Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/marcassite s. f.

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 3p. 1133).

MARCASSITE. f. (raar-ka-si-te — de l’arabe markazat, pyrite). Minér. Fer sulfuré ou pyrite cubique.

Fausse marcassite, Globule de verre, étamé de façon à offrir l’aspect de la marcassite naturelle.

— Encycl. On désigne sous ce nom, en minéralogie, un sulfure de fer dont la formule est FeS2. La marcassite cristallise dans le système cubique, en présentant l’hémiédrie à faces parallèles, avec des traces de clivage cubique. Elle brûle à la flamme de la bougie ; en la chauffant dans un tube, le soufre se sublime ; à la flamme intérieure du chalumeau, on obtient un résidu attirable au barreau aimanté. Les acides non oxydants ne l’attaquent pas : l’acide azotique donne une effervescence, avec dégagement d’hydrogène sulfuré. La dureté de la marcassite est celle du feldspath ; elle fait feu au briquet sans donner d’odeur. Elle est très-fragile, et sa cassure est raboteuse, rarement conchoïdale. Sa couleur est le jaune de laiton plus ou moins foncé, avec un éclat métallique très-prononcé, d’où le nom de pyrite jaune qu’on lui donne souvent. Elle se rencontre fréquemment cristallisée en cubes ou octaèdres, ou en une combinaison des deux ; la forme la plus ordinaire est le dodécaèdre pentagonal, hémiédrie de l’hexatétraèdre ; on trouve aussi souvent sur le même cube les faces de deux dodécaèdres, quelquefois un solide à vingt faces, dans lequel les faces du dodécaèdre se distinguent toujours par leurs stries, celles de l’octaèdre étant généralement plates et lisses. Outre ces variétés cristallisées, la marcassite se rencontre concrétionnée, formant des boules hérissées de pointes cristallines ; leur cassure est ordinairement compacte, rarement fibreuse, parfois soyeuse et veloutée. La marcassite forme encore très-fréquemment des dendrites, ramifiées autour d’axes rectilignes ou courbes ; elle se présente enfin en masses amorphes, à cassure inégale et raboteuse. Cette substance remplace très-fréquemment par pseudomorphose des débris organiques, surtout dans le lias ; elle se comporte dans ce cas assez souvent comme le quartz, respectant la structure de la matière organique et paraissant avoir été amenée après le remplissage des vides par d’autres substances, le plus souvent la chaux carbonatée. La pyrite jaune est susceptible d’une décomposition assez remarquable, et devient alors la pyrite hépatique, avec les formes extérieures de la pyrite ; elle ne renferme plus alors que du sesquioxyde de fer avec sa coloration rouge ; le soufre a complètement disparu, tout en laissant au cristal sa netteté. Quelquefois l’altération n’est pas complète, et l’on trouve au milieu un noyau de pyrite intacte, Cette décomposition s’est souvent faite sur de grandes masses dans la nature. La marcassite ne s’altère pas à l’air, et se conserve facilement dans les collections.