E. Fasquelle (p. 51-52).
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XI


Vivant ainsi, Hermine, peu à peu, se replia sur elle-même, devint absente de l’existence qui lui était faite, n’attendant aucun bien, insensible au mal. N’ayant rien où se raccrocher, elle se laissa aller à une torpeur maladive, à un désespoir morne. Peu à peu, elle sembla pareille aux choses, elle fut une parcelle de cette nature qui déployait autour d’elle ses spectacles indifférents. Tout au long de l’année, elle paraissait assister machinalement à la succession des heures, au renouvellement des saisons. Elle n’était pas devenue insensible, pourtant, et plus tard, on trouva, dans la petite boîte où elle gardait ses cahiers d’école et ses lettres d’amies, quelques pages où elle avait écrit, un peu comme des compositions de style, ses sensations devant le déploiement merveilleux de l’existence.