Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/drake s. m.

Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 4p. 1185).

DRAKE s. m. (dra-ke — mot Scandinave, qui a la même origine que le lat. draco. V. dragon). Mar. anc. Bateau dont les Normands se servaient dans leurs incursions.

— Bot. Racine noire, noueuse, fournie par une plante de la famille des morées.

— Encycl. Mar. anc. Le drake était, comme le snekke, un bateau sur lequel les anciens chroniqueurs (Tormodus Torfeus et Saxo Grammaticus, entre autres) nous représentent les Normands faisant leurs incursions sur les côtes de l’Europe septentrionale. Drake, en langue Scandinave, veut dire dragon ; ce qui indique qu’au sommet de la proue on avait figuré la tête d’un dragon. Ihre définit le drake : « Un navire d’une très-longue structure et orné de figures capables de le faire ressembler à un dragon. » Les flancs du bateau étaient recouverts d’écailles pointues, et il avait à fleur d’eau des pattes garnies de griffes ; sa poupe se redressait en manière de queue, tordue ou droite, selon le goût ou l’habileté du charpentier. Tous les drakes n’étaient pas de la même grandeur. Sturlæson parle du drake d’Olaf Tryggvason comme du géant des vaisseaux Scandinaves. On n’en avait jamais vu de plus grand, de plus beau, de plus imposant par sa masse et sa décoration. Il avait trente-quatre rames de chaque côté.