oncle. — Voir c’est avoir. — Les dîners fins de mon grand-oncle ; ses tabatières. — Madame de la Marlière. — Madame de Pardaillan. — Madame de Béranger et sa perruque. — Madame de Ferrières et ses beaux bras. — Madame de Maleteste et son chien. — Les abbés. — Premiers symptômes d’un penchant à l’observation. — Les cinq générations de la rue de Grammont. — Le bal d’enfants. — La fausse grâce. — Les talons rouges littéraires de nos jours 
 303


Idée d’une loi morale réglementaire des affections. — Retour à Nohant. — La Brande. — Bivouac dans une patache. — La maison de refuge. — Année de bonheur. — Apogée de la puissance impériale. — Commencements de trahison. — Propos et calomnies des salons. — Première communion de mon frère. — Notre vieux curé ; sa gouvernante ; ses sermons. — Son voleur ; sa jument ; sa mort. — Les méfaits de l’enfance. — Le faux Deschartres. — La dévotion de ma mère. — J’apprends le français et le latin 
 333


Tyrannie et faiblesse de Deschartres. — Le menuet de Fischer. — Le livre magique. — Nous évoquons le diable. — Le chercheur de tendresse. — Les premières amours de mon frère. — Pauline. — M. Gogault et M. Lubin. — Les talents d’agrément. — Le maréchal Maison. — L’appartement de la rue Thiroux. — Grande tristesse à sept ans en prévision du mariage. — Départ de l’armée pour la campagne de Russie. — Nohant. — Ursule et ses sœurs. — Effet du jeu sur moi. — Mes vieux amis. — Système de guerre du czar Alexandre. — Moscou 
 370


L’armée et l’empereur perdus pendant quinze jours. — Vision. — Un mot de l’empereur sur mon père. — Les prisonniers allemands. — Les Tyroliennes. — Séparation d’avec Ursule. — Le tutoiement. — Le grand lit jaune. — La tombe de mon père. — Les jolis mots de M. de Talleyrand. — La politique des vieilles comtesses. — Un enfant patriote. — Autre vision. — Madame de Béranger et ma mère. — Les soldats affamés en Sologne. — L’aubergiste jacobin. — Maladie de ma grand’mère. — Madame de Béranger dévaste notre jardin. — Le corset. — Lorette de Béranger. — Entrée des alliés à Paris. — Opinion de ma grand’mère sur les Bourbons. — Le boulet de canon. — Les belles dames et les Cosaques 
 401


La lutte domestique s’envenime. — Je commence à connaître le chagrin. — Discussion avec ma mère. — Mes prières, ses promesses, son départ. — Première nuit d’insomnie et de désespoir. — La chambre déserte. — Première déception. — Liset. — Projet romanesque. — Mon trésor. — Accident arrivé à ma grand’mère. — Je renonce à mon projet. — Réflexions sur les rapports qu’on doit avoir avec les domestiques pour arriver aux mœurs de l’égalité. — Ma grand’mère me néglige forcément. — Leçons de Deschartres. — La botanique. — Mon dédain pour ce qu’on m’enseigne 
 421


Mes rapports avec mon frère. — Les ressemblances et les incompatibilités de nos caractères. — Violences de ma bonne. — Tendances morales que développe en moi cette tyrannie. — Ma grand’mère devient royaliste sans l’être. — Le portrait de l’empereur Alexandre. — Retour de l’île d’Elbe. — Nouvelles visions. — Ma mère revient à Nohant. — Je pardonne à ma bonne. — Le passage de l’armée de la Loire. — La cocarde du général Subervic. — Le général Colbert. — Comme quoi Nohant faillit être le foyer et le théâtre d’une Vendée patriotique. — Le licenciement. — Le colonel Sourd. — Les brigands de la Loire. — Les pêches de Deschartres. — Le régiment de mon père. — Visite de notre cousin. — Dévotion de madame de la Marlière. — Départ de ma mère. — Départ de mon frère. — Solitude 
 417

TABLE
DU TOME TROISIÈME




TROISIÈME PARTIE
DE L’ENFANCE À LA JEUNESSE (Suite)
1810—1819
VIII
Enseignement de l’histoire. — Je l’étudié comme un roman. — Je désapprends la musique avec un maître. — Premiers essais littéraires. — L’art et le sentiment. — Ma mère se moque de moi, et je renonce aux lettres. — Mon grand roman inédit. — Corambé. — Marie et Solange. — Plaisir le porcher. — Le fossé couvert. — Démogorgon. — Le temple mystérieux 
 1
IX
L’ambition de Liset. — Énergie et langueur de l’adolescence. — Les glaneuses. — Deschartres me rend communiste. — Il me dégoûte du latin. — Un orage pendant la fenaison. — La bête. — Histoire de l’enfant de chœur. — Les veillées des chanvreurs. — Les histoires du sacristain. — Les visions de mon frère. — Les beautés de l’hiver à la campagne. — Association fraternelle des preneurs d’alouettes. — Le roman de Corambé se passe du nécessaire. — La première communion. — Les comédiens de passage. — La messe et l’Opéra. — Brigitte et Charles. — L’enfance ne passe pas pour tout le monde. 
 29
X
Récit d’une profonde douleur que tout le monde comprendra. — Mouvement de dépit. — Délation de mademoiselle Julie. — Pénitence et solitude. — Soirée d’automne à la porte d’une chaumière. — On me brise le cœur. — Je me roidis contre mon chagrin et deviens tout de bon un enfant terrible. — Je retrouve ma mère. — Déception. — J’entre au couvent des Anglaises. — Origine et aspect de ce monastère. — La supérieure. — Nouveau déchirement. — La mère Alippe. — Je commence à apprécier ma situation, et je prends mon parti. — Claustration absolue. 
 59
XI
Description du couvent. — La petite classe. — Malheur et tristesse des enfants. — Mademoiselle D***, maîtresse de classe. — Marie Eyre. — La mère Alippe. — Les limbes. — Le signe de la croix. — Les diables, les sages et les
     bêtes. — Mary G***. — Les escapades. — Isabelie C***. — Ses compositions bizarres. — Sophie C***. — Le secret du couvent. — Recherches et expéditions pour la délivrance de la victime. — Les souterrains. — L’impasse mystérieuse. — Promenade sur les toits. — Accident burlesque. — Whisky et les sœurs converses. — Le froid. — Je passe diable. — Mes relations avec les sages et les bêtes. — Mes jours de sortie. — Grand orage contre moi. — Ma correspondance surprise. — Je passe à la grande classe. 
 85
XII
Louise et Valentine. — La marquise de la Rochejaquelein. — Ses Mémoires. — Son salon. — Pierre Riallo. — Mes compagnes de la petite classe. — Héléna. — Facéties et bel esprit du couvent. — La comtesse et Jacquot. — Sœur Françoise. — Madame Eugénie. — Combat singulier avec mademoiselle D***. — Le cabinet noir. — La séquestration. — Poulette. — Les nonnes. — Madame Monique. — Miss Fairbairns. — Madame Anne-Augustine et son ventre d’argent. — Madame Marie-Xavier. — Miss Hurst. — Madame Marie-Agnès. — Madame Anne-Joseph. — Les incapacités intellectuelles. — Madame Alicia. — Mon adoption. — Les conversations de lavant-quart. — Sœur Thérèse. — La distillerie. — Les dames de chœur et les sœurs converses. 
 121
XIII
Départ d’Isabelle pour la Suisse. — Amitié protectrice de Sophie pour moi. — Fannelly. — La liste des affections. — Anna. — Isabelle quitte le couvent. — Fannelly me console. — Retour sur le passé. — Précautions mal entendues des religieuses. — Je fais des vers. — J’écris mon premier roman. — Ma grand’mère revient à Paris. — M. Abraham. — Études sérieuses pour la présentation à la cour. — Je retombe dans mes chagrins de famille. — On me met en présence d’épouseurs. — Visite chez les vieilles comtesses. — On me donne une cellule. — Description de ma cellule. — Je commence à m’ennuyer de la diablerie. — La Vie des saints. — Saint Siméon le Stylite, saint Augustin, saint Paul. — Le Christ au jardin des Oliviers. — L’Évangile. — J’entre un soir dans l’église. 
 156


XIV
Tolle, lege. — La lampe du sanctuaire. — Invasion étrange du sentiment religieux 
 183




QUATRIÈME PARTIE
DU MYSTICISME À L’INDÉPENDANCE
1819—1832


I
Opinion d’Anna, de Fannelly et de Louise. — Retour et plaisanteries de Mary. — Confession générale, — L’abbé
de Prémord. — Le jésuitisme et le mysticisme. — Communion et ravissement. — Le dernier bonnet de nuit. — Sœur Hélène. — Enthousiasme et vocation. — Opinion de Marie Alicia. — Élisa Anster. — Le pharisien et le publicain. — Parallèle de sentiments et d’instincts. 
 189
II
Le cimetière. — Mystérieux orage contre sœur Hélène. — Premiers doutes instinctifs. — Mort de la mère Alippe. — Terreurs d’Élisa. — Second mécontentement intérieur. — Langueurs et fatigues. — La maladie des scrupules. — Mon confesseur me donne pour pénitence l’ordre de m’amuser. — Bonheur parfait. — Dévotion gaie. — Molière au couvent. — Je deviens auteur et directeur des spectacles. — Succès inouï du Malade imaginaire devant la communauté. — Jane. — Révolte. — Mort du duc de Berry. — Mon départ du couvent. — Mort de madame Canning. — Son administration. — Élection de madame Eugénie. — Décadence du couvent. 
 217
III
Paris, 1820. — Projets de mariage ajournés. — Amour filial centriste. — Madame Catalani. — Arrivée à Nohant. — Matinée de printemps. — Essai de travail. — Pauline et sa mère. — La comédie à Nohant. — Nouveaux chagrins d’intérieur. — Mon frère. — Colette et le général Pépé. — L’hiver à Nohant. — Soirée de février. — Désastres et douleurs. 
 252
IV
Tristesses, promenades et rêveries. — Luttes contre le sommeil. — Premières lectures sérieuses. — Le Génie du Christianisme et l’Imitation de Jésus-Christ. — La vérité absolue, la vérité relative. — Scrupules de conscience. — Hésitation entre le développement et l’abrutissement de l’esprit. — Solution. — L’abbé de Prémord. — Mon opinion sur l’esprit des jésuites. — Lectures métaphysiques. — La guerre des Grecs. — Deschartres prend parti pour le Grand Turc. — Leibnitz. — Grande impuissance de mon cerveau : victoire de mon cœur. — Relâchement dans les pratiques de la dévotion, avec un redoublement de foi. — Les églises de campagne et de province. — Jean-Jacques Rousseau, le Contrat social
 279
V
Le fils de madame d’Épinay et de mon grand-père. — Étrange système de prosélytisme. — Attitude admirable de ma grand’mère. — Elle exige que j’entende sa confession. — Elle reçoit les sacrements. — Mes réflexions et les sermons de l’archevêque. — Querelle sérieuse avec mon confesseur. — Le vieux curé et sa servante. — Conduite déraisonnable d’un squelette. — Claudius. — Bonté et simplicité de Deschartres. — Esprit et charité des gens de La Châtre. — La fête du village. — Causeries avec
mon pédagogue, réflexions sur le scandale. — Définition de l’opinion
 315
VI
La maladie de ma grand’mère s’aggrave encore. — Fatigues extrêmes. — René, Byron, Hamlet. — État maladif de l’esprit. — Maladie du suicide. — La rivière. — Sermon de Deschartres. — Les classiques. — Correspondances. — Fragments de lettres d une jeune fille. — Derniers jours de ma grand’mère. — Sa mort, — La nuit de Noël. — Le cimetière. — La veillée du lendemain. 
 348
VII
Mon tuteur. — Arrivée de ma mère et de ma tante. — Étrange changement de relations. — Ouverture du testament. — Clause illégale. — Résistance de ma mère. — Je quitte Nohant. — Paris, Clotilde. — 1823. — Deschartres à Paris. — Mon serment. — Rupture avec ma famille paternelle. — Mon cousin Auguste. — Divorce avec la noblesse. — Souffrances domestiques 
 373
VIII
Singularités, grandeurs et agitations de ma mère. — Une nuit d’expansion. — Parallèle. — Le Plessis. — Mon père James et ma mère Angèle. — Bonheur de la campagne. — Retour à la santé, à la jeunesse et à la gaieté. — Les enfants de la maison. — Opinions du temps. — Loïsa Puget. — M. Stanislas et son cabinet mystérieux. — Je rencontre mon futur mari. — Sa prédiction. — Notre amitié. — Son père. — Bizarreries nouvelles. — Retour de mon frère. — La baronne Dudevant. — Le régime dotal. — Mon mariage. — Retour à Nohant. — Automne 1823. 
 396
IX
Retraite à Nohant. — Travaux d’aiguille moralement utiles aux femmes. — Équilibre désirable entre la fatigue et le loisir. — Mon rouge-gorge. — Deschartres quitte Nohant. — Naissance de mon fils. — Deschartres à Paris. — Hiver de 1824 à Nohant. — Changements et améliorations qui me donnent le spleen. — Été au Plessis. — Les enfants. — L’idéal dans leur société. — Aversion pour la vie positive. — Ormesson. — Funérailles de Louis XVIII à Saint-Denis. — Le jardin désert. — Les Essais de Montaigne. — Nous revenons à Paris. — L’abbé de Prémord. — Retraite au couvent. — Aspirations à la vie monastique. — Maurice au couvent. — Sœur Hélène nous chasse. 
 429




ÉMILE COLIN — IMPRIMERIE DE LAGNY — 11385-4-04.

TABLE
DU TOME QUATRIÈME




QUATRIÈME PARTIE
DU MYSTICISME À L’INDÉPENDANCE (Suite)
1819—1832


X
Émilie de Wismes. — Sidonie Macdonald. — M. de Sémonville. — Les demoiselles B***. — Mort mystérieuse de Deschartres, peut-être un suicide. — Mon frère commence à accomplir le sien propre par une passion funeste. — Aimée et Jane à Nohant. — Voyage aux Pyrénées. — Fragments d’un journal écrit en 1825. — Cauterets, Argelez, Luz, Saint-Sauveur, le Marborée, etc. — Les pâtres descendent de la montagne. — Passage des troupeaux. — Un rêve de vie pastorale s’empare de moi. — Bagnères-de-Bigorre. — Les spélonques de Lourdes. — Frayeurs rétrospectives. — Départ pour Nérac 
 1


XI
Guillery, le château de mon beau-père. — Les chasses au renard. — Peyrounine et Tant-belle. — Les Gascons, gens excellents et bien calomniés. — Les paysans, les bourgeois et les gentilshommes grands mangeurs, paresseux splendides, bons voisins et bons amis. — Voyage à la Brède. — Digressions sur les pressentiments. — Retour par Castel-Jaloux, la nuit, à cheval, au milieu des bois, avec escorte
de loups. — Pigon mangé par les loups. — Ils viennent sous nos fenêtres. — Un loup mange la porte de ma chambre. — Mon beau-père attaqué par quatorze loups. — Les Espagnols pasteurs nomades et bandits dans les landes. — La culture et la récolte du liège. — Beauté des hivers dans ce pays. — Mort de mon beau-père. — Portrait et caractère de sa veuve, la baronne Dudevant. — Malheur de sa situation. — Retour à Nohant. — Parallèle entre la Gascogne et le Berry. — Blois. — Le Mont-d’Or. — Ursule. — M. Duris-Dufresne, député de l’Indre. — Une chanson. — Grand scandale à La Châtre. — Rapide résumé de divers petits voyages et circonstances jusqu’en 1831 
 27
XII
Coup d’œil rétrospectif sur quelques années esquissées dans le précédent chapitre. — Intérieur troublé. — Rêves évanouis. — Ma religion. — Question de la liberté des cultes, n’impliquant pas la liberté de s’abstenir de culte extérieur. — Mort douce d’une idée fixe. — Mort d’un cricri, — Projets d’un avenir à ma guise, vagues, mais persistants. — Pourquoi ces projets. — La gestion d’une année de revenu. — Ma démission. — Sorte d’interdiction de fait. — Mon frère et sa passion fâcheuse. — Les vents salés, les figures salées. — Essai d’un petit métier. — Le musée de peinture. — Révélation de l’art, sans certitude d’aucune spécialité. — Inaptitude pour les sciences naturelles, malgré l’amour de la nature. — On m’accorde une pension et la liberté. — Je quitte Nohant pour trois mois 
 51
XIII
Manière de préface à une nouvelle phase de mon récit. — Pourquoi je ne parle pas de toutes les personnes qui ont eu de l’influence sur ma vie, soit par la persuasion, soit par la persécution. — Quelques lignes de J.-J. Rousseau sur le même sujet. — Mon sentiment est tout l’opposé du sien. — Je ne sais pas attenter à la vie des autres, et, pour cause de christianisme invétéré, je n’ai pu me jeter dans la politique de personnalités. — Je reprends mon histoire. — La mansarde du quai Saint-Michel et la vie excentrique que j’ai menée pendant quelques mois avant de m’installer. — Déguisement qui réussit extraordinairement. — Méprises singulières. — M. Pinson. — Émile Paultre. — Le bouquet de mademoiselle Leverd.
— M. Rollinat père. — Sa famille. — François Rollinat. — Digression assez longue. — Mon chapitre de l’amitié, moins beau, mais aussi senti que celui de Montaigne 
 72
XIV
Dernière visite au couvent. — Vie excentrique. — Debureau. — Jane et Aimée. — La baronne Dudevant me défend de compromettre son nom dans les arts. — Mon pseudonyme. Jules Sand et George Sand. — Karl Sand. — Le choléra. — Le cloître Saint-Merry 
 99
XV
Quatre Berrichons dans les lettres. — MM. Delatouche et Duris-Dufresne. — Ma visite à M. de Kératry. — Rêve de quinze cents francs de rente. — Le Figaro. — Une promenade dans le quartier Latin. — Balzac. — Emmanuel Arago. — Premier luxe de Balzac. — Ses contrastes. — Aversion que lui portait Delatouche. — Dîner et soirée fantastique chez Balzac. — Jules Janin. — Delatouche m’encourage et me paralyse. — Indiana. — C’est à tort qu’on a dit que c’était ma personne et mon histoire. — La théorie du beau. — La théorie du vrai. — Ce qu’en pensait Balzac. — Ce qu’en pensent la critique et le public. — Corambé. — Les fantômes s’envolent. — Le travail m’attriste. — Prétendues manies des artistes 
 118




CINQUIÈME PARTIE
VIE LITTÉRAIRE ET INTIME
1832—1850
I
Delatouche passe brusquement de la raillerie à l’enthousiasme. — Valentine paraît. — Impossibilité de la collaboration projetée. — La Revue des Deux-Mondes. — Buloz. — Gustave Planche. — Delatouche me boude et
rompt avec moi. — Résumé de nos rapports par la suite. — Maurice entre au collège. — Son chagrin et le mien. — Tristesse et dureté du régime des lycées. — Une exécution à Henri IV. — La tendresse ne raisonne pas. — Maurice fait sa première communion 
 147
II
Ce que gagnai à devenir artiste. — La mendicité organisée. — Les filous de Paris. — La mendicité des emplois, celle de la gloire. — Les lettres anonymes et celles qui devraient l’être. — Les visites. — Les Anglais, les curieux, les flâneurs, les donneurs de conseils. — Le boulet. — Réflexions sur l’aumône, sur l’emploi des biens. — Le devoir religieux et le devoir social en opposition flagrante. — Les problèmes de l’avenir et la loi du temps. — L’héritage matériel et intellectuel. — Les devoirs de la famille, de la justice, de la probité s’opposant à l’immolation évangélique dans la société actuelle. — Contradiction inévitable avec soi-même. — Ce que j’ai cru devoir conclure pour ma gouverne particulière. — Doute et douleur. — Réflexions sur la destinée humaine et sur l’action de la Providence. — Lélia. — La critique. — Les chagrins qui passent, celui qui reste. — Le mal général. — Balzac. — Départ pour l’Italie 
 157
III
M. Beyle (Stendhal). — La cathédrale d’Avignon. — Passage à Gênes, Pise et Florence. — Arrivée à Venise par l’Apennin, Bologne et Ferrare. — Alfred de Musset, Géraldy, Léopold Robert à Venise. — Travail et solitude à Venise. — Détresse financière. — Beau trait d’un officier autrichien. — Catulle père. — Vexations. — Polichinelle. — Rencontre singulière. — Départ pour la France. — Le Carions. — Les brigands. — Antonino. — Rencontre de trois Anglais. — Les théâtres à Venise. — La Pasta, Mercadante, Zacometto. — Les mœurs de l’égalité à Venise. — Arrivée à Paris. — Retour à Nohant. — Julie. — Mes amis du Berry. — Ceux de la mansarde. — Prosper Bressant. — Le Prince 
 184
IV
Madame Dorval 
 205
V
Eugène Delacroix. — David Richard et Gaubert. — La phrénologie et le magnétisme. — Les saints et les anges 
 238
VI
Sainte-Beuve. — Luigi Calamatta. — Gustave Planche. — Charles Didier. — Pourquoi je ne parle pas de certains autres 
 266
VII
Je reprends mon récit. — J’arrive à dire des choses fort délicates, et je les dis exprès sans délicatesse, les trouvant ainsi plus chastement dites. — Opinion de mon ami Duteil sur le mariage. — Mon opinion sur l’amour. — Marion Delorme. — Deux femmes de Balzac. — L’orgueil de la femme. — L’orgueil humain en général. — Les Lettres d’un voyageur : mon plan au début. — Comme quoi le voyageur était moi, et comme quoi il n’était pas moi. — Maladies physiques et morales agissant les unes sur les autres. — Personnalité de la jeunesse. — Détachement de l’âge mûr. — L’orgueil religieux. — Mon ignorance me désole encore. — Si je pouvais me reposer et m’instruire ! — J’aime, donc je crois. — L’orgueil catholique ; humilité chrétienne. — Encore Leibnitz. — Pourquoi mes livres ont des endroits ennuyeux. — Horizon nouveau. — Allées et venues. — Solange et Maurice. — Planet. — Projets de départ et de dispositions testamentaires. — M. de Persigny. — Michel (de Bourges) 
 290
VIII
Éverard. — Sa tête, sa figure, ses manières, ses habitudes. — Patriotes ennemis de la propreté. — Conversation nocturne et ambulatoire. — Sublimité et contradictions. — Fleury et moi faisons le même rêve, à la même heure. — De Bourges à Nohant. — Les lettres d’Éverard. — Procès d’avril. — Lyon et Paris. — Les avocats. — Pléiade philosophique et politique. — Planet pose la question sociale. — Le pont des Saints-Pères. — Fête au château. — Fantasmagorie babouviste. — Ma situation morale. — Sainte-Beuve se moque. — Un dîner excentrique. — Une page de Louis Blanc. — Éverard malade et halluciné. — Je veux partir ; conversation définitive ; Éverard sage et
vrai. — Encore une page de Louis Blanc. — Deux points de vue différents dans la défense ; je donne raison à M. Jules Favre 
 316
IX
Lettre incriminée au procès monstre. — Ma rédaction rejetée. — Défection du barreau républicain. — Trélat. — Discours d’Éverard. — Sa condamnation. — Retour à Nohant. — Projets d’établissement. — La maison déserte à Paris. — Charles d’Aragon. — Affaire Fieschi. — Les opinions politiques de Maurice. — M. Lamennais. — Pierre Leroux. — Le mal du pays me prend. — La maison déserte à Bourges. — Contradictions d’Éverard. — Je reviens à Paris 
 347
X
Irrésolution. — Je ne vais pas à La Chesnaie. — Lettres de mon frère. — Je vais à Nohant. — Grande résolution. — Le bois de Vavray. — Course à Châteauroux et à Bourges. — La prison de Bourges. — La brèche. — Un quart d’heure au cachot. — Consultation, détermination et retour. — Enlevons Hermione ! — La famille Duteil. — L’auberge de la Boutaille et les bohémiens. — Premier jugement. — La maison déserte à Nohant. — Second jugement. — Réflexions sur la séparation de corps. — La maison déserte à La Châtre. — Bourges. — La famille Tourangin. — Plaidoiries. — Transaction. — Retour définitif et prise de possession de Nohant 
 375
XI
Voyage en Suisse. — Madame d’Agoult. — Son salon à l’hôtel de France. — Maurice tombe malade. — Luttes et chagrins. — Je l’emmène à Nohant. — Lettre de Pierret. — Je vais à Paris. — Ma mère malade. — Retour sur mes relations avec elle depuis mon mariage. — Ses derniers moments. — Pierret. — Je cours après Maurice. — Je cours après Solange. — La sous-préfecture de Nérac. — Retour à Nohant. — Nouvelles discussions. — Deux beaux enfants pour cinquante mille francs. — Travail, fatigue et vouloir. — Père et mère 
 403
XII
Mort d’Armand Carrel. — M. Emile de Girardin. — Résumé sur Éverard. — Départ pour Mcgorque. — Frédéric Chopin.
— La Chartreuse de Valdemosa. — Les préludes. — Jour de pluie. — Marseille. — Le docteur Cauvières. — Course en mer jusqu’à Gênes. — Retour à Nohant. — Maurice malade et guéri. — Le 12 mai 1839. — Armand Barbes. — Son erreur et sa sublimité 
 425
XIII
J’essaie le professorat et j’y échoue. — Irrésolution. — Retour de mon frère. — Les pavillons de la rue Pigalle. — Ma fille en pension. — Le square d’Orléans et mes relations. — Une grande méditation dans le petit bois de Nohant. — Caractère de Chopin développé. — Le prince Karol. — Causes de souffrances. — Mon fils me console de tout. — Mon cœur pardonne tout. — Mort de mon frère. — Quelques mots sur les absents. — Le ciel. — Les douleurs qu’on ne raconte pas. — L’avenir du siècle. 
 451


Conclusion 
 485


Appendice 
 489




ÉMILE COLIN. — IMPRIMERIE DE LAGNY.