Grande-Bretagne, statistique religieuse

GRANDE-BRETAGNE. — Statistique religieuse. — Les églises ou chapelles épiscopales sont, dans les vingt-deux diocèses entre lesquels est divisée l’église nationale de l’Angleterre proprement dite, au nombre de 9,983, d’après les derniers tableaux officiels. Dans les quarante comtés qui répondent aux divisions diocésaines, les églises ou chapelles appartenant aux dissidens protestans de diverses dénominations sont au nombre de 6,422. Il y a dans ces mêmes comtés 388 chapelles catholiques.

Sur les 9,983 églises nationales, il n’y en a que 62 dont le ministre soit nommé par les habitans de la paroisse. La nomination des ministres de toutes les autres appartient, soit au gouvernement, soit à l’église, c’est-à-dire aux évêques, chapitres, etc., soit aux nobles et aux propriétaires, soit aux deux universités, soit à des corporations.

Les églises dissidentes, dont le nombre est égal aux deux tiers de celui des églises épiscopales, bâtissent leurs temples, font instruire leurs ministres, choisissent et paient leurs pasteurs, soutiennent leurs écoles, et contribuent en outre à tous les frais et à toutes les dépenses qu’occasionne l’entretien de l’église nationale.

Dans le pays de Galles, les diverses églises dissidentes protestantes ont 1,100 temples ou chapelles ; l’église nationale n’en a que 825.

En Écosse, l’église nationale est presbytérienne ; les épiscopaux n’y forment qu’une très-petite minorité. En Irlande, l’immense majorité des habitans est catholique.

Le total des recettes des sociétés de missions des trois dénominations dissidentes a été, en 1829, de 90,000 liv. sterl. (environ 2,250,250 fr.).

Le total des recettes des sociétés des missions épiscopales a été, dans la même année, de 67,528 liv. sterl. (environ 1,688,200 fr.).

Les églises dissidentes, qui contribuent à toutes les dépenses de l’église nationale et qui pourvoient à tous les frais de leur propre culte, ont donc consacré, en 1829, à la propagation de l’évangile parmi les payens, 562,050 fr. de plus que les églises nationales, qui sont plus nombreuses et plus richement dotées.

Les recettes de la société qui travaille à répandre les opinions unitaires en Angleterre et à l’étranger n’ont été que de 1,250 liv. sterl. (environ 31,250 fr.).

Il résulte de ces chiffres que l’église peut fort bien exister sans être salariée par l’état, et que la religion ne périt pas quand elle n’a pas le gouvernement pour auxiliaire.