Histoire de France - Cours élémentaire/18



CHAPITRE DIX-HUIT
LA GUERRE ET LA TERREUR


— 1. Une belle victoire. — Vous avez vu qu’avant la mort de Louis Seize, les ennemis étaient entrés en France. C’étaient des Prussiens et des Autrichiens.

Un jour du mois de septembre 1792, notre armée était rangée sur une colline près de Valmy, un petit village du pays de Champagne. Beaucoup de nos soldats étaient très jeunes ; ils n’avaient pas encore été à la guerre, au lieu que les ennemis étaient tous de vieux soldats, habitués à se battre.

Le général Kellermann commandait notre armée. L’image vous le montre à cheval près d’un moulin. Il voit les ennemis marcher vers la colline ; il a mis son chapeau au bout de son épée, et crie : « Vive la France ! » Nos canons tirent ; les musiques jouent ; nos soldats crient : « Vive la France ! »

Les ennemis furent très étonnés, car ils avaient cru que les Français se sauveraient tout de suite. Ils s’arrêtèrent, et les deux armées se battirent de loin à coups de canon.


KELLERMANN, À VALMY, LÈVE SON CHAPEAU EN L’AIR. IL CRIE ET TOUS LES SOLDATS CRIENT : « VIVE LA FRANCE ! »

Nos soldats ne bronchèrent pas. Un d’eux apprit que son frère, qui était au premier rang, venait d’être tué. Il demanda la permission d’aller l’embrasser. Il y alla, embrassa son frère, puis il se releva en pleurant, cria : « Vive la France ! » et retourna à sa place.

À la fin, les Prussiens s’en allèrent. Ils retournèrent dans leur pays, honteux d’avoir été vaincus.

Nos jeunes soldats furent courageux, et ils furent victorieux parce qu’ils aimaient de tout leur cœur la France notre patrie.


— 2. La Terreur. — Après la mort de Louis Seize, tous les rois de l’Europe s’unirent pour faire la guerre à la France.

Il y avait en France des pays comme la Bretagne et la Vendée qui regrettaient le roi. Ils se révoltèrent contre la République.

La France eut alors à se défendre contre les rois qui l’attaquaient de tous les côtés et contre les révoltés. Elle se trouva en grand danger.

Il se passa des choses terribles.

La Convention fit mettre en prison ceux qui n’aimaient pas la République. Ils furent jugés par un tribunal appelé le tribunal révolutionnaire.

Tous les jours, une charrette sortait de la prison. Elle était chargée de condamnés. On la conduisait sur une place où la guillotine était dressée.

L’image vous montre la charrette au moment où elle arrive sur la place.

Il s’y trouve des hommes et des femmes. Autour d’eux, la foule pousse des cris. Une femme hurlante montre aux condamnés la guillotine que vous apercevez au loin. Un homme est debout à côté de la guillotine. C’est le bourreau qui, tout à l’heure, coupera les têtes.

Plus de deux mille cinq cents personnes furent guillotinées à Paris. Un plus grand nombre furent exécutées dans le reste de la France.

LA CHARRETTE DES CONDAMNÉS.


On appelle ce temps-là le temps de la Terreur. Il n’y a pas eu de plus affreux moment dans toute l’histoire de France.


— 3. Les soldats de la République. — Nos soldats défendirent la France contre tous les rois. Quels braves soldats c’étaient ! Ils n’avaient peur de rien.

Il y en a un qui nous a raconté son histoire, et c’est une belle histoire.

Il s’appelait Bricard et il était ouvrier tapissier à Paris. Il s’engagea au moment où les Prussiens et les Autrichiens entraient en France.

La République n’était pas riche. Elle n’avait pas de quoi habiller ses soldats. L’uniforme de Bricard était en loques et souvent il marchait pieds nus.

PATIENCE ET GAIETÉ DES SOLDATS DE LA RÉPUBLIQUE.


Une fois, il resta vingt-quatre heures sans rien manger. Il fut bien content de trouver un oignon qu’il avala tout cru.

Un soir, une troupe, où était Bricard, arriva près des ennemis. Elle avait marché pendant des heures sous la pluie. Bricard était trempé jusqu’aux os.

La troupe eut l’ordre de se tenir dans un bas-fond, pour n’être pas vue par les ennemis, qu’elle devait attaquer le lendemain matin.

Le sol était humide, on y enfonçait jusqu’aux genoux. Il était impossible de se coucher ou de s’asseoir. Vous voyez nos soldats debout, serrés les uns contre les autres. Ils ne se plaignent pas. Un vieux soldat, que vous voyez étendant la main, raconte des histoires pour faire rire les camarades. Derrière lui, les camarades rient aux éclats.

Quand le matin arriva, nos soldats attaquèrent l’ennemi et ils furent vainqueurs.

Après avoir fait la guerre pendant dix ans, Bricard revint à Paris et il reprit son métier de tapissier.

Il y eut en ce temps-là beaucoup de braves comme Bricard, qui supportèrent toutes les souffrances et bravèrent tous les dangers pour servir la Patrie et la République.



RÉSUMÉ

1. Les Prussiens voulaient prendre Paris. L’armée française les battit à Valmy en 1792.

2. Au temps de la Terreur beaucoup de Français, qui n’aimaient pas la République, furent guillotinés.

3. Nos soldats défendirent bravement la patrie contre tous les ennemis et les battirent presque toujours.


QUESTIONNAIRE

Quels ennemis sont entrés en France en 1792 ?

Que fit le général Kellermann quand il vit les Prussiens s’avancer à Valmy ?

Que fit à Valmy le jeune soldat qui apprit que son frère venait d’être tué ?

Contre qui la France eut-elle à se défendre après la mort de Louis Seize ?

Expliquez l’image de la page 143. Qui est dans la charrette ? Qu’est-ce que montre la femme qui est près de la charrette, le bras tendu ?

Quand Bricard s’est-il engagé ? Comment était-il habillé ? Comment était-il nourri ?

Pourquoi nos soldats étaient-ils si braves ?

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