Ha je voudroy richement jaunissant

Ha je voudroy richement jaunissant
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier1 (p. 24).

XX

Ha je voudroy richement jaunissant
En pluye d’or goûte à goûte descendre
Dans le giron de ma belle Cassandre,
Lors qu’en ses yeux le somne va glissant.
Puis je voudroy en toreau blanchissant
Me transformer pour finement la prendre,
Quand en Avril par l’herbe la plus tendre
Elle va fleur mille fleurs ravissant.
Ha je voudroy pour alléger ma peine,
Estre un Narcisse, et elle une fontaine,
Pour m’y plonger une nuict à séjour :
Et si voudroy que ceste nuict encore
Fust éternelle, et que jamais l’Aurore
D’un feu nouveau ne rallumast le jour.