Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville et du doyenné d'Encre, aujourd'hui Albert

HISTOIRE
CIVILE, ECCLÉSIASTIQUE
ET LITTÉRAIRE
DE LA VILLE ET DU DOYENNÉ
D’ENCRE,
AUJOURD’HUI ALBERT.
Par M. L’Abbé DAIRE, de l'Académie de Rouen.

Prix 12 sols broché.

À AMIENS,
Chez J. B. CARON l’aîné, Libraire-Imprimeur du Roi.
ET SE TROUVE
à Paris, chez ONFROY, Libraire, Quai des Augustins.
à Arras, chez TOPINO, Libraire.

M. D C C. L X X X I V.
Avec Approbation & Privilège du Roi.




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On trouve chez les mêmes Libraires, l'Histoire Littéraire de la Ville d’Amiens ;

L’Histoire des Doyennés de Mondidier & de Doullens. Celle du Doyenné de Grandviller est sous Presse.

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Tous les Cantons d’un Diocese aussi étendu que celui d’Amiens, ne fournissent pas toujours à l’Historien des traits frappans, ni des particularités également intéressantes. Ce que renferme cette partie, n’en est pas moins utile à tous les Habitans du Doyenné. L’homme éclairé fait au moins l’Histoire du Royaume, & ceux qui le font le moins, devroient-ils ignorer la portion de terre où ils sont nés & celle qu’ils cultivent. On ne seroit point entré dans une carriere aussi pénible, aussi longue, si l’on ne s’étoit cru dans l’obligation de le faire. Il n’est aucun sujet qui n’ait des devoirs à remplir à l’égard de sa Patrie : il faut faire pour elle tout ce qu’elle mérite, en ne faisant cependant que ce qu’elle veut que l’on fasse.


HISTOIRE
HISTOIRE
CIVILE, ECCLÉSIASTIQUE
ET LITTÉRAIRE
DE LA VILLE ET DU DOYENNÉ
D’ENCRE,
AUJOURD’HUI ALBERT.
CHAPITRE PREMIER.
De la Ville d'Encre.

Les titres les plus anciens la nomment Ecrembatis ceux de 1558, Incra, & les postérieurs, Encra, Ancora. Elle est située au cent cinquantième degré, quinze minutes de longitude, & au quarante-neuvieme dégré, cinquante-neuf minutes de latitude, sur la riviere de son nom, trente-un nord-quart-nord-est de Paris, à sept lieues est-nord-est d’Amiens, cinq de Péronne, huit sud-ouest d’Arras, & trente-cinq nord-quart-nord-est de Paris. Ce lieu, avant l’an 860, appartenoit à l’Abbaye de Saint Ricquier (Miraculu Sancli Richarii). L’Abbé lngelart le vendit au Roi Hugues Capet, qui y fit construire un Château (Spicilegium, t. 2, p. 327 & 343). D’autres prétendent que ce fût Hugues Ier, Comte de Ponthieu, qui obtint la permission de murer & fortifier cet endroit dès qu’il en devint possesseur par son mariage avec la fille de ce Monarque. Elfiede en étoit Seigneur en 1016. Il porta, ainsi que ses Successeurs, le titre de premier avoué de l’Abbaye de Corbie, qu’il vexa beaucoup, ainsi que ses Vassaux, mais il renonça par accord à ses prétentions (Ducange, Manuf.). L’an 1018, le Roi Robert, après avoir réprimé ses excès, lui défendit de faire payer à l’Abbaye les frais de ses voyages pour les expéditions royales, à moins qu’il ne marchât avec l’Abbé. Gautier ou Vautier, lui succédoit en 1041. Dans une Charte de 1056, émanée du Comte de Flandres, il est dit que le Seigneur d’Encre étoit sujet à la Justice de ladite Abbaye, où il pouvoit être jugé par ses onze Pairs, vraisemblablement à cause de l’Avouerie, consistant dans des Domaines à Villers sous Corbie, Sailly-le-Sec, Canteleu & Warloy (Cartul. d’Encre). Enguerran jouissoit de la Seigneurie l’an 1100. Baudouin, Comte de Flandres, ayant repris la Châtellenie sur Huges-Camp-d'Avesnes qui s’en étoit emparé, la donna, l’an 1115, à Charles de Dannemarck, fils du Roi Canut, son cousin-germain, surnommé de Anchorâ (Orderic Vital.). Ce Prince étant Comte de Flandres, s’arrangea avec Hugues, & lui rendit ses possessions. Baudouin VII, Consul de France, paroît comme Seigneur en 1118 (Ducange, Recueil, C.). Raoul, Comte d’Amiens prend le même titre en 1150. La Maison de Nesle le remplaça, comme le prouve la signature de Nicolas de Mailly, apposée à la Charte de privilèges de ce lieu, l’an 1158 (Anselme.). Après lui Hugues-Camp-d’Avesnes s’en disoit Seigneur en 1198. Deux ans après le Roi fit cesser les vexations qu’il exerçoit envers l’Abbaye de Corbie (Collect. de Martene & Durand.). Il donna pour récompense, avec l’attache de Philippe-Auguste, à un de ses serviteurs, nommé Pierre de Betysy, 2.0 liv. Parisis en fief & hommage sur le travers, l’an 1202. Au mois de Juin 1239, Baudouin-Camp-d’Avesnes vendit au Comte de S. Pol ce qu’il possédoit dans la Châtellenie d’Encre (Ducange, R. A.). Martin Roussel porte le nom de Chevalier d’Encre en 1241. Hugues de Chatillon, Comte de S. Pol, jouissoit de la terre l’an 1287, & sept ans après il abandonna à l’Abbaye les Domaines de l’Avouerie, à l’exception de Warloy. Jean de Chatillon lui succédoit l’an 1329 ; Jacques de S. Pol, son frere, en 1340. Guy, l’an 1351 ; Mathilde, en 1354. Eustache, époux de Marie de Picquigny, fille d’Enguerran, dont l’époque paroît antérieure. Raoul de Couci, Evêque de Metz, signe comme Seigneur en 1384, Jean de Harcourt, en 1411. Raoul, Evêque de Noyon, en 1424. Blanche de Coucy, Dame du lieu, le donna, en 1439, à Guy de Nesle, Seigneur d’Offemont, marié à Jeanne de Saluces. Par l'érection faveur de Jacques d’Humieres, l’Avouerie a été échangée avec le Roi, & la terre éclipsée de la Comté de Corbie, & mise dans la mouvance du Roi, à cause du Château de Péronne, par relief de 10 liv. Parisis. Concino Concini, Maréchal de France, l’acheta 330000 liv. le 16 Septembre 1610 ; & dès qu’il eût été immolé à l’exécration de la nation Françoise, en 1617, elle fut confisquée & donnée, en 1620, à Charles d’Albert, Duc de Luynes, sous le titre de Marquisât d’Albert. Le Comte de Toulouse l’acquit des héritiers en 1695, & le Duc de Penthievre la possede aujourd’hui.

Le Cartulaire rappelle simplement les noms des possesseurs de cette terre dans les temps les plus reculés ; tels sont Aubert Loherens, Wenemar, Ingerran, Taillefer, Hugues & Ansel.

En qualité d’homme Lige de l’Abbaye de Corbie, l’héritier de la terre devoit 10 liv. de relief, & son manteau au Chambellan. Il faisoit serment de fidélité à l’Abbé, qui l’investissoit du fief par l’anneau d’or, & à l'Armée, il devoit le service à cheval (Cart. de Corbie). La Prévôté doit 60 sols de relief.

Albert est aujourd’hui une petite Ville bâtie sur la pente d’une montagne, & entourée de murs & de fossés. Elle a quatre Portes & autant de Fauxbourgs. La riviere qui prend sa source à Miraumont, se divise en deux bras, dont l’un passe au milieu de la Ville, & l’autre arrose en dehors une partie des murs. Les bras réunis au bout de la place, se précipitent du haut d’un roc qui s’éleve à quatre-vingt pieds, & forment une cascade charmante. La riviere se répand ensuite dans une prairie riante, féconde en foins excellens, & à trois lieues & demi au-dessous, elle se perd dans la Somme. L’immense & magnifique carriere de pétrifications, découverte en 1752, a occupé les Physiciens, & attire encore les Amateurs de l’Histoire naturelle.

L’érection de la commune, date de l’an 1158. L’objet de cette Charte donnée de l’agrément des Clercs & des Laïcs, fut l’honneur de Dieu & la défense de l’Eglise ; les Statuts sont au nombre de trente-trois. Dans le troisieme, il est défendu aux Seigneurs de faire violence aux Habitans, d’exiger la main-morte de qui que ce soit. Les autres roulent sur les droits des étrangers, sur la maniere de juger les différens survenus entre la Justice & la commune, ainsi qu’entre les Bourgeois & les Marchands forains, parmi lesquels on met la police : sur la liberté de se marier à qui l’on veut sans l’attache du Seigneur, on fixe les droits à percevoir & à payer. Si le Seigneur étoit prisonnier, on lui donnoit 20 livres, autant lorsqu’il faisoit son fils Militaire, ou marioit sa fille (Ducange, manuf.). Dans le siécle suivant, Hugues, Comte de S. Pol, fit de nouveaux Réglemens pour ses vassaux.

L’Hôtel-de-Ville est composé d’un Maire en titre d’Office, d’un Lieutenant de Maire, deux Echevins, un Assesseur en titre d’Office, deux autres Assesseurs, un Procureur du Roi en titre d’Office, un Substitut, un Receveur en titre d’Office, un Commis à la Recette, un Greffier en titre d’Office, & un Greffier ordinaire. Ces Magistrats connoissent des matieres de Police dans les Ville, Fauxbourgs & Banlieue ; des scellés, des inventaires ; ils ont le pouvoir de donner les saisines & investitures des nouvelles possessions, pour ce qui ne réleve point du Prieuré. Les Audiences se tiennent les Lundis à dix heures du matin, & le lendemain dans le cas de Fête ou de Foire. Deux Sergens & Tambours portent la livrée de la Ville, qui a pour Ecusson trois barres d’or en champ de gueule. Les Habitans au nombre de 1310, sont des Bailliage & Election de Péronne.

Pour le service du Roi, il y a un Capitaine des Ville, Château & Marquisât. Le premier Châtelain connu, fut Jean, Sire de Bousincourt, Chevalier, en 1362. Jacques, Sire de Buissu & de Willecourt, Chevalier, 1386. Vautier de Valenglar, 1420. Lioncel d'Aveluy, établi Capitaine par Raoul de Coucy, Evêque de Noyon, Seigneur d’Encre, 1424. Regnault le Bel, Lieutenant général du Gouverneur, étoit Garde de la Justice & Châtellenie, en 1449 ; & Jean, Seigneur de Montonviller, paroît comme Gouverneur, en 1443 & 1489, dans le Cart. des Célestins d'Am.

La Justice du Marquisât ressortit nuement au Parlement de Paris pour le Criminel, & pour le Civil au Bailliage de Péronne. Les cas Présidiaux sont portés à Laon. Ainsi que les Juges Royaux, les Officiers exercent le droit d’apposer les scellés sur les biens des Nobles & Ecclésiastiques. Ces Officiers à la nomination du Duc de Chartres, sont un Bailli, un Lieutenant, un Procureur Fiscal, un Greffier & un Receveur du Marquisât. Les Audiences se donnent les Lundis à dix heures, & le lendemain en cas de Fête ou de Foire. Le Marquisat comprend Albert, Bray, Miraumont, la Neuville, Meaulte, Fricourt, la Boisselle, Bouzincourt, Hamel, Beaumont, Irles, Pies, Grancourt.

Le Grenier à Sel, dont cinquante-six Paroisses dépendent, consiste en un Président, un Grenetier, un Contrôleur, un Procureur du Roi, un Greffier, un Commis-Greffier, un Receveur des Gabelles, un Procureur de la Ferme, un Huissier audiencier. On tient Audience les Mercredis & Vendredis à onze heures.

La Subdélégation consiste en un Subdélégué, un Greffier, un Maréchal-des-Logis & trois Cavaliers de Maréchaussée.

Il y a pour les Finances du Roi, un Contrôleur des actes des Notaires, Distributeur du Papier timbré, un Entreposeur de Tabac, dont l’Entrepôt se fournit à Abbeville, un Receveur & un Contrôleur des Traites, un Receveur du Département des Aides & Gabelles, un Contrôleur & un Buraliste des Aides & droits y joints, & un Directeur de la Poste.

Le setier au bled contient un setier trois piquets & un quart de piquet, de sorte que les douze setiers qui font le muid, reviennent à vingt-un trois piquets. Le setier aux mars a un setier & demi & demi-piquet, de façon que les douze setiers qui font le muid, reviennent à dix-neuf & demi, mesure d’Amiens. Le poids de la livre est de quatorze onces.

Les Foires au bled se tiennent le 24 Février, le 15 Juin, le 28 Octobre. Les Bannis ont la faculté de rentrer pendant vingt-quatre heures. Il y a marché franc le second Mercredi de chaque mois, pour la vente des bestiaux, & Marché ordinaire tous les Samedis.

Le 11 Octobre 1451, la Ville fut presque entièrement consumée par les flammes. Les Impériaux s’en emparerent en 1523. Les Bourguignons y mirent le feu le 26 Août 1553, & le lendemain de Pâques de l’année 1637, les Espagnols ne s’en éloignèrent qu’après l’avoir ruiné. De trois cens maisons qui existoient, un nouvel incendie survenu le 17 Août 1760, par accident, n’en laissa qu’une voisine du Château. La récolte, les meubles & les effets rapportés de Corbie où les Habitans les avoient mis en dépôt, tout fut consumé en moins de deux heures.

Une Compagnie d’Archers en uniforme, avec Drapeau, Sergent, & Tambours, accompagne le Corps de Ville les jours de cérémonie.

Il part un Postillon pour Corbie & Villes au-delà, les Dimanches, Mardis & Jeudis, à sept heures du matin ; pour Bapaume, les Lundis, Mercredis & Vendredis à six heures du matin. Il revient le même jour.

Un Messager part les Lundis pour Amiens, & revient le lendemain. Tous les Dimanches, il arrive d’Amiens un charriot de Rouen, qui le lendemain part pour Cambrai, d’où il revient le Mercredi en Eté, & repart le Jeudi pour Amiens par Corbie. En Hyver, il arrive le Jeudi à midi, & repart le même jour.

On a établi depuis peu un moulin à papier, & une Blanchisserie de Toiles, à laquelle les eaux paroissent très propres.

Le Prieuré simple dédié aux Saints Gervais & Prothais, étoit originairement une Eglise désservie par des Chanoines, sous le titre de S. Christophe, Patron de la Ville, & l’Evêque Ingelran confirma leurs possessions l’an 1118 (Hist. Sancti Martini à Campis.). Son Successeur Guarin crut devoir supprimer ce chapitre, & après avoir retiré l’Eglise en 1138, des mains de Hugues-Camps-d’Avesne, pere d’Anselme, repentant de l’avoir longtemps retenue contre les Canons, il souscrivit à la fondation du Prieuré qu’il donna la même année, ainsi que le Patronage à l’Abbaye de S. Martin-des-Champs de Paris. Cette concession fut agréée en 1154 par Anselme-Camp-d’Avesne & par l’Evêque Thierry, qui défendit aux Chanoines de remplacer leurs confreres décédés. Hugues, Comte de S. Pol, & Jolinde, sa femme, y établirent dix Moines vers 1201 (Acta. SS. Ordin. Sancti Bened.). Ce Prieuré qui dépendoit de l’Abbaye de S. Ricquier, appartient aujourd’hui à l’Abbaye de S. Lucien de Beauvais. Les Offices de la maison sont la Trésorerie, la Sacristie, la Prévôté ; la Justice temporelle a un Bailli, un Procureur Fiscal, un Greffier & un Sergent. Le pere Bizot, dernier Prieur régulier & Moine de Cluny, Orateur célebre, précha l’Avent & le Carême à Paris, l’an 1643, dans l’Eglise de S. André des Arts.

La Paroisse, sous le vocable de SS. Gervais & Prothais, a pour Patron & Décimateur le Prieur du lieu. La Fabrique a 700 liv. Le premier Novembre 1732, l’Evêque Pierre Sabbatier, érigea la Confrairie de la Vierge, & donna aux confreres la figure dite Notre-Dame des Brebieres, parce que les Bergers la révéroient beaucoup dans une Chapelle, sise à la Campagne, & démolie par ordre du Roi. La Chapelle de la Charité de S. Nicolas, dite du Tabellion, a l'Evêque pour Patron. Elle est chargée d’une Messe par semaine. Celle de S. Sébastien, dite de la Sacristie, ne produit rien, quoiqu’elle soit titrée. Celle de S. Barthémi, dans le Cimetiere, fut fondée l’an 1325, par l’Echevinage, du consentement de l’Evêque Simon. Le Corps de Ville présenta Pierre Ravelin, natif d’Encre. La Comtesse de S. Pol agréa la fondation faite pour le repos de l'ame de Guy de Châtillon, Comte de S. Pol & de ses Successeurs, ainsi que de Jean Bakel & Marion sa femme, qui ont contribué de 100 liv. Parisis. Le titulaire nommé par l’Evêque, est chargé de trois Messes par semaine.

Dans le Château sont la Chapelle de Sainte Marguerite, dite la grande Castrale, chargée de trois Messes par Semaine ; le Seigneur a le patronage. Une seconde, sous le même vocable, chargée d’une Messe par semaine, a le même Patron, alternatif avec l’Evêque. Celle de Notre-Dame, a la même charge, & l’Evêque y nomme alternativement avec le Seigneur. Cette collation & présentation fut accordée l’an 1215 par l’Evêque Evrard, à Gautier de Chatillon, Comte de S. Pol, & l’Evêque Jean le reconnoît en Mars 1351 (Cartul. d’Encre.).

L’Hôpital de S. Jean, auquel on a réuni les revenus de la Chapelle de la Madeleine, est servi par quatre Sœurs de la Charité, chargées de l’instruction des jeunes filles & pour les Malades d’Albert, ainsi que de Miraulmont, & administré par l’Echevinage. La Maladrerie est réunie à l’Ordre de S. Lazare.

Dans les environs de la Ville sont deux Fiefs consistans en vingt-huit journaux environ, francs de tous droits. Boulan, dans le Fauxbourg, contient dix journaux, mesure de Péronne. Ce lieu du Bailliage & Election de Péronne, a pour Seigneur M. d’Ocoche, & releve de sa terre.

La Forêt d’Arouaise, Arida Gamantia Silva, du nom de l’Abbaye, commençoit à Encre, & s’étendoit jusqu’à la Sambre. Elle alloit diagonallement joindre les Ardennes (Bollandus, t. 1, p. 831.).
CHAPITRE II.
Du Doyenné.

Ce Doyenné est ancien, Jean paroît en qualité de Doyen, l’an 1158, & Gautier en 1127.

Auchonviller, dit Auconviller en 1186, & Ochonviller le siècle suivant, est mouvant d’Aveluis. Il contient trois cens quarante Habitans, du Bailliage & Election de Péronne. L’Eglise dédiée à S. Vincent, Martyr, avoit pour Patron l’Abbé de S. Remi de Reims ou d’Eaucourt en Artois, c’est aujourd’hui l’Abbé de Corbie qui présente à l’Evêque d’Amiens. L’an 1281, Gerard de Noyelle, Ecolâtre, acheta les dîmes d’un Clerc nommé Ingelran de Tributo, conjointement avec les Curés & Chapitre de S. Firmin le Confesseur, pour les pauvres Clercs de S. Nicolas, avec l’agrément de Guy, Comte de S. Pol (Cart. de S. Firmin.). Ce Chapitre & le Collège, qui ont la part acquise par l’Ecolâtre, diment par moitié, & donnent le tiers au Curé pour la portion congrue. La Fabrique a 150 liv. Les titres renseignent le Bois Hebus & le Fossé Herbien dans les environs.

Le Fief de Royan, situé sur le terroir, relevant du Seigneur & de la Châtellenie d’Encre, consiste en soixante-cinq journaux de terres à la sole, en une maison & ferme qui en contient cinq ou six.

Aveluis, des Bailliage & Election de Péronne, releve du Château d’Encre. Il contient deux cens deux Habitans. L’Eglise dédiée à S. Faire ou Fare, a le Prieur d’Albert pour Patron & Décimateur. La Fabrique a 120 liv. Le Fief d’Ocoche a sept terres dans sa mouvance. On y file du lin.

Authuille, Autoilum, Altoilum, a cent soixante-dix Habitans, sous les Bailliage & Election de Péronne. Il est situé sur la riviere de Miraumont. M. d'Albert a la Seigneurie mouvante d'Albert & de Bouchavanes. L'Eglise est dédiée à S. Fursy, qui, suivant Jacques de Maï, Auteur de sa vie, passant par ce lieu, dans le septieme siècle, fut volé par un brigand, qui, peu après, devint possédé. Le Saint sachant par révélation cet horrible évènement, revint sur ses pas, le guérit ; & le retira des ténèbres de l’idolâtrie. Le Patronage de l'Eglise est au personnat de Villers-le-Vert. Le Curé a un tiers de dîme, le Seigneur le reste inféodé. Ce Pasteur dîme seul au secours de Beaucourt, ou Boccourt, dédié à S. Pierre, & il y bine & réside. La fabrique à 120 liv.

Baillescourt. L’Eglise dédiée à Saint Denis, n’a point de Fonts Baptismaux, ni de Tabernacle pour le S. Sacrement. La nommée Elisabeth qui avoit eu la terre en Fief & le Patronage par son mariage avec Ibert, remit l'Autel, l’an 1147, à l’Evêque Thierry, qui le donna à l’Abbaye de S. Acheul. Le Curé a deux tiers de dîmes ; l’autre est inféodé. La Chapelle de S. Denis n’est point titrée. La ferme de Baillescourt en Artois, Gouvernance d’Arras, a pour Seigneur M. de Buquoy, & releve de ce lieu.

Bazentin le grand, Bazentinus, du Bailliage Election de Péronne, releve de Corbie & du Château d’Encre. M. de Carnoy en est Seigneur, ainsi que de Bazentin le petit, qui a les mêmes ressorts, & releve d’Albert. Ces deux endroits contiennent deux cens trente Habitans, qui filent du lin. Les deux Eglises, dont celle du petit est succursale de l’autre, sont dédiées à Notre-Dame. L’Abbé de Corbie présente le Curé à l’Evêque.

Beaumont, Belmont, Bellus Mons, Mons Speciosus, contient avec le secours, quatre cens quatre-vingt Habitans, sous les Bailliage & Election de Péronne. On y file du lin. L’Eglise dédiée à Notre-Dame, a pour Patron le Prieur d’Albert. L’an 1227, Gautier, Doyen d’Encre, acheta deux gerbes de dîmes sur Hamel, de Pierre de Tiebval & de Sarra, son épouse ; il en fit présent à la Collégiale de Fouilloy, pour la fondation d’une Prébende, avec l’agrément de l’Evêque Geoffroy (Regist. du Chap.). Ce Chapitre possede en outre les deux tiers des dîmes sur la Paroisse par donation de l’Evêque Arnould, dans le treizieme siècle, pour la fondation d’une autre Prébende, & le Prieur susdit, perçoit les deux tiers dans le secours de Hamel, ou le Curé bine & leve le reste. La Fabrique a cent cinquante liv. Le Duc de Penthievre a la Seigneurie. Le Fief de la Haye, consiste en une maison Seigneuriale avec ses dépendances, trois journaux de prés en fief, neuf & demi en roture, & cent livres, tant en terres qu’héritages, mouvans dudit fief. Hamel est tenu en fief du Château d’Encre.

Beccordel, mouvant de Fricourt, du Bailliage & Election de Péronne, a cent vingt Habitans, & M. Ducroquet pour Seigneur. L’Eglise dédiée à S. Vast est du Patronage du Prieur d’Albert, qui perçoit les dîmes. La Fabrique jouit de 100 liv. Becourt-au-Bois, situé sur la Paroisse, & mouvant d’Albert, consiste en une maison Seigneuriale, cent quarante journaux de terre, soixante-six environ de bois, avec un moulin : en trois fiefs mouvans de la terre, & autres droits & aisances.

Bouzaincourt, Bouzencourt, Bozencort en 1300, temps auquel le nommé Raoul étoit Maire, a pour ressorts les Bailliage & Election d’Amiens, & la Prévôté de Fouilloy. Ce lieu qui contient quatre cens dix Habitans, releve en Pairie du Château d’Encre. Le Duc de Penthievre a la Seigneurie. L’Abbaye de Corbie en a une partie. L’Eglise dédiée à S. Honoré, est du Patronage du Prieur d’Albert, qui perçoit les deux tiers des dîmes ; le Curé a l’autre. La Fabrique jouit de 200 liv.

Bray-sur-Somme, Braye, Braya, Brayum. Ce dernier mot est un terme de la basse Latinité, & Bray, un terme Gaulois qui signifie marécage, lieu fangeux. Cette Ville est située au pied d’une montagne, entre Péronne & Corbie, à huit lieues d’Amiens, & trente de Paris. Elle existoit du temps de Jules-César, & Strabon en parle comme d’un Lieu considérable. Raoul, Comte d’Amiens en étoit Seigneur l’an 1150. Gauthier, Châtelain de Ponthieu, la vendit au Roi Philippe-Auguste en Mai 1210, époque à laquelle il est parlé de la commune (Invent. de Louis XI.). Par le compte de Geoffroy de Milly, Bailli d’Amiens, on voit qu’en 1231, c’étoit une Prévôté du Bailliage, & une Châtellenie. Aujourd’hui les Habitans, au nombre de mille neuf cens dix, sont du ressort des Bailliage & Election de Péronne. Le Duc de Penthievre a la Seigneurie.

Le Tournoy qui se donna entre cette Ville & celle de Corbie, l’an 1205, eût pour objet de terminer les différens survenus entre les Seigneurs du Royaume, dont les principaux s’y trouvèrent (Sauvage, Chron. de Flandres.). Le Comte de Champagne donna cette fête, & sa Cour l’y suivit. Foulques, Curé de Neuilly y vint prêcher la Croisade aux Princes qui se croiserent presque tous. Philippe de France, dit Hurepel, ou le rude, Comte de Hollande, y fut suffoqué. (Anselme, Grands Offi).

A raison de cette Ville, le Roi est tenu de payer annuellement un cierge du poids de 50 liv. à l’Eglise d’Amiens. Ses gens, vu la cherté de la cire, offroient cent sols ; mais Sa Majesté ordonna de payer en cire (Reg. du Parlem. 1269.).

Après la bataille de Crecy, en 1345, Philippe de Valois se réfugia ici. Les Anglois, sous les ordres du Duc de Lancastre, assaillirent la place en 1359 ; mais vers la Toussaints, ils furent vigoureusement repoussés avec perte par le Comte de Saint Pol & le Seigneur de Lamerval qui s’y étoient jettés (Chron. de Fland.). Le Comte de Charolois y séjourna depuis le 3 Juin 1465, jusqu’au 6, jour auquel il passa la Somme, pour se réunir aux Princes ligués avec lui. Louis XI honora ce lieu de sa présence le 10 Mai 1472. Les ennemis l’enleverent de nouveau peu après, & les Habitans se soumirent au Roi en 1475. Hector de Bourbon, Vicomte de l’Avedan eut la garde de la Ville où Antoine de Créquy, Seigneur de Pont Dormy, s’était jetté avec seize cens hommes, mais comme les murs ne valoient rien, & que d’ailleurs la place est commandée par trois montagnes, le Duc de Suffolk l’emporta d’assaut, & la brûla en 1522. (Anselme.) Henri, Comte de Nassau & Adrien de Croï, s’en emparerent pour l’Empereur en 1536, & le Comte de Rœux l’an 1542. Les Espagnols, le 25 Février 1595. Les Bourguignons conduits par le Prince Thomas de Savoie, s’en rendirent maîtres le 4 Août 1636, y mirent le feu, & ravagèrent le plat pays.

Le nommé Pierre signe comme Châtelain en 1174. Jean de Montonviller prend le titre de Gouverneur en 1489. Alexis-Jean du Châtelet, Marquis du Châtelet, Seigneur de la Ferté S. Ricquier & autres lieux, Grand Voyer de Picardie, l’étoit en 1745.

L’Echevinage est composé d’un Maire, deux Echevins, deux Assesseurs, un Trésorier-Receveur en titre d’Office, un Secrétaire-Greffier en titre d’Office. A l’exception du Trésorier & du Greffier, les autres Officiers sont nommés par Arrêt du Conseil, sur la représentation de l’Intendant de la Province. Ce Corps étoit Juge Civil & Criminel dans la Ville & la Banlieue. La Ville porte de gueules à la face d’azur, chargées de trois Fleurs-de-Lys d’or.

Les Fermes du Roi ont un Receveur des Traites, un Contrôleur, un Visiteur, un Capitaine général des Fermes, un Receveur des Aides, un Receveur du Vingtième.

Pendant la Foire Franche du 18 Octobre, les bannis & exilés sont les maîtres de rentrer. Il y a Marché les Mardis & Samedis pour la vente du bled.

Le setier au bled contient un setier & demi tiers de picquet mesure d’Amiens ; en sorte que les douze boisseaux font un setier, & les quatre, setier & demi.

Par titres de 1319 & 1367, le Seigneur a droit de mettre des Cygnes sur la Somme, de les y faire anichier près de cette Place, & on doit l’avertir lorsqu’on en fait la chasse.

Le 14 Août 1347, Jean, Seigneur de Maignelers, dit Tristan, Grand Boutillier & Echanson de France, époux de Jeanne de Bruyeres, vendit à Guy de Nesle, Seigneur de Mello, les biens qu’il possédoit lui & sa femme en cette Ville, & à l’endroit dit le vieil Amiens, vetus Ambianum, près de Bray, tenus en foi & hommage des Hoirs du Chevalier Gilles de Boisincourt (Anselme). Le Bois Bulin, dans le voisinage, contient environ trente-quatre journaux.

Il n’y a aucun commerce dans Bray. Chacun s’occupe uniquement de la culture de la terre, & la pousse au plus haut degré par son économie & son exactitude.

La Paroisse dédiée à S. Nicolas, a pour Patron l’Abbé de S. Ricquier, qui a deux gerbes de dîmes sur neuf ; celui de Corbie six, & le Curé qui doit être gradué, une. La fabrique a 600 liv. La Chapelle de Notre-Dame, du Patronage de l’Evêque, est chargée de trois Messes par an ; celle de S. Pierre a le même Patron & pareilles charges ; celle de S. Nicolas ne rend rien ; celle du Cimetiere est chargée d’une Messe par semaine, & l’Evêque y nomme.

Trois Filles de la Charité, de l’Institution de S. Vincent de Paule, desservent l’Hôpital régi par des Administrateurs, à la nomination de M. le Duc de Chartres, Seigneur Châtelain du lieu. Il y a huit lits, moitié pour hommes, moitié pour femmes. Les biens des Religieuses Annonciades ont été donnés à l’Ordre de S. Lazare, & il ne reste de la Maladrerie qu’une Chapelle déserte.

Buires, Buriacum, du Bailliage d’Amiens, de la Prévôté de Fouilloy & de l’Election de Doullens contient deux cens soixante Habitans. L’Eglise dédiée à S. Hilaire a l’Evêque pour Patron. Le Curé perçoit les dîmes, à une portion desquelles le Chapitre de Fouilloy & l’Hôtel-Dieu d’Amiens avoient des droits en 1203. La Fabrique a 100 liv.

Contalmaison, du Bailliage & Election de Péronne, contient cent cinquante Habitans, dont M. de Bray est Seigneur. S. Léger est le Patron de l’Eglise, à laquelle l’Evêque nomme. Les Décimateurs sont trois Chapelains de la Cathédrale, pour une gerbe chacun ; l’Hôtel-Dieu d’Amiens, celui d’Encre, & le Curé, chacun pour autant. La Fabrique a 150 liv. Sébastien de Hangest, époux d’Anne de Mousquet, possédoit cette terre en 1583 (Cart. de l’Hôtel-Dieu d’Am.).

Le 11 Février 1211, Gérard, Seigneur de Fricourt, donna à Nicolas, Prêtre de Contalmaison, deux parts de dîmes de Serancourt, avec l’agrément d’Arnould le Lievre qui les tenoit de lui en fief, & cet Ecclésiastique en fit présent à l’Hôtel-Dieu d’Amiens, le 13 Mai 1113. Cette maison a aussi les deux tiers des dîmes au Fief Boulan.

Dernancourt, sur la rivière de Miraumont, Bailliage & Election de Péronne, a trois cens cinquante Habitans. La Seigneurie appartient à la maison de Berry-d’Essertaux. L’Eglise dédiée à S. Léger est à la collation de l’Evêque ; le Curé perçoit cinq gerbes de neuf, & l’Hôtel-Dieu de Corbie le reste. La Fabrique a 400 liv.

Englebelmer, du Bailliage & Election de Péronne, a deux cens soixante Habitans. Cette terre tenue de Heilly, vint à la Seigneurie d’Encre par confiscation sur Mauvoisin de Miraumont, exécuté pour ses démérites, & dont la veuve mourut en 1398 (Cart. d’Encre). L’Eglise, sous le vocable de S. Martin ; a le Prieur d’Albert pour Patron & Décimateur. La Fabrique a 150 liv. le Curé bine au secours de Witermont, Hameau dont l’Eglise est dédiée à Notre-Dame, & dont la terre ayant toute Justice, consiste en Vingt-trois journaux de bois, vingt-neuf de terres labourables, quatre de prés, avec un fief de soixante journaux sur le terroir d’Englebelmer, relevant de Witermont. Ce lieu, sous les mêmes ressorts, a M. de Valicourt pour Seigneur.

Estinehen, tenu en Pairie, l’an 1350, de Jacques de S. Pol, Seigneur d’Encre, est en partie de l'Election de Doullens & partie de celle de Péronne. Il contient treize cens trente Habitans, Vassaux de M. de Florsaque. L’Abbaye de Corbie a la Seigneurie foncière. L’Eglise sous le vocable de S. Pierre est à la nomination de l’Evêque. L’Abbé de Corbie a deux gerbes de dîmes ; le Curé autant, & le Seigneur Homme-Lige de l’Abbaye, autant. La Fabrique n’a que 150 liv.

Forceville, Forcheville, en 1186, Forcevilla, Fortiacavilla, tenu en fief d’Encre, & des Bailliage & Election de Péronne, contient deux cens Habitans, dont M. de Creques est Seigneur. Le Bailli d’Amiens fit détruire en 1377, le Château occupé par le Sire de Grantsy (Cartul. du Chap. d’Am.). L’Abbé de Clairfay est Patron de l’Eglise dédiée à S. Vast, & dîme pour un quart ; celui de Corbie pour la moitié, & le Seigneur jouit d’un quart inféodé. La Chapelle Castrale de Sainte Catherine, dite de Belval, du Patronage du Seigneur, est chargée de deux Messes par semaine.

Fricourt, Friucourt, ou Friencourt, Fraudeharius dans les titres anciens, est tenu du Roi à cause du Château de Doullens & d’Encre, suivant le Cartulaire. Il contient quatre cens vingt Habitans, sous les Bailliage & Election de Péronne. Le Duc d’Orléans a la Seigneurie. L’Evêque est Patron de l’Eglise dédiée à S. Jean-Baptiste. Deux Chapelains du Château d’Albert, ont quatre gerbes de neuf, & le Curé le reste. La Fabrique a 150 liv. La Chapelle de S. Quentin dans le Cimetiere, étoit l’ancienne Paroisse : il s’y opéra plusieurs miracles, & l’on y vient encore en pèlerinage. L’Evêque nomme le titulaire chargé de trois Messes par an (La Fons, Histoire de Saint-Quentin.).

Grandcourt, Grandicurtis, sur la riviere de Miraumont, est du Bailliage & de l’Election de Péronne. Il contient cent soixante Habitans. Le Duc de Penthievre a la Seigneurie, & M. de Monchaux en possede une partie. L’Eglise, sous le vocable de S. Remi, a pour Patron l’Abbé d’Eaucourt en Artois, qui présente à l’Evêque. Cet Abbé dîme cinq gerbes sur six, & la derniere est inféodée. La Fabrique a 250 livres. Le Curé est Régulier. Chivicourt est en Artois, & ce qui dépend de cette Province, est en franchise.

Lealviller, du Bailliage d’Amiens & de l’Election de Doullens, contient deux cens quatre-vingt-dix Habitans, qui ont pour Seigneurs le Chapelain de Fiefses & M. d’Amiens. Vingt fermes furent brûlées par accident le 24 Décembre 1772 L’Abbé de Clairfay, Patron de l’Eglise dédiée à S. Pierre, a abandonné les dîmes au Curé qui bine & réside à Varennes, (Varennæ) dédiée à Notre-Dame. La Fabrique a peu de revenu.

Mamet, Mammetum, des Bailliage & Election de Péronne, & mouvant du Château d’Encre, a M. Jourdain pour Seigneur, & renferme quatre cens Habitans. On y voit un Château, & la ferme consiste en quatre-vingt journaux de terre à la sole, avec un champart. Le Prieur de Capy, Personnat du lieu, nomme à la Cure de cette Eglise, dédiée à S. Martin, & dîme avec le Curé qui perçoit un tiers. La Fabrique a 150 liv. La Chapelle du Cimetiere du Patronage de l’Evêque, ou du Prieur de Capy, suivant la Bibliothèque de Cluny, ne produit plus rien. Le Personnat rend 40 liv.

Meaulte, ou Miaute, du Bailliage & de l’Election de Péronne, contient quatre cens quatre-vingt-dix Habitans, & releve en Fief du Château d’Encre.

La terre & Seigneurie de Condeville & Meaulte en partie, consiste en cent quatre-vingt-six journaux de terres labourables, avec Haute, Moyenne & Basse Justice, mouvances féodales & censives. Le Duc de Penthievre a la Seigneurie de Meaulte. L’Eglise dédiée à S. Léger, dépend de l’Evêque, Personnat du lieu, lequel perçoit cinq gerbes de bled, & la sixieme est inféodée. Le Chapitre d’Amiens acheta, l’an 1279, de Hugues de Sapegnies, Seigneur de Mehaulte en partie, ce qu’il y possédoit, tant en terre qu’en dîme. La Fabrique a 100 liv. Le Personnat rapporte 260 liv. La Chapelle est du Patronage de l’Evêque.

Mesnil (le) Martinsart Mansile, contient quatre cens vingt-cinq Habitans, des Bailliage & Election de Péronne. La terre consiste en un Château bâti depuis peu, soixante journaux de bois, cent soixante-cinq de terres labourables, champart, moulin & toute Justice. M. de Valicourt en est Seigneur.

Le Fief du Marché Dézaleux, sis à Martinsart, consiste en quatre-vingt-trois journaux de terre, environ, dont quarante-quatre sont de nature féodale, & le reste en roture. Martinsart releve du Château d’Encre, comme l’a reconnu Gilles de Mailly, Chevalier, en 1350 (Cart. d’Encre.).

L’Eglise dédiée à S. Nicolas a le Prieur d’Albert pour Patron & Décimateur. Le Curé bine à Martinsart dédié à S. Gilles. Les deux Fabriques ont ensemble 350 liv. de revenu. Ces lieux étoient de la Comté de Corbie. Martinsart a les mêmes ressorts. M. Haudoir & autres partagent la Seigneurie.

Millancourt, des Bailliage & Election de Péronne, contient quatre cens Habitans, dont M. de Lamet est Seigneur. Près de ce Village est la Vallée de Bersaque, Vallîs Bersacca où étoit une ferme. Le Fief de Sacquespée, consiste en cinquante journaux de terres. L’Eglise est dédiée à S. Firmin, Martyr : le Prieur d’Albert, autrefois Patron & Décimateur, est remplacé par l’Abbé de Corbie, qui présente à l’Evêque. La Fabrique a 160 livres.

Montauban, Montaubin, Mons Albanus des Bailliage & Election de Péronne, a quatre cens douze Habitans, dont M. de Canisy est Seigneur. L’Eglise est dédiée à S. Gilles. L’Abbé de S. Remi de Reims, présente à l’Evêque à la place de l’Abbé d’Eaucourt. Cette Abbaye a quatre gerbes de dîmes, grosses & menues, le Curé deux, le Prieur de Capy & l’Abbaye susdite ont chacun deux gerbes à Carnoy, dédié à S. Vast, où le Curé bine. La fabrique n'a gueres que 100 liv. Carnoy, mouvant de Bray a les mêmes ressorts. M. Guilbon en est Seigneur.

Morlancourt, Morlincourt, Morlincurtis, des Bailliage & Election de Péronne, releve du Château d’Encre en Pairie, & contient neuf cens Habitans. M. du Saussay a la Seigneurie. L’Eglise dédiée à Sainte Marie-Madelaine, est du Patronage du Chapitre d’Amiens, qui a les deux tiers des dîmes par acquisition faite en 1174 de Raoul de Attinchen, avec l’agrément du Châtelain de Bray. Le Chapelain de Morlancourt a le reste. La Fabrique a 200 liv. de rente. La Chapelle de S. Nicolas, chargée de deux Messes par mois, a le même Patron. La Castrale n’est point titrée.

Oviller, Auviller, Ovillaris, a cent quatre-vingt Habitans, sous les Bailliage & Election de Péronne. M. d’Albert, Seigneur du Fief des sept hommages, a une partie d’Oviller. Les autres Seigneurs sont les Religieuses de Corbie, & M. de Sachy de S. Aurin. L’Eglise dédiée à Saint Vincent, a le Prieur d’Albert pour Patron & Décimateur. Le Curé bine au secours de la Boissele, sous le vocable de S. Pierre. Le Fief de la Tulotte, de trente-trois journaux de terres labourables, est tenu du Roi.

Poziere, des Bailliage & Election de Péronne, a trois cens vingt Habitans. La terre est tenue du Château d’Encre. Le Marquis de Sailly en est Seigneur. L’Abbesse d’Avesnes-lès-Arras est Patronne de l’Eglise, dédiée à Notre-Dame. L’Abbaye de S. Remi de Reims dime avec le Curé. La Fabrique a 100 liv. de rente.

Sailly au Bois, dit le Vert, ou Lauret, Salliacum, Sallerium Viride, contient sous les Bailliage d’Amiens & Election de Doullens, trois cens cinquante Habitans. L’Abbaye de Corbie a la Seigneurie. En 1230, elle a donné à Gilles de Mailly la mouture de ses Vassaux de Collincamp, sur cette Paroisse. Il y a une espece de port assez commode, il est exempt des droits de rif & de péage. La Somme y est navigable ; les Pêcheurs y abordent. On y apporte des environs les plus beaux bleds de la Province, & une partie gagne Amiens par eau pour le besoin de la Marine ; l’autre se transporte, dans le cas de guerre, à Péronne, dans le Cambraisis & le Hainaut.

L’Eglise dédiée à S. Quentin, a pour Patron le Chapitre de S. Nicolas d’Amiens, qui dîme avec l’Abbé de Corbie, & le Chapitre de Fouilloy, chacun pour un tiers ; le Curé a la neuvieme gerbe. L’Abbaye acheta sa portion en 1340, de Matthieu, Seigneur de Heilly. Le 22 Février 1079, Enguerran de Boves, associa l’Abbé de Corbie à la Justice qu’il avoit à Sailly en qualité de Vicomte (Cron. Corb.). La Fabrique n’a que 100 liv.

Robert de Boves reconnoît en Mars 1104, que Gaucher de Châtillon, Comte de S. Pol, & Elisabeth, son épouse, lui ont donné en Fief & avouerie, tout ce qu’ils y possédoient, dont il fait hommage, promettant de le défendre contre tous autres que l’Abbé de Corbie. (Cart. d’Encre.)

Sailly-le-Sec, ou le petit, Salliacus Siccus, des Bailliage & Election de Doullens, a trois cens cinquante Habitans. Il y avoit Mairie en 1300. La Seigneurie appartient à l’Abbaye de Corbie, & à M. de Villevieille. Le 4 Août 1636, les Espagnols y passerent la Somme, & brûlerent le Village. Le 14 Juillet 1714, l’Evêque Pierre Sabbatier consacra l’Eglise dédiée à S. Martin. Le Chapitre de S. Nicolas d’Amiens, a le Patronage & un tiers des dîmes avec des cens & censives sur des tenemens & immeubles. L’Hôtel-Dieu de la même Ville, dîme pour un tiers, & l’Abbaye de Corbie acheta l’autre de Matthieu, Seigneur d’Heilly, l’an 1340. (Chrono de Corbie.)

Senlis, Sanlis en 1186, dont la Seigneurie est à la maison de Lameth, a trois cens quatre-vingt Habitans, sous les Bailliage & Election de Doullens. L’Eglise, sous le vocable de S. Martin, a pour Patron le Prieur de Lihons, qui partage un tiers de dîme avec l’Abbé de Corbie, & le Commandeur de Fiefses a les deux autres. Le Curé bine au secours d’Hedeauville, dit Heudoville en 1186, dont l’Eglise est dédiée à S. Jean-Baptiste. L’Abbé de Corbie a deux tiers des dîmes que lui remit en 1249, Jacques de Beauvoir, Seigneur d’Aveluis. Le Prieur de Lihons perçoit le reste. Hedeauville, Bailliage d’Amiens, Prévôté de Beauquêne, Election de Doullens, a pour Seigneur M. de la Chenaye. Le Fief de Rogmeries ou d'Heroquiere, est situé sur le terroir du Secours, ainsi que la ferme dite Heranguiere.

Thiebval, des Bailliage & Election de Péronne, contient cent quatre-vingt Habitans, dont M. Pingré de Fricamps est Seigneur. L’Eglise dédiée à Notre-Dame, a pour Patron & Décimateur, le Prieur-Trésorier de Lihons. Le Curé bine à Divion, dédiée à Saint Pierre. Près de-là est un Fief Seigneurial, consistant en Chef-lieu, contenant environ huit journaux, avec toute Justice, droit de pêche & de chasse. Il y a un Hermitage dans les environs.

La Terre & Seigneurie de la la Motte, consiste en un manoir, avec dépendances, sept journaux de prés & trente de terre labourable. Divion, mouvant d’Albert, n’a qu’une maison, dont les ressorts sont les mêmes. La Seigneurie est à M. d’Aveluy.

Treux, du Bailliage d’Amiens & de l’Election de Doullens, ne contient que quelques fermes, dont la maison de Berry-d’Essertaux a la Seigneurie. L’Eglise dédiée à Notre-Dame, a pour Collateur l’Archidiacre d’Amiens, Personnat du lieu. Les Caritables & les Religieuses de Corbie ont chacun deux gerbes de neuf, & le Curé cinq. La Fabrique a 100 liv. La Chapelle de Notre-Dame est à la nomination du Personnat. Le Titulaire est chargé d’une Messe par semaine. Le Personnat rend 60 liv.

Méricourt l’Abbé, Mericurtis, secours de la Paroisse, dédié à S. Hilaire, fut donné l’an 987 à l’Abbaye de Corbie, par Gautier, Comte d’Amiens, époux d’Adele, en indemnité des dommages qu’il lui avoit causés, & pour l’encens & le luminaire de l’Eglise (Annal. Bened.), La même Abbaye acheta, en 1273, ce qu’y possédoit Jean, Chevalier, Seigneur de Poulainville, qui en Juillet 1269, avoit reconnu que Guy de Châtillon, Comte de S. Pol, lui avoit donné en fief & Hommage l’Avouerie, la Justice, le sang, le ban, la merlée, l’estrauve, le rapt, le feu, le meurdre, & tout ce qui appartient à Haute-Justice (Chron. de Corb.). La Chapelle de S. Hilaire à laquelle le Personnat nomme, est chargée de trois Messes par semaine. Ces lieux contiennent cent trente Habitans, du Bailliage d’Amiens & de l’Election de Doullens. Les Seigneurs sont l’Abbé de Corbie, l’Université des Chapelains d’Amiens, & M. de Goussier.

Vaux, jadis Vals, sous Corbie, Vallis, du Bailliage d’Amiens & de l’Election de Doullens, contient cent quatre-vingt dix Habitans, qui ont pour Seigneur M. de Lancry de Villevielle. Cette terre a un Château. Engueran de Boves, associa l’Abbé de Corbie, en 1079, à la Justice qu’il avoit à Vaux en qualité de Seigneur. L’an 1755, l’Abbé Jacquin trouva sur le terroir, des cailloux, dont le dedans renferme de belles crystallisations, & dont les dehors sont couverts de stalactite. Il vit dans une carriere de petites grotes admirablement travaillées & mamelonnées en dedans : elles laissent un intervale dans lequel se trouve une sorte de stalactite crystalline. La carriere renferme encore plusieurs congellations & slalaginites d’une grande beauté, & deux especes de pierres d’un grain parfait, propres pour les ornemens extérieurs des bâtimens, & même pour la sculpture.

L’Eglise dédiée aux Saints Médard & Godard, est du Patronage du Chapitre de S. Nicolas d’Amiens, qui a la sixieme partie des grosses dîmes, deux tiers des offrandes & oblations. L’Abbé de Corbie & l’Hôtel-Dieu d’Amiens, perçoivent chacun deux gerbes, & le Curé le reste. La Fabrique a vingt-cinq setiers de bled. Fremont, Hameau de trente maisons, sous les mêmes ressorts, formé depuis un siècle & demi, dont le Duc de Chaulnes a la Seigneurie, est de la Paroisse, ainsi que le Fief, Terre & Seigneurie de Rochefort.

Viefville (la) Vetusvillula, des Bailliage & Election de Péronne en partie, & en partie des Bailliage & Election de Doullens, a quatre-vingt-dix Habitans, dont M. Hochedé est Seigneur. La Terre, Fiefs & Seigneurie de Bocacourt & la Viefville en partie, consiste en un Chef-lieu de quatre journaux, un bois de seize à dix-sept, en cent quarante-cinq de terres labourables, censives, droits honorifiques & autres appartenans à Haut-Justicier. Bocacourt, Hameau de dix a douze maisons, est du Bailliage d’Amiens, de la Prévôté de Fouilloy & de l’Election de Doullens. L’Eglise dédiée à Notre-Dame, a pour Patron le Personnat de Villers-le-Vert, & le Commandeur de Fiefses, dîme à cause de la Viefville.

Ville-sous-Corbie, Villa, Bailliage d’Amiens & Election de Doullens, a deux cens quarante Habitans. La Seigneurie est à l’Abbaye de Corbie & à la maison de Witasse de Vermandouillers. Le Maire étoit homme-lige de l’Abbaye. L’Eglise dédiée à S. Martin, a pour Patron le Personnat de Treux, qui dîme un tiers. L’Hôtel-Dieu de Corbie, a le reste. La Fabrique a 120 liv.

Villers-le-Vert, Villeris & Villaris Viridis, des Bailliage & Election de Péronne, a l’Abbé de Corbie & le Marquis du Saussay pour Seigneurs. L’Eglise dédiée à S. Martin est du Patronage de l’Evêque, Personnat du lieu. L’Abbaye, perçoit les dîmes. La Fabrique a 450 liv. Le Personnat est de 15 liv.
CHAPITRE III.
Histoire Littéraire.

LE peu de portraits que nous allons tracer, ne sont pas également frappans. Il en est de même de tous les hommes. Ils différent entr’eux par les qualités du cœur, de l’esprit, & par la diversité des talens. Si la terre a des mines d’or & d’argent, n’en a-t-elle pas de cuivre ? Parmi les Gens de Lettres, les uns ont pris un vol élevé, parce qu’ils étoient nés pour le grand, pour le sublime, tandis que les autres s’élevent à peine de terre. Pour se faire un nom, il en coûte beaucoup plus que ne croit la multitude. On ne devient savant qu’après bien des veilles & un travail assidu :

Qui edere vult nucleum, frangat nucem.

Nicolas de Bray pourroit avoir pris, du lieu où il nâquit, son nom d’ailleurs très-commun dans le Diocese qui nous occupe. Il vivoit dans le treizieme siècle. On a de lui un Poëme en dix-huit cens vers latins, intitulé : De Gestis Ludovici VIII. La versification en est assez bonne, & l’entrée du Monarque à Reims pour son sacre, est écrite d’un ton noble & d’une maniere aisée. L’Auteur a du feu. Cet ouvrage dédié à Guillaume d’Auvergne, élu Evêque de Paris en 1228, est imprimé dans la collection des anciens Historiens de Pithou, Francfort 1596, & dans la collection de Duchesne, tome 5, page 284. Le Poëte ne parle ni de la mort du Roi, ni de la prise d’Avignon.

Hubert de Bray, que les mêmes conjectures nous font adopter, après avoir été Prieur de S. Jean, au Mont de Terouane, devint Prévôt d’Affligem. On conserve à Ypres ses écrits sous ces titres : Syntagma Monasteriorum Ordinis Sancti Benedicti, Alphabeticâ Serie, Catalogus principum Ordinis ejusdem, Catalogus Sanctorum ejusdem Ordinis, Compendium Moralium Sancti Gregorii.

Jean de Moronval, né à Posieres, se distingua par ses vertus, dans la Paroisse de S. Martin de la Ville d’Amiens. Il en occupoit la Cure en 1597, à l’époque de la surprise de la Ville par les Espagnols. Quelques tentatives, quelques menaces qu’on lui fit pour l’obliger de recommander au Prône le Roi d’Espagne, il consulta moins ses lumieres & ce qu’il devoit faire, sans qu’on l’exigeât, qu’un zele patriotique mal entendu dans une circonstance pareille, il persista dans son refus. Lui en faisoit-on des reproches, il répondoit avec fermeté : je ne reconnois que mon Prince. Une résistance aussi imprudente fut la source de mille mortifications qu’il eût à essuyer. L’orsque Henri le Grand rentra dans la place, il l’attendit à la Porte à la tête de son Clergé, & les marques de sa joie n’échapperent point au Monarque. Ce Pasteur mort le 6 Avril 1601, fut inhumé dans le Cimetiere de S. Denis avec trois P, deux & un, qui signifient Pro Patriâ Pati.

Jean Noiret. Tout ce qui fait honneur à la Province, mérite de passer également à la postérité. En 1712, pendant la malheureuse guerre pour la succession d’Espagne, Jean Noiret, Habitant de la petite Ville de Bray, entre Péronne & Corbie, tua dans une dispute, un Cavalier de la Garnison. Pour se soustraire à la Justice, il se sauva en Flandres, & alla trouver à Mons un de ses compatriotes, qui, après avoir déserté des Troupes de France, étoit devenu par sa valeur partisan chez les ennemis. Un jour qu’ils se promenoient ensemble, le Partisan dit à Noiret : Tiens, mon ami, j'ai encore une Fleur-de-Lys dans le cœur. Si tu veux me croire, tu pourras sauver la France, & obtenir ta grâce. En même temps il lui fait un détail bien circonstancié de l’état de l’armée ennemie, & des moyens de profiter des fautes du général. Noiret se présente au Prince de Tingri dans Valenciennes ; il lui expose l’avis du Partisan ; le Prince le goûte, & en informe le Maréchal de Villars. Ce Grand Capitaine en profita, & battit les ennemis à Denain. Noiret & le Partisan, eurent leur grâce. Le dernier fut même fait Officier. Cette anecdote est appuyée du témoignage de M. de la Berge, ancien Officier retiré à Bray, qui servoit sous M. de Villars, dans Berry, Infanterie. Noiret finit ses jours à Bray. On s’y souvient encore de l’avoir souvent entendu raconter lui-même, comment il avoit contribué au salut de la France.

Anonymes. Le premier désigné sous ces lettres M. P., Curé de M., près Albert, répond dans le Journal de Verdun, Avril 1728, à la question, s’il est plus difficile de passer de l’amitié à l’amour, que de retourner de l’amour à l’amitié. Il opine pour le moins de difficulté.

Dans l’année littéraire, tome 3, 1777, page 349, une lettre du 2 Juillet, écrite à Albert, donna l’interprétation du mot Piaccularis, à l’occasion du forfait de Jean Chastel, que Voltaire attribuoit à la confession de ce détestable régicide.

N.... de Calogne, né à Boulan, fit percer en 1755, la carriere de la maison qu’il occupoit à Albert, Les Amateurs de l’Histoire naturelle, s’y rendirent peu de temps après. On n’y remarqua d’abord que des pétrifications de roseaux. Ils y virent de la mousse, des brins de Fougere, des troncs d’Arbres & des feuilles entièrement pétrifiés. Ils ont découvert autour de la même Ville un grand nombre de pétrifications, mais moins curieuses & moins parfaites, sur lesquelles plusieurs Naturalistes ont fait des observations.

PIECES JUSTIFICATIVES.

CARTA Hugonis & Zelindis de Decem Canonicis (potiùs Monachis) instuendis in Ecclesiâ Sancti Gervasii de Encrâ. (1201. Annal. Comitum Sancti Pauli.)

CARTA pro Communiâ Villae de Brayâ. (Godefroi, Hist. des Chancel.)

FIN.
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TABLE
DES MATIERES.



FIN.

L’Approbation & le Privilége du Roi se trouvent à la fin de l’Histoire de la Ville & du Doyenné de Doullens.