Guénard - Besançon, description historique des monuments et établissements publics de cette ville

Texte établi par Librairie de Mme BAUDIN, née Bintot,  (1p. 13-TdM).
BESANÇON.

DESCRIPTION HISTORIQUE

DES

MONUMENTS ET ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

DE CETTE VILLE ;

PAR ALEX. GUENARD,

BIBLIOTHECAIRE HONORAIRE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE BESANCON
ET DES SOCIÉTÉS D'ÉMULATION DU DOUBS ET DU JURA.

DEUXIÈME ÉDITION, ORNÉE DE GRAVURES

BESANÇON,
LIBRAIRIE DE Mme BAUDIN, NÉE BINTOT, ÉDITEUR,
PLACE SAINT-PIERRE N°2

1860
BESANÇON.

DESCRIPTION HISTORIQUE

DES MONUMENTS ET ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

DE CETTE VILLE.
Vue de Besançon en 1860.
Vue de Besançon en 1860.
Vue de Besançon en 1860.
BESANÇON.

DESCRIPTION HISTORIQUE

DES

MONUMENTS ET ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

DE CETTE VILLE ;

PAR ALEX. GUENARD,

BIBLIOTHECAIRE HONORAIRE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE BESANCON
ET DES SOCIÉTÉS D'ÉMULATION DU DOUBS ET DU JURA.

DEUXIÈME ÉDITION, ORNÉE DE GRAVURES

BESANÇON,
LIBRAIRIE DE Mme BAUDIN, NÉE BINTOT, ÉDITEUR,
PLACE SAINT-PIERRE N°2

1860

Lorsque, consultant moins mes forces que mon amour du pays, j’ai publié, il y a quelques années, l’ouvrage que je réimprime aujourd’hui, j’ai pris l’engagement de le revoir sérieusement, de le corriger, de l’améliorer, en un mot de ne rien négliger pour le rendre digne des personnes qui voudront bien le lire.

Qu’il me soit permis d’affirmer que j’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour remplir ma promesse. J’ai consulté pour mon travail les livres imprimés ou manuscrits relatifs à l’histoire de Besançon, en indiquant la source où je puisais.

C’est ainsi que j’ai emprunté à MM. Marnotte et Delacroix la description des monuments anciens et modernes de notre vieille cité, et il m’est doux de leur en témoigner ma reconnaissance.

Je dois des remerciements à M. le chanoine Thiébaud, qui a bien voulu me donner des détails intéressants sur les restaurations qui viennent d’être faites à l’archevêché, à M. l’abbé Besson, qui m’en a fournis sur le collége de Saint-François-Xavier, qu’il dirige, depuis son établissement, avec un succès qu’atteste le nombre croissant des élèves.

M. le président Bourgon et M. Paul de Jallerange ont mis à ma disposition leurs bibliothèques, ainsi que les documents qu’ils ont recueillis, et j’en ai profité amplement.

Enfin, un homme en qui la bienveillance surpasse le savoir, mais qui me défend de le nommer, m’a aidé de ses conseils et m’a prodigué les trésors de sa mémoire.

Avec autant de secours, j’aurais dû faire une œuvre qui ne laissât rien à désirer ; mais on me tiendra compte de ma bonne volonté, et cela me suffira, car j’aspire moins au titre de savant, dont je ne me crois pas digne, qu’à celui de citoyen zélé pour la gloire de la ville où j’ai passé d’heureuses années, dont le souvenir ne s’effacera pas de ma mémoire.

7 août 1860.
BESANÇON.

PRÉCIS HISTORIQUE.

Deo et Cæsari fidelis perpetuo.

Besançon, en latin Vesontio. Son nom, tiré de sa position, a peu varié[1].

Les commencements de son histoire sont pleins de récits fabuleux, de légendes merveilleuses, produit de la poétique imagination du moyen-âge, dont la raison ne permet pas de faire usage ; mais on sait qu’à l’époque de la conquête des Gaules par les Romains, cette ville était très importante. Jules-César en donne une idée exacte dans ses Commentaires[2].

« Elle offre, dit-il, de grands avantages pour soutenir la guerre ; la rivière du Doubs l’environne presque toute entière, et décrit un cercle à l’entour ; l’intervalle qu’elle ne baigne point, et qui n’a pas plus de six cents pieds, est couvert par une haute montagne, dont la base touche des deux côtés aux rives du Doubs. Une enceinte de murs forme de cette montagne une citadelle, et la joint à la ville. »

César lui conserva sa suprématie sur les autres villes de la Séquanie ; mise au nombre des municipes, par Auguste ou plutôt par Galba[3], dont les habitants avaient soutenu la cause contre Néron, elle eut son sénat, ses décemvirs, ses décurions, et fut la résidence des lieutenants romains et le siége des assemblées de la province.

À l’instar de plusieurs autres cités gauloises, elle avait son dieu, Vesonticus deus, et sa déesse[4] protecteurs. Les principales divinités des Romains y avaient des temples remarquables par leur étendue et leur magnificence ; Mercure et Apollon y étaient honorés d’un culte spécial. Au commencement du XVIIe siècle, on voyait encore sur le mont Cœlius les restes de quatre colonnes[5] qui, dans les temps anciens, avaient été surmontées de statues d’autant de divinités.

Besançon fut heureux sous les empereurs romains et en particulier sous Trajan et les Antonins. Des monuments remarquables et des voies romaines qui conduisaient en Italie, en Allemagne et dans les Gaules belgique et lyonnaise, marquèrent leur trop courte domination.

Il ne paraît pas qu’avant le règne de Marc-Aurèle, il se soit étendu au delà du Doubs ; sous ce prince, cette ville s’accrut des quartiers de Charmont, Battant et Arènes, situés sur la rive droite de ce fleuve. Sous l’empire d’Aurélien, elle possédait une de ces belles écoles que les Romains entretenaient dans leurs villes de premier ordre.

Saint Ferréol et saint Ferjeux vinrent y prêcher l’Évangile sur la fin du IIe siècle. Leur mission durait depuis près de trente années, lorsque ces saints apôtres furent arrêtés par l’ordre de Claudius, préfet de la province, et condamnés à être décapités. On place cet événement à l’année 212, sous le règne de l’empereur Caracalla.

Saint Ferréol est regardé comme le premier de nos évêques[6]. Ce ne fut que plus d’un siècle après son martyre que la majeure partie de la population fut convertie à l’Évangile, par les évêques Maximin et Eusèbe.

Au commencement du IVe siècle, Besançon fut ruiné par les Allemands, commandés par Crocus.

Cette ville n’était point encore rétablie, lorsque Julien y passa en 356. Témoin de son état, cet empereur la décrit dans sa lettre au philosophe Maxime[7]:

« Besançon n'est plus qu'une ville ruinée; cepen-

» dant autrefois elle était grande et spacieuse, ornée

» de temples magnifiques, fortifiée de bons murs et

» plus encore par la nature de sa position. Environnée

» du Doubs, cette ville est au milieu des eaux, comme

» un rocher inaccessible aux oiseaux mêmes, excepté

» d'un côté, on l'on voit une plaine formée par les

» bords avancés du fleuve qui l'entoure. »

À cette époque, Besançon, resserré dans des bornes très étroites, n'occupait plus que la montagne, et se terminait aux environs de la place Saint- Quentin. Cependant l'espace jusqu'à la rivière n'était pas absolument désert[8].

Sur la fin du même siècle, il résista aux Alains et aux Vandales, qui l'assiégèrent en 407. L'évêque Antide, qui s'était réfugié à Ruffey, village sur l'Ognon, y fut massacré par ces barbares. Quelques années plus tard, il fut soumis aux Bourguignons. Attila le prit en 451 et le renversa de fond en comble ; mais les habitants, s'étant retirés sur le mont Cœlius avec tout ce qu'ils avaient de richesses et de munitions, s'y renfermèrent pour défendre jusqu'à la mort leur patrie, leur liberté et leur religion. Attila ne put les forcer dans une position aussi avantageuse. En 534 finit le premier royaume de Bourgogne. Besançon avait conservé sa liberté; il passa sous les rois francs et garda les lois romaines.

Besançon demeura longtemps à se relever de ses ruines ; un voile s'étend sur ses annales, la liste des évêques se perd, des malheurs inouis, communs à la province entière, font oublier le nom même de la cité, et ce n'est qu'à la fin du VIe siècle qu'il reparaît dans l'histoire.

Alors on vit briller sur le siége épiscopal saint Nicet, et après lui saint Prothade.

Besançon n'était point reconstruit, mais Prothadius, maire du palais de Bourgogne, et père de l'illustre évêque, profita de sa haute faveur pour engager le roi à le rétablir.

Il ne fut rebâti d'abord que sur la montagne, mais il s'étendit peu à peu du côté de la rivière, et fut entouré successivement de murs d'enceinte dont on trouve des restes[9].

Siége de l'évêque métropolitain et résidence des ducs gouvernant la Bourgogne, cette ville conservait encore quelques traces de sa splendeur passée, lorsqu’en 732, une irruption des Sarrasins la replongea dans de nouvelles misères.

Quoique favorisée de Charlemagne, on ne voit pas qu'elle ait promptement réparé ses pertes. Louis le Débonnaire y envoya régulièrement ses grands officiers, appelés missi dominici. Charles le Chauve y passa en se rendant en Italie, lui accorda le péage appelé tonlieu (teloneum), et donna le droit de battre monnaie[10] à ses archevêques, qui en ont joui pendant plusieurs siècles.

Besançon ne put éviter la fureur des Hongrois, qui achevèrent, en 937, de détruire ce qui avait échappé aux autres barbares; la ville fut saccagée, les églises détruites; tout fut rempli de désolation.

Les comtes de Bourgogne, et notamment Otte-Guillaume, l'un des plus illustres, s'attribuèrent des droits considérables sur Besançon, où le régime municipal ne subsistait plus. À cette époque, l'histoire de cette cité n'offre que de la confusion et des ruines.

Ces temps de troubles et de désolation, où le souvenir d'une irruption était souvent effacé par une irruption plus terrible, sont tout à fait stériles pour ses annales.

L'an 1000, époque redoutable, qui devait amener la fin du monde, s'est écoulé; Besançon qui a souffert sans être anéanti, mais resserré dans d'étroites limites, perd son indépendance, et le pouvoir féodal l'envahit.

En 1032, à la mort de Rodolphe III, surnommé le Fainéant, s'éteint la dernière race des rois de Bourgogne, et alors Besançon passe sous la puissance germanique.

En 1043, l'empereur Henri III, fils de Conrad le Salique, se rendit à Besançon pour y célébrer ses fiançailles avec Agnès, petite-fille d'Otte-Guillaume. La cérémonie s'accomplit avec un grand éclat, en présence d'une multitude de seigneurs et de vingt-huit prélats, tant bourguignons qu'allemands. Henri créa les archevêques princes de l'empire, et onze ans après investit de ses droits sur cette ville Hugues Ier, l'un des plus grands prélats qui en ait occupé le siége ; fait capital, dont l'influence est ressentie pendant plusieurs siècles.

Hugues ou ses successeurs instituèrent une mairie pour administrer la ville, une vicomté et des juges, nommés régales, pour rendre justice aux citoyens et prononcer sur leurs différends, sauf l'appel à la cour impériale. Ces juridictions donnèrent lieu à de longs débats entre les archevêques et la bourgeoisie, sans que les intérêts de la cité en fussent mieux protégés.

L'épiscopat de Hugues Ier forme dans l'histoire de Besançon une ère nouvelle; ce prélat tenta d'y rappeler le mouvement et l'aisance, et sous son gouvernement paisible, au milieu des travaux nombreux qu'il fit exécuter, la ville agrandie se repeupla; mais ce progrès fut lent.

Hugues Ier mourut en 1067.

En 1076, l'empereur Henri IV fut reçu à Besançon avec une magnificence royale par le comte Guillaume, qui l'y retint pendant les fêtes de Noël, et le reconduisit jusqu'aux frontières des États voisins.

Dans les XIe siècle et XIIe siècle, si l'on en excepte la partie construite sur la montagne, séjour de l'archevêque, de ses officiers et de son chapitre, l'enceinte actuelle de Besançon était occupée par quatre ou cinq villages épars, avec leurs meix, leurs champs, leurs vergers, leurs vignes. Dans ces colonies rustiques, tout était construit sans ordre, suivant que le voisinage d'une église, d'une abbaye ou de la rivière, avait aggloméré les habitations. La plupart des maisons étaient bâties en bois, et quand on vendait une maison de pierres, on avait soin de déclarer dans l'acte cette circonstance, qui alors était remarquable.

Le mariage de Béatrix, fille de Renaud III, notre dernier comte de la race d'Otte-Guillaume, avec Frédéric Barberousse, replaça la ville sous l'autorité plus immédiate des empereurs. Frédéric vint à Besançon et y tint, en novembre 1157, cette cour plénière aussi célèbre par le grand nombre et l'éclat des seigneurs qui la composaient, que par la fameuse bulle que ce prince y reçut du pape Adrien IV, et qui fut le signal du schisme et de la guerre. En 1167, cet empereur apaisa la sédition qui éclata contre l'archevêque Herbert; mais cette sédition annonçait la force croissante de la cité, et montrait que bientôt elle demanderait le rétablissement de ses franchises municipales.

Henri VI, fils aîné de Frédéric, lui succéda sur le trône d'Allemagne; persuadé qu'il ne conserverait d'autorité sur cette ville qu'autant qu'il s'assurerait l'affection de ses habitants par des bienfaits, il déclara qu'à l'avenir elle serait libre et gouvernée par des hommes de son choix[11].

La commune, relevée, nomma ses prud'hommes ou recteurs, et se constitua; mais à peine trente années s'étaient écoulées, que les citoyens, qui s'étaient mis sous la protection de Jean de Bourgogne, comte de Chalon, ayant expulsé l'archevêque Gerard, Henri, roi des Romains, pour les punir de cette révolte, les priva des droits qui leur avaient été accordés, et l'empereur Frédéric II sanctionna tous les décrets rendus à cette occasion.

Les dissensions entre les prélats et la cité ne furent jamais qu'assoupies. Après des luttes violentes, des combats continuels, la commune, aidée par Jean de Chalon, surnommé le Sage, qui aspirait à relever dans notre ville l'autorité des comtes de Bourgogne, parvint à se rétablir, et, tolérée ou reconnue, elle subsista dès 1260. De cette époque date le premier sceau de la ville.

La commune reçut des lettres plus ou moins flatteuses des prétendants à l'empire, et choisit un protecteur qui devait défendre ses franchises.

Le premier fut Hugues, duc de Bourgogne, avec qui elle traita, en 1264, pour quinze années.

Otton IV, en 1279, prit des mesures pour s'assurer la gardienneté de cette ville, située au centre de ses Etats.

En 1289, l'empereur Rodolphe Ier vint assiéger Besançon, dont les habitants lui avaient donné des sujets de mécontentement ; mais, appelé par ses affaires en Italie, il chargea son beau-frère, Jean de Chalon, sire d'Arlay, de continuer le siége. Les Bisontins, ne recevant pas de secours du comte palatin, leur gardien, négocièrent avec le sire d'Arlay. Rodolphe, à qui leurs propositions furent communiquées, consentit à leurs demandes. Un traité passé, le 5 juin 1290, entre les habitants et le sire d'Arlay au nom de l'empereur, garantit à la cité la jouissance de ses franchises et de ses libertés[12].

Besançon se considéra alors comme une sorte de république; tous les citoyens prirent part au gouvernement, sans distinction de fortune et de naissance.

En 125, les barons franc-comtois s'étant ligués contre Philippe le Bel, les confédérés se réunirent secrètement à Besançon pour se concerter sur leurs intérêts communs. En apprenant que la ville était un foyer d'intrigues contre lui, le roi de France résolut de s'en emparer, et il y réussit, à l'aide d'intelligences qu'il se ménagea parmi les habitants.

Jean d'Arlay, du consentement de Philippe le Bel, se fit conférer par son frère Hugues, alors archevêque, le titre et les fonctions de vicomte, qu'il exerça avec dureté. Maître absolu à Besançon à l'époque de sa guerre contre Eudes, duc de Bourgogne, il fit de la ville sa principale place d'armes; l'alliance de ce seigneur fut fatale aux Bisontins.

Eudes, étant entré en Franche-Comté en 1306, avec 9,000 hommes, vint camper non loin de Besançon. Impatients de voir leur territoire dévasté par les Bourguignons, les bourgeois firent une sortie générale; mais, attaqués à la fois en flanc et de front, ils se débandèrent et, après avoir fait des prodiges de valeur, regagnèrent en désordre la ville. L'élite de la jeunesse périt dans cette bataille, qu'on appela, du nom du lieu où elle avait été livrée, l' effroi de la Malcombe.

Peu de temps après, grâce à l'intervention de Philippe de Valois, Jean d'Arlay et Eudes firent la paix.

Pendant les vingt années qui suivirent, tous les malheurs fondirent à la fois sur Besançon. En 1348, la fièvre noire causa d'horribles ravages dans la ville et toute la province. Elle fut suivie du supplice et de l’expulsion des Juifs, accusés d’avoir empoisonné les fontaines. L’année suivante, un violent incendie réduisit en cendres tout le chapitre, et les bourgeois de Saint-Etienne, accueillis par leurs parents ou par leurs amis, vinrent habiter les autres quartiers de la ville, où ils trouvèrent facilement à former de nouveaux établissements.

Peu d’années après, un tremblement de terre jeta l’épouvante parmi les habitants, qui se réfugièrent dans les rues et les places publiques, dans la crainte d’être écrasés sous les ruines de leurs maisons.

Enfin, les chroniques mentionnent une inondation qui détruisit les moulins de Rivotte, de Saint-Paul et de Chamars; les eaux dépassèrent de plus de six pieds l’autel des Jacobins, des Cordeliers et du Saint-Esprit,

et atteignirent les margelles du pont de Battant.

En 1355, la cité fit un traité de gardienneté avec Jean de Chalon pour soixante ans, et Charles IV institua le comte de Montbéliard (Henri de Montfaucon) son vicaire dans la province de Besançon. Deux ans après, elle traita avec Philippe de Rouvre.

En 1362, elle faillit tomber entre les mains d’un parti d’Anglais. Pendant la nuit du 22 décembre, ils lui donnèrent un assaut ; mais une partie de la garde soutint le choc, jusqu’à ce que les citoyens, accourus en hâte, culbutèrent les ennemis et les obligèrent à se retirer, laissant beaucoup de morts. Dans une seconde tentative, les Anglais furent encore mis en déroute par Jean de Vienne et d’autres seigneurs franc-comtois.

En 1363, Jean de Chalon-Arlay fit la guerre aux citoyens, qui refusaient sans doute de faire revivre l’acte de protection de 1355. L’empereur Charles IV annula ce traité mais il attribua à Hugues, sire de Chalon-Arlay II, la juridiction et le jugement qui lui compétaient dans la cité, et de présider dans la régalie, comme aussi d’en relever tous les fruits et émoluments. En 1372, la cité admit Hugues et ses neveux Louis et Henri comme gardiens, et en 1386, Philippe le Hardi et Marguerite sa femme promirent de la défendre contre ses ennemis, excepté contre le roi des Français.

L’empereur Frédéric III étant venu à Besançon en 1442, pendant l’épiscopat de Quentin Ménart, confirma tous les priviléges de la cité. Six ans après, un nouvel incendie détruisit encore le chapitre ; le feu se répandit avec une si grande violence, que toutes les maisons jusqu’au moulin de Tarragnoz, furent réduites en cendres. La peste se déclara peu de temps après avec une telle intensité, qu’au dire d’un de nos historiens, « ceux qui en étaient atteints n’avaient d’autre espé » rance dans leur mal que de s’en voir bientôt délivrés » par une prompte mort[13]. »

La guerre civile vint encore désoler cette cité ; le 14 décembre 1450, la populace, sous prétexte de demander compte aux gouverneurs d’une somme qu’ils avaient exigée pour les nécessités publiques, se jette sur leurs maisons, qu’elle pille, et oblige plus de soixante des principaux citoyens à sortir de la ville à la hâte pour sauver leur vie.

Philippe le Bon, duc de Bourgogne, envoya Thiébaud de Neuchatel pour rétablir les gouverneurs. La ville, reconnaissante, conclut avec ce duc, en 1451, un traité de gardienneté, et lui fit part de sa juridiction et de ses revenus pour l’engager par son propre intérêt à la protéger.

En 1454, le feu consuma quarante-deux maisons dans la rue de Chartres, et la porte de Battant et tous les bâtiments qui y attenaient furent détruits. La veille de ce désastre, la rue Saint-Paul avait été également dévastée par le feu.

En 1476, Charles le Téméraire vint à Besançon et jura de lui garder ses franchises. Après la mort funeste de ce prince devant Nancy, la Bourgogne ayant été envahie par les armées de Louis XI, Besançon, qui résista d’abord à Craon, fut forcé de céder à d’Amboise et de reconnaître le roi de France pour gardien. Louis XI lui accorda des immunités et rechercha son amitié ; Charles VIII y convoqua les états du comté ; Louis XII lui fit de magnifiques présents ; l’empereur Maximilien y établit son conseil et en fit sa place d'armes contre la France; enfin, Philippe le Beau, duc d'Autriche, et son fils Charles, depuis empereur, s’engagèrent en 1502 à garder et défendre les citoyens de Besançon, leurs droits, coutumes et franchises[14].

Dès le XVe siècle, on voit les bourgeois réunis en compagnies armées se livrer à des jeux militaires. « Voulant avoir déduit et passe-temps louable, et faire service au pays, » ils vont à des jours fixes et plusieurs fois l’an, sur un terrain destiné à cet usage, tirer de l’arc et de l’arbalète, armes qui furent remplacées plus tard par l’arquebuse et la couleuvrine. L’adresse était récompensée par des prix[15], et mieux encore par l’honneur d’être salué Roi et d’en garder le titre jusqu’à ce qu’un plus habile l’eût détrôné. De sages règlements maintenaient l’ordre et la discipline parmi les Confrères. Leur chef jouissait d’honneurs et de franchises propres à entretenir l’émulation.

Le premier dimanche de mai ramenait la fête du tir de l’oiseau, autrefois appelé Papegay. Le vainqueur, proclamé Roi, entrait immédiatement dans l’exercice de sa puissance souveraine. Etait-on assez heureux pour abattre l’oiseau doré trois ans consécutifs, on était Empereur, et l’on ajoutait aux premières prérogatives l’exemption du logement des gens de guerre, et l’exemption non moins précieuse des droits d’entrée pour une certaine quantité de vin. Nous ne parlons pas des ovations et des promenades triomphales des vainqueurs, partout précédés de l’oiseau martyrisé, partout suivis d’une foule de populaire ébahi, naïves réjouissances du bon vieux temps.

Le dernier costume des chevaliers de l’arquebuse consistait en un habit écarlate à brandebourgs en or et à boutons de même, marqués de deux fusils en sautoir. Ils avaient la brette au côté, et sur la tête un petit tricorne à ganse d’or, qui ne dépassait pas les ailes de pigeon du guerrier poudré. Telle fut la dernière expression de cette héroïque institution de la chevalerie en France, qui jetait encore un si grand éclat sur la province au commencement du XVIe siècle ! Charles-Quint ayant été nommé, en 1519, empereur d’Allemagne, Besançon dut de nouveaux avantages à sa bienveillance. Ce grand prince, voulant s’attacher les citoyens, confirma, en 1530, tous les priviléges dont ils jouissaient et leur accorda le droit de battre monnaie[16]. Les armes de la ville étaient d’or à une aigle éployée de sable ; Charles-Quint voulut y ajouter les siennes : ce sont les deux colonnes que l’aigle soutient dans ses serres ; il lui donna aussi sa devise : Plût à Dieu ! qui est encore celle des Bisontins. Les citoyens, reconnaissant de tant d’affection, érigèrent un monument au prince qui les avaient comblés de tant de bienfaits. Claude Lhuillier, sculpteur et fondeur bisontin, trop peu connu, fut chargé de couler en bronze une statue colossale de l’empereur. Charles-Quint était représenté assis sur l’aigle impériale, tenant de la main droite l’épée et de l’autre le globe. Cette statue, l’un des plus beaux monuments de la ville, élevée par la piété des citoyens libres, a été détruite pendant les troubles révolutionnaires.

La prédication de la réforme occasionna dans la province des troubles auxquels Besançon ne put échapper. Le fameux Théodore de Bèze y avait fait de nombreux sectateurs aux opinions nouvelles. Sur les plaintes de l’archevêque Claude de la Baume, ils furent bannis de la ville en 1573. Le 21 juin 1575, les réformés cherchèrent à y pénétrer ; mais l’alarme se répandit aussitôt de quartier en quartier, on courut aux armes, et le comte de Vergy, ce gouverneur si cher à la province, et dont Gollut a dit qu’il fut autant sae, accort, valeureux et doux au peuple qu’autre quelconque gouverneur qu’ait eu la Bourgogne, secondé par l’archevêque, se porta à la rencontre des assaillants, qui s’étaient avancés jusqu’à l’entrée du pont Battant, avec quelques pièces de canon. Un engagement eut lieu, et les protestants, peu nombreux, furent obligés de se retirer en désordre.

Une fête fut instituée en commémoration de cette victoire, et la croix placée sur le pont de Battant sert encore à la rappeler.

En 1595, Henri IV, à la tête d’une puissante armée, se présenta sous les murs de Besançon ; mais moyennant une somme de 30 000 livres, le roi signa, de son camp de Saint-Vit, un traité par lequel il promit que l’armée française n’approcherait pas la ville de plus près de quatre lieues.

Quelques mois auparavant, un chef de bande lorrain, Tremblecourt, après avoir ravagé toute la partie de la province située entre la Saône et l’Ognon, s’était montré devant cette cité ; mais l’arrivée de l’amirante de Castille, qui venait d’Italie, l’avait obligé de se retirer.

Les premières années du XVIIe siècle furent signalées dans Besançon par le séjour qu’y firent le duc de Nevers, le prince de Condé, le prince de Vaudemont, le prince et la princesse de Lorraine, le prince et la princesse d’Orange, et d’autres grands seigneurs de France et d’Allemagne. Cette cité, par son abondance et par sa beauté, faisait les délices de tous les étrangers. Mais, sur la fin de l’année 1628, la peste commença à y faire de grands ravages. « C’était[17] une compassion » que de voir cette malheureuse ville pendant que » le fléau de Dieu s’appesantissait sur elle : les maisons » y étaient abandonnées, les rues désertes, et ce » n’était partout qu’une affreuse et vaste solitude. » La peste ne fut que l’avant-coureur des malheurs qui désolèrent cette ville pendant la guerre de dix ans (1635-45) ; cependant elle résista, quoique agitée par des troubles domestiques qui lui donnèrent de vives alarmes.

En 1654, Besançon fut cédé par l’empereur au roi d’Espagne, en échange de Frankedal. Ce traité, ratifié par la diète de Ratisbonne, ne fut point accepté par les magistrats, qui voulaient prendre les précautions nécessaires pour conserver les immunités de la ville.

La mort de l’empereur Ferdinand III et l’élection de Léopold suspendirent les négociations. Après avoir rendu au père ce qu’on lui devait par de magnifiques funérailles, on fit éclater par des réjouissances la joie que l’élection du fils à l’empire donnait à toute la cité[18].

Le 18 septembre 1664, le marquis de Castel-Rodrigo arriva à Besançon pour en prendre possession au nom du roi d’Espagne[19]. À cette occasion, la ville témoigna son contentement par des fêtes splendides[20] ; on jeta au peuple un grand nombre de piéces d’or et d’argent, qui portaient d’un côté l’effigie de Philippe IV, et de l’autre celle de la ville avec cette inscription : Magno sub rege libera Vesontio. Les droits de la cité furent conservés, et sa juridiction augmentée de cent villages ; mais le roi nomma cinq sénateurs qui révisaient les sentences des juges municipaux.

Mal soutenue par le roi d’Espagne, son protecteur, cette ville ne put résister longtemps aux forces de la France. Deux fois attaquée en quelques années, deux fois soumise, elle succomba, après une résistance héroïque, sous les armes de Louis XIV[21]. Ce puissant monarque y fit son entrée solennelle le 22 mai 1674 ; l’archevêque Antoine-Pierre de Grammont vint recevoir ce prince à la porte de la cathédrale, et lui adressa ces paroles : « Sire, dans le temps que nous succombions sous » l’effort de vos armes, nous admirions vos vertus. » Nous allons louer Dieu des prospérités dont il » continue de combler votre règne, et lui rendre » grâces de ce que, si sa providence nous a destinés » à rester sous la domination de Votre Majesté, elle » nous a donné au plus grand de tous les rois. »

Besançon était moins alors une grande ville qu’une campagne riante et commode ; on fauchait, on labourait dans son enceinte. Le clos de l’abbaye Saint-Paul, qui s’étendait de la Munitionnaire au jardin de l’hôpital Saint-Louis, présentait un espace désert, bordé seulement par les maisons des hommes de l’abbaye ; Chamars était comme aujourd’hui sans habitations. La rue Saint-Vincent n’offrait que de rares maisons entourés de champs et de jardins ; la rue des Granges se composait, ainsi que l’indique son nom, de fermes isolées, et dans la Grande-Rue un vaste champ régnait de l’église Saint-Maurice à la tour Saint-Quentin. Le plan de Besançon, levé en 1629 et placé aujourd’hui dans une des salles de la mairie, ne montre que des grands espaces vides. Pélisson, qui suivait Louis XIV lors de la conquête, dit que les habitations y sont accompagnées, pour la plupart, de parterres, de jardins et de petits bois[22].

C’est depuis la conquête que cette cité a pris cet aspect de grandeur et de prospérité qui l’a mise au rang des premières villes du royaume.

Louis XIV fit abattre ses anciennes murailles pour construire les remparts, plantés d’arbres, qui forment en tout temps une promenade agréable et solitaire ; il fit détruire la partie haute du chapitre, où se trouvait l’église Saint-Etienne, pour y élever, sous la direction de Vauban, des fortifications destinées moins à mettre la ville à l’abri d’ennemis étrangers, qu’à maintenir les habitants, qui avaient manifesté leur répugnance à changer de domination. Les débris des maisons canoniales et des églises furent employés à combler les caves et à niveler les rues, de manière à en faire disparaître la trace, et les pierres tirées des nouveaux fossés de la citadelle, taillés dans le roc, servirent à recharger toute la pente de la montagne, qui s’est peu à peu recouverte de verdure.

On bâtit des casernes ; Charmars fut fermé d’une double enceinte ; on construisit les quais ; l’entrée du pont de Battant fut décorée d’un arc de triomphe à la gloire de Louis XIV, et la ville repeuplée vit bientôt renaître son commerce et sa splendeur.

Depuis la fin du XIIIe siècle, Besançon jouissait d’une organisation municipale[23] qui n’avait éprouvé presque aucune variation[24]. La ville était partagée en sept quartiers ou bannières[25], qui s’assemblaient le 24 juin, jour de la fête de saint Jean-Baptiste, pour procéder aux élections. Tous les citoyens avaient droit de suffrage, chaque bannière nommait quatre notables, qui faisaient en tout vingt-huit ; ceux-ci élisaient quatorze magistrat, qui sous le titre de gouverneurs administraient la cité pendant un an ; ils ne pouvaient être réélus qu’après un intervalle d’au moins une année. Les vingt-huit formaient le conseil ; leurs fonctions ne duraient également qu’une année ; mais il y avait des circonstances importantes où l’on convoquait ceux de l’année précédente ; les assemblées auxquelles ils assistaient étaient annoncées plusieurs jours à l’avance, ainsi que les objets qui devraient y être mis en délibération. Les décisions qui y étaient prises étaient censées l’expression de la volonté de la totalité des citoyens ; aussi disait-on ; le peuple a été convoqué, le peuple a décidé. Les gouverneurs étaient en même temps juges ; mais ils ne connaissaient des procès criminels que réunis aux vingt-huit.

Louis XIV supprima cette forme de gouvernement, établit un bailliage auquel il donna les attributions judiciaires, et créa un corps de magistrats pour administrer la ville, qui jusqu’en 1789 a été régie à peu près comme les autres villes françaises.

Au mois de mai 1676, on transféra de Dole à Besançon le siége du parlement, l’un des plus anciens de la France, puisqu’il existait déjà sous les premiers comtes de Bourgogne. Dans l’orgine, ce parlement suivait la cour du prince, qui y siégeait toujours ; ensuite il fut assemblé pendant des temps limités et en différentes villes ; Dole, Salins, Gray, Baume, Arbois, Pesmes et Besançon l’avaient successivement possédé[26]. En 1691, Besançon devint le siége de l’université qui, créée à Dole par Philippe le Bon, avait répandu pendant tout le XVIe siècle un vif éclat. Transférée dans la capitale de la Franche-Comté, cette école y attira une foule de jeunes étrangers, particulièrement des Suisses et des Allemands des provinces rhénanes. Elle se composait des facultés de théologie, de droit et de médecine, qui toutes ont eu d’illustres professeurs. Celle de théologie s’honore de noms du savant abbé Bullet et de l’abbé Jacques, la faculté de droit des Courvoisier et des Grappe, et celle de médecine des Billerey, des Athalin, des France, des Rougnon, des Tourtelle, dont la réputation durera autant que le souvenir de l’ancienne université[27].

Besançon possède maintenant une faculté des lettres et une faculté des sciences, qui attirent un grand nombre d’élèves de toutes les parties de la province.

L’histoire de Besançon n’offre aucun événement remarquable pendant le XVIIIe siècle. Mais, à l’abri des invasions étrangères, cette ville employa toute son activité à s’agrandir ; la rue Saint-Vincent s’accrut d’édifices remarquables par leur régularité et leur élégance ; c’est de cette époque que datent les rues de la Préfecture, du Perron et la rue Neuve ; tous les autres quartiers de la ville reçurent de nouveaux embellissements, les rues étroites furent élargies, et les habitations mal construites remplacées par d’autres plus commodes et plus élégantes.

La ville de Besançon a conservé le titre de CAPITALE de la province jusqu’en 1790, époque à laquelle elle est devenue, par suite de la nouvelle division territoriale, le chef-lieu du département du Doubs.

Pendant la révolution, cette cité eut aussi des moments difficiles ; agitée par l’esprit de liberté qui se fit sentir alors si universellement, elle n’eut cependant point à déplorer les excès qui ont affligé la plupart des autres grandes villes.

Assiégé en 1814 par les puissances alliées, Besançon soutint avec courage un long blocus[28] ; depuis cet événement, sa tranquillité n’a été troublée que par les révolutions de 1830 et de 1848, qui ont causé pendant plusieurs jours une vive agitation parmi ses habitants.

Nous donnerons dans des articles séparés la description de Besançon, de ses fortifications, de ses monuments échappés à la fureur des barbares et aux ravages des nombreux incendies qui l’ont affligé à

diverses époques, de ses églises, etc.
DESCRIPTION



La position géographique de Besançon est au 47° 13’45 de latitude, 3° 42’30 de longitude au méridien de Paris ; son sol est élevé de 242 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette ville, située dans un vaste amphithéâtre et divisée en deux parties par la rivière du Doubs, est bâtie sur les débris de plusieurs cités. On y trouve des ruines et différents rez-de-chaussée ; son sol, exhaussé d’environ 7 à 8 mètres, est riche en antiquités ; dans quelque endroit qu’on le fouille, la bèche met au jour des médailles romaines, des amphores, des lacrymatoires, des fragments de poterie et des débris somptueux. Des constructions récentes ont mis à découvert des ruines de temples, de bains ou d’édifices publics, des chapiteaux d’un beau travail, des colonnes, des fragments de statues ; et il n’est pas un seul quartier où l’on n’ait rencontré des pavés de mosaïque, les uns d’une élégante simplicité, les autres entourés de dessins variés. Besançon renferme des monuments qui appartiennent à l'époque gallo-romaine et au moyen-âge et qui attestent son antique splendeur. Sa position a été décrite par César avec autant de précision que de fidélité[29]. Sa longueur, depuis le pied du rocher sur lequel la citadelle est assise jusqu'au fort Griffon, est de 1,700 mètres, et sa largeur de 1,300.

Très peuplée pour son étendue, cette ville est for animée. Placée sur les limites de la Suisse, entre l'Alsace, la Bourgogne et la route du Midi, le canal du Rhin au Rhône, qui traverse ses murs, rend ses relations commerciales nombreuses et actives. Un de nos plus habiles ingénieurs, M. Parandier, a tracé le plan du chemin de fer qui aujourd'hui réunit Besançon à l'Océan par Dijon et Paris, à l'Allemagne par Mulhouse, à la Méditerranée par Lyon.

Charque jour, du reste, apporte un changement notable dans l'aspect de la cité, car chaque jour le mouvement des affaires s'y multiplie, et l'on peut prévoir le temps où une nouvelle voie de fer directe de Gray en Suisse, par Morteau et Pontarlier, lui donnera le plus grande importance sous le point de vue commercial comme sous le point de vue militaire.

Ses quais, qui règnent le long du Doubs depuis l'hôpital du Saint-Esprit jusqu'aux Cordeliers, ont été exécutés sur la fin du XVIIe siècle. Leur étendue, leur régularité symétrique, ont quelque chose d’imposant pour le voyageur. On y jouit, d’un côté sur Chaudanne et Rosemont, et de l’autre sur les Chaprais, d’admirables points de vue. Si l’on exécutait du côté de Battant les quais que les besoins du commerce réclament, cette partie de la cité deviendrait enfin digne de l’autre et rendrait ce quartier, intéressant par sa population industrieuse, digne de fixer l’attention des étrangers.

Les quais ne sont point l’œuvre de Vauban. On voit sur un plan du 16 juillet 1688 préparé par cet habile ingénieur, qu’ils devraient être remplacés par des remparts tout à fait semblables à ceux du surplus de l’enceinte fortifiée. Ce fut pendant que Vauban était occupé loin de Besançon, que les magistrats et la population, désolés de voir enlever à l’emplacement restreint de la cité une si large zone de terrain, exécutèrent, de concert avec l’entrepreneur des fortifications, et avec une rapidité extraordinaire, les constructions actuelles.

De retour, Vauban, furieux, fit exécuter militairement l’entrepreneur, qu’il accusa de traîtrise envers le service du roi. Le parlement, mécontent de voir mépriser sa juridiction, n’osa cependant pas s’opposer à cette sentence expéditive.

Les fortifications, la citadelle d’un côté, le fort Griffon de l’autre, présentent un aspect imposant. Les montagnes qui environnent la ville sont en partie couvertes de vignes ou de bois.

Besançon est coupé par soixante-dix-huit rues[30] traversées journellement et dans toutes les directions par une population d’au moins quarante-cinq mille individus. Sa partie nord-ouest, sur la rive droite du Doubs, en compte trois principales, les rues de Battant, d’Arènes et de Charmont, toutes trop étroites pour le roulement commode des nombreuses voitures qui y circulent.

Sa partie sud-est, plus considérable, est percée par quatre rues principales, longues et parallèles, la rue Neuve, la rue Saint-Vincent, la Grande-Rue et la rue des Granges, qui la traversent entiérement et auxquelles aboutissent les rues transversales. Ces rues ne pourront jamais avoir d’alignement régulier. Les seules rues droites sont les rues Neuve, du Perron, Sainte-Anne, de la Préfecture, Moncey et Saint-Pierre. Ces deux dernières, qui viennent d’être ouvertes, sont ornées de trottoirs et de magnifiques maisons à trois étages garnis de balcons. La prolongation de la rue Neuve jusqu’à la porte de Notre- Dame concourt aux embellissements qui s’exécutent dans cette ville par les soins de l’administration municipale.

Besançon est le siége d’un archevêché, qui a pour suffragants les évêchés de Strasbourg, Metz, Verdun, Belley, Saint-Dié et Nancy. Avant 1790, on comptait dans son enceinte trente-une églises ou chapelles ; il y en a beaucoup moins aujourd’hui.

Les réformés de la confession de Genève y ont un temple, et les israélites une synagogue.

C’est le chef-lieu de la 7e division militaire, et celui de la préfecture du Doubs. Besançon possède une cour impériale, un tribunal de première instance, deux tribunaux de paix, une chambre et un tribunal de commerce, une direction et une recette générale des contributions, une direction des contributions indirectes, une direction des douanes, une conservation des eaux et forêts, une succursale de la Banque de France, une caisse d’épargne, un mont-de-piété, dont le produit appartient à l’hôpital ; deux hospices, dont un sert de maison de correction et de refuge pour les pauvres invalides ; deux salles d’asile, un bureau de bienfaisance, une société pour l’extinction de la mendicité, une salle de spectacle, un muséum d’histoire naturelle, un musée de tableaux, un cabinet d’archéologie, une école de dessin, une bibliothèque publique, une académie universitaire, un lycée, l’institution libre de Saint-François-Xavier, un grand séminaire, une école préparatoire de médecine, une société académique des sciences, arts et belles-lettres, une société d’agriculture et arts, une société d’émulation, une société des amis des arts, une école municipale de géométrie pratique appliquée aux arts, deux écoles normales, dix-neuf écoles primaires, deux institutions de sourds-muets. Il existe à Besançon une école d’artillerie, un arsenal de construction, de magnifiques et vastes casernes, un établissement pour l’éclairage par le gaz, sept portes principales, trois ponts, douze places publiques, quatorze fontaines alimentées par les eaux des sources d’Arcier, et deux mille trois cents maisons, toutes en pierres de taille, à un, deux et trois étages, qui en font une des villes les mieux bâties de

France.
FORTIFICATIONS.



La citadelle remplace le camp romain et la forteresse espagnole. Le rocher sur lequel elle est bâtie s’élève de 130 mètres au-dessus de la rivière qui baigne ses escarpements latéraux. On y arrive du côté de la ville par une large rampe plantée d’arbres. La première enceinte est séparée de la colline par des fossés excavés dans le roc. Ces premières fortifications, les plus modernes, sont, comme presque tout le reste, de Vauban. Vient ensuite un escarpement extrêmement rapide, limité par une dernière enceinte qui, d’après l’opinion des officiers du génie, conserve dans ses formes des traces de construction espagnole. Elle entoure la citadelle proprement dite, où l’on entre après avoir traversé quatre ponts-levis. L’intérieur, triste et sévère, renferme des cours, des casernes, des magasins, des moulins à manége, de vastes citernes, un puits taillé dans le roc vif à 132 mètres de profondeur, un petit arsenal complet d’artillerie avec salles d’armes, de nombreuses casemates, des abris de tous genres, divers bâtiments et une chapelle, sous le vocable de saint Étienne, dont on admire le pavé en marbre de couleurs variées. Les parties latérales sont flanquées de murs auxquels on a donné une grande élévation dans le but d’empêcher que l’intérieur de la citadelle ne soit vu des hauteurs voisines. Au sommet de ces murs on à pratiqué un chemin de ronde : c’est là que tout d’abord on conduit l’étranger, car d’une part il plonge dans la forteresse, et de l’autre sur la ville et les riantes campagnes qui l’entourent. Dans l’un de ces chemins de ronde, l’on montre la guérite d’où, suivant une tradition fabuleuse, un capucin aurait abattu d’un coup de coulevrine le cheval que montait Louis XIV, venu à Chaudanne pour encourager les assiégeants.

La partie postérieure de la citadelle se compose de batteries échelonnées que l’on regarde comme un chef-d’œuvre de l’art, et qui, dans ces derniers temps, ont encore reçu d’importantes améliorations. Une sortie débouche sur le pont du Secours, aujourd’hui en ruine.

La citadelle, fortifiée autant par la nature que par l’art, est généralement regardée comme inabordable ; les constructions que Vauban y fit furent si dispendieuses, que le roi, dit-on, lui demanda si les murs en étaient d’or.

Elle est dominée par deux montagnes : Chaudanne et Bregille. Sur la première s’élève un fort terminé en 1846, et qui a coûté 630,000 francs. Il est construit sur l’emplacement d’un fortin élevé, de 1791 à 1796, par l’ingénieur d’Arçon. La seconde est couronnée par une forteresse importante qui a coûté vingt années de travail, et 1,200,000 francs : elle mérite d’être vue. Sur la plate-forme, revêtue d’asphalte, qui couvre la caserne, on rencontre un pluviomètre dont les résultats combinés avec ceux d’un second instrument établi à une centaine de mètres plus bas, dans une place d’armes de la citadelle, enrichiront, sans doute, le recueil des observations météorologiques de la contrée.

Au-dessous de Bregille, un petit fortin (Beauregard).

Derrière la citadelle, deux autres fortins, liés par un chemin couvert, protégent les abords de la forteresse. Les invasions de 1814 et 1815 en ont fait reconnaître l’importance.

Au dedans de la ville, le fort Griffon, ainsi appelé du nom de lingémieur qui l’a fait construire en 1595[31], s’appuie contre l’enceinte de la place, qu’il domine, et dont il semble indépendant.

L’aspect général des fortifications présente un développement bastionné, dont le plan varie suivant les lieux. La rivière du Doubs baigne en partie le pied des murailles.

Besançon est considéré, avec raison, comme une place du premier ordre. Des travaux récents ont mis son enceinte à l’abri de toute surprise, et un siége en règle saurait à peine de quel côté l’aborder. Il faudrait se rendre maître de Chaudanne et de Bregille avant d’entreprendre l’attaque de la citadelle. Par leur résistance propre, par leur éloignement, par la rivière, la ville et les montagnes qui les séparent, on peut considérer que cette première entreprise offrirait de grandes difficultés. Une fois surmontées, il faudrait transporter le siége devant la citadelle, où l’on rencontrerait certainement une résistance presque invincible. Ce fort ne peut être assailli que d’un seul côté ; et l’attaque, gênée par un terrain étroit, ne pourrait ni multiplier ses batteries ni surtout enfiler par le ricochet les forces qui lui seraient opposées. Le canon de Bregille et de Chaudanne, alors occupés par l’ennemi, nuirait, il est vrai, beaucoup aux défenseurs ; mais il n’arriverait point à détruire ce formidable appareil de demi-lunes et de remparts se couvrant les uns les autres, dont l’attaque devrait triompher.

Pour assaillir la ville du côté de Battant, trois siéges seraient encore nécessaires ; il faudrait d’abord s’emparer du fort Bregille, à cause du fort Beauregard, qui prendrait sur les travaux de l’ennemi des revers redoutables. D’ailleurs, la couronne de Battant, traitée en apparence avec une certaine négligence, est cependant empreinte du génie de Vauban, et l’attaque rencontrerait de sérieuses difficultés, non-seulement dans la résistance des fortifications, mais dans le sol lui-même. Le roc vif paraissant sur les glacis, les cheminements exigeraient des transports de terre longs et pénibles, et une descente souterraine de fossés serait impossible.

Quant à Chamars, Chaudanne et Battant le mettent dans un rentrant, et son attaque est impraticable avant la chute de ces deux points ; l’ennemi, d’ailleurs, serait obligé de marcher sur un terrain en contre-pente, circonstance défavorable ; et non seulement le canon de la place, mais encore celui de la citadelle, viendrait l’inquiéter et ralentir ses progrès. Il faudrait aussi exécuter un passage de rivière, et enfin, maître de Chamars, l’assiégeant aurait encore à combattre l’inondation et à franchir une seconde enceinte.

Cet aperçu rapide montre que si Besançon n’est point imprenable, son siége demanderait du moins un grand déploiement de forces, et beaucoup de temps.

Au point de vue stratégique, Besançon offre une grande importance ; il est la seule place de la frontière de l’est, le magasin général des munitions de guerre et de bouche de l’armée qui agira dans cette partie.

La citadelle était à peine terminée qu’elle fut convertie en prison d’Etat. On y a enfermé d’abord les chanoines qui, malgré le concordat, continuaient de lutter pour le maintien des anciens priviléges de l’insigne chapitre ; puis les personnes suspectes (mot élastique dont le pouvoir a de tout temps abusé). Parmi ces nouveaux prisonniers, les femmes étaient en aussi grand nombre que les hommes. Il en mourut plusieurs qui furent enterrés dans le cimetière de Saint-Jean-Baptiste (1700-1710) ; mais le registre des décès n’indique point leurs noms, en sorte qu’il est impossible de deviner à quelle classe de la société elles appartenaient. L’humble vicaire qui tenait le registre se borne à constater qu’une prisonnière de la citadelle a été inhumée tel jour. Dans le courant du XVIIIe siècle, il n’y eut guère d’enfermés à la citadelle que des jeunes gens de famille sur la demande de leurs parents, ou des parlementaires coupables de lutter trop obstinément contre les volontés ministérielles. La révolution avait adopté, à l’égard de ceux qu’elle regardait comme ses ennemis, un système qui la dispensait de les enfermer dans des châteaux forts ; mais après la chute des échafauds de la Terreur, on se contentera de mettre en réclusion les hommes jugés dangereux. Ce fut ainsi que, sous le Directoire, le marquis de Maribon-Montaut, ex-conventionnel, s’étant compromis par ses déclamations furieuses, fut envoyé à la citadelle, d’où il ne sortit que par une loi d’amnistie. Plus tard, sous le Consulat, on y enferma les matelots anglais tombés dans les mains de nos corsaires, plus les Croates qui refusaient de prendre du service dans nos armées. M. de Bourmont, qui s’était distingué parmi les généraux vendéens, devenu suspect au pouvoir, ayant été ar-rêté après l’explosion de la machine infernale, fut enfermé à la citadelle ; il parvint à s’échapper en 1805, et peu de temps après accepta, dans les armées impériales, un grade qu’il avait refusé jusqu’allors. Après la Restauration, nommé général commandant la 6e division, il eut sous ses ordres cette même citadelle où il avait été prisonnier plusieurs années ; et ce ne fut pas une des moindres singularités de sa vie, si pleine de surprises et d’aventures, mais que nous n’avons pas la prétention de raconter.

Après 1815, la citadelle vit pour la dernière fois, du moins nous l’espérons, des détenus politiques : c’étaient M. Hernoux, maire de Dijon pendant les cent-jours, le premier président de la cour impériale de cette ville, etc. ; le général Marchand, accusé d’avoir ouvert les portes de Grenoble à Bonaparte échappé de l’île d’Elbe, mais qui fut honorablement acquitté sur la plaidoirie de l’avocat Curasson, connu par son dévouement à la royauté ; et enfin le général Radet, chargé par l’empereur d’arrêter le pape Pie VII, mais qui s’était acquitté de cette triste mission avec des égards dont le souverain pontife lui témoigna sa satisfaction.

Aujourd’hui, la citadelle n’est plus qu’un

pénitencier militaire.
MONUMENTS ANCIENS.



De tous les anciens monuments qui décoraient Besançon, il ne reste plus que l’arc de triomphe, appelé Porte-Noire, et quelques vestiges de l’aqueduc d’Arcier. Mais nous pensons qu’il n’est pas sans intérêt de rappeler ceux qui faisaient jadis l’ornement de cette ville.


Arc de triomphe.

L’arc de triophe, autrefois Porte-de-Mars, et qui, noirci par le temps, reçut dès le commencement du VIIe siècle[32] la dénomination de Porte-Noire, est placé entre deux lignes de bâtiments, de sorte que l’on peut pas l’examiner sous toutes ses faces. Au moyen âge, son grand arc fut rétréci par des constructions dans lesquelles on avait incrusté les figures grossières des quatres évangélistes ; et sa partie supérieure surmontée d’un bâtiment qui servait de grenier à blé aux chanoines de Saint-Jean et de logement aux clercs du chapitre. Au milieu de ces masures, ce beau monument était comme perdu ; mais en 1820 elles ont disparu, et la partie gauche de l’arc, qui avait le plus souffert, a été entièrement reconstruite par les soins de M. l’architecte Marnotte.

Lors de cette restauration, on a découvert, en démolissant un revêtement en maçonnerie, que la face qui regarde la métropole était décorée dans le même genre que la face opposée. On y a retrouvé les Renommées qui surmontent l’archivolte ; mais le parement des sculptures était tellement altéré par un incendie qui au moyen âge avait éclaté dans la tour que l’on a été obligé de les recouvrir. Une des Renommées a été dessinée avec soin et le dessin en a été déposé au musée de la ville.

On ne sait rien de positif sur l’époque de la construction de ce monument ; les savant l’ont attribué, les uns à Aurélien, les autres à Julien, quelques-uns à Virginius Rufus, vainqueur de Vindex, ceux-ci à Crispus, ceux-là à Marc-Aurèle. Ils prouvent tous leurs hypothèses avec beaucoup d’érudition, et expliquent chacun à leur manière les figures qu’on y remarque[33].

Ce n’est point ici le lieu d’examiner leurs sentiments et les raisons dont ils les appuient. Nous nous bornerons à donner une description exacte des figures et à appeler l'attention des antiquaires sur la belle proportion de sa majestueuse arcade et la richesse de l'ornementation, l'un des signes caractéristiques des monuments du IIIe siècle.

«L'arc de triomphe se compose[34] d'une seule arcade de 5 mètres 60 centimètres de largeur, haute d'environ 10 mètres, et ouverte du sud-est au nord-ouest. Les flancs sont engagés, l'un dans une partie archiépiscopal, l'autre dans une maison particulière.

» Le soubassement est à moitié sous terre par suite des exhaussements du sol.

» Chaque façade était ornée de huit colonnes formant deux étages. Chaque colonne est entièrement couverte, les unes de rinceaux, les autres de figures représentant des jeux et des fêtes.

» L'archivolte n'est qu'un long enroulement de dieux marins. Cette partie, fort bien traitée, semble appartenir au même ciseau que les sculptures de la colonne Trajane.

» Les Renommées portent d'une main des palmes, de l'autre des guirlandes suspendues à la console de l'arc. Ces figures sont élégantes. Leurs extrémités ont beaucoup de finesse. » Entre les colonnes de l'étage inférieur sont des images de dieux groupées avec une rare magnificence.

» Une partie, récemment découverte et moins endommagée que les autres, présente un piédestal dont le dé est orné d'un bas-relief où l'on voit une ville assise. Sur le piédestal est une Hébé avec un aigle. Les draperies de la déesse, soulevées par le vent, se développent au-dessus de sa tête, de manière à cacher et en même temps à décorer la partie inférieure d'une espèce de corne d'abondance placée debout, et qui sert de console pour porter un dieu d'un ordre plus important, peut-être un Jupiter. Cette dernière figure est encore noyée dans la maçonnerie de la maison voisine ; mais l'explication est donnée par le groupe du revers de la même pile. Celui-ci est entièrement découvert, mais il est usé. Le piédestal a été brisé. La déesse qui fait pendant à l'Hébé est entièrement drapée; les attributs sont effacés. La console placée au-dessus de la tête porte un dieu dans une attitude pleine de mouvement et couvert d'une large coquille disposée comme un dessus de niche.

» Les groupes de l'autre pile sont, ou détruits, ou encore noyés dans la maçonnerie du palais archiépiscopal.

» Entre les colonnes de l'étage supérieur on voit, au-dessus de chacun des groupes de dieux, une figure colossale, peut-être le dieu Mars, appuyé d’une main sur une lance, tandis que de l’autre il tient une épée entourée de son baudrier[35].

» Les six bas-reliefs placés sous l’arcade représentent :

» À gauche, en regardant la ville :

» Bas-relief supérieur. Un soldat bat en retraite en se défendant vigoureusement ; il porte un casque romain et un bouclier dont la forme est un hexagone allongé. À ses pieds est un blessé vêtu comme les peuples barbares du nord de l’Europe.

» Bas-relief du milieu. Sous la porte d’une ville, un soldat armé d’une lance se retourne comme pour défier l’ennemi. Que ses cheveux soient chassés par le vent, ou liés derrière la tête, la coiffure rappelle un peu celle des femmes.

» En dedans des murs, on voit un homme enveloppé d’un manteau et dont l’attitude semble inspirer une extrême confiance.

» On n’a plus qu’une moitié de la porte, qui est cintré à l’extrados comme à l’intrados ; mais on remarque une pelte[36] placée pour ornement sur les reins de la voussure.

» Bas-relief inférieur. Au centre un personnage entièrement drapé, à l’exception des jambes, porte sur la tête une couronne ou les attributs d’une ville. Cet ornement, fort effacé, est d’un diamètre égal à peu près au tiers de la tête. Le personnage, vu de face, est debout, les bras pendants. À sa droite, est un groupe dont on voit encore un homme également debout, nu, les mains derrière le dos. La figure du milieu semble intercéder pour les captifs auprès d’un personnage qui devait occuper la gauche du bas-relief.

» À droite, en regardant la ville :

» Bas-relief supérieur. Il représente un combat de fantassins. Un des groupes est plus élevé que l’autre, dont le seul personnage conservé, qui est tout à fait sur le premier plan et vu de dos, a les jambes entièrement cachées par le cadre. Ce guerrier est nu, à l’exception des épaules, qui sont légèrement drapées. Il a un bouclier ovale.

» Bas-relief du milieu. On y reconnait un combat de cavalerie.

» Bas-relief inférieur. Chaque angle de ce bas-relief est occupé par un captif assis, les mains derrière le dos, et gardé par un légionnaire debout, vêtu d’une cotte d’armes. Le captif de droite, presque couché à terre, pourrait être une femme ; l’autre est un homme aux formes athlétiques. Le milieu du tableau manque.

» Chacun de ces bas-reliefs est séparé des autres par un bandeau évidé, orné intérieurement d’armures. On y voit des boucles hexagones, ronds et ovales assez bien conservés. Au centre d’un bandeau sont même des boucliers sacrés, des haches, des glaives, des cottes d’armes. Sur d’autres frises, on voit encore des boucliers et d’autres attributs guerriers. »

Tel est l’arc-de-triomphe, le dernier probablement que le goût des arts du peuple romain ait inspiré, ait élevé dans les Gaules.


AQUEDUC D’ARCIER

Cet aqueduc, construit sur la fin du règne de Marc-Aurèle[37], a été ruiné en partie vers l’an 451[38].

Après avoir suivi pendant douze kilomètres toutes les sinuosités de la dernière chaîne du Lomont, et traversé le rocher de la Porte-Taillée, ce canal aboutissait, au-dessous de Porte-Noire, à un vaste bassin de figure ovale, couvert d’une voûte soutenue par des colonnes[39], d’où ces eaux étaient distribuées dans toute la ville pour les usages habituels et surtout pour les bains.

Cet aqueduc est une preuve bien frappante des soins que les Romains apportaient à la construction de tous leurs ouvrages. Il existait encore il y a quelques années, depuis la source d’Arcier jusqu’au moulin de la Cana ; plus loin, il avait disparu, soit par des défrichements, soit par les efforts du temps.

Les vestiges des conduites dans l’intérieur de Besançon se retrouvent dans tous les quartiers, surtout près du Chapitre et dans l’enceinte de la place Saint- Quentin ; on en a remarqué également à la rue Saint-Paul, à Battant, à la rue des Granges près de la maison des Annonciades, et dans l’ancien terrain des Capucins vis-à-vis l’hôpital Saint-Jacques.

Ce canal, construit en maçonnerie de moellons sans parement extérieur, avait dans œuvre un mètre vingt centimètres de haut sur quatre-vingt-cinq centimètres de large. On peut en voir une section sur le palier du grand escalier qui conduit au musée archéologique[40].

Blaise Jaquot, jurisconsulte de Besançon, a composé sur l’aqueduc d’Arcier un poëme latin, inséré dans le Vesontio, I, p.123.


porte taillée

La Porte-Taillée, à l’entrée du faubourg de Rivotte, a été ainsi appelée parce que les Romains, sur la fin du règne de Marc-Aurèle, firent tailler le rocher pour donner passage au canal qui amenait les eaux d’Arcier.

Sous Louis XIV, cette ouverture fut agrandie pour y faire passer la nouvelle route de la Suisse, qui, jusqu’à cette époque, avait suivi le sommet de la montagne et aboutissait à une porte dite de Varesco, qu’a remplacée celle du Pont-du-Secours.

En 1715, M. le Guerchois, intendant de la Franche-Comté, fit placer au-dessus de la Porte-Taillée l’inscription suivante, qui a été détruite pendant la révolution :

HANC VIAM

EXCAVATA RUPE

JULIUS CÆSAR[41]

APERUIT,

LUDOVICUS MAGNUS

AMPLIAVIT ET ORNAVIT.

REGNANTE LUDOVICO XV,

CAMILLO DE HOLSTEIN PRÆTORE,

PETRO HECT. LE GUERCHOIS

REGIO APUD SEQUANOS FRÆFECTO.

ANNO M. D. CC. XV.

De nos jours, on y a fait de nouveaux travaux d’élargissement, afin de faciliter le passage des voitures chargées de bois de construction ; mais, par suite de ces changements, cette porte a perdu sous le rapport pittoresque ce qu’elle a gagné sous celui

de l’utilité.
arènes.

L’inscription


ROMÆ ET AUGUSTO

NILIACI MILITES[42]

trouvée parmi les ruines de l’ancienne église de Sainte-Madeleine[43], prouve que les Bisontins furent redevables à Auguste de leur ampithéâtre, qui a subsisté jusque dans le Ve siècle, où il fut détruit par les Barbares qui ruinèrent la ville.

Placé à l’extrémité de la rue d’Arènes, il s’étendait jusqu’au delà du fossé qui entoure actuellement le bastion ; sa largeur était de 120 pas, ce qui suppose une longueur bien plus considérable, attendu la forme ovale que les Romains donnaient aux amphithéâtres. D’après ce qu’en a dit le P. Prost dans son Histoire inédite de Besançon, on peut juger qu’il ne le cédait point à celui de Nîmes.

« Lorsque, dit-il, Louis XIV fit faire les nouvelles » fortifications, on creusa le fossé du côté de la rue » d’Arènes, et alors on vit sortir comme du sein du » rocher cinq ou six arcades du premier ordre de cet » amphithéâtre. Les piliers étaient faits de pierres d’une grosseur extraordinaire, presque aussi polies que le marbre, et qui n’étaient liées par aucun ciment. Le mur extérieur de l’amphithéâtre, épais de six pieds, était construit de pierres carrées d’environ huit pouces de hauteur sur quatre de largeur. De ce mur au premier rang des arcades, il y avait six pieds, et du premier rang des arcades au second, il y en avait quinze. Chaque arcade avait vingt pieds de largeur, et chaque ordre avait cent vingt arcades dans son circuit, en y comprenant les portes, dont la principale était la porte de Troyes. Le circuit extérieur de l’amphithéâtre était de cinq cent quatre pas, et le circuit intérieur de trois cent soixante.

» On ne saurait assez déplorer ce que la rigueur du temps ou la fureur des barbares nous a enlevé dans ce monument. Nous n’aurions peut-être rien au monde de plus grand et de plus superbe[44]


CAPITOLE

Le Capitole, où se tenaient les assemblées des décemvirs, des décurions, et où se rendait la justice, était placé au-dessous du Forum[45],

probablement entre la place Saint-Quentin et la rue des Martelots.

forum

Le Forum, qui subsistait encore dans le XIIe siècle était le lieu où s’assemblait le peuple pour régler ses intérêts. De forme elliptique, il s’étendait de la Porte-Noire à la rue Ronchaux, comprenant à droite et à gauche tous ces terrains qu’occupent aujourd’hui des constructions d’un genre bien différent. Une partie de cet édifice se voit au coin de la place Saint-Jean, dans la cave de la maison habitée par les frères de Marie. Ces restes consistent en un stylobate formé d’un revêtement en grandes dalles posées sur champ, appuyées contre un massif de maçonnerie et portant sur un socle orné d’une belle moulure. Ce stylobate servait à porter la colonnade des portiques qui servaient d’enceinte. La piété s’empara la première du Forum. Il s’y forma d’abord une église[46], et successivement un cimetière, un presbytère, des maisons canoniales, auxquelles furent ajoutées ensuite beaucoup d’autres bâtiments.


temples.

On sait combien les Romains avaient multipliés leurs dieux ; de la capitale de l’empire ces divinités passsèrent dans les provinces, où de magnifiques édifices furent élevés en leur honneur. Besançon en possédait plusieurs.

Le plus important, auquel on avait donné le nom de Panthéon, était placé au sommet de la montagne que couvre la citadelle. Une preuve de sa magnificence, c’est qu’on en fit graver la figure pour servir de sceau à la ville, avec cette légende : Sigillum secretum civitatis Bisuntinæ.

Il y avait encore un temple sur la place Labourée, un autre sur l’emplacement du Refuge, un quatrième près des Cordeliers ; un, dédié à Jupiter, bordait et décorait le Forum du côté de la rue du Clos ; enfin on conjecture qu’il en existait un très vaste dans l’emplacement de la maison Papillon, sur le bord de la rue romaine, à 25 mètres environ en arrière de la Grande-Rue, où l’on a découvert des colonnes, des marbres, des moulures de toute espèce et de grandes surfaces de béton.


rue romaine.

La grande rue romaine conduisait en ligne droite du pont de Battant au pied de la citadelle, en passant sous l’arc de triomphe. Cette rue, pavée de matériaux gigantesques et bordée de trottoirs, était digne

du peuple romain et de l’antique capitale séquanaise[47].

bains.

Les Romains, faisant un usage fréquent des bains, les multiplièrent presque à l’infini ; tous se distinguaient par l’élégance et la propreté, mais le marbre, le porphyre, le jaspe, étaient prodigués pour les bains publics.

Les plus vastes s’étendaient de la place Saint-Quentin jusqu’à la rue Ronchaux, où l’on a construit une glacière. Des vestiges d’autres bains ont été retrouvés sur plusieurs points de la ville, notamment près de la place Labourée, à la rue Sainte-Anne, à la rue Moncey et au Clos-Saint-Paul.


tour de saint-quentin.

L’antique tour de Saint-Quentin, qui n’était pas le castellum aquarum distribuant les eaux dans les divers quartiers de la ville, mais le réservoir des Thermes voisins, était placée à l’angle de la rue Ronchaux. Elle a été démolie il y a quelques années et remplacée par une maison très élevée qui appartient à M. l’architecte Edouard Vieille.

Cette tour avait donné son nom à une ou plutôt à deux maisons nobles qui se sont confondues par des alliances dès le milieu du XIIIe siècle. Guillaume, archevêque de Besançon en 1092, était de cette illustre famille. Ses armes étaient d’or à la bande de gueules au franc contour d’azur ; et sa devise : Toujours ferme

la tour.

arc de triomphe érigé a louis XIV.

Ce monument, élevé en 1690, était placé à l’entrée du pont de Battant, du côté de la Grande-Rue.

Le rez-de-chaussée était composé de trois portiques ; celui du milieu, destiné au passage des voitures, pouvait avoir 4 mètres de largeur sur 10 d’élévation, et formait une espèce d’attique sans aucun ornement ; les deux autres, moins larges, carrés et ornés de trophées militaires, étaient accompagnés de quatre colonnes doriques placées sur un socle.

Trois fenêtres doubles et six colonnes d’ordre ionique décoraient l’étage ; la fenêtre du milieu était couverte d’un front triangulaire, et les deux autres d’un demi-cercle. Ce monument devait être couronné par la statue équestre de Louis XIV ; mais ce projet n’a pu être réalisé : l’arc de triomphe a été démoli en

1776.
monuments religieux



Nous avons dit, dans le Précis, que Besançon possédait, avant la révolution, trente-une églises existantes, et nous donnerons ensuite la nomenclature de celles qui ont été supprimées.


métropole

L'église Saint-Jean, entourée de constructions, à moitié enfouie dans le sol du côté de la citadelle, malgré les réparations qu'on y a faites depuis quelques années, est à peine aperçue du dehors. Sans être remarquable par sa grande étendue, ou par son unité, ou par sa magnificence, Saint-Jean paraîtra toujours aux hommes de goût et d'instruction une des plus précieuses églises de France, soit à cause de son aspect général, soit à cause des types variés dont elle offre le modèle. On aime à y retrouver cette forme basilicale, importante parce qu'elle se rattache aux premiers temples chrétiens, puisque ce nom lui-même sert à désigner nos églises. On aime à y retrouver les indications certaines d’une

grande antiquité, et, plus heureux que tant d’autres monuments, celui-ci possède dans un livre authentique, dans le Bréviaire bisontin, la preuve des faits que démontrent d’abord les pierres elles-mêmes. Trois âges distincts se trahissent dès le premier instant à l’œil de l’observateur les XIe siècle et XIIe siècle, le XIIIe siècle, et enfin le XVIIIe siècle. Le monument lui-même se divise en trois parties aussi distinctes par leur forme que par les époques qu’elles rappellent : l’abside principale qui constitue le chœur des chanoines, le corps de l’église, et la seconde abside ou chapelle du Saint-Suaire.

Les hommes de l’art ont remarqué que le monument est en grande partie construit avec des pierres provenant d’édifices ruinés de l’époque romaine, pendant laquelle on exploita d’excellentes carrières actuellement abandonnées. Ces pierres, d’une grande résistance, ont soutenu les efforts du temps, tandis que d’autres édifices d’une date plus récente, bâtis avec des matériaux extraits de carrières différentes, sont maintenant détruits.

Quelques historiens ont prétendu faire remonter à l’an 54 de l’ère chrétienne les premières constructions élevées sur l’emplacement occupé par la métropole ; mais nos premiers évêques ayant souffert le martyre, il est difficile d’admettre qu’on ait pu onger, avant la fin du IIIe siècle, à élever un temple chrétien à Besançon.

La première église construite sur l’emplacement de Saint-Jean demanda promptement des réparations, que l’évêque Léonce fit exécuter. Elle fut incendiée en 732 avec la ville, par les Sarrasins. Bernouin la releva, la pourvut de vases et d’ornements, décora d’or et de pierreries son principal autel, dans lequel il enferma de précieuses reliques.

En 811, l’empereur Charlemagne lui légua deux tables, l’une d’or et l’autre d’argent, qui furent longtemps conservées dans le trésor de la cathédrale[48].

En 1031, Hugues Ier fit d’importantes réparations, à cette église, et il en célébra de nouveau la dédicace le 9 des calendes d’octobre (11 septembre). Il l’enrichit aussi des vases sacrés, des ornements et des livres nécessaires.

En 1148, « l’église ayant été renouvelée par l’archevêque Humbert, le pape Eugène III en fit lui-même la dédicace le 3 des nones de mai (5 mai), en souvenir de la résurrection de Notre Seigneur et en l’honneur de la sainte Vierge. Plusieurs archevêques et évêques assistèrent à cette cérémonie.» (Bréviaire bisontin.)

Vers la fin du XIIe siècle, Saint-Jean fut encore en partie incendié. Amédée Ier fit réparer son église et consulta le pape pour savoir s’il devait la consacrer de nouveau. La réponse d’Innocent III est précieuse, parce qu’elle explique l’étendue et la nature du désastre. « Quoique, dit-il, la charpente ait été » brûlée, et que la table de l'autel ait été brisée à » l'une de ses extrémités, les murs étant restés » debout, et la table de l'autel n'ayant été ni remuée » ni fortement endommagée, une nouvelle consécration » n'est pas nécessaire.»

La voûte en pierre qui existe encore remonte à l'année 1237.

Telle est, en peu de lignes, l'histoire monumentale de la métropole de Besançon; voilà ce que l'on sait de plus certain sur les catastrophes qu'elle a souffertes, et sur les soins dont elle a été l'objet. Nous devrons, plus tard, ajouter à ces premiers traits quelques détails sur des faits d'une nature différente; mais il nous a paru nécessaire de poser en tête de cette note un premier fil qui nous conduisit avec certitude dans l'étude toujours un peu conjecturale des dates différentes présentées par les différents types architectoniques.

L'abside principale, celle où est situé le chœur des chanoines et le maître-autel, doit attirer d'abord notre attention. L'étage inférieur y rappelle, ainsi que dans le reste de l'église, le XIe siècle, reconnaissable au plein cintre de ses arcatures, à la sculpture large et profondément refouillée des chapiteaux, et à quelques détails qui n’échapperont point à l’œil du connaisseur. L’étage supérieur, d’un style léger, d’une forme ogivale, dénote le XIIIe siècle; les feuilles des chapiteaux révèlent la même époque, époque que les renseignements historiques cités précédemment désignent, en effet, comme celle où furent construites toutes les voûtes de l’église. Le chœur est la partie la plus intéressante du monument ; l’art s’y montre moins simple et plus hardi que dans le reste de l’édifice ; il y déploie une pompe en rapport avec la solennité du lieu, et c’est là seulement que l’on rencontre quelques-uns de ces ornements si prodigués dans d’autres églises du moyen âge, si rares dans la cathédrale de Besançon. Sa décoration extérieure mérite d’être examinée, et l’on y voit plusieurs sculptures, formant culs-de-lampe, qui ne sont pas sans beauté. On devra également admirer l’art avec lequel l’architecte a su relier la construction supérieure à l’étage inférieur.

La grande nef, d’une hauteur de 26 mètres sous voûte, 66 de longueur totale et 25 de largeur dans œuvre, se divise, comme le chœur, en deux étages parfaitement distincts. L’étage inférieur offre le caractère architectonique de l’époque romano-bizantine, au moment de la transition qui allait conduire au style ogival. Les arcatures affectent encore la forme du plein cintre; mais les piliers sont déjà accompagnés de colonnettes prêtes à s'élancer jusqu'aux voûtes, et à les couvrir de leur nervures gothiques. On eut, en effet, peu de chose à faire au moment où l’on construisit les voûtes au XIIIe siècle pour relier, dans le système de cette époque, les deux architectures l’une à l’autre. Toutefois, dans cette partie de l’église, le XIe siècle ne s’est point arrêté à la naissance des voûtes, et l’on remarque au-dessus de la corniche, en arrière de la galerie formée par de longues et sveltes colonnettes supportant des arceaux de forme ogivale, deux arcatures superposées. Leur forme en plein cintre, ainsi que l’appareillage des pierres, leur donne la même date que celle des arcatures de la grande nef. Quant au deuxième étage de ces baies, il paraît d’une époque plus récente. La maçonnerie en est négligée, et leur disposition semble calculée, non sur celle des arceaux inférieurs, mais sur la courbure des lunettes ogivales. On devra remarquer, dans cette partie de l’édifice, le soin avec lequel les chapiteaux sont travaillés, et surtout la variété de leur forme.

On signale comme une singularité les bases, semblables à des chapiteaux renversés, des colonnettes qui forment la galerie supérieure. Cette méthode appartient au XIIe siècle, et M. de Caumont suppose que ces colonnettes proviennent des restes d’une construction de cette époque.

C’est certainement ici le lieu de parler d’une opinion émise par un architecte de la ville[49].

S'appuyant sur le texte du Bréviaire bisontin, qui mentionne la restauration exécutée dans le XIe siècle par Hugues Ier, il admet qu’une partie notable de l’édifice élevé par Bernouin au IXe siècle fut alors conservée, et que l’on doit faire remonter à cette époque la partie bizantine de l’abside, le premier étage de la grande nef, ainsi que les baies à plein cintre qui la surmontent : « Car, dit-il, les maçonneries intérieures d’un édifice ne craignent pas l’action du temps, et la restauration faite par Hugues Ier vers le milieu du XIe siècle ne dut concerner que les combles et l’abside où est le maître-autel, seules parties qui, après deux siècles, pouvaient tomber de vétusté, l’une à cause des pluies du sud-ouest, l’autre à cause de la nature des matériaux. L’inspection des lieux confirme cette observation. On reconnaît encore la partie de l’abside qui appartient à cette époque. On la distingue des précédentes parce que les lignes ne règnent pas ensemble, que l’abside vient s’appliquer contre deux anciens piliers sans aucun art, et que les formes, sinon le sentiment des détails, ont déjà changé. Les fenêtres sont à plein cintre, et reposent sur des groupes de colonnes détachées dont les chapiteaux sont ornés de figures. Le profil des bases porte encore le cachet des siècles antérieurs, mais déjà celui des archivoltes est plus tourmenté. »

Quant à la rénovation du XIe siècle par Humbert, il l’interprète en admettant que l’archevêque fit alors appliquer contre les anciennes colonnes les groupes de colonnettes que l’on y remarque aujourd’hui, et qu’il fit également reprendre les bases en sous-œuvre pour leur donner « un profil composé des mêmes subdivisions, mais plus minces, plus saillantes et galbées selon le goût du temps ; quatre piliers présentent encore les anciennes bases.

» Lorsque, ajoute-t-il, on fit l’application des colonnettes, la saillie des chapiteaux était un obstacle que l’on surmonta d’une manière plus singulière que gracieuse. On rompit sur ce point l’aplomb des colonnettes, et au moyen d’un coude on les porta plus en avant, de sorte que la partie supérieure est en encorbellement sur la partie inférieure.

» Les nefs latérales, dit-il ailleurs, n’ont conservé pour tout ornement contemporain de Bernouin, qu’un très joli appareil de petits moellons parementés et jointoyés avec un art remarquable, et dont on voit des parties à découvert dans la façade extérieure du côté de l’archevêché. Ces matériaux proviennent d’édifices gallo-romains. »

La seconde abside, ou chapelle du Saint-Suaire, forme un contraste remarquable avec le reste de l’édifice. Les lignes générales sont ici brusquement interrompues, et l’on a appliqué sans hésitation à un vieux monument, où règnent la simplicité et la grandeur, une chapelle dessinée et ornée dans le style prétentieux et tourmenté du XVIIIe siècle. La richesse des marbres, la profusion des dorures, le nombre des tableaux, le mérite de plusieurs, et enfin quelques procédés adroits pour ménager une transition impossible à réaliser complètement, contribuent cependant à rendre moins choquant cet étrange anachronisme.

Ces deux absides occupant les deux extrémités du temple, ces deux autels qui se répondent, cette absence d’un espace considérable perdu pour le culte et servant d’entrée à l’église, ne sont pas non plus sans originalité ou sans grandeur. Sous ces voûtes sombres et antiques, aux reflets de la verrière qui ne livre au temple qu’une lumière douteuse, on aime à retrouver la présence continuelle du sanctuaire, on se plaît à se voir enfermé dans cette basilique sans issue : un défaut peut-être, une disposition rendue nécessaire par l’inclinaison du terrain, semblent devenir ainsi un calcul de l’art, une combinaison pieuse.

Les chapelles[50] de la nef latérale gauche, dont l'ornementation rappelle les XVe siècle et XVIe siècle, n'offrent pas, sans doute, l'exemple d'un caractère architectonique savant et pur; cependant elles ne sont ni sans élégance ni sans richesse[51].

Celle de la Vierge, dont la voûte est ornée de rosaces et de caissons formés par des nervures bien accentuées, et dont le portique, soutenu par des colonnes cannelées en pierre de Sampans, est d’un bel effet dans sa forme, et dans la diversité des tons de pierre. Dans cette chapelle est exposée à la vénération des fidèles une image miraculeuse de la Vierge, dont l’histoire mérite de trouver place ici.

Claude Ménestrier, antiquaire et numismate franc-comtois, étant devenu bibliothécaire du cardinal Fr. Barberini, fut chargé par ce prélat de faire des voyages en France, dans les Pays-Bas et en Espagne, pour y recueillir des antiquités et des objets d’art. Comme il retournait à Rome par mer, en 1632, il fut assailli, à une petite distance de Marseille, par une tempête qui mit en danger de périr le vaisseau qu’il montait. Le patron déclara que le seul moyen d’éviter le naufrage était de jeter à la mer tous les effets des passagers; les tableaux et autres objets précieux de Ménestrier subirent le sort commun; une image de la sainte Vierge fut seule préservée. De retour à Rome, il l’envoya à Besançon pour y être

[52] conservée en souvenir du danger auquel il venait d’échapper. Placée d’abord dans l’église des Jacobins, elle fut ensuite transférée à la cathédrale, et ce tableau est encore désigné sous le nom de Notre-Dame des Jacobins.

Après avoir jeté ainsi un coup d’œil général sur l’église de Saint-Jean, nous allons reprendre son histoire, et, pour plus de simplicité, nous suivrons l’ordre chronologique.

1455. Jean Chevroz, de Poligny, évêque de Tournai, donne au chapitre de Saint-Jean une statuette de vermeil représentant cet apôtre ; elle était, dit-on, d’un beau caractère.

1462. Quentin Ménard fait présent à la cathédrale d’ornements précieux, et des premières orgues qui y aient été placées.

1469. Pierre Grenier, de Besançon, chanoine et archidiacre de Luxeuil, donne une chaire à prêcher en pierre blanche artistement travaillée. Sous le pontificat de Mgr le cardinal de Rohan, elle a été remplacée par une chaire en bois appropriée aux usages modernes ; mais l’ancienne chaire s’harmonise mieux avec la vieille cathédrale, et les amis des arts ont vu avec plaisir son rétablissement. Un souvenir précieux s’y rattache d’ailleurs, car la tradition veut que saint François de Sales ait fait entendre à Besançon, du haut de cette tribune sacrée, la parole de Dieu. Nous devons dire cependant qu’il n’en est point fait mention dans ses lettres, où l’on trouve au contraire, qu’ayant été invité par les magistrats de Salins à y venir prêcher le carême, l’archevêque Ferdinand de Rye lui en refusa l'autorisation.

1475. Le duc de Bourgogne Charles le Téméraire vient à Besançon; il est reçu par le clergé de la métropole et visite l'église.

1530. Le 30 juin, Jean Carondelet[53], archevêque de Palerme et haut-doyen du chapitre de Besançon, envoie de Flandre deux ornements complets de velours cramoisi à fleurs d’or, dont les bandes et orfrois brodés en or représentaient l'histoire de saint Jean l’Evangéliste, et celle de saint Etienne. Ferri Carondelet, son frère, chanoine archidiacre de Besançon et abbé de Montbenoît, conseiller de l'empereur Charles-Quint et son ambassadeur à Rome, étant mort en 1528, Jean Carondelet lui fit élever un tombeau de marbre. Ce prélat y est représenté revêtu de ses habits pontificaux, la tête coiffée d'une mitre, appuyée sur la main gauche, et tenant un livre de la main droite. Sous le tombeau est le cadavre, sculpté sur pierre tendre, rongé des vers, ainsi qu'on en voit dans plusieurs monuments du

moyen âge.
Un marbre blanc porte cette inscription :

d. ferrico carondeleto, archidiac.
majori ecclesiæ archiep. bisunt.,
abb. commend. b. m. montis benedicti
in comitatu burgundiæ ,
præposito furnen. apud flandros
caroli v, imp., f. aug. consiliario
et suæ majestatis oratori
et commissario in curia romana.
d. j. carondeletus, arch. panhormitanus,
cancellarius perpetuus flandriæ,
ejusdemq. imp. consiliorum
belgicorum præses primarius,
sua impensa translatis ossibus
in hoc sacellum,
ab ipso ferrico prius constructum,
hoc monumentum fratri bene merito,
cui in dicta abbatia successit,
posuit ac dedicavit.
obiit anno mdxxvii, die xxvii junii,
et ætatis suæ ann. lv.

Ce tombeau, placé d’abord dans la chapelle des Carondelet, à Saint-Etienne, puis, lors de la démolition de cette cathédrale, transféré à Saint-Jean, a échappé au vandalisme révolutionnaire. Relégué dans un passage obscur, où il a été longtemps oublié, il vient d’être restauré par ordre de son Em. Mgr le Cardinal Mathieu, et replacé dans la chapelle du Saint-Suaire, au devant de l’autel dédié à saint Etienne.

1549. Jean Carondelet fait construire, dans le chœur, de belles formes en noyer, dont les sculptures représentaient la suite de nos évêques.

1674. A la démolition de l’église de SaintEtienne[54], les restes des comtes de Bourgogne furent transportés à Saint-Jean et déposés au milieu de la nef principale, sous une large tombe, décorée de cette inscription :

palatinorum burgundionum
comitum aliorumque regii sanguinis
pretiosi cineres
ex basilica s. stephani
anno domin. mdclxxiv diruta,
ubi per sex retro sæcula delituerant,
in hanc s. joannis metropolim
solemni ritu eodem anno translati,
sub hoc tumulo
quiescunt[55].


La métropole étant devenue, en 1790, une paroisse, on fit enlever, avec toutes les pierres tumulaires, celle des comtes de Bourgogne, qui était un obstacle à la circulation. Ainsi disparut la dernière trace de ces comtes, dont l’existence se rattache à l’époque où la province puisa dans une noble indépendance le beau nom qu’elle porte.

Lors de la démolition de Saint-Etienne, on avait également transporté à Saint-Jean le saint suaire, qui a disparu dans la tourmente révolutionnaire. Deux fois par an, à Pâques et à l’Ascension, on accourait de tous les points de la province pour contempler cette relique vénérable. C’était des balcons que l’on voit encore à la tour du clocher qu’elle était exposée à la dévotion des pèlerins.

1678. Le sanctuaire de Saint-Jean, bâti sur le plan de celui de Saint-Clément à Rome, était placé sur une chapelle souterraine appelée Confession, souvenir certain des anciennes cryptes où étaient conservées, dans la primitive Eglise, les reliques des saints. La vénération des fidèles avait, dans les anciens, abrité sous les voûtes de cette Confession les restes de saint Ferréol, de saint Ferjeux, de saint Epiphane et de saint Isidore. Plusieurs marches conduisaient à l’autel, qui était fort élevé; mais cette disposition avait l’inconvénient de rétrécir le chœur, de l’obscurcir et de dérober le célébrant à la vue des fidèles. Tels furent les motifs qui déterminèrent, en 1678, le chapitre à abaisser le sanctuaire, et à le rendre de plain pied avec le chœur. Il est néanmoins regrettable que des raisons de convenance aient fait disparaître ces anciennes formes, auxquelles on attacheraient tant de prix aujourd'hui.

1683. Le 16 juin, Louis XIV visita la cathédrale, et fut reçu à la porte de l’église par le chapitre, revêtu de chapes, ayant à sa tête l’achevêque, qui présenta à Sa Majesté la grande croix d’or à baiser. Deux jours après, le roi et la reine vinrent visiter le saint suaire.

Antoine de Grammont, archevêque, a donné à l’église l’ostensoir d’or où l’on exposait le saint Sacrement, et a contribué à l’ornement du sanctuaire. Il a également laissé à son église différentes éditions des livres qu’il a fait imprimer, tant pour le service divin que pour l’instruction de son diocèse. 1711. Le 23 décembre, François-Joseph de Grammont consacra le grand autel, après qu’on y eut incrusté un marbre creusé en forme de rose, placé autrefois de la même manière sur l’autel de Saint-Etienne, où il recouvrait des reliques déposées en 1148 par le pape Eugène III. Ce marbre[56], d’un travail assez remarquable, porte l’inscription suivante:

hoc signum præstat populis cœlestia regna.

Par un usage singulier, conservé longtemps dans l’église métropolitaine, le jeudi saint, après le lavement des autels, on versait seize pintes de vin rouge dans ce marbre en les bénissant ; chaque chanoine en buvait quelques gouttes, et le reste était livré au peuple.

Ce marbre est resté sur l’autel de Saint-Jean jusqu’au moment où l’administration de la province ayant accepté, en 1790, un projet d’embellissement pour l’église, on reconstruisit l’autel sur un autre plan, et la rose de marbre fut incrustée dans le mur au milieu des stalles des chanoines.

1729. Le 25 février, eut lieu la chute de l’ancien clocher, qui s’écroula avec un bruit épouvantable, et écrasa une partie des voûtes de l’église. On assure qu’un chanoine, qui se trouvait alors dans l’église, fut transporté, par la violence de la pression exercée sur l’air, à une grande distance du côté du maître-autel.

Le chapitre s’occupa promptement de réparer ce désastre, et dès l’année 1731, il fit commencer les travaux. En 1735, le clocher actuel, le portail et la chapelle du Saint-Suaire étaient achevés. La cathédrale possédait alors une série de cloches graduées entre elles, et produisant un effet très imposant. Aujourd’hui, l’on n’y en compte plus que cinq, dont la principale pèse 8,200 et la seconde 5,200 livres.

La chapelle du Saint-Suaire fut construite avec luxe, dans le style de l’époque ; on n’y épargna ni les peintures, ni le marbre, ni le cuivre, ni l’or. Le tableau de l’autel, représentant la résurrection de Notre Seigneur, passe pour le chef-d’œuvre de Carle Vanloo ; les autres, où sont figurées différentes scènes de la Passion, sont dus aux pinceaux de Natoire et de Detroie. Près du portail, on remarque la mort de Saphire, par Sébastien del Piombo, et en face le fameux tableau de fra Bartolomeo, l’ami de Raphaël. Ce chef-d’œuvre, admiré par tous les connaisseurs, fut acheté par Jean Carondelet, qui fit ajouter, par un élève de Raphaël, la figure du magistrat[57] représenté à genoux sur le devant du tableau. Les autres personnages sont la Vierge tenant l’enfant Jésus ; elle est dans une nue et entourée d’anges d’une merveilleuse beauté. Au bas du tableau, saint Bernard, saint Antoine, saint Jean-Baptiste et saint Sébastien.

1790. Saint-Jean subit différentes modifications ; la plus importante, et la plus regrettable peut-être, c’est celle qui fit disparaître le jubé depuis lequel, dans les grandes fêtes, on venait lire l’épître et l’évangile. Ces sortes de tribunes causent quelquefois dans les églises un encombrement incommode, elles nuisent aussi quelquefois à l’effet général de l’édifice ; mais, quand elles sont antiques, quand elles sont belles, il est à désirer qu’elles soient conservées. C’est aussi en 1790, que l’on revêtit Saint-Jean d’une couleur jaune-pâle, sous laquelle disparut la teinte séculaire du vieux monument ; on y avait figuré des assises de pierres de taille du plus mauvais goût.

À cette époque, furent également enlevés les stalles données par Carondelet, le mausolée en bronze de Guillaume de la Tour[58], archevêque de Besançon, mort en 1268, l’aigle fait par Pierre Masson, l’un des plus habiles fondeurs de France, et le trésor fut dispersé. Deux objets d’un grand prix disparurent alors : un livre des évangiles et un missel du XIe siècle. L’un et l’autre étaient portés, avec pompe, dans toutes les processions et cérémonies publiques. Le livre des évangiles, dont Chiflet nous a donné une description et un dessin[59], était orné d’un côté de lames d’argent et de plaques en nacre de perles. Des figures émaillées entouraient une plaque d’ivoire au milieu de laquelle Jésus-Christ était représenté debout sur une espèce d’estrade, la main appuyée sur la tête d’un empereur et d’une impératrice[60]

Le missel du XIe siècle venait de Hugues I, qui l’avait donné au chapitre en 1040. Il était de format grand in-4o, entièrement écrit sur peau de vélin; sa couverture de bois était entourée d’une peau et ornée, d’un côté, de feuilles d’argent ciselées. Des cristaux ou pierres précieuses en marquaient les angles et le milieu. Rendue au culte, l’église de Saint-Jean demeura dans le plus grand délabrement jusqu’à l’épiscopat du cardinal de Rohan, qui, plein de goût, plein de dévouement pour son église, n’épargna ni les démarches, ni les travaux, ni les dons particuliers, pour lui rendre quelque dignité. Il fit disparaître le ridicule badigeonnage à refends figurés qui couvrait les murs, les piliers et même les colonnettes en pierre polie ; il fit élever un maître-autel nouveau, le surmonta d’un dais magnifique, changea le trône épiscopal, obtint de la munificence de S. M. Charles X des ornements précieux, et surtout les vitraux de couleur, qui, substitués aux anciennes fenêtres, donnèrent à la cathédrale une majesté, un recueillement que l’on admire aujourd’hui.

Le maitre-autel, dans le style moderne, et, par cette raison, peu d’accord avec le reste de l’édifice, a été construit d’après les dessins de M. Alavoine. Les deux anges adorateurs qui en ornent les extrémités sont de Luc Breton, artiste bisontin, qui ne jouit pas de toute la réputation qu’il mérite[61]. Ces anges, exécutés sur la demande d’un citoyen nommé Thiébaud, dont le nom se lit sur le socle, pour l’église Saint-Maurice, sa paroisse, n’ont été transportés à la cathédrale qu’en 1790. Le pavé du sanctuaire, composé de marbres de diverses couleurs, représente un Jehovah radieux. Il est dû à la munificence de S. M. Louis-Philippe[62].

Dans la chapelle du Saint-Suaire, à droite est le tombeau du cardinal de Rohan, exécuté par Clésinger père ; ce prélat est représenté à genoux, dans l’attitude de la prière. A gauche est le buste en marbre de Pie VI, par Joseph Pisani, sculpteur d’un talent distingué. Ce buste fut rapporté de Rome par M. Pâris, qui en fit hommage à la métropole. Le piédestal porte cette inscription :

clariss. com. de pressigny pari franc.
sedem occupante
hanc effig. venerab. ss. pontific.
pii vi
eccles. metropol. bisun.
offerebat
p. a. paris
eqv. ref. binsuntinus.
m. dccc. xviii.

La sacristie ne possède rien qui mérite mention, si ce n’est une mitre ornée de pierres, de perles fines et de figures brodées en fort relief, et des ornements sacerdotaux en velours violet avec pierreries fines, don de la maison de Neuchatel-Comté. Mgr Mathieu, Cardinal Archevêque de Besançon, ayant, en 1840, obtenu du gouvernement les fonds nécessaires, des plans d’agrandissement et de reconstruction ont été arrêtés pour l’église de Saint-Jean.

Les travaux ont été commencés du côté de la rue du Chapitre, quelques années après. L’informe toiture en tuiles a été remplacée par une toiture en cuivre. Les bas-côtés, surmontés de balustrades à tour entrecoupées par des contreforts couronnés de clochetons, et lançant contre les voûtes de la grande nef des arcs-boutants, forment autant de compartiments, au centre desquels se détachent les triples fenêtres de chaque travée. L’entablement qui décore le sommet des faces latérales de la grande nef est très remarquable par sa forme et par son beau style.

Elle se compose d’une construction saillante, portée par des talons alternativement contrariés dans leur position. Puis, au-dessus, se détachent, sur une large partie lisse, des corbeaux sculptés et variés dans leur forme.

La restauration de l’ancien cloître est poursuivie avec activité, et la partie qui conduit de l’église au palais archiépiscopal est à peu près achevée. Ces importantes réparations ne laissent rien à envier de ce que l’on a fait de plus beau dans les siècles de ? : rosaces, feuillages, découpures, chapiteaux, figurines, trèfles, etc. Le vieux style s’y trouvera reproduit dans toute sa pureté. Les caveaux placés sous le sanctuaire, où nos archevêques sont inhumés, ont été mieux appropriés à leur destination les sarcophages ont été décemment placés, et l’on a construit plusieurs grands cénotaphes, dans lesquels on a religieusement recueilli les ossements entassés ou épars dans les caveaux. Dans le projet de restauration monumentaire de Saint-Jean, tout l’étage inférieur du grand chœur absidaire sera converti en larges percées ; les deux absides collatérales des bas-côtés seront ouvertes, et les contre-nefs se prolongeront pour régner au pourtour du sanctuaire. Sous cette contre-nef, qui circonscrira le chœur, seront disposées cinq chapelles, dont l’une, celle du centre, plus vaste que les autres sera consacrée à la sainte Vierge. L’arcature inférieure sera ouverte, et une suite de croisées remplacera les cintres actuels. La porte d’entrée sera un porche en saillie architectonisé dans le goût du XVe siècle. Enfin, la base du clocher sera conservée : mais aux parties supérieures sera substituée une tour carrée terminée en plate-forme, rappelant plutôt le faire de la renaissance avancée que le style du moyen âge proprement dit.


sainte-madeleine.

On croit qu'une crypte occupait, dans les temps les plus reculés, la place où s'élève aujourd'hui la Madeleine. Une magnifique église la remplaça plus tard, et le B. Pierre Damiens, qui la vit vert l'an 1060, en a laissé la description. Le chœur des chanoines, placé dans le fond de l’église, s’élevait sur une voûte soutenue par des piliers ornés de feuilles d'acanthe. L’entrée principale, placée sur le côté, dans la rue d’Arènes, était précédée d’un vaste porche que décoraient quatorze statues de grandeur naturelle ; les sept figures à droite représentaient l'ancienne loi, et les autres la nouvelle. Leur forme, ses dorures dont elles étaient enrichies, rappelaient ses statues du portail de Saint-Denis, et faisaient remonter la construction de l’édifice au temps des mérovingiens.

Cette église, détruite et réparée à plusieurs reprises, fut restaurée dans le xie siècle par Hugues Ier, qui subsista jusqu’à l’année 1734. À cette époque, elle avait beaucoup perdu de son ancienne splendeur, et était devenue fort obscure, soit à cause des ravages du temps, soit à cause des arcs-boutants qu’on avait été obligé d’y ajouter pour empêcher sa ruine, soit à cause des chapelles qu’on y avait établies du xiiie siècle au xvie siècle.

Deux tours d’égale hauteur et de forme semblable annoncent de loin cet édifice, dont on doit le plan à l'architecte Nicole, né en 1701 à Besançon, où il est mort en 1784. Le portail s’élève sur un vaste perron, d'où partent deux ordres d’architecture superposés formant plusieurs ressauts, dont la partie centrale est surmontée d’un fronton. Quoique d’un style médiocre, de vastes proportions le rendent remarquable. Le ton sévère de sa décoration ménage d’ailleurs un contraste saisissant; car, à peine les degrés franchis, à peine dans l'église, on s'arrête étonné de son élégance, de la richesse de ses colonnes accouplées, et de la légèreté avec laquelle ses voûtes y prennent un point d'appui. Il y a de l'art dans ce temple, d'heureux effets de perspective s'y multiplient, et sans être d’une grande étendue, il a de la majesté, de l’immensité.

Quelques défauts peuvent être remarqués cependant, et le plus grave est certainement l’interruption introduite dans la série des colonnes pour leur substituer, vers le centre, des piliers de forme carrée. La perspective, l’unité et la simplicité souffrent de cette disposition, qu’on jugea nécessaire pour soutenir le poids du dôme. Le chœur, traité avec art, manquent néanmoins d’espace, et les fenêtres qui éclairent l’église sont en général d’une forme fâcheuse.

Quant aux détails d’exécution, les architectes admirent la solidité de toutes les parties de l’édifice, la fermeté des profils et la perfection de l’appareillage... On cite particulièrement la voûte qui sert à supporter l’orgue; sa hardiesse est en effet extraordinaire, et cet ouvrage parut si étonnant au moment de sa construction, qu’aucun n’ouvrier n’osait procéder au décintrement des plates-bandes. Pour les rassurer, Nicole, alors malade, se fit transporter dans son fauteuil, pour présider à cette opération. La forme générale de ce monument est celle d’une croix latine; et les nefs latérales sont accompagnées d’une suite de petites chapelles où l’on voit les principales circonstances de la Passion, modelées par Clésinger père.

Quelques tableaux méritent d’être mentionnés dans la première chapelle du côté gauche, on remarque saint Claude, archevêque de Besançon, priant pour obtenir du Ciel la résurrection d’un enfant qui lui est présenté par sa mère, peint par Dulin[63], professeur à l’école de Paris. Le martyre de saint Vernier, patron des vignerons, par Jourdain père, professeur à l’école de dessin. Ce tableau, léger de ton et de couleur, pouvant à peine être classé au-dessus d’une esquisse peinte, annonce de la facilité et une connaissance réelle de l’art.

La Madeleine aux pieds de Jésus-Christ, copie d’après Philippe de Champagne, par Mlle Pourcheresse, rend toutes les perfections de ce maître. Dans la chapelle de la Vierge, l’Assomption, œuvre pleine de charme, par Alex. Chazerand. Sainte Philomène, composition gracieuse due à l’habile pinceau de M. Lancrenon.

Enfin, dans la sacristie, une sainte Famille, de Quellinus, remarquable par la fraîcheur du coloris. Le conseiller Bisot, dont on aura l’occasion de reparler[64], a tracé dans la chapelle du Baptistère un ingénieux gnomon qui mérite bien l’attention des connaisseurs. Les fonts baptismaux, en pierre, sont décorés d’un bas-relief qui représente Eve cueillant la pomme. Sur le pilastre à gauche du sanctuaire, une table de marbre blanc rappelle que Mme de Montgenet contribua généreusement à la construction de l’église par le don d’une somme de cent mille francs. Voici l’inscription :

carolæ chevanæ
des daniels
dominæ de montaigu
uxori
josephi de montgenet
in suprema sequanor. curia sen.
quod
exstruendæ
huic basilicæ
centum millia lib. franc.
d. dederit
parochiani
mdcclxxix

L’archevêque Antoine-Pierre de Grammont bénit et posa solennellement la première pierre de la Madeleine le 26 mai 1746. Sa longueur est de 66 mètres et sa largeur de 39; l’architecture intérieure est d’ordre ionique, le portail est d’ordre dorique les deux tours ont été achevées seulement en 1830, sous la direction de M. Painchaux, architecte plein de

zèle, auquel on doit des travaux importants.

ÉGLISES SUCCURSALES

SAINT-PIERRE

L’évêque Eusèbe, qui vivait au IVe siècle, sous le règne de Constance-Chlore, dédia au prince des apôtres une église, où il rassembla les reliques de ses saints prédécesseurs. Cet édifice ayant été ruiné lors de l’invasion des Barbares, en 451, saint Nicet le fit rétablir sur la fin du VIe siècle, et l’on déposa dans le cancel les reliques que des fidèles avaient conservées dans une chapelle souterraine. Cette église était très rapprochée de l’hôtel de ville, et on y descendait par sept degrés. L’église actuelle, élevée sur les plans de l’architecte Bertrand, n’a été achevée qu’en 1784. Sa façade est décorée d’un péristyle de quatre colonnes corinthiennes, qui supportent une terrasse au-dessus de laquelle s’élève une tour carrée, mais sans décoration ; elle a été récemment couronnée d’une lanterne en fer-blanc, de très bon goût, exécutée sur les plans de M. Alph. Delacroix, architecte de la ville. Si l’extérieur de Saint-Pierre laisse à désirer, l’intérieur ne mérite que des éloges; rien n’est plus svelte que sa disposition architectonique. De sa base en croix grecque s’élancent avec grâce quatre colonnes occupant le centre de la nef principale et de leur sommet se projettent en tous sens des arceaux qui viennent reposer sur quatorze pilastres faisant face aux colonnes ; des absides en plein cintre terminent les bras de la croix ; des frises élégantes, dont les guirlandes ont été modelées par Luc Breton, s’appuient avec légèreté sur les lignes d’architraves. Partout on admire la sage combinaison du plan, la simplicité des lignes et le repos qui y préside. Cette église est éclairée par dix-neuf grandes fenêtres placées au-dessus de l’architrave et dans les chapelles.

Le maître-autel, reconstruit il y a quelques années, est en pierre polie du pays. Le tabernacle est surmonté d’un très beau christ en ivoire, d’une grande dimension, qui appartenait autrefois à l’église du séminaire. Le chœur, revêtu de boiseries de chêne habilement sculptées, est décoré d’un groupe en bois représentant saint Pierre et la Religion, et des quatre Evangélistes exécutés, sur les dessins de Dominique Paillot, l’un des meilleurs élèves de Devosges, par le sculpteur Lapret[65]. Deux chapelles latérales sont établies de chaque côté du chœur l’une, dédiée à saint Prothade, est

enrichie d’un tableau peint par Mlle du Deschaux, sœur de M. le marquis de Vaulchier, directeur général des postes avant 1830, après avoir rempli avec distinction d’importantes préfectures, entre autres celle de Strasbourg. La ville de Besançon, représentée sous une forme allégorique, implore l’intercession du saint archevêque, qui, porté sur une nue, prie le Tout-Puissant, et des messagers du ciel répandent l’abondance sur le territoire de la ville. C’est dans cette chapelle que l’on a déposé, en 1783, les reliques trouvées dans le cancel de l’ancienne église, avec cette inscription gravée sur une plaque de cuivre :

in hujus altaris tumulo
jacent ossa circiter xxx corporum
olim in antiq. eccl. s. petri cancello reperta
cum inscriptione sic habet :
sanctorum sepelit cancellus
corpora multa
hac igitur causa non suscipit alia,
deinde ibi jussu illustr. et rever. raymondi
a durfort, arch. bisunt. reposita,
anno mdcclxxxiii.

La chapelle à gauche a été construite aux frais du corps des marchands, sous l’invocation des glorieux martyrs Ferréol et Ferjeux, qui sont représentés célébrant les saints mystères dans une crypte. Ce tableau est de M. de Boulot père, amateur distingué, qui a contribué à entretenir le goût des arts dans notre ville.

La chapelle que l’on doit à la piété de Mmme de Ligneville, de l’illustre maison de la Baume, est encore l’ouvrage de Luc Breton. L’autel ou tombeau en marbre de Vevay sert de piédestal à une croixau pied de laquelle on admire un superbe groupe en pierre de Tonnerre ; deux figures le composent c’est la Vierge soutenant sur ses genoux le corps du Sauveur, où la vérité de l’anatomie est alliée à la noblesse du style. La douleur de la Vierge est profonde, et rend l’idée si bien exprimée par ce verset de Jérémie, gravé en lettres d’or sur le socle :

videte si est dolor sicut dolor meus!

Une balustrade en marbre blanc fermait autrefois son enceinte.

La chapelle en face est décorée d’une statue de la Vierge assise, tenant l’enfant Jésus : c’est un des premiers ouvrages de M. Auguste Clésinger, qui tient un rang distingué parmi les sculpteurs contemporains. La pose de la Vierge est pleine de naturel, et la manière dont elle tient son divin Fils est aussi gracieuse que touchante. On remarque encore dans l’église de Saint-Pierre la résurrection du Lazare. Ce tableau, que l’on voyait autrefois dans l’église des Carmes de l’ancienne observance, est de bonne main. Quelques personnes prétendent que plusieurs membres de la famille des Granvelle y sont représentés.

La confrérie du Saint-Sacrement, établie dans cette église sous l’épiscopat de Gérard d’Athier, en 1399, est la plus ancienne du diocèse et peut-être de la France[66].


saint-maurice.

Cette église était jadis desservie par les PP. de l'Oratoire; on en fait remonter la fondation à saint Sylvestre, qui occupait le siége épiscopal à la fin du IVe siècle. Elle a été reconstruite de 1712 à 1714 par le P. Estienne Dunod, oncle du célèbre historien, et Denis Chandiot, l’un des anciens gouverneurs avant la conquête, qui y employèrent leur fortune[67].

Sa façade se compose de deux ordres d’architecture, et se termine par un fronton circulaire; l’intérieur est d'ordre corinthien, et un transept coupe la nef. Les proportions de l’ensemble sont d’une bonne architecture. Le pourtour du sanctuaire est décoré d’une boiserie provenant de l’abbaye de la Charité, mais elle a été recouverte de dorures et de couleurs qui en cachent toutes les beautés.

C’est dans l’église primitive qu’en 1517 a été baptisé le cardinal de Granvelle. Dans une des chapelles, on voyait la tombe de son oncle, Adrien Perrenot, un peu élevée de terre, avec les armes de sa famille, d’argent à trois bandes de sable, au chef de sable chargé de trois croissants d’argent[68], et l’épitaphe qui suit :

fato immaturo divina clementia subductus
hic jacet venerabilis vir, magister adrianus
perrenot, curatus ecclesle de montmartin.
obiit iv dec. anno mdxix, ætatis xxx,
probitate, litteris et experientia clarus.

Dans la nef du côté de l’évangile, est un marbre noir sur lequel sont écrits en lettres d’or les noms des fondateurs et des bienfaiteurs de l’église. Les chapelles des basses nefs sont ornées d’élégants retables d’autels et d’assez bons tableaux ; le groupe de saints, de Bazin, est d’un bon coloris ; le saint Michel est une copie d’après Michel-Ange. Il y a dans cette église profusion de décors et d’ornements.

La congrégation des filles de service, dont le pieux abbé Busson a été le fondateur et le premier directeur, se propose d’y perpétuer son souvenir par un

modeste monument.

NOTRE-DAME.

L’archevêque Hugues II fit bâtir cette église, en 1083, sur l’emplacement de Saint-Marcellin ; il la dédia à l’illustre martyr saint Vincent, dont il possédait des reliques, et la donna aux religieux de l’ordre de saint Benoît, pour lesquels il fonda une abbaye. Ce prélat mourut avant d’avoir pu terminer les bâtiments. Son successeur, Hugues III, fils de Guillaume le Grand, comte de Bourgogne, les acheva en 1092[69] et donna aux religieux tout le terrain qui s’étend de la rue du Perron à celle de l’Orme-de-Chamars jusqu’à la rivière du Doubs.

La nouvelle église conserva le titre de paroissiale, et fut desservie par un religieux qui prenait le titre de curé de Saint-Marcellin. La tour du clocher était surmontée d’une aiguille très élevée, qui fut renversée, en 1645, par un violent orage dont les effets se firent ressentir dans toute la ville. La tour, restée intacte, a été démolie en grande partie pendant la révolution, et sa base n’offre plus aucune décoration. L’église a subi d’importantes modifications à l’extérieur ; contre la façade est appliqué un portique en pierre polie, de trop petite dimension pour la surface qu’il doit décorer. L’intérieur est à trois nefs voûtées et séparées par des piliers ronds dont les chapiteaux sont inachevés. L’ancien chœur était décoré de stalles sculptées par Galezot ; cet ouvrage, travaillé avec goût, faisait honneur au talent de cet artiste. Le chœur actuel a été exécuté sur les plans de l’architecte Lapret, élève de M. Pàris, et qui s’est montré digne d’un tel maître par la sagesse de ses conceptions. Récemment on a construit, sur les plans de M. Ducat[70], derrière le maître-autel, une chapelle décorée d’une belle statue de la Vierge, en marbre d’Italie, de Gayrard père, donnée par le gouvernement.

Plusieurs artistes bisontins ont concouru généreusement à l’ornementation de cette église ; le tableau de la Vierge est de Jourdain père celui de saint Vincent de Paul, de Flajoulot ; la sainte Philomène, de M. Edouard Baille. Parmi les tableaux plus anciens, deux méritent d’être mentionnés : saint Bruno faisant un acte d’adoration, dont on ne connaît pas l’auteur, et la Vierge avec l'enfant Jésus entouré d’anges, que l’on attribue à Schidone. La confrérie des saints Ferréol et Ferjeux, dont cette église possède les reliques, y tient ses assemblées. C’est dans une chapelle souterraine de cette église que fut sacré, en 1662, Antoine-Pierre de Grammont, l’un des plus illustres prélats qui aient occupé le siège de Besançon, par D. Saulnier, abbé de Saint-Vincent et évêque suffragant sous le titre d’Andreville[71].

La grande porte à côté de la tour du clocher est celle de l’ancienne abbaye de Saint-Vincent; cette porte est curieuse par sa forme, qui indique les temps reculés où elle fut élevée ; les niches que l’on voit de chaque côté étaient décorées de statues en pierre.

Cette abbaye, l’une des principales écoles de la congrégation de Saint-Vanne, a produit un grand nombre de savants. Son histoire, par D. Constance Guillot, mort en 1730, que l’on y conservait en manuscrit, s’est égarée pendant la révolution. L’abbaye ayant été mise en commende, les titulaires cessèrent d’y résider, et leur maison abbatiale fut louée successivement à différents particuliers. C’est dans ses modestes bâtiments qu’est né, en 1737, Joseph Acton, ministre et favori du roi de Naples. Il était fils d’un médecin anglais qui jouissait d’une assez grande réputation dans la province, où il introduisit, l’un des premiers, la pratique de l’inoculation comme préservatif de la petite vérole.


saint-françois-xavier.

Cette église est celle de l’ancien collége des Jésuites ; elle fut construite par la libéralité de M. d’Ancier, qui leur légua dans ce but sa fortune. On voyait sur la façade l’inscription suivante, qui a été replacée dans le chœur, à gauche :

d. o. m.
et
s.josepho.
illustrissimus ant. franc.
gauthiot dnus. d’ancier
templum erigi mandav1t
pp. societatis jesu, hæredes-,
curaveront,
regnante ludovico magno, vesuntione.
anno mdclxxx.

La façade, couronnée par un fronton triangulaire, est ornée de deux ordres d’architecture. L’intérieur se compose d’une seule nef. Le sanctuaire est enrichi d’un retable à quatre colonnes corinthiennes de marbre rouge de Sampans, dont les bases et les chapiteaux sont en cuivre doré. Le bas-relief du maître-autel représente le Christ au tombeau. Dans les entrecolonnements, les statues de saint Ignace et de saint François-Xavier, ainsi que les médaillons de plusieurs autres saints de la société ; ces sculptures sont couvertes de dorures. De chaque côté de la partie inférieure sont deux chapelles entre des pilastres corinthiens, surmontées d’une architrave dont la frise est décorée de sculptures.

On reconnaît dans la disposition générale de l’église et dans la richesse des détails, le soin d’exécution et le goût des Jésuites, qui forme un style bien marqué. Elle possède plusieurs tableaux celui du maître-autel est une Présentation au temple, de Pietro Petri ; saint Siméon tient l’enfant Jésus dans ses bras, en présence de la Vierge, de saint Joseph et de sainte Anne ; un groupe d’anges occupe la partie supérieure[72]. Dans les chapelles à droite on voit : saint François-Xavier prêchant ; le Repos en Egypte, dont ce dessin a de l’élégance et de la noblesse ; saint Ignace ressuscitant un enfant, par Restout, d’une composition bien entendue. Dans les chapelles à gauche : saint Vincent de Paul présidant une confrérie, copie d’après Detroye le père ; l’Annonciation, par Flajoulot, où l’on voit un chœur d’anges dont les formes… contribuent beaucoup à l’effet général ; enfin Jésus parmi les docteurs, par Antoine Dieu. La chaire est de Clésinger père ; cet artiste a eu d’heureuse idée d’en faire supporter la partie supérieure par un ange grandeur nature, d’une pose légère et gracieuse. La tribune de l’orgue repose sur trois arcs, dont ses retombées sont suspendues par un effort d’architecture que l’on aimait à reproduire à cette époque.

EGLISES PARTICULIERES.
SÉMINAIRE.

Cette église reconnait pour son fondateur Mgr Antoine-Pierre de Grammont, qui en posa lui-même la

première pierre le 13 juillet 1670. 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TABLE DES MATIÈRES.

Précis historique 
 1
Description 
 26
Fortifications 
 32
monuments anciens
Arc de triomphe 
 39
Aqueduc d’Arcier 
 45
Porte Taillée 
 46
Arènes 
 48
Capitole 
 49
Forum 
 50
Temples 
 50
Rue romaine 
 51
Bains 
 52
Tour de Saint-Quentin 
 52
Arc de triomphe érigé à Louis XIV 
 53
monuments religieux.
Eglises paroissiales.
Cathédrale 
 54
Sainte-Madeleine 
 76
Eglises succursales.
Saint-Pierre 
 81
Saint-Maurice 
 85
Notre-Dame 
 87
Saint-François-Xavier 
 89
Eglises particulières.
Séminaire 
 91
Le Refuge 
 96
Bellevaux 
 97
Ancienne église du Saint-Esprit 
 98
Synagogue des juifs 
 105
Églises supprimées.
Saint-Etienne 
 105
Saint-André 
 108
Saint-Michel 
 108
Saint-Paul 
 109
Saint-Donat 
 113
Saint-Jean-Baptiste 
 114
Notre-Dame-de-Jussan-Moutier 
 115
Les Cordeliers 
 117
Les Dominicains 
 119
Les Dames-de-Battant 
 121
Les Grands-Carmes 
 123
Les Petits-Carmes 
 126
Les Cordelières ou Clarisses 
 127
Les Capucins. 
 129
Les Ursulines 
 131
Les Carmélites 
 132
La Visitation 
 133
La Confrérie de la Croix 
 134
Les Bénédictines 
 135
Les Annonciades 
 135
Saint-Antoine 
 136
La Conception 
 136
monuments civils.
Palais archiépiscopal 
 137
Hôtel du général commandant la division 
 146
Hôtel de la préfecture 
 147
Hôtel de ville 
 149
Palais de justice. 
 152
Succursale de la Banque de France. 
 154
Poste aux lettres 
 156
Halle aux grains. 
 157
Hallettes et marchés 
 159
Anciens greniers à blé. 
 160
Hôpital Saint-Jacques 
 161
Hôpital militaire 
 168
Mont-de-piété 
 169
Prison civile 
 170
Maison de correction de Bellevaux 
 171
Prison militaire 
 172
Ecole d'artillerie 
 173
Arsenal de construction 
 174
Casernes 
 174
maisons historiques.
Palais Granvelle 
 176
Hôtel Montmarin 
 180
Maison Bougnon 
 181
Maison Bonvalot. 
 182
Maison du comte de Saint-Amour 
 184
Maison rue de Rivotte n°17 
 186
Maison rue des Chambrettes n°12 
 187
Hôtel d'Olivet 
 188
Maisons rue des Granges n°s2 et 5 
 189
Maisons des Chevaney des Daniels 
 191
Maison rue du Clos N°25 
 193
Maisons rue de Battant N°18 
 195
La Vieille-Intendance 
 197
Académie royale pour l'éducation de la noblesse 
 199
Théâtre 
 201
instruction publique.
Académie universitaire 
 205
Lycée impérial 
 207
Collége libre de Saint-François-Xavier 
 210
Le séminaire 
 212
Ecole préparatoire de médecine 
 214
Ecole normale 
 215
Ecole des sourds-muets 
 218
Ecole des sourdes-muettes 
 218
Pensionnats 
 218
Ecoles primaires 
 219
Salles d'asile. 
 219
Ecole de dessin 
 220
sociétés savantes.
Académie des sciences, belles-lettres et arts 
 222
Société de médecine 
 227
Société d'agriculture 
 229
Société d'horticulture 
 230
Société d'émulation 
 230
Société des amis des arts 
 231
bibliothèque et musées.
Bibliothèque publique 
 232
Musée Pâris 
 238
Musée archéologique 
 240
Musée de tableaux 
 242
Muséum d'histoire naturelle 
 249
dictionnaire des rues, etc.
Rues 
 252
Quais 
 309
Places publiques 
 310
Promenades 
 316
Fontaines 
 322
Ponts 
 328
Portes 
 330
Cimetières 
 333
  1. Bisentium, Besantio, Bisuntius, et dans quelques chartes des IXe-XIIIe siècle, Chrysopolis ; ce dernier nom paraît lui avoir été donné seulement par les archevêques. (Document historiques sur la Franche-Comté, II, p. 303.)
  2. De Bello gallico, lib. I, p. 38
  3. Une médaille de Galba porte ces mots : Municipium Vesuntium.
  4. Voy. Documents historiques sur la Franche-Comté, I, p. 148.
  5. Voy. les figures de ces colonnes, Chifletii Vesontio, pars I, p. 57.
  6. Dissertation de D. Ferron sur la chronologie des évêques, etc. (Documents historiques, II, p. 65.)
  7. Lettre XXXVIII.
  8. Mémoire sur les différentes positions de la ville de Besançon, par D. Berthod. (Documents historiques, II, p. 229.)
  9. En 1840, lors de l'ouverture de la nouvelle rue Moncey, on a découvert une enceinte fortifiée flanquée de tours, avec rempart encaissé entre les murailles. Cette enceinte est remarquable par sa grande solidité et par les fragments d'architecture trouvés à travers ses ruines. M. l'architecte Marnotte a publié, dans le Recueil de l'académie du 27 janvier 1842, p. 83, une Dissertation fort curieuse sur cette construction.
  10. Les monnaies de S. Jean et S. Etienne portaient d'azur à un demi-bras vêtu d'or posé en pal au côté dextre, ayant les trois premiers doigts de la main ouverts, et à gauche une aigle d'or prenant son essor et portant à son bec un écriteau d'argent, sur lequel était écrit en lettres de sable : S. JEAN.
  11. Voy. la savant dissertation de M. Castan sur l' établissement de la commune de Besançon, br. in-8o.
  12. Voy. ce traité dans l' Essai sur l'histoire de la Franche-Comté, par M. Ed. Clere, I, p. 473.
  13. Le P. PROST, Histoire manuscrite de Besançon, p. 536
  14. En 1488, sous l'épiscopat de Charles de Neuchatel, une imprimerie s'établie à Besançon.
  15. Ces prix, appelés Chausses, consistaient en coupes d'argent, en anneaux d'or, en étoffes de drap, et même en argent monnayé.
  16. Si, longtemps après la mort de cet empereur, l'on conserva l'effigie de Charles-Quint sur la monnaie frappée à Besançon, c'est un effet de la reconnaissance des citoyens et une suite de leur tendre vénération pour le bienfaiteur de leur ville, qu'il aima autant qu'il en était aimé.
  17. Le P. PROST, Histoire manuscrite de Besançon, p.600.
  18. Besançon tout en joie dans l’heureuse possession de Son Altesse, par Th. Varin. Besançon, 1659, in-4e. En 1657, les revenus de la ville s’élevaient à 22,927 livres, et les dépenses à 14,144 livres
  19. Récit véritable de l’acquisition de la cité de Besançon, en septembre 1664.
  20. Narré fidèle et curieux de tout ce qui s’est passé dans l’heureuse prise de possession de la cité de Besançon, en 1664, par Th. Varin. Besançon, 1664, in-4e.
  21. Voy. La nouvelle conquête de la Franche-Comté, poème, par N. Courtin, P-H. Paris, 1674, in-4e.
  22. Histoire de la conquête de la Franche-Comté, par Pélisson. T. VIII, 1-199, de la Continuation des Mémoires de littérature et d’histoire, par le P. Desmolets.
  23. Commentaires sur les usages et coutumes de Besançon, par CI.— Fr. d’Orival. Besançon, 1721, in-4e. On trouve à la fin de cet ouvrage le traité de 1664, ainsi qu’un extrait des capitulations de 1668 et 1674.
  24. Observations sur les juridictions anciennes et modernes de la ville de Besançon, par J.-B. d’Auxiron. Besançon, Charmet, 1777, in-8e.
  25. Saint-Quentin, Saint-Pierre, Chamars, le Bourg, Battant, Charmont et Arènes.
  26. Histoire du parlement, par Lampinet. Ce manuscrit sera imprimé dans les Documents sur l’histoire de Franche-Comté, IV.
  27. Histoire de l’université du comté de Bourgogne, par Labbey de Billy, Besançon, 1819 ; 2 vol. in-4e.
  28. Voy. Deux Epoques militaires à Besançon et en Franche-Comté, 1674-1814, par M. Ordinaire ; in-8e.
  29. Voy. Précis, p.1.
  30. Voy. Dictionnaire des rues, places, promenades, etc., avec l’origine de leurs noms.
  31. Jean Griffoni, Italien.
  32. Voy. le Rituel de saint Prothade, où il en est fait mention sous le nom de Porta Martis, Porta Nigra.
  33. Voy. le p. prudent, Docum. histor., I, p. 59, coste, Recueil de l’académie de Besançon, 24 mars 1818 ; m. ravier, 8e session des Congrès de France, p.513.
  34. Nous empruntons cette descritpion aux Recherches archéologiques sur les monuments de Besançon, de M. l'architecte Delacroix.
  35. Cette figure a été dessinée avec la plus grande exactitude par M. Marnotte.
  36. Petit bouclier rond.
  37. Dunod, Hist. du Comté, I, p. 129 ; M. Ed. CLERC, Essai sur l’histoire de Franche-Comté, I.
  38. Chiflet, Vesontio, pars II, p.103 et 107 ; Docum. historiques, II, p.293.
  39. Quelques savants pensent que près de cet emplacement était une Naumachie, où l’on donnait au peuple le spectacle de combats navals.
  40. Voy. Fontaines publiques.
  41. Une tradition constante, mais qui n’a nul fondement, faisait honneur de ce travail à Jules César ; on sait que cet empereur ne fit que traverser Besançon pour aller combattre Arioviste, et qu’après l’avoir vaincu, il conduisit ses légions dans la Belgique
  42. Cette inscription, d’un beau caractère romain, était écrite en lettres onciales, hautes de 9 pouces. On a découvert, au-dessous du pont de Battant, plus de cent cinquante médailles de la colonie de Nîmes.
  43. CHIFLET, Vesontio, pars I, p.119
  44. Il existe plusieurs copies de l’ouvrage du P. Prost ; la bibliothèque de la ville en possède une qu’elle doit à MM. Proudhon, les fils su savant jurisconsulte.
  45. Voy. Rituel de saint Prothade
  46. Maison de M. Th. Bruand, où l’on retrouve, sous forme de crypte ou de sacristie, une construction qui en était une dépendance.
  47. Voy. Recueil de l’académie du 24 août 1852, p. 125, Mémoire de M. Marnotte.
  48. En 1642, le chapitre se trouva dans la nécessité de vendre la table d'or, dont on retira 9,253 livres
  49. M. Delacroix
  50. Ces chapelles ont été richement restaurées en 1859 par les soins de Son Em. Mgr le Cardinal Mathieu, dont on ne peut trop louer le zèle pour l'entretien et l'embellissement de sa cathédrale.
  51. Entre la chapelle Saint-Denis et la porte de sortie sur la place du Palais, les archéologues ne remarqueront pas sans un vif intérêt la manière dont le parement du soubassement des murs est construit. Aux endroits où les enduits sont détruits, on reconnaît de suite la
  52. facture romaine, qui consiste presque invariablement en quatre ou cinq rangs de petites pierres carrées ; toutes de la même grosseur, puis un rang régulier et parfaitement horizontal de pierres plus grosses, sur lesquelles se reproduisait le petit appareil ; ce qui, joint au ciment employé alors, donnait à la construction une telle solidité, qu’elle a lutté partout contre l’injure du temps. Les caves de l’archevêché offrent le même intérêt, et datent de la même époque. C’est dans une de ces caves que M. Marnotté a découvert, en 1825, la grande colonne de granit que l’on voit sur le palier de l’escalier qui conduit au musée.
  53. Cet illustre prélat est l’un des hommes les plus éminents que notre province ait produits au XVIe siècle. Il suffit de dire, pour son éloge, qu'il fut l’ami du savant erasme, qui lui a dédié quelques-uns de ses ouvrages, et celui de raphael, qu'il connut dans un de ses voyages à Rome, et qui lui donna une marque précieuse de son affection en faisant son portrait. On ne sait où se trouve l'original, mais il en existe une très belle gravure in-folio, devenue rare.
  54. Voy. Précis, p.21
  55. Cette inscription renferme quelques erreurs qui ont été relevées par le P. André de Saint-Nicolas dans sa dissertation : De lapide suplchrali antiquis Burgundo-Sequanorum comitibus, etc. (Vesontione, Benoist, 1693; in-8o.)
  56. chifletii Vesontio, pars II, p.208.
  57. C'est le portrait du chancelier, père de Jean et Ferri Carondelet. (Voir dunod, Lettres sur Besançon.)
  58. Ce monument consistait en une table de bronze de deux mètres trente-trois centimètres de longueur sur un mètre trente-trois centimètres de largeur, supportée par quatre colonnes de pierre chargées d'ornements gothiques. Cet archevêque était représenté en relief, revêtu de ses habits pontificaux, avec une crosse à sa droite ; près de sa tête, posée sur un coussin, deux anges tenaient une petite figure, emblème de son âme portée dans le ciel, et à ses pieds, un dragon mordait le bout de la crosse. Autour de la table, on avait gravé en lettres gothiques cette inscription :
    quodam præsidi cabiloni chrysopolique,
    nunc cinis hic, sedi jaceo subtractus utrique.
    chrysopolitanus pater hic jacet æthere dignus,
    cujus larga manus, cor nobile, sermo benignus :
    evitans fastus, plus, orans, corpore castus,
    moribus ornatus, regnet sine fine beatus.
    amen.
  59. De linteis sepulchralibusp.61
  60. Cette plaque d'ivoire fait aujourd'hui partie du précieux cabinet Dusommerard.
  61. Voy.l'art. Maison du comte de Saint-Amour, rue des Granges.
  62. Quelques marbres de couleur, assez disparates, ne faisant pas tout le bon effet que l'on en attendait, le roi fit remplacer le premier pavé, que l'on voit aujourd'hui dans la chapelle de la citadelle (Voy. p.33)
  63. Voy. Mercure, sept. 1737.
  64. Voy. rue de Charmont.
  65. Famille d'artistes qui honore notre ville. De trois frères, l'aîné était architecte, le second sculpteur, et le cadet musicien. M. Alexandre Lapret, fils du sculpteur, jouit à paris d'une réputation méritée par le talent avec lequel il exécute les ornements les plus délicats. C'est à lui que l'on doit la crosse épiscopale et le sceau de Mgr Mabile, transféré de l'évêché de Saint-Claude sur le siége de Versailles. Ses deux cousins, l'un habile violon, l'autre pianiste, se font entendre chaque année avec succès dans les concerts de la capitale.
  66. Jean-Ant Alviset, curé de Saint-Pierre en 1630, a publié: Office du jour et octave du très saint Sacrement de l'autel, selon l'usage du diocèse de Besançon, précédé d'une briève déclaration de l'excellence, institution, antiquité, indulgences et statuts de l'archiconfrèrie du très saint Sacrement de l'autel, instituée dans l'église paroissiale de Saint-Pierre. Besançon, Eoutechoux, 2 part. in-16.
  67. Voy. l'art. de l'hôpital Saint-Jacques, où l'on a réuni tous les détails que l'on a pu recueillir sur la bienfaisante famille des Chandiot.
  68. L’empereur Charles-Quint permit au chancelier de Granvelle d’y substituer l’aigle impériale.
  69. L’Académie universitaire et le Muséum d’histoire naturelle occupent les bâtiments du couvent des Bénédictins.
  70. C'est à ce jeune architecte que l'on doit les plans de la nouvelle église de Mont-Roland, près de Dole.
  71. Voy. dunod, Hist. de l'Eglise, I, 314.
  72. Les vieillards attribuent ce tableau à Jouvenet qui, suivant