Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/franc-bourgeois


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FRANC-BOURGEOIS s. m. Homme exempt de certaines redevances par rapport à son seigneur.

Argot. Filou qui quête pour de prétendues œuvres charitables.

Encycl. Argot. On a désigné sous ce nom, jusqu’à la fin du xviiie siècle, une catégorie de pauvres honteux, d’une physionomie particulière. « Ils étaient, dit Mercier, toujours endimanchés, complètement vêtus de noir et coiffés d’une grosse perruque très-poudrée. » Le tableau que ce spirituel observateur a tracé de leurs manières obséquieuses mérite d’être rapporté. « Ils vous accostent dans les églises et aux promenades, dit-il, et vous content à voix basse leur prétendue misère. Ils ont le don des larmes et l’art de la persuasion. Plusieurs se contentent de soupirer avec un geste suppliant, et ce geste muet et expressif vous touche plus que toutes les paroles. Si vous les refusez, ils n’insistent pas et vous quittent avec un véritable signe de douleur ; vous êtes ému malgré vous, vous revenez sur leurs pas et leur donnez quelque chose... Il est de ces francs - bourgeois qui, depuis vingt ans, ne subsistent que par le rôle journalier d’indigents, et ils s’en acquittent de manière à tromper les gens les plus clairvoyants. » (Mercier, t. V, p. 180.)

À l’origine, on désignait simplement sous ce nom les pauvres qui, vu leur misère, étaient exemptés de taxes et d’impositions. Une maison fondée au Marais, en leur faveur, a donné son nom à l’une des rues historiques du vieux Paris. V. l’art, suivant.