Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/batate s. f.

Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 351).

BATATE s. f. (ba-ta-te). Bot. Genre de plantes de la famille des convolvulacées, formé aux dépens du genre liseron, et dont l’espèce type est la batate comestible : La batate se multiplie par les racines. (V. de Bomare.) || On dit plus souvent patate.

— Encycl. La batate (batatas edulis, de Choisy ; convolvulus batatas, de Linné), désignée aussi sous les noms vulgaires de patate, artichaut de l’Inde, truffe douce, cambare, cananga, igname, etc., est originaire des régions intertropicales. Cultivée depuis longtemps dans nos jardins maraîchers, elle a donné naissance à d’assez nombreuses variétés, qui diffèrent par le volume, la forme et la couleur des racines. Cette plante présente des propriétés économiques dignes d’attention ; appétissante et nutritive, elle fournit, par ses racines, ses feuilles et ses jeunes pousses, des aliments sains et agréables. Les premières contiennent une fécule de qualité supérieure ; on peut aussi en obtenir du sucre cristallisable ; mais on les emploie surtout comme aliment, après les avoir préparées de diverses manières. Sous le rapport médical et hygiénique, la batate convient beaucoup aux estomacs faibles, aux enfants, aux vieillards, aux malades et aux convalescents. Enfin, toutes les parties de cette plante constituent une excellente nourriture pour les animaux domestiques. La batate a été introduite en Europe vers la fin du XVIe siècle ; mais cette culture n’a jamais été bien entendue, parce que ses procédés étaient assez compliqués, ses produits fort incertains et toujours d’un prix élevé. Dans ces dernières années, on a perfectionné cette culture en la simplifiant. La batate croît à peu près dans tous les sols ; mais elle préfère ceux qui sont profonds et frais. Les graines mûrissent rarement sous nos climats, on la multiplie de boutures, de stolons et de coulants. Les tubercules ne se comportent pas toujours de la même manière ; tantôt ils sont très-rapprochés du sol, et les uns des autres ; tantôt ils sont éloignés entre eux et profondément enfoncés. La récolte a lieu ordinairement dans le courant de juillet ; quelques jours avant de recueillir les tubercules, on coupe les tiges à 25 centimètres du sol, pour les donner aux bestiaux. Quelquefois on a une seconde récolte en octobre.