Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/romantique adj.

Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 4p. 1336).

ROMANTIQUE adj. (ro-man-ti-ke — rad. roman). Qui a quelque chose de fantastique comme ce qui est décrit ou raconté dans les poëmes et les romans : Un site romantique. Une scène, un tableau romantique. Des passions romantiques. Les rives du lac de Brienne sont plus sauvages et plus romantiques que celles du lac de Genève. (J.-J. Rouss.)

Tout enchante à mes yeux ce site romantique.
                  Chênedollé.

|| Mot créé par J.-J. Rousseau.

— Qui a, dans ses idées, dans son caractère, dans ses passions ou dans sa nature, quelque chose de chevaleresque ou de poétique qui l’élève au-dessus ou le met en dehors de la réalité prosaïque ; Comment des esprits romantiques peuvent-ils admettre que cet ordre infâme puisse convenir aux vues de la Divinité et à la nature de l’homme ? (Fourier.) La femme incomprise est essentiellement ROMANTIQUE. (Boitard.)

— Littér. et B.-arts. Se dit d’un genre littéraire et artistique dont les tendances les plus marquées paraissent être l’affranchissement des règles de convention et la recherche de l’effet : L’école romantique. La littérature ROMANTIQUE !. Les écrivains ROMANTIQUES. La littérature ROMANTIQUE est la seule qui soit susceptible encore d’être perfectionnée. (Mme  de Staël.) La division en littérature romantique.^ et en littérature classique se rapporte aux deux grandes ères du monde, celle qui a précédé l’établissement du christianisme et celle qui l’a suivi. (Mme  de Staël.)

— Substantiv. Partisan de l’école romantique : Les classiques et les romantiques. Un ROMANTIQUE. Une ROMANTIQUE. Les ROMANTIQUES avaient cru que l’art était surtout dans le laid. (Michelet.) M. de Chateaubriand, qui aimait peu ses enfants les romantiques plus jeunes, était lui-même un grand romantique. (Ste-Beuve.)

— s. m. Genre romantique : Le classique et le romantique. J’appelle le classique le sain, et le romantique le malade. (Gœthe.) Le romantique, tel que nous l’ont montré beaucoup d’écrits, est le naturel difforme, hideux et repoussant, l’oubli du goût et des règles, le mépris de la morale et de la raison, le délire de l’imagination, enfin un dévergondage effréné de sentiments, d’idées et de langage. (Latena.)

Encycl. B.-arts. V. classique.

— Littér. V. romantisme.