Histoire de France - Cours élémentaire/01



LIVRE PREMIER
LES GAULOIS, LES ROMAINS ET LES FRANCS


CHAPITRE PREMIER
LES GAULOIS ET LES ROMAINS


Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule, et les habitants s’appelaient les Gaulois.

Notre pays a bien changé depuis lors, et nous ne ressemblons plus guère à nos pères les Gaulois.


— 1. Comment vivaient les Gaulois. — Les Gaulois habitaient des maisons faites avec de la terre et couvertes en paille. Ces maisons n’avaient qu’une porte et pas de fenêtres. La fumée sortait du toit par un trou parce qu’il n’y avait pas de cheminée. Vous n’aimeriez pas habiter de pareilles cabanes. La fumée vous piquerait les yeux et vous ferait pleurer.

L’image vous montre une maison gauloise.

Vous voyez, à droite, un Gaulois. Il a les cheveux très longs. Sa moustache est très longue aussi. Il est habillé d’une blouse, d’un pantalon et d’un manteau agrafé sur l’épaule. Le manteau est fait d’une peau de bête.

UN GAULOIS ET SON FILS PARTANT POUR LA CHASSE

Si vous rencontriez un homme comme celui-là dans la rue, vous seriez bien étonnés. Vous croiriez que c’est un sauvage.

Le Gaulois va partir pour la chasse. Il tient une lance à la main. Avec cette lance, il attaquera les cerfs, les sangliers et les loups, qui étaient alors très nombreux dans notre pays. Aussi, les Gaulois passaient une grande partie de leur temps à chasser.

La maman gauloise que vous voyez assise donne au plus grand de ses enfants un arc et des flèches pour tirer sur les oiseaux. Le garçon suivra son père à la chasse. Il n’ira pas à l’école pour une bonne raison : c’est qu’il n’y avait pas d’écoles en Gaule. Personne n’y apprenait à lire ni à écrire.

Vous ne voudriez pas être des ignorants comme ces petits-là.

Il vaut mieux être venu au monde en ce temps-ci qu’au temps des Gaulois.


— 2. La cueillette du gui. — Voici un chêne dans une forêt. Un homme est monté sur ce chêne. Il est habillé d’une robe toute blanche, et il a sur la tête une couronne de feuillage.

UN DRUIDE CUEILLE LE GUI

Cet homme est un prêtre. Les prêtres gaulois s’appelaient des druides.

Il tient une serpe à la main ; il va couper une petite plante, le gui, qui a poussé sur une des branches.

Au pied du chêne, vous voyez d’autres druides ; ils tendent un linge pour recevoir le gui.

Les Gaulois croyaient que cette plante guérissait les malades et qu’elle portait bonheur.

Aussi le jour où l’on cueillait le gui était une grande fête. Les habitants y venaient en foule.

La cérémonie finie, on s’asseyait par terre pour manger, boire et chanter ; souvent, on buvait trop et alors on se disputait et on se battait. Les Gaulois aimaient à se disputer et à se battre, comme font les peuples sauvages.


— 3. Le général Vercingétorix. — Un jour, la Gaule fut attaquée par un peuple qui habitait l’Italie. Ce peuple s’appelait les Romains. Il était commandé par un grand général, Jules César.

Les Gaulois choisirent pour général un jeune homme d’Auvergne, Vercingétorix. C’est lui que vous voyez sur l’image, seul en face de plusieurs chefs gaulois.

Il est coiffé d’un casque de fer qui a de petites ailes de fer. Une épée, une hache et un bouclier sont attachés à sa ceinture. Il tient une lance.

Il porte un collier et des bracelets en or.

Il parle aux Gaulois. Il leur parle très bien. Il leur dit :

« Les Romains veulent nous prendre notre pays ; il faut nous défendre. Marchons et chassons-les de la Gaule, notre patrie. »

Les Gaulois ont tiré leurs épées. Ils promettent de suivre Vercingétorix et de combattre avec lui pour chasser les Romains.


— 4. Vercingétorix meurt pour la patrie. — Vercingétorix battit d’abord les Romains. Ce fut une grande joie dans toute la Gaule quand on apprit sa victoire. En réjouissance, on alluma de grands feux sur les collines.

Mais ensuite il fut vaincu. Il alla s’enfermer avec ses soldats dans une ville, Alésia, qu’on appelle aujourd’hui Alise-Sainte-Reine.

César entoura la ville avec son armée. Il l’entoura si bien qu’il fut impossible aux Gaulois d’en sortir. Bientôt ces malheureux n’eurent plus à manger.


VERCINGÉTORIX ENCOURAGE LES GAULOIS À COMBATTRE LES ROMAINS ET À LES CHASSER DE LA GAULE


Vercingétorix ne voulut pas les laisser mourir de faim. Il aima mieux se rendre à César. Il s’en alla vers le camp des Romains, tout seul.

Vous le voyez au moment où il vient d’arriver devant César, qui est assis sur un siège élevé.

Vercingétorix a jeté son casque et sa lance. À présent, il jette son épée. Cela voulait dire qu’il se reconnaissait vaincu.

VERCINGÉTORIX JETTE SES ARMES DEVANT CÉSAR


César croyait que Vercingétorix allait le prier de ne pas le faire mourir. Mais Vercingétorix était trop fier pour prier César. Il le regarda bien en face et ne dit pas un mot.

Vercingétorix fut conduit à Rome. On l’enferma dans une prison ; c’était une cave presque sans air et sans lumière. Il y resta plusieurs années. Souvent il pensait au temps où il marchait par les chemins de la Gaule, suivi de ses soldats, Et il était bien triste. À la fin, César le fit mourir.

Retenez bien le nom de Vercingétorix, qui a combattu pour défendre sa patrie, et qui a souffert et qui est mort dans une affreuse prison.


— 5. Une ville gauloise. — Voici une place d’une ville. Vous y voyez de beaux monuments à colonnes. Une fontaine verse son eau nuit et jour. Cette ville est une ville gauloise. Vous devez être étonnés de voir une si belle ville en Gaule, car vous avez vu l’autre jour une maison gauloise bien misérable.

UNE VILLE GAULOISE AU TEMPS DES ROMAINS


Deux hommes s’arrêtent pour causer. Ils sont habillés d’une robe. Ces hommes sont des Gaulois. Ils ne ressemblent plus du tout à celui que vous avez vu auprès de sa maison, au moment où il allait partir pour la chasse.

Des enfants vont à l’école. Ils sont sérieux comme de petits hommes et bien habillés. Ce sont des petits Gaulois, et je vous disais, l’autre jour, que les petits Gaulois n’allaient jamais à l’école.

Voilà bien des changements. Qu’est-ce donc qui est arrivé ?

Il est arrivé que les Romains sont devenus les maîtres de la Gaule, après les victoires de César.

Les Romains savaient faire beaucoup de choses que les Gaulois ne savaient pas faire. Mais les Gaulois étaient très intelligents. Ils apprirent à faire tout ce que faisaient les Romains.

Alors, ils bâtirent de belles villes. Ils s’habillèrent comme les Romains. Les enfants allèrent à l’école pour apprendre à lire et à écrire, pour apprendre l’arithmétique et d’autres choses encore.


— 6. La belle mort de sainte Blandine. — Il y avait, dans la ville de Lyon, une jeune fille qui s’appelait Blandine. Elle était domestique chez une dame riche.

En ce temps-là, la religion chrétienne commençait à être connue dans la Gaule. Mais les Romains ne voulaient pas permettre cette religion. Ils traitaient les chrétiens comme des malfaiteurs.

Blandine était chrétienne. Elle fut conduite devant le juge. Il lui demanda comment elle s’appelait. Elle répondit : « Je suis chrétienne ». Le juge répéta sa question ; elle répondit encore : « Je suis chrétienne », et jamais ne voulut dire autre chose.

On la conduisit en prison ; on la frappa à coups de fouet. Les bourreaux voulaient lui faire dire qu’elle n’était pas chrétienne, mais la jeune fille, à chaque coup qu’elle recevait, répétait d’une voix tranquille : « Je suis chrétienne ».

Elle fut condamnée à mort, et on la conduisit dans un cirque. Il y avait alors dans les villes des cirques bâtis en pierre, où se donnaient les spectacles. Les cirques étaient très grands. Des milliers de personnes s’y asseyaient sur des gradins de pierre.

SAINTE BLANDINE VA MOURIR


Au milieu du cirque, Blandine est debout, liée à un poteau. Elle n’a pas peur. Elle récite des prières.

Un taureau auquel on vient d’ouvrir la porte court vers le poteau, les cornes baissées. Il va se jeter sur Blandine. La jeune fille mourra en disant de sa voix tranquille : « Je suis chrétienne ».

Beaucoup de chrétiens et de chrétiennes moururent comme sainte Blandine. On admira leur courage et toute la Gaule devint chrétienne.


RÉSUMÉ

1. Nos pères, les Gaulois, vivaient à peu près comme les peuplades sauvages d’aujourd’hui.

2. Le jour où les prêtres gaulois, les druides, cueillaient le gui, était la plus grande fête de l’année.

3. La Gaule fut attaquée par les Romains commandés par Jules César.

4. Vercingétorix, le chef des Gaulois, défendit son pays avec courage, mais il fut vaincu à Alésia.

5. Les Romains devinrent les maîtres de la Gaule. Ils apprirent beaucoup de choses aux Gaulois. De belles villes furent bâties en Gaule.

6. En ce temps, la Gaule devint chrétienne.


QUESTIONNAIRE

Comment s’appelait autrefois notre pays ?

En regardant la gravure page 2, dites comment était faite la maison d’un Gaulois.

Dites comment est habillé le Gaulois qui est debout.

Que fait le druide que vous voyez sur la gravure page 3 ?

Par qui la Gaule fut-elle attaquée ? Nommez le chef des Gaulois. Dites comment Vercingétorix était armé.

Regardez la gravure page 6. Expliquez ce que fait Vercingétorix.

Dites ce que les Romains apprirent aux Gaulois. — Racontez la mort de Blandine.

RETOUR D’UNE CHASSE
GAULOIS PORTANT LE GIBIER