Henri Cornélis Agrippa/Lettre XXXIX

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XXXIX
Un ami à Agrippa.

Chambéry, le 5 mai 1526.

J’ai reçu votre lettre, homme de bien, et, avec elle, les opuscules pour lesquels nous vous remercions, mon épouse et moi. Je vous aurais envoyé la Cosmographie de Ptolémée, que je vous avais promise. Mais voici que Martin (le Peintre) à qui je l’avais prêtée volontiers, il y a tantôt huit mois, ne me l’a pas encore rendue. Ne pensez pas que je mets ce prétexte en avant pour ne pas vous donner ce que je vous avais promis. Vous savez que je tiens scrupuleusement ce que j’ai promis. S’il ne me l’a pas rendue avant la foire prochaine, vous en recevrez une autre de moi, à votre choix, telle que vous l’aurez choisie chez les libraires.

Voilà bientôt trois mois que je suis si tourmenté, si torturé, par un rhumatisme articulaire que je suis presque atteint de la rage. Je ne suis pas même sûr d’en être encore quitte, bien que les douleurs soient moins poignantes. Cependant, il m’est encore impossible de marcher. Si vous saviez quelque remède efficace, je vous en prie, communiquez-le à votre ami, ami le plus sincère, je puis le dire. Lorsque l’occasion se présentera, je vous rendrai la pareille.

Il n’y a rien ici de nouveau digne d’être cité. En attendant, si vous avez besoin de quelque chose, usez et abusez de moi comme vous l’entendrez. Parmi tous ceux que vous avez de plus attachés, il n’en est pas qui vous le soient davantage que Conrad. Mon épouse vous dit mille choses ainsi qu’à la vôtre. Adieu, et, selon votre bonne habitude, mettez-moi au nombre de vos meilleurs amis.