Histoire de France - Cours élémentaire/21



LIVRE HUIT
DE NAPOLÉON À AUJOURD’HUI


CHAPITRE VINGT ET UN
LES RÉVOLUTIONS ET LES GUERRES


Depuis 1815, il y eut en France plusieurs révolutions.

C’est une histoire difficile que vous apprendrez quand vous serez plus grands.

En attendant, mettez dans votre mémoire les faits que je vais vous dire :

Après Napoléon, les deux frères du roi Louis Seize, Louis Dix-huit et Charles Dix, ont régné l’un après l’autre. Charles Dix voulut devenir maître de la France, comme avaient été les rois avant la Révolution de 1789. Il fut chassé par une révolution en 1830.

Alors Louis-Philippe, cousin de Charles Dix, devint roi. Il fut chassé par une révolution en 1848, parce qu’il ne voulut pas permettre à tout le monde de voter pour nommer les députés.

La France fut alors en république pendant trois ans. Louis-Napoléon, neveu de Napoléon, fut nommé empereur en 1852. On l’appela Napoléon Trois.

En 1870, il y eut une grande guerre entre la France et l’Allemagne. Les soldats allemands étaient beaucoup plus nombreux que les nôtres. Ils avaient des généraux mieux préparés que les nôtres à la guerre. Ils avaient de meilleurs canons.

Nos soldats furent admirablement braves, mais ils furent vaincus. Une armée française où se trouvait l’empereur Napoléon Trois fut faite prisonnière à Sedan.

Il y eut alors une révolution à Paris. La république fut proclamée.

Les armées allemandes se mirent en marche vers Paris.


— 1. La belle défense de Paris en 1870. — Les Allemands entourèrent Paris de tous les côtés. Ils empêchèrent les vivres d’entrer.

Bientôt, la viande, la volaille, les œufs, le lait, la farine manquèrent.

On mangea des chevaux, des chiens, des chats, même des souris et des rats. On mangea les bêtes du Jardin des Plantes.

Les boulangers ne fabriquaient plus qu’un affreux pain noir.

La mauvaise nourriture amena des maladies. Les enfants et les vieillards moururent en grand nombre.

Chaque jour, on voyait dans les rues des voitures qui se suivaient, conduisant des morts au cimetière.


LE BOMBARDEMENT DE PARIS.


Les Allemands, furieux de voir que la ville ne se rendait pas assez vite, la bombardèrent.

L’image vous montre une rue de Paris où un obus vient de tomber. Il a éclaté. Les éclats ont brisé la devanture d’une boulangerie.

Un enfant qui passait avec sa mère a été tué. Sa mère, à genoux auprès du pauvre petit corps, pleure et crie.

Le bombardement ne fit pas peur aux Parisiens. Ils étaient tous soldats et montaient la garde sur les remparts.

Ils espéraient que des armées françaises viendraient les délivrer ; mais aucune armée ne put arriver jusqu’à Paris.

Alors, les Parisiens furent obligés de se rendre. Il fut convenu que la défense cesserait le 28 janvier 1871 à minuit.

Ce jour-là, jusqu’à minuit, on entendit le canon. Quand minuit sonna, la canonnade s’arrêta. Ce fut un grand silence.

À ce moment-là, beaucoup de Parisiens firent comme moi, qui ai vu ces terribles choses et qui en ai tant souffert ; ils pleurèrent en pensant : « Tout est fini ! La France est vaincue. »


— 2. Le devoir des petits Français. — Plus tard, vous apprendrez mieux l’histoire de cette guerre. Vous saurez que vos grands-pères ont fait bravement leur devoir en défendant notre patrie.

Les Allemands nous obligèrent à leur donner cinq milliards, une somme si grosse qu’on croyait que la France ne pourrait jamais la payer.

Ils nous prirent aussi deux beaux pays, l’Alsace et la Lorraine.

Les Alsaciens et les Lorrains étaient de bons Français. Ils aimaient la France comme vous l’aimez. Ils ont été forcés de devenir Allemands ; mais ils aiment toujours la France, et, à cause de cela, les Allemands les font souffrir.

Les Allemands sont un peuple très orgueilleux. Ils cherchent toutes les occasions de nous faire du mal.

Mais la France n’a pas perdu courage après la malheureuse guerre.

Nos soldats aujourd’hui sont aussi braves que ceux qui combattirent en 1870, et ils sont bien plus nombreux.

Nos généraux sont aussi braves que ceux qui combattirent en 1870, et ils sont plus instruits.

Nos fusils, nos canons sont meilleurs qu’en 1870. Nous sommes beaucoup mieux préparés à la guerre.

Tous les ans, aux grandes manœuvres, notre infanterie, notre artillerie et notre cavalerie se réunissent pour s’exercer.

L’image vous montre, à gauche, deux généraux qui causent avec un officier ; au milieu sont les soldats d’infanterie, dont plusieurs sont à genoux comme on se met pour tirer. Vous voyez aussi des voitures d’artillerie ; plus loin, dans la plaine, des cavaliers.

En l’air, un gros ballon dirigeable vole entre deux aéroplanes.

Généraux, officiers, fantassins, cavaliers, aérostiers tous savent leur métier. Si la France est attaquée, tous feront leur devoir.

La France est bien défendue.



NOS SOLDATS AUX GRANDES MANŒUVRES


RÉSUMÉ

1. Depuis 1815, il y a eu en France plusieurs révolutions. En 1870, Napoléon Trois était empereur. Il fut vaincu et fait prisonnier par les Allemands à Sedan. Depuis ce temps, la France est en république.

Les Allemands ont pris Paris, malgré la courageuse défense des Parisiens.

2. La France a été obligée de payer aux Allemands cinq milliards et de leur céder l’Alsace et la Lorraine, deux belles provinces qui regrettent de n’être plus françaises.

Aujourd’hui, la France a une armée nombreuse, bien instruite, capable de la défendre contre ses ennemis.


QUESTIONNAIRE

Dites quelles révolutions il y a eu en France depuis Napoléon. Dites les dates.

Regardez l’image page 160. Pourquoi la devanture de la boutique est-elle brisée ?

Que fait la femme à genoux ?

Racontez les souffrances de Paris pendant le siège.

Dites ce que vous voyez page 163. Quels sont les hommes qui sont à gauche ?


SOLDATS CYCLISTES.