Heures perdues/L’éternel Voyageur

Imprimerie générale A. Côté (p. 185-186).


L’ÉTERNEL VOYAGEUR


Qui donc es-tu, toi qui, franchissant les espaces,
Sous ton souffle puissant vois les humains troublés
Se pencher pour mourir comme tombent les blés
Sous l’ouragan vainqueur ? Que fais tu quand tu passes,



En planant sur ce globe étroit, puisque toujours
Inflexible en ton œuvre et rapide en ta course
Tu moissonnes partout mais sans tarir la source
D’où coulent tous nos jours ?


D’où viens-tu, voyageur aussi vieux que le monde ?
Qui t’a donné jadis cet éternel essor ?

— « Je suis né de la vie immortelle et féconde ;
Par ordre du Très-Haut, je fais ici ma ronde ;
Vous m’appelez le Temps, je me nomme la Mort !