Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/nuque s. f.

Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 3p. 1166).

NUQUE s. f. (nu-ke. — Chevallet rapporte ce mot au germanique : ancien haut allemand hnach, chignon, nuque ; anglo-saxon hnacca, hnecca, necca ; islandais hnacki ; danois nakke ; suédois nucke ; allemand nacken, genick ; anglais neck, cou ; probablement de la racine sanscrite nah, lier. Pour appuyer cette étymologie, Chevallet fait observer que le germanique a déjà fourni à notre langue hasterel, qui s’employait également pour nuque :

De sa broche de fer li à III cops donnez ;
Parmi le hasterel li est li sans filez.
               (Chronique de du Guesclin.)

Hasterel, haterel, hasterot était provenu, en effet, de l’ancien haut allemand halsadara, composé de hals, cou, et de âdara, vaisseau sanguin, artère, veine ; anglo-saxon aedra, exactement le sanscrit adhâra, récipient, support, et plus spécialement un canal, un fossé, de â, préfixe, et dhar, porter, contenir. Comparez le sanscrit dhara, veine. La nuque était ainsi désignée par les Germains parce que c’est la partie où se trouve l’une des principales artères du cou, l’artère occipitale. Diez repousse l’étymologie que Chevallet donne pour nuque, parce que la voyelle ne concorde pas dans le germanique et dans le français, et il propose le hollandais nocke, qui signifie à la fois coche de flèche et colonne vertébrale. Selon M. Littré, la véritable étymologie serait celle qui a été indiquée autrefois par Bochart, d’après lequel nuque viendrait de l’arabe noukhâa, qui signifie la moelle. M. Littré remarque à l’appui que nuque a signifié la moelle chez Lanfranc et chez A. Paré : « Spondille est ung os perce au milieu ; par lequel pertuis la nuque passe, » dit Lanfranc). Anat. Partie postérieure du cou, et particulièrement Cavité qui se trouve immédiatement au-dessous de l’occiput, chez l’homme et les animaux : Appliquer un vésicatoire à la nuque. On voit au bas de la nuque. du cou de l’eider une large plaque verdâtre. (Buff.)

— Par ext. Cheveux qui couvrent la nuque :

        Ceux dont le temps blanchit la nuque
         Blâment les plaisirs qu’ils n’ont plus.
                    Scribe.

— Art vétér. Partie antérieure du bord supérieur de l’encolure, à son point d’union avec la tête.