Traduction par Olga de Lébédew.
Casa editrice italiana (p. 34-53).
III. Quelques mots sur les mérites et les actions glorieuses des Géorgiens

III.

Quelques mots sur les mérites et les actions glorieuses des Géorgiens.


1. Avant tout, les Géorgiens, tout en connaissant parfaitement les défauts de leurs évêques et de leurs prêtres, — que nous omettons de signaler, — ne se permettent ni de les juger ni de leur manquer de respect.

2. Malgré tous les malheurs qui les accablent, tels que : la misère, la ruine de leurs maisons, la réduction en esclavage de leurs familles, même par les évêques, ils supportent tout avec une résignation étonnante.

3. Ils ne blasphèment point, comme on le fait dans notre29 pays, et n’insultent personne, même s’ils voient quelqu’un commettre une action qui prouve qu’il n’a ni crainte de Dieu ni pudeur.

4. La plupart de leurs femmes sont chastes et surtout les épouses des seigneurs ; celles-ci craignent Dieu et obéissent à ses commandements. Chaque grande dame tient auprès d’elle une ou deux religieuses, par piété. Les grandes dames, leurs filles et les religieuses qui se trouvent auprès d’elles savent lire et écrire mieux que tous les prêtres et les diacres. En dehors des prières qu’elles récitent journellement, elles chantent les prières à la sainte-Vierge, qu’on chante le cinquième Dimanche du Grand Carême.

5. Tous les seigneurs baptisent leurs enfants, se marient à l’église, se confessent, font usage des sacrements et remplissent tous leurs devoirs religieux.

6. Ils sont très charitables et pieux. Ils vénèrent les Patriarches et les évêques et ils aiment à faire officier des messes de morts les Samedis, et surtout les Samedis du Grand Carême.

Ils dépensent beaucoup d’argent à cet effet. Ils dépensent tout l’héritage reçu de quelqu’un, en messes de morts et en œuvres charitables pour le salut de l’âme du défunt, sans en user nullement à leur profit ; et tout cela avec une libéralité qu’on ne voit en aucun autre pays chrétien.

7. La plupart de leurs épouses sont chastes, pieuses et savent bien diriger leur maison.

Les femmes des grands seigneurs surtout, sont très généreuses dans leur charité ; elles fréquentent les églises, lisent les saintes Écritures et les transcrivent de leurs pro30pres mains.

Chaque grande dame porte un chapelet et possède des images (icônes) d’un grand prix, qu’elle emporte avec elle lorsqu’elle change de domicile ; de sorte qu’elle ne se sépare jamais de ces images ornées de pierres précieuses, devant lesquelles brûlent des cierges et devant lesquelles elle s’agenouille pour prier.

Presque toutes observent sévèrement le Grand Carême et il leur arrive même de passer deux ou trois jours sans manger.

Beaucoup d’entre elles rachètent les captifs pour leur rendre la liberté.

9o  Elles aiment à assister à la cérémonie de la bénédiction de l’huile, qui se passe de la manière suivante : celui pour qui on la fait, homme, ou femme, vient à l’église après s’être confessé et tient une icône en mains tout le temps du service religieux, ce que font aussi les personnes qui sont venues en même temps.

Après la lecture du premier Évangile et de deux prières, l’officiant, Patriarche, évêque ou simple prêtre, oint le front de la personne qui a commandé l’office ; et après chaque prière suivante il oint tous les fidèles présents, à tour de rôle. Puis il brûle une mèche trempée dans l’huile. Après la septième prière il oint de nouveau la personne principale et après elle, tous les fidèles présents.

31Après le service, la personne qui l’a commandé fait un cadeau spécial à chacun des officiants.

10o  On peut considérer comme un mérite, l’habitude qu’ils ont d’apporter à l’église le Dimanche des Rameaux, de la farine de meilleure qualité qu’ils déposent sur une table au milieu de l’église. On lit, au dessus de cette farine, tous les Évangiles d’après l’ordre habituel, pendant les premiers quatre jours de la semaine sainte.

Le Jeudi saint, ils emportent leur farine à la maison et en préparent le pain bénit dont ils font une provision annuelle pour l’église, en bons chrétiens.

Après la bénédiction de ce pain, le Jeudi saint, on le met sur un plat sacré qui porte le nom grec de discos ; et le lendemain Vendredi, ils apportent un pot neuf en terre glaise, troué d’un côté et rempli de charbons ardents ; ils posent dessus le plat avec le pain bénit et soufflent légèrement dans le trou. Pendant ce temps, un des prêtres, assis à côté, mêle le pain avec une cuillère sacrée, jusqu’à ce qu’il soit grillé au point de tomber en miettes. Ceci fait, on l’enlève du plat et le dépose dans la cassette sacrée où l’on conserve la sainte Eucharistie.

Ce pain bénit est employé pour l’Eucharistie pendant toute l’année, et celui qui reste de l’an passé, se met dans le saint calice après la sainte messe du Jeudi saint. Cet usage se répète tous les ans.

Puis ils ont encore une habitude très louable : lorsque un seigneur ou son épouse reçoit un évêque, ils le saluent de loin jusqu’à terre, puis ils s’approchent et lui baisent la main respectueusement, après quoi ils s’éloignent à reculons et font un second salut jusqu’à terre. Lorsqu’ils par32lent à un personnage d’un rang supérieur au leur, ils restent tout le temps agenouillés sur le genou droit.

Quand j’avais avec eux des conversations religieuses, pendant lesquelles je leur donnais divers conseils, ils s’empressaient de les suivre avec exactitude, ce qui est très méritoire. Avant moi, personne ne s’était occupé de leur éducation religieuse et tout ce que je leur disais, étant fondé sur les paroles de Dieu et des saints, ils m’écoutaient avec avidité, parce qu’ils entendaient ces choses-là pour la première fois de leur vie.

Ils écoutaient avec une attention toute particulière les récits concernant le saint baptême et ses effets salutaires, quand je leur expliquais que l’individu baptisé est délivré du pouvoir de Satan, que le Saint-Esprit descend sur lui et qu’il devient digne de recevoir le sceau du Saint-Esprit par le moyen du saint Chrême.

Après cela je leur expliquais quelles bonnes œuvres devaient pratiquer ceux qui avaient reçu tous ces dons divins, savoir : avoir la foi, l’amour et l’espérance ; observer le jeûne et prier ; être purs et chastes ; faire l’aumône ; se confesser et communier ; faire le bien et s’abstenir de toute mauvaise action.

Après m’avoir entendu ils se hâtaient d’abandonner leurs mauvaises habitudes et de se repentir devant Dieu, pour accepter le saint-baptême.

Je les baptisais ordinairement dans les rivières, même en Janvier pendant le grand froid. Les enfants, les femmes jeunes et vieilles, les vieillards et même les femmes enceintes, entraient joyeusement dans l’eau froide le cœur rempli d’une foi fervente.

33Je baptisais d’abord les hommes et les petits garçons, et puis les femmes et les jeunes filles. Un jour je baptisai personnellement trois-cent dix personnes, et à peu près autant tous les jours.

De plus, j’envoyais mes prêtres et les prêtres géorgiens baptiser le peuple des pays voisins. On aurait pu voir affluer une grande quantité de monde qui se faisait baptiser par nous, de sorte qu’il n’est plus resté d’individus non baptisés dans ce pays. Nous n’acceptions jamais aucune rémunération pour le baptême.

Avant de baptiser les gens nous les rassemblions et leur demandions leurs noms ; ceux qui portaient des noms chrétiens les conservaient, tandis que pour les autres je remplaçais les noms païens par des noms chrétiens. Après leur avoir donné de nouveaux noms, je leur disais à chacun séparément, en leur soufflant à la figure : « Recevez le Saint-Esprit », je leur lisais les enseignements convenables à ceux qui reçoivent le baptême, je récitais les prières indiquées pour cette occasion, je leur faisais renoncer à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et je leur enseignais les vérités de la foi chrétienne. Puis, après les avoir oints du saint Chrême, nous les immergions trois fois dans la rivière, de la tête aux pieds, en disant à la première immersion : « Le serviteur de Dieu (un tel) est baptisé au nom du Père, Amen »,34 à la seconde : « Du Fils, Amen », et à la troisième : « Et du saint Esprit, Amen ».

Nous enseignâmes à tous les évêques, aux prêtres et à tous les Géorgiens, de baptiser précisément de cette manière. Quand tous avaient été baptisés, je les oignais du saint Chrême moi-même, vu que l’administration du saint-Chrême appartient aux Patriarches et aux Évêques, selon le dire de Saint Denis (l’Aréopagyte), le Juge des Juges des savants. Ce n’est que dans les cas urgents qu’il est permis aux prêtres de le faire. Ensuite nous faisions trois fois le tour des fonts baptismaux en chantant les prières d’usage. Nous lisions l’Apôtre et l’Évangile ; nous officiions un « Te Deum » pour eux et pour leurs parrain et marraine, et nous leur expliquions l’importance du don du Saint Esprit qu’ils avaient reçu et les devoirs que ce fait impliquait.

À la fin de la messe, dite pendant ce temps par un de nos prêtres, je leur donnais la sainte Eucharistie et le pain consacré, nommé « antidoron », après quoi ils s’en allaient en paix, le cœur plein de joie, et en parlaient à leurs voisins, qui à leur tour, venaient me demander de les baptiser. Il fallait voir les foules qui accouraient de toutes parts pour se faire baptiser !

Car la nouvelle de ma présence au milieu d’eux avait fait le tour des habitations de la montagne dont j’ai parlé plus haut.

Un vieillard de cent dix ans, chef de la tribu des Svanètes vint me trouver avec un grand nombre de ses sujets. Après avoir vu notre liturgie et entendu nos prières et notre sermon, il en fut tellement frappé, qu’il se fit baptiser avec ses compagnons et nous pria de nous rendre dans son35 pays pour y baptiser toute sa tribu, qui est très nombreuse. Elle est subordonnée aux Géorgiens jusqu’à présent. Elle a deux évêques[1] qui habitent constamment la Géorgie et n’appartiennent à ce pays que de nom, puisqu’ils n’y vont jamais et ne se soucient nullement de les éclairer. L’Évêque de Scoraly m’a communiqué que son diocèse de Souane comprend plus de soixante grands villages dont chacun possède quatre-cents maisons, et quelques-uns en ont plus de six-cents, de sorte que ce diocèse peut armer environ douze mille guerriers. La plupart des habitants de cette province ne sont point baptisés et n’ont de chrétien que le nom, parce qu’ils n’ont personne pour leur enseigner les vérités chrétiennes. Leur Évêque nous a avoué qu’il n’avait jamais été dans son diocèse. On peut dire la même chose de l’Évêque de Djessaly qui n’est l’Évêque de ce diocèse que nominalement. Les deux tiers de ce dernier diocèse sont sous la domination du Prince d’Iméritie, et le dernier tiers appartient au Prince de Mingrélie. Les habitants de ce diocèse ne sont chrétiens que de nom, n’ayant personne pour les éclairer et les baptiser.

Quant à moi, il m’était impossible de me rendre auprès d’eux pour leur enseigner les vérités chrétiennes, puisque toutes mes pensées étaient dirigées vers mon propre diocèse où j’avais hâte de retourner. Environ vingt-cinq Abhazes sont venus vers moi pour recevoir le baptême.

Il y avait parmi eux deux grands seigneurs qui nous suppliaient d’aller dans leur pays pour baptiser tous les Abhazes qui avaient soif du baptême et des enseignements qui les raffermiraient dans la religion chrétienne.

Les Abhazes, connus plutôt de nos jours, sous le nom d’Abazas, forment une tribu nombreuse qui a été chrétienne préalablement. Le siège du Catholicos qui est en ce moment en Iméritie, se trouvait d’abord chez eux. Jusqu’à présent, ils possèdent l’église de St. André, par qui tous les Abhazes ont été convertis. Elle est très grande et jouit36 d’une grande vénération. Quelques Abhazes ne savent, en fait de religion, que faire le signe de la croix et se prosterner, car ils ne possèdent ni prêtres ni gens compétents pour les éclairer. J’ai sacré pour eux un nouvel évêque de Moukouh et, après l’avoir présenté aux grands personnages susmentionnés, je l’ai expédié dans leur pays pour les baptiser et les éclairer dans la religion chrétienne. La tribu de Douély forme aussi une grande peuplade demeurant au nord de la Géorgie, dans la montagne voisine, avec les seize tribus mentionnées plus haut. Cette tribu possède à peu près six cents maisons chrétiennes. Ceux-ci observent seulement le grand Carême, honorent l’église et les images, mais n’ont ni prêtres ni catéchistes. On peut dire la même chose de la plupart des autres tribus qui, si elles avaient eu des catéchistes, auraient toutes reçu le baptême, car elles possédaient déjà quelques notions du christianisme. Malheureusement, aucun des évêques ou des prêtres Géorgiens ne va chez eux pour les instruire, parce qu’ils sont occupés à se faire la guerre mutuellement et abandonnent ces malheureux à leur triste sort.

Mais le plus fort est qu’ils négligent leurs propres ouailles géorgiennes au point de les laisser tomber dans l’ignorance dont nous avons cité quelques exemples plus haut.

Que pouvais-je donc faire à moi seul ? Pouvais-je faire le tour de tous ces pays, de toutes ces montagnes et de toutes ces tribus, pendant que je ne pensais qu’à rentrer plus vite au bercail, pour surveiller mon propre troupeau ?

Sans cela il aurait été bien facile de faire revenir toutes37 ces tribus à la religion chrétienne, avec l’aide de Dieu. Hélas ! Que d’âmes doivent périr dans le péché !

Que de fois il m’est arrivé de voir des Géorgiens dont on m’avait parlé comme de loups féroces et de grands pécheurs !

Eh bien ! à peine m’avaient-ils entendu prêcher, qu’ils acceptaient notre enseignement.

Dieu éclaira leur esprit et je les ai vus se repentir de leurs péchés, devenir comme des agneaux, se sauver eux-mêmes et sauver les autres, au moyen du baptême et de la pénitence.

J’ai trouvé chez les Géorgiens une quantité de reliques et autres objets sacrés très précieux.

Par exemple, ils ont plusieurs clous de la sainte croix de Jésus-Christ ; plusieurs morceaux de différente grandeur, de la sainte croix ; des images à double fond qui contiennent des reliques de saints, dont les noms sont inscrits au-dessus. Ces images sont recouvertes d’or et d’argent et ornées de pierres fines. J’ai vu aussi le gosier de St. Jean Baptiste et quelques poils de sa barbe.

Il se trouve dans l’église de Katathaly un calice en or, entièrement incrusté de grosses perles et d’autres pierres précieuses, dont le prix s’élève à dix-sept mille piastres. Les évangiles et d’autres livres sacrés sont également incrustés de perles et de pierres précieuses. J’ai admiré les églises royales, érigées par leurs rois, qui leur servent de monuments glorieux.

Il se trouve dans chaque église un très grand livre, dont la grandeur peut être comparée à celle de sacs portés par les mulets. Ce livre est déposé dans le chœur sur une table haute et couvert d’un morceau de drap ou d’une autre étoffe.

Il contient tous les livres d’église dont les fidèles ont besoin dans le courant de l’année, savoir : l’Évangile, les Actes des Apôtres, les Épîtres ; les douze livres de la vie 38des saints, le martyrologe, le Triodion, le Penticostaire, les Prophéties, les Psaumes, le livre d’Heures, le Synaxaire, le Missel, le livre de Théodore Studite et d’autres livres qu’on lit aux grandes fêtes.

J’ai déjà dit plus haut, que la Géorgie possède deux Catholicos.

Le premier dirige trois diocèses qui existent encore, savoir : l’Iméritie, la Mingrélie et la Gorée. La chaire de ce Catholicos se trouvait anciennement en Abhazie où l’on voit encore une belle et grande église.

Mais à l’heure qu’il est il n’y reste que peu de chrétiens.

Dans le temps, le Catholicos avait l’habitude de visiter ses trois diocèses et de passer de l’un dans l’autre. Tandis qu’à présent il a transporté sa chaire dans la ville de Koutaïss, qui est sous la dépendance de l’Iméritie. Le diocèse de Koutaïss avait d’abord été un évêché indépendant qui possédait cinq évêques, savoir : 1o  de Kanathély, 2o  de Nicohamidély, 3o  de Khôni, 4o  de Tzagarelli et 5o  de Katzhy, et plusieurs abbayes.

Le diocèse de Mingrélie possède six évêchés : 1o  celui de Djokondély, 2o  de Khôbi, où l’on conserve encore de nos jours la chemise de Notre-Dame. J’ai vu cette chemise et je l’ai baisée ; j’ai fait tailler une chemise tout à fait pareille en toile blanche et j’ai fait chanter, à cet effet, un Te Deum avec la bénédiction de l’eau, dans laquelle nous avons trempé un bout de la chemise de Notre-Dame pour en arroser la chemise nouvelle que nous avons pliée soigneusement pour l’emporter dans notre patrie, afin d’y apporter la bénédiction de la Sainte-Vierge. 3o  L’Évêché de39 Djéssaly, 5o  de Moukoly et le 6ème de Dérendély. En outre il y a plusieurs abbés de divers couvents.

En Gorée, il y a trois évêchés :

1o  Djérmatalos ; 2o  Chamercamatalos ; 3o  Dinosmindalos ; et plusieurs couvents. Le Catholicos qui dirigeait tous les diocèses susmentionnés de notre temps, s’appelait Siméon. Le second Catholicos s’appelle Sinomathéos.

La chaire de ce dernier est établie dans un couvent célèbre près de Tiflis, où l’on conservait dans le temps, la tunique de N. S. Jésus-Christ, qui a été tirée au sort par les soldats.[2]

On vénère encore l’endroit où cette tunique avait été déposée.

Le second Catholicos possède trois diocèses : ceux de Tiflis, de Cakhétie et d’Akhaltzik.

Douze évêques habitent en ce moment, le diocèse de Tiflis et la ville de Tiflis. Le premier porte le titre d’Archevêque. Il demeure dans le grand couvent à côté de l’église du Catholicos.

Le second est Métropolitain de la ville de Tiflis. Il s’appelle Niclély. Le troisième s’appelle Mithkély ; le quatrième Iounély ; le cinquième Damanély ; le sixième Mirvély ; le septième Libirkinély ; le huitième Nicozély ; le neuvième Samtanely ; le dixième Gribnely ; le onzième Métropolitain Antély ; et le douzième Khardjachénély.

À part ceux-là, il y a une quantité d’abbés de divers couvents.

Le diocèse de Cakhétie comprend six évêques ; 1o  Ordély ; 2o  Boudiély ; 3o  Nécrassely, 4o  Djermély ; 5o  Sambaly ; 6o  Ninotirandély.

Le diocèse d’Akhaltzik possède douze évêchés : 1. Celui40 de Ichkhâny ; 2. d’Indjély ; 3. de Boary ; 4. de Mazkourély ; 5. d’Oscabaly ; 6. de Mirdovély ; 7. d’Orsinély ; 8. de Banaly ; 9. de Caranély ou Karse : à la distance d’une journée jusqu’à la frontière de la Perse, se trouvent les ruines du diocèse d’Énis, où l’on voit onze-cents églises en pierre avec des coupoles ; 10. de Dadachénély ; 11. de Bassianaly ou Bassane, qui porte en ce moment, le nom de Hassane-Kal’â. En 1570 le Sultan Iéngui-Sélime y envoya son Pacha Lalé-Moustapha, pour s’emparer de ce pays qui avait possédé anciennement des reliques d’une grande rareté, savoir : de grands morceaux da la sainte-Croix, des reliques de saints, des images couvertes d’or et de pierres fines, des évangiles précieux et d’autres livres sacrés, ainsi que des églises splendides. Avec le temps, le nombre des chrétiens se réduisit à tel point qu’ils n’ont, en ce moment qu’un seul évêque. Quant aux objets sacrés susmentionnés, une partie en fut emportée dans la Géorgie proprement dite, où elle se trouve encore, et une autre est gardée par quelques chrétiens d’Akhaltzik. Mais la plus grande partie des objets restés dans leurs églises royales, leurs monastères et leurs maisons seigneuriales, fut détruite par leur Gouverneur Roustem-Pacha. Il était de provenance Géorgienne, descendant de leur premier roi. Après avoir enlevé les pierres précieuses des images et des autres objets sacrés, il en fit un monceau et les brûla. L’or et l’argent qui en 41 coulaient formèrent de nombreux lingots. Beaucoup de ceux qui ont pris part à cette action honteuse ont été frappés de grandes calamités. Peu de temps après cet événement le grand Vézir Keuprulù fit décapiter Roustem-Pacha. Lors de la conquête de cette province qui forma plus tard un Pachalyk de onze Sandjaks, son Prince s’enfuit en Perse. Le Vézir Lalé Moustapha confia le Gouvernement de ce pays au fils de ce Prince, après l’avoir forcé à renoncer à sa religion.

Mais sa femme et toute sa famille sont restés chrétiens. De plus, le Vézir permit à tous les fonctionnaires de rester chrétiens en conservant les postes qu’ils avaient occupés, et laissa leurs propriétés à tous les seigneurs et à leurs enfants, par héritage.

Cet état de choses continuait ainsi jusqu’à la nomination de Roustem-Pacha.

Ce dernier força tous les fonctionnaires à embrasser l’Islam ; en cas de refus il les destituait de leurs fonctions. La plupart d’entre eux y consentirent pour conserver leurs biens et leurs postes ; d’autres ont préféré leur religion aux biens éphémères. À l’heure qu’il est les paysans sont presque tous chrétiens.

Ils payent les taxes et les impôts. Dans le Synaxaire de l’Apôtre André, cet évêché s’appelle Samosato, mais ce n’est pas le Samosate situé au bord de l’Euphrate, (ce qui s’écrit « Chémichate » par la lettre schin) et se trouve vis-à-vis d’une grande montagne couverte d’une forêt noire et épaisse de l’espèce de buis, que l’on appelle en syrien, chémichate. On peut citer encore une bonne coutume de Géorgiens, c’est que lorsqu’ils invitent à dîner un évêque ou un 42étranger de valeur, le maître de la maison sert lui-même à table, fût-il même Roi ou Catholicos. Quand les invités ont mangé et que le vin a fait deux fois le tour de la table, le maître de la maison offre lui-même une coupe de vin au haut personnage et à chacun de sa suite.

Après cela il se lave les mains et se met à table.

Mais ce qui vaut encore mieux que tout, c’est qu’ils ne sont soumis à aucun despote et que personne ne les opprime.

Ils ont de très beaux sites pour y passer l’hiver et l’été.

Le vin y abonde comme l’eau, et quand ils se rassemblent ils en prennent à pleines coupes, pendant toute la soirée ; mais quelle que soit la quantité qu’ils en absorbent, ils se conduisent toujours d’une manière décente et s’en vont tranquillement à la maison.

Nous n’avons jamais vu d’homme qui cherchât querelle ou fît du bruit en état d’ivresse, bien qu’ils soient toujours armés. En ceci ils ne ressemblent pas à ceux de nos compatriotes qui, après avoir pris du vin, finissent toujours par faire un scandale et par se battre, après quoi ils se quittent en ennemis. Pendant les festins ils chantent ensemble avec leurs prêtres et leurs seigneurs, toutes sortes d’hymnes et autres chants d’église ; leurs motifs sont agréables et leurs voix très hautes. Ce sont les mêmes motifs qu’on chante à l’église puisqu’ils ne connaissent pas d’autres chansons ni de poésies profanes.

Les pauvres et les paysans chantent la même chose pendant les travaux des champs et les vendanges.

Apprends, ô lecteur, que l’alphabet géorgien est de deux genres : le premier, dont on se sert pour les livres sacrés,43 est de trente-six lettres et s’appelle Khossory.

Le second, plus facile, est approprié à la correspondance et a trente-cinq lettres ; il s’appelle Khadroly. La plupart des hommes connaissent ce dernier. Ces Géorgiens ont des connaissances remarquables, surtout en fait de logique, bien qu’ils ne voyagent guère et préfèrent rester tranquillement chez eux, de sorte qu’un mingrélien n’irait pas faire son commerce en Iméritie, ni un habitant de la Gorée à Tiflis.

En général, il n’y a pas du tout de marchands parmi eux, et tout le commerce est entre les mains des Arméniens, des Juifs et des Grecs qui demeurent dans leur pays et se considèrent comme leurs sujets, ce qui ne les empêche pas de leur vendre leur marchandise trois fois plus cher qu’elle ne vaut. Ces marchands jouissent d’une grande estime et leur vendent souvent leurs étoffes en échange d’esclaves qu’ils revendent ailleurs à un prix très élevé. La plupart des gens riches et haut placés sont Arméniens ou Juifs, puisque tout le monde leur doit de l’argent, même les Princes et les hauts fonctionnaires. Chacun de ces riches marchands possède des esclaves et en dispose comme il l’entend, sans rendre compte à personne. Il nous est arrivé de voir en Géorgie et surtout en Gorée, des prêtres qui, après la mort de leurs femmes, s’étaient remariés ; malgré cela, on leur permettait de remplir leurs fonctions ecclésiastiques. Nous avons connu un prêtre qui, après la mort de sa femme, épousa sa belle-sœur et garda son poste de prêtre. Un autre prêtre avait été marié trois fois, et lors44qu’il devint veuf, l’évêque en fit un moine et lui permit d’officier. Tout ceci est toléré parce que les évêques se laissent corrompre par des cadeaux et parce qu’ils ne possèdent point de clergé capable de leur inculquer la crainte de Dieu. Ils n’obéissent pas à leur Catholicos et les Patriarches d’Antioche les ont toujours négligés.

Nous les avons traités sévèrement en les faisant battre en notre présence et emprisonner par les autorités.

Nous enlevions leurs ceintures selon leur usage et je les déposais, en public. Je leur défendais à jamais d’officier à l’église et nous menacions d’anathème ceux qui leur donneraient le nom de prêtre ou les inviteraient à remplir n’importe quel office religieux. Ma parole avait sur eux une influence extraordinaire, incomparablement plus grande que celle de leurs Princes, de leurs évêques et de leurs seigneurs, etc., et cela, parce que nous n’acceptions jamais de cadeaux, mais que nous châtiions les coupables selon les règlements de l’Église et proportionnellement à leurs fautes. Quant aux laïques qui avaient deux femmes, je les séparais de la seconde et après leur avoir imposé une pénitence, je leur donnais ma bénédiction.

Apprends que, lorsqu’un Géorgien meurt, ses parents et ses amis manifestent leur douleur d’une manière plus forte que partout ailleurs, par exemple : ils se rasent la tête et la barbe, ils se déchirent la figure, ils mettent en lambeaux leurs nouveaux vêtements et endossent, à leur place, des haillons de couleur noire ou jaune, qu’ils portent pendant deux ou trois ans. Ils ne mangent ni viande ni poisson.

Les femmes coupent leurs cheveux et se déshabillent45 jusqu’à la ceinture ; elles s’égratignent et se meurtrissent la figure en poussant des cris. Elles enlèvent leurs robes habituelles et se couvrent d’un manteau grossier.

Les Géorgiens en deuil quittent leurs belles maisons et passent, plusieurs jours dans de misérables cabanes ; ils s’abstiennent complètement de manger la viande, le poisson et les fruits. Avant l’ensevelissement du corps, toutes les personnes présentes, y compris les évêques et les prêtres, se mettent à verser des pleurs exagérés ; mais ceci ne leur suffit pas : ils représentent ces scènes sauvages sur les murs de leurs églises. Je leur ai défendu ces excès autant qu’il était en mon pouvoir.

Un des grands mérites des Géorgiens est qu’on voit des maris et des femmes qui se quittent l’un l’autre de leur commun accord pour se vouer à la vie monacale. C’est ce qui explique que la plus grande partie des habitants de ce pays se compose de moines, qui avaient commencé par être des prêtres ou des laïques mariés. Leur gens riches et surtout les femmes, ainsi que leurs seigneurs avec leurs épouses, aiment à faire dire des messes pour le salut de leur âme et de celle de leurs défunts, ce qui est très méritoire. Ils le font surtout les Samedis du Grand Carême.

Chaque grand seigneur invite chez lui à demeure, plusieurs prêtres qui passent tout le Grand Carême dans sa maison, et officient tous les Samedis et les Dimanches dans 46sa chapelle privée ; après Pâques on les laisse partir en les récompensant largement.

Quand des évêques ou des prêtres étrangers viennent en Géorgie, on leur commande des messes pour lesquelles on les paye généreusement. Un confesseur m’a parlé d’une religieuse nommée Thécla, que j’avais connue ; elle était la sœur du Dadiane[3] et l’épouse du Prince de Gorée. C’était une sainte femme qui avait commandé dans le courant de sa vie, plus de mille cinq cents messes, pour le salut de son âme. Elle avait acheté un grand nombre de prisonniers et d’esclaves, pour les mettre en liberté.

Les hommes et les femmes de la Géorgie accomplissent souvent des actions glorieuses de ce genre. Ils ont encore une coutume très louable que je veux mentionner ici : c’est que lorsque, étant à table, quelqu’un envoie à un autre un morceau d’un mets quelconque, celui qui le reçoit se lève et le salue jusqu’à terre, même si le rang de ce dernier était plus élevé de celui de tous les convives. Leur abstinence est surprenante. Il arrive souvent qu’un Géorgien se contente, pour tout repas, d’un petit morceau de pain avec de l’oignon ou du fromage. La plupart d’entre eux mangent à dîner et à souper un peu d’ail et pas autre chose. Mais ils prennent du vin pur. Bien des gens ne se nourrissent que de cela toute leur vie durant. Quant à l’ail, ils le plantent ; leur ail ressemble au tabac de notre pays.

Ils font le vin de leur propre raisin qui croît à profusion et n’a, là-bas, aucune valeur marchande.

47Le bas peuple mange rarement de la viande ; et s’il en mange, c’est toujours du bœuf ou du porc. Il y a pourtant beaucoup de poisson, mais les pêcheurs étant peu nombreux, les pauvres n’en mangent qu’à de rares occasions. Il y a dans le pays beaucoup de rivières petites et grandes, mais les indigènes n’ont pas de goût pour le poisson. On sert à la table des grands seigneurs, de gros poissons que l’on pêche dans les rivières qui tombent dans la Mer Noire, dont le poisson afflue à certaines époques de l’année. Ils ont aussi beaucoup d’excellents poissons de rivières, dans le genre du poisson d’Alep, mais bien meilleurs encore : ce sont là des mets dignes d’un roi. Lorsque nous sommes arrivés en Géorgie nous avons vu les habitants de l’Iméritie partir pour combattre les Mingréliens qu’ils ont conquis et faits prisonniers, après avoir pillé le pays, selon leur mauvaise habitude. Ils s’emparèrent de leur Prince régnant Léon, neveu du Prince Dadiane. Le Catholicos Siméon, qui accompagnait les Iméritiens, prit la femme de Léon et la maria avec Pancrace ou Bagrate, Prince d’Iméritie, qui était aveugle, tandis qu’il donna à Léon en échange, la sœur de Pancrace, une veuve. La première femme de Léon était la nièce du Prince régnant de Tiflis, dont la femme, nommée Marie, était la tante de Léon. C’était la célèbre Didoyale, connue par ses bonnes œuvres. Pancrace, Prince d’Iméritie, avait demandé en mariage la sœur de la femme de Léon, mais il abandonna sa fiancée qui resta chez son père, pour prendre la femme de Léon, tandis qu’il lui donna en mariage sa sœur. Tout ceci arriva d’après les conseils de leur igno48rant Catholicos. Lors de ma rencontre avec ce Catholicos, je l’ai blâmé sévèrement de sa mauvaise action, tout à fait contraire aux règlements de l’Église.

Mais il me répondit, dans son ignorance, qu’il croyait établir, par là, une parenté entre les Princes, et pacifier le pays. Au contraire, ces mariages causèrent des discordes et augmentèrent le mal.

Le Prince de Tiflis avec son frère et ses troupes se préparait à combattre Pancrace, pour avoir pris sa fille en la séparant de son mari légitime, et il ne remit son expédition que grâce à ma présence dans les pays de Pancrace et de Léon.

Je me suis donné toutes les peines du monde pour rétablir la paix entre Pancrace et Léon, d’autant plus que les grands seigneurs qui entouraient Léon étaient gravement offensés de ce qu’on eût pris de force l’épouse de leur Prince pour la donner à Pancrace.

Mais ils n’avaient pas assez de troupes pour combattre Pancrace. Ensuite, le Catholicos Siméon se repentit amèrement de ce qu’il avait fait, mais le mal était irréparable.

Depuis cet évènement jusqu’au moment où j’écris ces lignes, il s’est passé un an et demi, dans le courant duquel les deux partis s’envoyaient des lettres menaçantes l’un à l’autre.

Lorsque Pancrace eut accompli ce crime, il envoya demander à son voisin, le Pacha de Jaldar (c’est-à-dire d’Akhaltzik), des soldats musulmans, qu’il établit dans sa forteresse imprenable de Koutaïss. Il fit cela pour montrer qu’il était soumis à notre Sultan Osmanli et que le pays et la forteresse lui appartenaient.

C’est pour que le Prince de Tiflis eût peur de lui déclarer la guerre, sachant que, s’il le faisait, cela pourrait causer une grande querelle entre les Osmanlis et le Chah de Perse.

Le fait est qu’il y a quatre ans, le Prince de Tiflis attaqua Koutaïss, s’en empara et le pilla, profitant de l’in49terrègne qui dura à l’époque où Pancrace fut rendu aveugle par sa belle-mère Daridjâne, sur l’aide de l’ex-Catholicos Zaccharie. Ayant appris cet évènement, notre Sultan Mohammed envoya dire au Schah : « Comment as-tu pu permettre à tes sujets d’empiéter sur notre territoire ? »

Il le menaça de sa vengeance. Sur ces entrefaites, le Schah ordonna au Prince de Tiflis de terminer immédiatement la guerre avec Pancrace, en lui disant : « Nous nous sommes efforcés d’établir la paix entre nous et les Turcs, et tu viens la violer ? » Et il lui enjoignit de ne plus jamais faire la guerre avec Pancrace. C’est grâce à cela qu’il y a, jusqu’à présent, des soldats Turcs dans la forteresse de Koutaïss.

Pancrace disait à qui voulait l’entendre : « Si j’avais voulu, j’aurais pu tuer Léon lors de ma conquête, selon l’antique usage des Géorgiens, qui permet au vainqueur d’agir comme bon lui semble à l’égard du vaincu. Mais je n’ai pas voulu le tuer par amour pour lui et je lui ai donné ma noble sœur en mariage ».

Quant à Léon, il ne possède ni force ni chance à la guerre ; aucun de ses guerriers ne le craint à cause de son manque d’esprit et d’énergie, qui furent la cause de son malheur.

Le fait est qu’il n’a aucun pouvoir par lui-même, et ses seigneurs s’en étant emparés, ils lui donnèrent le mauvais conseil de chercher querelle à Pancrace, puis ils le trahirent pendant la guerre et l’abandonnèrent ; connaissant sa faiblesse, ils étaient bien sûrs de ne point être punis. Ce qui fait souffrir le plus son amour propre, c’est qu’on lui a pris sa femme à sa barbe. Nous n’avons rien pu faire en cette circonstance, vu que, pendant notre séjour parmi eux, il arriva que l’épouse de Léon devint enceinte de Pancrace, et50 la sœur de Pancrace était enceinte de Léon.

À part cela, la sœur de Pancrace, c’est-à-dire, l’épouse de Léon a eu le temps de donner le jour à un fils qui fut baptisé par leur Catholicos Siméon.

  1. L’un de Scoraly et l’autre de Djessouly. [Note de la trad.].
  2. Nous voyons dans les écrits des historiens Géorgiens et Arméniens que les Hébreux se sont fixés en Géorgie avant Nabuchodonozor. Lorsque Salmanasar chassa les dix tribus, elles se dispersèrent dans toute l’Asie ; quelques-unes se portèrent sur les bords de l’Euphrate, d’autres dans les anciennes villes de Médie, et d’autres allèrent en Géorgie qui appartenait, à cette époque, à la Perse (Moïse de Khorène, lib. I, cap. 8, 22). Un jeune soldat Hébreu, nommé Éliose, qui se trouvait auprès de la croix lors du crucifiement de notre Seigneur, gagna la chemise qui fut, comme on le sait, tirée au sort. Il l’emporta dans la ville de Mtzkhet où les miracles opérés par cette relique, éveillèrent la foi dans les cœurs des Ibères qui devinrent chrétiens. Cette chemise était religieusement conservée dans la cathédrale de Mtzkhet et jusqu’à présent on fête cet événement le Ier octobre. On peut lire une description détaillée de cette relique dans les actes de la Commission Archéologique (de Russie), tome III, pag. 235. Ou avait enfermé la chemise de notre Seigneur dans le blason du Royaume de Géorgie, ce qui fut fait à l’avènement au trône de la dynastie des Bagrations à la fin du VIème siècle. Le premier souverain de cette dynastie s’appelait Gourame Bagratide ; il était adopté par Stéphane, dernier roi Géorgien de la maison des Sassanides, et confirmé par l’Empereur Justin II. Cette dynastie prend son origine du Roi Prophète David, c’est pourquoi les Rois de Géorgie se donnaient le titre de fils de Jessé, de David, de Salomon, etc. Constantin Porphyrogénète témoigne dans son livre intitulé De Administrat. Imp., cap. 45, de ce que les Rois de Géorgie descendaient du Roi David, et que ces descendants de David ont quitté Jérusalem environ l’an 500 de l’ère chrétienne. [Note de la trad.].
  3. Dadiane est le titre du Prince régnant. [Note de la trad.].