Hetzel (p. 186-200).
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CHAPITRE XIII


DANS LEQUEL LE CAPITAINE SERVADAC ET SES COMPAGNONS FONT LA SEULE CHOSE QU’IL Y EÛT À FAIRE.


Les Galliens passèrent le reste de la nuit, c’est-à-dire les quelques heures qui précédaient le jour, dans d’inexprimables appréhensions. Palmyrin Rosette, chassé par le froid, avait dû quitter son observatoire et se réfugier dans les galeries de Nina-Ruche. C’était peut-être l’occasion ou jamais de lui demander s’il persévérait encore dans cette idée de courir le monde solaire sur son inhabitable comète ; mais il eût répondu affirmativement sans doute. S’il rageait et à quel point, cela ne saurait se dire.

En même temps que lui, Hector Servadac et ses compagnons avaient dû chercher asile dans les plus profondes galeries du massif. La grande salle, si largement ouverte à l’air extérieur, n’était plus tenable. L’humidité de ses parois se changeait déjà en cristaux, et, quand bien même on fût parvenu à boucher la vaste ouverture que fermait autrefois le rideau de laves, la température y eût été insoutenable.

Au fond des obscures galeries, une demi-chaleur se propageait encore. L’équilibre ne s’était pas établi entre le dedans et le dehors, mais cela ne pouvait tarder à se faire On sentait que le calorique se retirait peu à peu. Le mont était comme un cadavre dont les extrémités se refroidissent pendant que le cœur résiste au froid de la mort.

« Eh bien, s’écria le capitaine Servadac, c’est au cœur même que nous irons demeurer ! »

Le lendemain il réunit ses compagnons et leur parla en ces termes :

« Mes amis, qu’est-ce qui nous menace ? Le froid, mais le froid seulement. Nous avons des vivres qui dureront plus que notre passage sur Gallia, et nos conserves sont assez abondantes pour que nous puissions nous passer de combustible. Or, que nous faut-il pour traverser ces quelques mois d’hiver ? Un peu de cette chaleur que la nature nous fournissait gratis ! Eh bien, cette chaleur, il est plus que probable qu’elle existe dans les entrailles de Gallia, et c’est là que nous irons la chercher ! »

Ces confiantes paroles ranimèrent ces braves gens, dont quelques-uns faiblissaient déjà. Le comte Timascheff, le lieutenant Procope, Ben-Zouf serrèrent la main que leur tendait le capitaine, et ceux-là n’étaient pas près de se laisser abattre.

« Mordioux, Nina, dit Hector Servadac en regardant la petite fille, tu n’auras pas peur de descendre dans le volcan ?

— Non, mon capitaine, répondit résolument Nina, surtout si Pablo nous accompagne !

— Pablo nous accompagnera ! C’est un brave ! Il n’a peur de rien ! — N’est-ce pas, Pablo ?

— Je vous suivrai partout où vous irez, monsieur le gouverneur, » répondit le jeune garçon.

Cela dit, il ne s’agissait plus que de se mettre à la besogne.

Il ne fallait pas songer à pénétrer dans le volcan en suivant le cratère supérieur. Par un tel abaissement de température, les pentes de la montagne n’eussent pas été praticables. Le pied n’aurait trouvé aucun point d’appui sur les déclivités glissantes. Donc, nécessité d’atteindre la cheminée centrale à travers le massif même, mais promptement, car un terrible froid commençait à envahir les coins les plus reculés de Nina-Ruche.

Le lieutenant Procope, après avoir bien examiné la disposition des galeries intérieures, leur orientation au sein même du massif, reconnut que l’un des étroits couloirs devait aboutir près de la cheminée centrale. Là, en effet, lorsque les laves s’élevaient sous la poussée des vapeurs, on sentait le calorique « suinter » pour ainsi dire à travers ses parois. Évidemment, la substance minérale, ce tellurure dont le mont se composait, était bon conducteur de la chaleur. Donc, en perçant cette galerie sur une longueur qui ne devait pas excéder sept à huit mètres, on rencontrerait l’ancien chemin des laves, et peut-être serait-il facile de le descendre.

On se mit immédiatement à la besogne. En cette occasion, les matelots russes, sous la direction de leur lieutenant, montrèrent beaucoup d’adresse. Le pic, la pioche ne suffirent pas à entamer cette dure substance. Il fallut forer des trous de mine et, au moyen de la poudre, faire sauter la roche. Le travail n’en marcha que plus rapidement, et, en deux jours, il fut mené à bonne fin.

Pendant ce court laps de temps, les colons eurent à souffrir cruellement du froid.

« Si tout accès nous est interdit dans les profondeurs du massif, avait dit le comte Timascheff, aucun de nous ne pourra résister, et ce sera probablement la fin de la colonie gallienne !

— Comte Timascheff, répondit le capitaine Servadac, vous avez confiance en Celui qui peut tout ?

— Oui, capitaine, mais il peut vouloir aujourd’hui ce qu’il ne voulait pas hier. Il ne nous appartient pas de juger ses décrets. Sa main s’était ouverte… Elle semble se refermer…

— À demi seulement, répondit le capitaine Servadac. Ce n’est qu’une épreuve à laquelle il soumet notre courage ! Quelque chose me dit qu’il n’est pas vraisemblable que l’éruption du volcan ait cessé par suite d’une extinction complète des feux intérieurs de Gallia. Très-probablement, cet arrêt dans l’épanchement extérieur ne sera que momentané. »

Le lieutenant Procope appuya l’opinion du capitaine Servadac. Une autre bouche éruptive s’était peut-être ouverte sur quelque autre point de la comète, et il était possible que les matières laviques eussent suivi cette voie nouvelle. Bien des causes pouvaient avoir modifié les circonstances auxquelles était due cette éruption, sans que les substances minérales eussent cessé de se combiner chimiquement avec l’oxygène dans les entrailles de Gallia. Mais de savoir si l’on pourrait atteindre ce milieu où la température permettrait de braver les froids de l’espace, c’est ce qui était impossible.

Pendant ces deux jours, Palmyrin Rosette ne prit aucunement part ni aux discussions ni aux travaux. Il allait et venait comme une âme en peine, une âme peu résignée. Lui-même, et quoi qu’on eût pu dire, il avait installé sa lunette dans la grande salle. Là, plusieurs fois, la nuit, le jour, il demeurait à observer le ciel jusqu’à ce qu’il fût littéralement gelé. Il rentrait alors, maugréant, maudissant la Terre-Chaude, répétant que son rocher de Formentera lui eût offert plus de ressources !

Le dernier coup de pic fut donné dans la journée du 4 janvier. On put entendre les pierres rouler à l’intérieur de la cheminée centrale. Le lieutenant Procope observa qu’elles ne tombaient pas perpendiculairement, mais qu’elles semblaient plutôt glisser sur les parois, en se heurtant à des saillies rocheuses. La cheminée centrale devait donc être inclinée, et, conséquemment, plus praticable à la descente.

Cette observation était juste.

Dès que l’orifice eut été assez agrandi pour donner passage à un homme, le lieutenant Procope et le capitaine Servadac, précédés de Ben-Zouf, qui portait une torche, s’engagèrent dans la cheminée centrale. Cette cheminée suivait une direction oblique, avec une pente de quarante-cinq degrés au plus. On pouvait donc descendre sans risquer une chute. D’ailleurs, les parois étaient striées par des érosions multiples, des excavations, des rebords de roches, et, sous la cendre qui les tapissait, le pied sentait un solide point d’appui. C’est que l’éruption était récente. En effet, elle n’avait pu se produire que lorsque la collision avait donné à Gallia une partie de l’atmosphère terrestre, et les parois n’étaient pas usées par les laves.

« Bon ! fit Ben-Zouf, un escalier maintenant ! Excusez du peu ! »

Le capitaine Servadac et ses compagnons commencèrent à descendre prudemment. Bien des marches, pour parler comme Ben-Zouf, manquaient à l’escalier. Ils employèrent près d’une demi-heure à atteindre une profondeur de cinq cents pieds, suivant une direction sud. Dans les parois de la cheminée centrale s’évidaient çà et là de larges excavations, dont aucune ne formait galerie. Ben-Zouf, secouant sa torche, les emplissait d’une vive clarté. Le fond de ces trous apparaissait, mais aucune ramification ne se faisait à l’intérieur, ainsi que cela existait à l’étage supérieur de Nina-Ruche.

Toutefois, les Galliens n’avaient pas le choix. Ils devaient accepter les moyens de salut, quels qu’ils fussent.

Or, les espérances du capitaine Servadac semblaient devoir se réaliser. À mesure qu’il pénétrait plus avant dans les substructions du massif, la température s’accroissait progressivement. Ce n’était pas une simple élévation de degrés, telle qu’elle se fait dans les mines terrestres. Une cause locale rendait cette élévation plus rapide. La source de chaleur se sentait dans les profondeurs du sol. Ce n’était pas une houillère, c’était bien un véritable volcan, qui était l’objet de cette exploration. Au fond de ce volcan non éteint, comme on avait pu le craindre, les laves bouillonnaient encore. Si, pour une cause inconnue, elles ne montaient plus jusqu’à son cratère pour s’épancher au dehors, du moins transmettaient-elles leur chaleur dans tout le soubassement du massif. Un thermomètre à mercure emporté par le lieutenant Procope, un baromètre anéroïde aux mains du capitaine Servadac, indiquaient, à la fois, et l’abaissement des couches galliennes au dessous du niveau de la mer, et l’accroissement progressif de la température. À six cents pieds au-dessous du sol, la colonne mercurielle marquait six degrés au-dessus de zéro.

« Six degrés, dit le capitaine Servadac, ce n’est pas suffisant pour des gens que l’hiver doit séquestrer pendant plusieurs mois. Allons plus profondément encore, puisque l’aération se fait convenablement. »

En effet, par le vaste cratère de la montagne, par la grande baie ouverte à son flanc, l’air extérieur pénétrait à flots. Il était comme attiré dans ces profondeurs, et il se trouvait même en de meilleures conditions pour l’acte respiratoire. On pouvait donc impunément descendre jusqu’au point où se rencontrerait une température convenable.

Quatre cents pieds environ furent encore gagnés au-dessous du niveau de Nina-Ruche. Cela donnait une profondeur de deux cent cinquante mètres par rapport à la surface de la mer Gallienne. En cet endroit, le thermomètre marqua douze degrés centigrades au-dessus de zéro. Cette température était suffisante, pourvu que rien ne vînt la modifier.

Évidemment, les trois explorateurs auraient pu s’enfoncer davantage par cette oblique voie des laves. Mais à quoi bon ? Déjà, en prêtant l’oreille, ils entendaient certains ronflements sourds, — preuve qu’ils n’étaient pas éloignés du foyer central.

« Restons là, dit Ben-Zouf. Les frileux de la colonie iront plus bas, si cela leur convient ! Mais, nom d’un Kabyle ! pour ma part, je trouve qu’il fait déjà assez chaud. »

La question était maintenant, de savoir si l’on pouvait s’installer tant bien que mal dans cette portion du massif ?

Hector Servadac et ses compagnons s’étaient assis sur une roche disposée en saillie, et de là, à la lueur de la torche qui fut ravivée, ils examinèrent l’endroit où ils venaient de s’arrêter.

La vérité oblige à dire que rien n’était moins confortable. La cheminée centrale, en s’élargissant, ne formait là qu’une sorte d’excavation assez profonde. Ce trou, il est vrai, pouvait contenir toute la colonie gallienne. Quant à l’aménager d’une façon à peu près convenable, c’était assez difficile. Au-dessus, au-dessous, il existait des anfractuosités de moindre importance qui suffiraient à l’emmagasinage des provisions, mais de chambres distinctes pour le capitaine Servadac et le comte Timascheff, il n’y fallait point compter. Un petit réduit, destiné à Nina, on le trouverait encore. Ce serait donc la vie commune de tous les instants. L’excavation principale servirait à la fois de salle à manger, de salon, — de dortoir. Après avoir vécu à peu près comme des lapins dans leur terrier, les colons allaient s’enfouir sous terre, comme des taupes, et vivre comme elles, — moins leur long sommeil hivernal.

Cependant, il serait facile d’éclairer cette obscure excavation au moyen de lampes et de fanaux. L’huile ne manquait pas, car le magasin général en possédait encore plusieurs barils, ainsi qu’une certaine quantité d’esprit-de-vin, qui devait servir à la cuisson de quelques aliments.

Quant à la séquestration pendant toute la durée de l’hiver gallien, elle ne serait évidemment pas absolue. Les colons, vêtus aussi chaudement que possible, pourraient faire de fréquentes apparitions, soit à Nina-Ruche, soit sur les roches du littoral. Il serait indispensable, d’ailleurs, de s’approvisionner de glaces qui par la fusion donneraient l’eau nécessaire à tous les besoins de la vie. Chacun, à tour de rôle, serait chargé de ce service assez pénible, puisqu’il s’agirait de remonter à une hauteur de neuf cents pieds et de redescendre d’autant avec un lourd fardeau.

Enfin, après minutieuse inspection, il fut décidé que la petite colonie se transporterait dans cette sombre cave, et qu’elle s’y installerait le moins mal possible. L’unique excavation servirait de demeure à tous. Mais, en somme, le capitaine Servadac et ses compagnons ne seraient pas plus mal partagés que les hiverneurs des régions arctiques. Là, en effet, soit à bord des baleiniers, soit dans les factoreries du Nord-Amérique, on ne multiplie ni les chambres, ni les cabines. On dispose simplement une vaste salle dans laquelle l’humidité pénètre moins facilement. On fait la chasse aux coins, qui sont autant de nids à condensation des vapeurs. Enfin, une chambre large, haute, est plus facile à aérer, à chauffer aussi, conséquemment plus saine. Dans les forts, c’est tout un étage qui est aménagé de la sorte ; dans les navires, c’est tout l’entre-pont.

Voilà ce que le lieutenant Procope, familier avec les usages des mers polaires, expliqua en quelques mots, et ses compagnons se résignèrent à agir en hiverneurs, puisqu’ils étaient forcés d’hiverner.

Tous trois remontèrent à Nina-Ruche. Les colons furent instruits des résolutions prises, et ils les approuvèrent. On se mit aussitôt à la besogne, en commençant par débarrasser l’excavation des cendres encore chaudes qui en tapissaient les parois, et le déménagement du matériel de Nina-Ruche fut entrepris sans retard.

Il n’y avait pas une heure à perdre. On gelait littéralement, même dans les plus profondes galeries de l’ancienne demeure. Le zèle des travailleurs fut donc tout naturellement stimulé, et jamais déménagement, comprenant quelques meubles indispensables, couchettes, ustensiles divers, réserves provenant de la goëlette, marchandises de la tartane, ne fut plus lestement opéré. Il faut remarquer, d’ailleurs, qu’il ne s’agissait que de descendre, et que, d’autre part, la moindre pesanteur des divers colis les rendait plus aisément transportables.

Palmyrin Rosette, quoiqu’il en eût, dut se réfugier aussi dans les profondeurs de Gallia, mais il ne permit pas qu’on y descendît sa lunette. Il est vrai qu’elle n’était pas faite pour ce sombre abîme, et elle resta sur son trépied dans la grande salle de Nina-Ruche.

Inutile de rapporter les interminables condoléances d’Isac Hakhabut. Toute sa phraséologie accoutumée y passa. Il n’y avait pas, dans tout l’univers, un négociant plus éprouvé que lui. Au milieu de quolibets, qui ne lui étaient jamais épargnés, il veilla soigneusement au déplacement de ses marchandises. Sur les ordres du capitaine Servadac, tout ce qui lui appartenait fut emmagasiné à part et dans le trou même qu’il allait habiter. De cette façon, il pourrait surveiller son bien et continuer son commerce.

En quelques jours, la nouvelle installation fût terminée. Quelques fanaux éclairaient de loin en loin l’oblique cheminée qui remontait vers Nina-Ruche. Cela ne manquait pas de pittoresque, et, dans un conte des Mille et une Nuits, c’eût été charmant. La grande excavation qui servait au logement de tous était éclairée par les lampes de la Dobryna. Le 10 janvier, chacun était casé dans ce sous-sol, et bien abrité, tout au moins, contre la température extérieure, qui dépassait soixante degrés au-dessous de zéro.

« Va bene ! comme dit notre petite Nina ! s’écria alors Ben-Zouf, toujours satisfait. Au lieu de demeurer au premier étage, nous demeurons dans la cave, voilà tout ! »

Et cependant, bien que ne laissant rien paraître de leurs préoccupations, le comte Timascheff, le capitaine Servadac, Procope n’étaient pas sans inquiétude pour l’avenir. Si la chaleur volcanique venait à manquer un jour, si quelque perturbation inattendue retardait Gallia dans sa révolution solaire, s’il fallait recommencer de nouveaux hivernages dans de telles conditions, trouverait-on dans le noyau de la comète le combustible qui avait manqué jusqu’alors ? La houille, résidu d’antiques forêts, enfouies aux époques géologiques et minéralisées sous l’action du temps, ne pouvait exister dans les entrailles de Gallia ! En serait-on donc réduit à utiliser ces matières éruptives que devaient receler les profondeurs du volcan, alors qu’il serait complètement éteint ?

« Mes amis, dit le capitaine Servadac, voyons venir, voyons venir ! Nous avons de longs mois devant nous pour réfléchir, causer, discuter ! Mordioux ! ce serait bien le diable s’il ne nous arrivait pas une idée !

— Oui, répondit le comte Timascheff, le cerveau se surexcite en présence des difficultés, et nous trouverons. D’ailleurs, il n’est pas probable que cette chaleur interne nous fasse défaut avant le retour de l’été gallien.

— Je ne le pense pas, répondit le lieutenant Procope. On entend toujours le bruit des bouillonnements intérieurs. Cette inflammation des substances volcaniques est probablement récente. Lorsque la comète circulait dans l’espace, avant, sa rencontre avec la terre, elle ne possédait aucune atmosphère, et, par conséquent, l’oxygène ne s’est probablement introduit dans ses profondeurs que depuis cette collision. De là, une combinaison chimique dont le résultat a été l’éruption. Voilà ce que l’on peut penser, suivant moi, en tenant pour assuré que le travail plutonien n’est qu’à son début dans le noyau de Gallia.

— Je suis si bien de ton avis, Procope, répondit le comte Timascheff, que, loin de craindre une extinction de la chaleur centrale, je redouterais plutôt une autre éventualité, non moins terrible pour nous.

— Et laquelle ? demanda le capitaine Servadac.

— Ce serait, capitaine, que l’éruption ne se refit soudain et ne nous surprît, campés sur le chemin des laves !

— Mordioux ! s’écria le capitaine Servadac, cela pourrait bien arriver !

— Nous veillerons, répondit le lieutenant Procope, et avec tant de vigilance, que nous ne nous laisserons pas surprendre. »

Cinq jours plus tard, le 15 janvier, Gallia passait à son aphélie, à l’extrémité du grand axe de son orbite, et elle gravitait alors à deux cent vingt millions de lieues du soleil.