Histoire de l’Église de Corée/Préface

Librairie Victor Palmé (1p. vii-xv).

PRÉFACE



L’Église de Dieu ne connaît ni défaillance ni déclin. Établie pour rendre témoignage à la vérité, pour enseigner toutes les nations, elle remplit toujours et partout ce double devoir, malgré tous les obstacles, en face de toutes les tyrannies, et il n’existe pas de pays si soigneusement fermé qu’elle n’y ait pénétré, pas de peuple si isolé, si séquestré de tous rapports avec les autres peuples, qu’elle n’y ait porté l’Évangile et conquis des fidèles. À l’extrémité de l’Asie, entre la Chine et le Japon, se trouve le royaume de Corée. Tout le monde a entendu parler de la Chine et du Japon : tout le monde a lu des livres, des relations de voyage, qui en donnent des notions plus ou moins exactes. Mais la Corée, qui la connaît ? Les géographes eux-mêmes n’en savent guère que le nom, nul savant ne s’en est occupé, nul voyageur n’a pu la parcourir ; les expéditions tentées dans ces derniers temps pour faire respecter par son gouvernement les lois de l’humanité ont misérablement échoué, et aujourd’hui elle demeure plus obstinée que jamais dans son isolement. Et cependant, dans ce pays ignoré, Jésus-Christ a de nombreux et fervents adorateurs ; son Église, depuis quatre-vingts ans, n’a cessé d’y grandir à travers une persécution incessante, qui dure encore et qui a fait déjà des milliers de victimes.

Raconter l’histoire de l’Église de Corée, son origine providentielle, ses rapides développements ; faire connaître les missionnaires qui l’ont évangélisée, le pays qui a été le théâtre de leurs travaux et de leur martyre, le caractère du peuple auquel ils ont prêché, les difficultés de tout genre qu’ils ont eu à vaincre ; rappeler les souffrances des chrétiens persécutés, la cruauté de leurs bourreaux ; décrire les péripéties, les angoisses de cette lutte acharnée entre Jésus-Christ et l’Enfer ; publier les actes des martyrs et sauver de l’oubli quelques-uns des exemples de vertu héroïque qui ont illustré le nom chrétien, tel est l’objet de ce livre. Il servira, je l’espère, à glorifier Notre Seigneur Jésus-Christ, l’auteur et le consommateur de notre foi, en montrant que son bras n’est point raccourci, et que sa grâce opère aujourd’hui les mêmes prodiges de conversion que dans les premiers siècles.

Peut-être aussi cette lecture contribuera-t-elle à dissiper quelques préventions, à redresser quelques idées fausses au sujet des missions et des missionnaires. Je ne parle pas des préventions et des erreurs des impies. L’homme qui a eu le malheur de renier son baptême, qui ne croit plus au Fils de Dieu fait homme pour nous, et à la rédemption par les mérites de son sang, cet homme-là, bien évidemment, ne comprendra jamais pourquoi nous allons prêcher Jésus-Christ, et travailler au salut des âmes. Mais, même parmi les croyants, il n’est pas rare de rencontrer des préjugés fâcheux et des notions inexactes. Les uns s’étonnent qu’il faille un temps si long pour convertir des peuples : ils trouvent mesquins les résultats obtenus quand les baptêmes ne se comptent pas par millions. D’autres, subissant à leur insu l’influence de cette théorie matérialiste qui prétend tout expliquer dans l’histoire des peuples par des différences de race et de climat, affectent de craindre que les conversions opérées ne soient pas solides, que ces nouveaux chrétiens ne soient, pour ainsi dire, d’une espèce inférieure aux chrétiens d’Europe.

Sans doute, ce qui s’est fait jusqu’à présent est peu de chose en comparaison de ce qui reste à faire ; sans doute il est douloureux de voir qu’aujourd’hui, dix-neuf siècles après la Pentecôte, les trois quarts du genre humain restent à convertir. Mais il ne faut pas oublier quel est devant Dieu le prix d’une seule âme ; il ne faut pas surtout que l’impatience de contempler le triomphe final et universel promis à l’Église, nous rende injustes envers les œuvres actuelles. La conversion des nations chrétiennes, dans des conditions beaucoup plus favorables, n’a été l’ouvrage ni d’un jour ni même d’un siècle.

Quant à la solidité des conversions, la foi nous apprend que Jésus-Christ est venu sauver tous les hommes, et qu’il a ordonné de prêcher l’Évangile de son règne à tous les peuples, d’où il suit nécessairement que tous les hommes sont aptes à recevoir et à garder la foi, que toutes les nations sont appelées à l’Évangile. Et en fait, le nombre et le courage des martyrs parmi les néophytes, en Corée comme au Tong-king et ailleurs, prouve bien que les chrétientés nouvelles ne sont inférieures à aucune des anciennes, et que le même Saint-Esprit sait animer de la même grâce toute-puissante, les hommes de toute race, de toute langue et de toute couleur. La plus grande preuve de foi, le plus grand acte de charité, c’est le martyre. Or, là où il y a eu des martyrs, l’Église est solidement fondée, car le sang des martyrs est, en Asie aussi bien qu’en Europe, une semence de chrétiens. On objectait le Japon, illustré jadis par la mort de tant et de si glorieux témoins de Jésus-Christ. La foi chrétienne, en effet, y semblait anéantie. Les idolâtres l’avaient noyée dans le sang ; les hérétiques, plus abjects, avaient pendant deux cents ans scellé son sépulcre, en foulant aux pieds la croix. Voyez aujourd’hui les descendants des martyrs confessant, par milliers, dans les prisons ou dans l’exil, la foi qu’ils ont su conserver, sans prêtres, sans autels, sans sacrements, à travers une persécution de trois siècles. La résurrection du catholicisme en Angleterre a-t-elle rien de plus frappant, de plus surnaturel que sa résurrection au Japon ? et l’histoire de l’Église universelle offre-t-elle beaucoup d’exemples d’une aussi inébranlable fidélité dans la foi ?

Plus d’un lecteur peut-être, en parcourant l’histoire de l’Église de Corée, s’étonnera, non pas qu’on ait fait si peu, mais qu’on ait pu faire autant, en quelques années, et malgré de si puissants obstacles. Plus d’un peut-être, loin de mettre en question la foi des néophytes, se frappera humblement la poitrine, et demandera à Dieu la grâce d’imiter leur courage, la grâce de se trouver comme eux au jour de l’épreuve, aussi fort, aussi persévérant, aussi véritablement chrétien.


L’histoire proprement dite est précédée d’une introduction sur les institutions, le gouvernement, les mœurs et coutumes de la Corée. J’y ai réuni et classé un grand nombre de renseignements épars, çà et là, dans les lettres des missionnaires, et qui n’auraient pu facilement se placer dans le texte ; un chapitre spécial est consacré à l’exposé de notions grammaticales élémentaires sur la langue coréenne, langue à peu près inconnue, jusqu’aujourd’hui, aux orientalistes ; et dans un autre j’ai donné, tout au long, le tableau officiel des divisions administratives du royaume. Ce travail préliminaire, qui complète le récit des faits et qui est à son tour complété par lui, présente néanmoins des lacunes inévitables. Mais, tel qu’il est, il a une valeur unique en son genre, puisque les missionnaires sont les seuls Européens qui aient jamais séjourné dans le pays, qui en aient parlé la langue, qui aient pu, en vivant de longues années avec les indigènes, connaître sérieusement leurs lois, leur caractère, leurs préjugés et leurs habitudes.

Quant à l’exactitude de ces renseignements, elle est aussi grande que possible. Cependant il ne faut pas oublier que la position des missionnaires, toujours cachés, presque toujours poursuivis, ne leur a pas permis, en certains cas, de vérifier par eux-mêmes ce qu’ils entendaient dire, et de comparer entre elles les mœurs des différentes provinces. Bien souvent, ce qui est absolument vrai dans une partie du pays, ne l’est que relativement dans une autre. Aussi l’illustre martyr, Mgr Daveluy, était l’interprète de tous ses confrères, lorsque, donnant dans une de ses lettres d’assez longs détails de mœurs, il ajoutait : « Ce que je vous envoie est peu de chose ; c’est incomplet, embrouillé. Peut-être, contre ma volonté, il s’y sera glissé quelque erreur ; mais j’ai fait de mon mieux. » Cette timidité consciencieuse dans un témoin, n’est-elle pas, pour les lecteurs sérieux, la meilleure garantie de la sincérité de ses paroles ?


L’histoire de l’Église de Corée est faite avec les lettres des missionnaires et les relations coréennes dont ils ont envoyé la traduction ; il n’y a pas d’autres matériaux possibles. Pour les temps qui ont précédé l’arrivée des prêtres européens, le plus grand nombre des documents ont été recueillis par Mgr Daveluy. Avant lui, on n’avait, sur les premières persécutions, que des fragments de lettres ou des récits isolés. En 1857, il fut chargé par un autre martyr, Mgr Berneux, de rechercher tous les documents chinois ou coréens existants, de les traduire en français, et de les compléter autant que possible, en interrogeant lui-même, sous la foi du serment, les témoins oculaires. Il était déjà bien tard, car ces témoins restaient en petit nombre pour les martyrs de la première époque, et la plupart des relations écrites avaient disparu dans les diverses persécutions. On verra dans le cours de cette histoire, au prix de quelles peines Mgr Daveluy parvint à accomplir sa tâche.

Je dois faire remarquer qu’il y a quelquefois des différences pour l’orthographe des noms propres de lieux ou de personnes, dans les lettres de diverses époques ou de divers missionnaires. Certaines lettres coréennes n’ont pas d’équivalent dans notre alphabet, et, en Corée comme ailleurs, la prononciation varie suivant les provinces ; chacun a reproduit de son mieux les sons tels qu’il les entendait. J’ai cru devoir respecter ces différences d’orthographe, jusqu’à ce qu’une règle générale de transcription ait été arrêtée par les missionnaires. Au reste, ce petit inconvénient est commun, on le sait, à tous les livres d’histoire et de géographie qui parlent de l’extrême Orient. Il est même moindre ici que dans d’autres livres, parce que tous les missionnaires étaient français, habitués, par conséquent, à donner une valeur identique aux mêmes lettres de l’alphabet.

Une objection que l’on fera peut-être, et que je me suis faite moi-même plus d’une fois, c’est la monotonie de certains récits de persécution : toujours les mêmes interrogatoires, les mêmes questions, les mêmes réponses, les mêmes supplices : toujours d’un côté la même lâcheté dans la force et le mensonge, et, en face, le même courage dans la faiblesse et la vérité. Mais cet inconvénient, si c’en est un, est inévitable dans une histoire comme celle-ci. Les pages d’un martyrologe sont nécessairement monotones comme des bulletins de victoire, et bien des chapitres de ce livre ne sont qu’un martyrologe. Puisque ni les bourreaux ne se sont lassés de torturer, ni les chrétiens de mourir, ni Dieu de donner à ses martyrs la force et la persévérance, pourquoi me serais-je lassé de raconter leurs triomphes ? Pourquoi laisser dans un oubli volontaire parmi les hommes, ceux qui sont maintenant les élus de Dieu, et dont un grand nombre seront un jour, il faut l’espérer, placés sur nos autels ?

D’ailleurs, une raison toute spéciale et d’une importance souveraine me défendait de supprimer ou de trop abréger les actes des martyrs. Il n’y aura pas d’autre histoire de ces témoins de Jésus-Christ, puisqu’il n’y a pas d’autres documents. Or les originaux chinois et coréens recueillis par Mgr Daveluy ont péri dans un incendie, en 1863 ; les copies de ces relations qui se trouvaient dans diverses chrétientés indigènes ont été détruites pendant la dernière persécution ; les traductions envoyées en Europe, ainsi que la correspondance des missionnaires, n’existent que dans les archives du séminaire des Missions-Étrangères, et, si un accident les faisait disparaître, l’histoire des origines de l’Église de Corée serait irrémédiablement perdue. Il fallait donc assurer la connaissance de ces faits qui appartiennent à l’histoire générale de l’Église catholique ; il fallait surtout conserver, pour les chrétiens de Corée, ces glorieux récits de la foi et des souffrances de leurs pères, indiquer autant que possible le nom, la famille, l’histoire particulière de chacun des martyrs, afin que ces noms, ces faits, ces détails puissent être connus un jour de leurs descendants, dont ils seront le plus beau titre de noblesse.

Dans le cours de l’ouvrage, j’ai, le plus souvent, cité les lettres des missionnaires au lieu de les analyser. Il en résulte quelquefois des longueurs, des répétitions, mais ces légers inconvénients m’ont semblé plus que contrebalancés par l’intérêt qui s’attache à ces lettres elles-mêmes. La plupart de ceux qui les ont écrites ont, quelque temps après, scellé la foi de leur sang, et les lecteurs chrétiens aimeront à entendre les martyrs raconter leur propre histoire, ou celle d’autres martyrs.

Je ne me fais pas illusion sur les nombreuses fautes de style, d’arrangement, etc., qui se rencontrent dans ce livre. Il est impossible qu’un missionnaire passe sa vie à catéchiser des idolâtres, sans oublier plus ou moins sa langue maternelle, et je prie le lecteur de ne pas se montrer trop sévère pour les incorrections inévitables en pareil cas. Forcément éloigné de ma mission par une longue et terrible maladie, j’ai fait de mon mieux pour remplir la tâche que l’obéissance m’a imposée : tâche trop lourde pour mes facultés affaiblies, mais tâche bien agréable, puisqu’elle m’a fait vivre plusieurs années dans la société intime des martyrs et des confesseurs dont j’écrivais l’histoire.


Puissent ces pages contribuer à l’exaltation de la Sainte Église catholique, en faisant connaître quelques-uns des prodiges de grâce que Dieu se plaît à opérer, en elle et par elle, aux extrémités du monde !

Puissent-elles inspirer aux fidèles le désir de prier avec plus de persévérance et de ferveur pour la conversion de tous les peuples, et spécialement pour la mission de Corée, afin que Dieu daigne abréger ses longues épreuves !

Puissent-elles surtout susciter quelques vocations à l’apostolat des infidèles ! Puissent les paroles et les exemples de ces glorieux confesseurs de Jésus-Christ remuer le cœur des jeunes élèves du sanctuaire, afin qu’animés d’une sainte émulation, quelques-uns au moins s’écrient : « Et moi aussi, je serai missionnaire ! c’est pour moi un devoir, c’est une nécessité ; malheur à moi si je ne vais prêcher l’Évangile ! » Necessitas enim mihi incumbit, væ enim mihi est si non evangelizavero ! (I Cor. ix, 16.)




HISTOIRE DE L’ÉGLISE DE CORÉE


À Notre cher Fils Charles Dallet, missionnaire apostolique de la Société des Missions-Étrangères, Paris.


PIE IX, PAPE.


Cher Fils, Salut et Bénédiction Apostolique.


Combien les missionnaires catholiques ont mérité, non-seulement de la religion, mais aussi de la géographie, de l’histoire, de la science, est chose connue de tous ceux qui ont parcouru leurs écrits. Vous avez dignement marché sur leurs traces. Cher Fils, par cette histoire jusqu’à présent ignorée de la Péninsule coréenne que vous venez de rédiger en deux volumes. Tout ce que les monuments des nations voisines ont pu faire connaître sur ce peuple qui n’a pas d’histoire propre, tout ce que de longues recherches et d’intelligentes observations ont pu révéler au sujet de son pays, de ses mœurs, de sa religion, de sa langue, de son commerce, vous l’avez recueilli et mis en ordre, faisant ainsi à la science un présent d’autant plus précieux qu’il s’agit d’une contrée impénétrable aux étrangers.

Évidemment, la charité de Jésus-Christ a seule pu acquérir et répandre la connaissance de tant de choses ignorées, puisque seule elle a pu allumer dans le cœur des missionnaires ce zèle brûlant du salut des âmes qui les a poussés à affronter joyeusement toutes les fatigues, au péril certain de leur vie, afin de porter la lumière de l’Évangile aux nations assises à l’ombre de la mort. Et cette œuvre d’évangélisation, avec quel zèle, quelle constance, quel succès ils l’ont accomplie ! On le voit par toute la série des faits que vous avez racontés ; on le voit par cette persécution atroce dont les chrétiens sont depuis un siècle les victimes, et dont les écrits publics ont souvent déploré les excès ; on le voit surtout par ces légions de martyrs qui, avec un admirable courage, ont confessé, dans les épreuves et les tortures, la foi qu’on leur avait inspirée, et l’ont enfin scellée de leur sang.

C’est pourquoi Nous vous félicitons d’avoir rédigé cette histoire, si glorieuse pour l’Église, si propre à encourager au milieu de tant de périls les chrétiens du monde entier, si utile à la science elle-même. Nous en acceptons les volumes avec reconnaissance, et Nous augurons que ce livre excitera enfin les cœurs ennemis de notre très-sainte religion à admirer tant de force et tant de vertu.

Recevez, Cher Fils, en témoignage de Notre paternelle bienveillance, et comme gage de la faveur divine, la Bénédiction Apostolique, que Nous vous accordons bien affectueusement.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le vingt-septième jour de septembre de l’an 1875, trentième année de Notre pontificat.


PIE IX, Pape.




Dilecto Filio Carolo Dallet, missionario apostolico e Societate Missionum Exterarum, Lutetiam Parisiorum.


PIUS PP. IX.


Dilecte Fili, Salutem et Apostolicam Benedictionem. Quam bene meruerint Missionarii catholici non de religione tantum, sed et de geographia, de historia, de scientia compertum est omnibus, qui scripta eorum evolverint. Eorum vestigia tu egregie calcasti, Dilecte Fili, per incompertam hactenus historiam Choreanæ peninsulæ, quam duobus voluminibus es complexus. Quidquid enim erui potuit e monumentis proximarum nationum quoad populum propria carentem historia, quidquid diligentes diuturnæque disquisitiones et observationes regionis, morum, religionis, linguæ, commercii suppeditare potuerunt, digesta exhibuisti scientiæ, eo pretiosiore ipsius lucro, quod de populo agatur alienigenis incrustabili.

Profecto sola Christi caritas tot ignotarum rerum notitiam comparare potuit et vulgare, cum ipsa dumtaxat ingerere potuerit Missionariis incensum illud salutis animarum sludium, quo compulsi subirent alacriter labores omnes certumque vitæ discrimen, ut evangelii lucem afferrent sedentibus in umbra mortis. Id autem qua industria, qua constantia, quo fructu illi perfecerint testatur universa a te descripta factorum series, testatur sæcularis et acerbissima christianorum insectatio sæpe publicis deplorata scriptis, testantur agmina martyrum, qui fidem sibi inditam fortissima ærumnarum et tormentorum passione, suoque demum sanguine propugnarunt et confirmarunt.

Historiam hanc igitur adeo gloriosam Ecclesiæ, adeo accommodatam erigendis ubique tot inter pericula fidelibus, adeo utilem ipsi scientiæ te contexuisse gratulamur ; et dum grato excipimus animo ejus volumina, iis ominamur, ut animos religioni nostræ sanctissimæ infensos tandem excitent ad tantæ virtutis et fortitudinis admirationem. Interim excipe, Dilecte Fili, paternæ benevolentiæ Nostræ pignus Apostolicam Benedictionem, quam divini favoris auspicem tibi peramanter impertimus.

Datum Romæ apud Sanctum Petrum die 27a Septembris Anno 1875.

Pontificatus Nostri Anno Tricesimo.


PIUS PP. IX.